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Vibrations

Dans une webconf, j’ai vu comment les plantes se mettent à chanter en fonction du besoin des personnes malades. Leur activité électrique se module en fonction du besoin, qu’elles perçoivent par leur sensibilité. Ce domaine d’études est en plein boom actuellement, car les applications sur notamment l’agriculture sera important très bientôt. Bref.

Ceci dit, de façon plus large, je pense que chaque plante, chaque forme d’énergie est naturellement bénéfique pour toutes les autres. Ce que je veux dire par là, c’est qu’on n’a pas besoin d’appareils, pas besoin de transformer les ondes en son, pas besoin d’avoir telle maladie pour bénéficier des ondes soignantes de tout ce qui nous entoure. Pas seulement les plantes, mais les animaux, et les pierres, et l’eau…

Tout ce qui nous entoure est bénéfique pour nous. Selon le bon dosage.

Qu’est-ce qui fait alors que je ne suis pas dans ce bain continu de jouvence soignante ? C’est que en tant qu’humain doté de connaissance, je me coupe du monde dans lequel je devrais baigner, et je suis sur un ilot : l’ilot de la connaissance, celui des humains, celui de l’information, celui de la compréhension.

Et plus je me coupe de l’océan de soin naturel, plus je développe des déviances cognitives.

 

un pas de côté : vanités illusoires et une autre réalité

Ce qu’on appelle le monde est le produit l’accumulation de ce qu’on appelle des connaissances, qui sont elles-mêmes des accumulations d’informations, empilées et conceptualisees en significations selon les 5 sens.

Il n’y a rien qui ne puisse exister sans une correspondance avec mes sens. Voilà pourquoi le monde n’existe pas quand je dors.

Nous voulons connaître le monde, qui est le produit de notre mental, alors que nous ne connaissons pas bien notre mental.

Mieux on connaît son mental et sa façon de fonctionner, plus on peut lâcher prise.

C’est quand on commence à réaliser que le monde est le produit de notre mental, et non une réalité objective, qu’on peut commencer à prendre du recul.

Beaucoup d’illusions et de certitude inutiles se détachent. Toutes ces « choses importantes » nous coupent des autres, toutes ces choses qu’on pense importantes nous attachent, nous emprisonnent dans une temporalité excessive, celle qui veut toujours tout comprendre et qui n’arrive pas à observer contempler simplement ce qui est, dans la simplicité neutre et dépourvue d’intention de la Vie.

Vanité Illusoire

Pourtant, nous sommes quoi ? Nous sommes des êtres vivants parmi d’autres. Mais nous sommes infiniment plus petits que nous le croyons.

A l’intérieur de moi se trouvent des centaines de millions d’être vivants, environ 38 80 000 000 000 000 bactéries et 30 000 000 000 000 cellules. Mais ce ne sont pas d’abord des chiffres, mais des êtres vivants. Qui me composent. Et moi dans tout ça ? je suis quoi ?  » je » suis où dans tout ça ?

Il en est ainsi pour chaque être vivant, qui est composé d’autres êtres vivants. Il en est aussi ainsi d’autres composants de l’univers, des formes non celullaires.

Le point commun de tout ce qui nous forme et nous entoure, c’est la vibration que chaque agrégation d’énergie forme : la matière, elle-même formée par d’autres matières, etc…  Et l’ensemble de la matière représente 5% de l’Univers.

Alors quand je considère ce que je représente, je me dis que je suis inifiniment plus petit qu’une poussière : à quoi bon me battre pour changer le monde ? Quelle est cette vanité qui me dirige ?

Au lieu de vouloir changer le monde, au lieu de vouloir qu’il soit comme je le voudrais, n’ai-je pas plutôt de la joie de vivre, moi, à mon échelle, dans mon environnement, celui luxueux qui m’a été offert de vivre en tant qu’occidental en France, du mieux que je peux, en aidant mon monde, celui que j’imagine à tout instant, à être le plus agréable possible selon mes valeurs, tout en gardant à l’esprit que mon monde est totalement différent du tien, que mes valeurs et même si on les nomme par le même mot n’ont pas la même significations que pour toi. Dans la joie.

Au lieu de lutter, je veux aider. Au lieu de m’opposer, je veux développer. Les mots ont un sens, et le sens porte l’énergie.

Les luttes sont souvent des expressions de nos propres blessures. Sauf que porter sur les autres ses propres blessures ne va pas les apaiser, au contraire, les combats entretiennent les énergies.

Au lieu de lutter, pourquoi ne pas me pencher sur ce qui me heurte, ce qui me fait mal.

Abandonner ses luttes, c’est se donner la possibilité de se pencher sur soi. C’est aussi clarifier l’esprit. C’est ne pas s’identifier à ses vérités.

Une vérité est une croyance qui correspond à un modèle du monde, comme il devrait tourner. Mais ce n’est jamais comme ça que le monde tourne. Alors on peut soit luter, soit faire avec et laisser le monde tourner comme il veut, de toute manière, je suis tellement tellement petit, mais quelle vanité insignifiante m’habite pour penser que mes luttes seront bonnes pour moi ?

Si je le fais pour les autres, qui suis-je pour décider que ce que je fais est bon pour l’autre ?

Si je veux aider quelqu’un, je ne peux pas entrer en guerre, je peux développer, être présent, soutenir.

 

Un pas de côté : Le temps passe, pas moi

 » le temps passe  » dit-on. Est-ce que le seul fait que l’aiguille de la montre avance me donne la perception du temps qui passe ?  Est-ce que je peux percevoir le temps qui passe avec la même exactitude que l’horloge ? Sans doute, la réponse est non.

N’y-a-t-il pas des moments d’ailleurs, où je me dis « ah tiens je n’ai pas vu le temps passer » ou à l’inverse « tiens, j’ai encore du temps, je pensais qu’il était déjà l’heure » …

Nous percevons le passage du temps, en nous. Sans montre, sans même avoir besoin de plus vieux que nous, ni de plus jeunes. Le temps passe, c’est comme ça.

Mais qui perçoit cela ? Pour percevoir quelque chose, il faut que l’observateur soit en dehors du système. Je ne peux pas percevoir le train qui passe en étant dans le train.

Qui perçoit le temps qui passe ? De la même manière, pour que je puisse percevoir le temps qui passe, il faut qu’une partie de moi soit à l’arrêt, en dehors, dans une position constante.

Ce qui est constant et qui peut percevoir, je pense que c’est ce « moi », ce « je suis » à la fois mystérieux et très simple, cette part de moi qui ne vieilli pas, cette part de moi qui ne se transforme pas, cette part de moi qui n’a pas l’impression de vieillir et qui est toujours la même : c’est moi, tout simplement ! C’est moi depuis que je suis gamin, c’est moi qui est la fondation de la personnalité qui accumule l’expérience de la vie.

De la même manière, si je dis que j’évolue au fil de l’existence, il faut bien que je puisse me référer à quelque chose de constant. C’est ce même  » c’est moi « , certains évoquent  » je suis cela  » , d’autres « l’âme » ou encore « l’essence »,  cette non-chose qui n’a pas de nom.

Cette non-chose sans nom, c’est aussi ce qui peut être le socle de ma confiance, de ma sérénité, de mon lâcher-prise, de mon abandon à ce qui est. Tout simplement.

Et tandis que ma conscience d’être vivant a peur de mourir – et c’est sain – cette part de constance  » je suis » n’a pas besoin d’avoir peur de la mort.

Elle est autant athée que religieuse, dénuée de toute idéologie, de toute manifestation matérielle, et pourtant elle est ce que je suis de plus profondément moi, ce « singulier immatériel » qui m’apporte la paix, déstresse de toute urgence, de tout délai, de toute échéance et même pas celle de l’existence que je suis en train d’expérimenter.

En somme, le fait de saisir que « ce qui perçoit » n’est pas dans mon train d’existence, mais en dehors, me permet de ne pas me sentir passager de mon existence. C’est ce qui me permet de ne pas me sentir prisonnier du temps, car ce « je suis » est en dehors du train de mon existence.

Alors je peux faire un pas de côté, descendre du train, et simplement observer, contempler, m’arrêter, respirer, goûter à cette constance apaisante.

Hypnose permanente

Quand on fait quoi que ce soit, on n’est pas conscient de soi. Et quand on devient conscient de soi, on perd le fil de ce qu’on faisait, on sort de ce qu’on faisait.

Ca se remarque le plus dans des moments de stress du genre trac. Il m’est arrivé de sortir de ce que je faisais ou disais, pour me retrouver en train d’écouter ou d’observer ce que je venais de dire ou de faire. Alors, je perdais le fil, je n’étais plus « concentré » : plus concentré sur ce que je faisais. Ca peut arriver quand on est en train de parler avec quelqu’un, ou quand on fait l’amour, ou quand on est devant un public.

Je dois me reconcentrer sur ce que je faisais, pour me replonger dans l’action. Je me replonge alors dans ce qu’on appelle un état de conscience modifié, l’action que je faisais : à ce moment-là, je ne suis plus conscient de moi-même, car mon attention est portée sur l’action. C’est un des nombreux état d’hypnose.

Qui donc est celui qui agit en état d’hypnose ? c’est moi, dans un état « absent ». Qui donc est celui qui rompt cette hypnose ? C’est toujours moi, dans un autre état, celui de l’observateur.

Mais qui agit, dans mon quotidien ? Qui fait avancer les choses ? Qui se concentre sur des tâches et produit mon à-venir au travers de ce que je fais ? C’est celui qui se met dans des états d’hypnoses successifs tout au long de la journée. Que ce soit pour tout ce que je fais par automatisme entre le lever et le départ pour le travail, mais ensuite aussi les tâches que j’accomplis au travail, les unes après les autres.

Finalement, l’observateur n’est pas présent de toute la journée, sauf si soit je suis en état de stress, soit je me mets intentionnellement dans la position de l’observateur. Quoique : en portant mon attention sur l’observation, je me coupe également de tout le reste, et l’analyse en elle-même est aussi un état d’hypnose.

Au bout du compte, au bout de la journée, je serai passé d’un état d’hypnose à un autre, sans interruption.

Il en est de même pour les distractions : j’étais en train d’écrire ces réflexions quand mon attention portée sur les mots qui s’enchainent dans ma tête était distraite par un oiseau qui chante à l’extérieur. Mon attention est sortie de la rédaction de ce texte pour se porter sur l’oiseau. Mais je suis juste passé d’un hypnose à une autre, d’un état de conscience à un autre, modifié, d’où le terme « état de conscience modifié » pour décrire l’hypnose légère.

Parfois cependant, je voudrais sortir de cet enchainement d’états d’hypnose. Alors comment faire ?

La méditation ? La méditation est aussi un état de conscience modifié, qui est cependant plus calme, apaisé, avec une attention portée sur l’intérieur de soi.

Le moment que je préfère citer pour tenter une approche de sortie d’hypnose serait la connexion. C’est quand je ne me sens plus être moi, quand je n’ai plus conscience de ce que je suis, quand je me connecte aux branches de l’arbre qui sont balancées par le vent, quand je SUIS l’arbre : mon attention est restée derrière. C’est quand je m’abandonne à la Vie. C’est aussi les moments de l’abandon de l’étreinte amoureuse, pour ceux qui la vivent. C’est aussi les moments de grâce de la gratitude. C’est aussi les moments de connexion avec un enfant, pour ceux qui en ont. Ce sont des moments rares, et chers, qui correspondent à un lâcher-prise, un laisser-aller, quand la conscience n’est plus.

Alors : « le sentiment éphémère de nos vies se cristallise à nouveau, et dans cet état d’éveil nous participons à l’essence de l’inconscient »

En ce sens, nous rêvons nos vies, et nos vies sont faites de rêves. Dans le monde naturel, chaque forme de vie procède a ses occupations en toute hypnose bienveillante. Il n’existe apparemment pas de conscience externe. Le chat traverse la rue dans le but de manger, l’oiseau va de branche en branche dans un but précis, etc…

On passe ainsi sa vie en état d’hypnose, l’attention portée à ce qu’on fait.

 

Out of the box : « tu manques d’ancrage »

Out of the box : « tu manques d’ancrage »

 

Partir dans tous les sens, être très aérien, perché, manquer de constance, appliquer difficilement rigueur et méthode, peuvent illustrer l’expression: « tu manques d’ancrage ». Pourquoi éviter cette phrase, et quelques astuces pour « faire autrement »…

 

Eviter, primo parce que c’est un jugement de l’autre, et que tout jugement (bilan, évaluation, diagnostic, vérité, opinion) fige et ferme. Je ne peux que percevoir, depuis mon point de vue et avec mes outils, selon mes références. Si ça se trouve (certainement, même), cette personne possède un ancrage très fort dans des secteurs de sa vie que je ne connais pas.

Deuxièmement, cette phrase est régulièrement adressée aux personnes qui présentent une faible estime de soi (par des personnes qui ne l’ont pas perçue). Quand mon estime de moi est faible, je suis facilement déstabilisé, je n’arrive pas à rester dans un lien durable et stable au concret. Alors un « tu manques d’ancrage » va déclencher tout sauf une remontée de cet « ancrage », et va me figer.

Une troisième raison de ne pas prononcer ce « tu manques d’ancrage » est que quand on jette l’ancre, on ne bouge plus ! … donc ce n’est pas comme ça qu’on avance : ni celui qui est jugé comme tel, ni celui qui juge !

 

Quelques moyens simples

Une relation, pas un face à face

Dans toute relation, je dois me mouiller, être un partenaire, dans un rapport où chaque personne a sa place et sa légitimité propre, et où chaque singularité est reconnue, respectée et valorisée. Considérer l’autre en tant qu’être humain, et non en tant que rôle, métier (qui sont des fonctions) change totalement le relationnel.

Clarifier

Au lieu de poser un bilan sur la table, je peux poser des questions. A commencer par ce que j’entends moi par « manque d’ancrage » : par rapport à quoi ? Par rapport à quel référentiel ? Le référentiel est-il clarifié ? Sa signification est-elle partagée ? La carte n’est pas le territoire et plus de de 90% des conflits ne sont que des mal-entendus, ou plutôt des mal-compris. Dans toute relation, il est de l’intérêt mutuel que la signification soit bien comprise.

Valoriser

Je peux faire un pas de coté par rapport à mon impression de manque d’ancrage pour identifier ce que la personne « apporte » déjà, et le lui exprimer. Je peux aussi aller vers elle en lui demandant régulièrement sa météo interne, car même si je ne peux rien faire pour l’ensoleiller, lui témoigner mon estime aura un effet sur la sienne, et je peux peut-être la soutenir et lui proposer d’être une béquille (plutôt qu’un juge).

Relancer

Je peux lui demander comment elle pense pouvoir faire ce qu’elle n’arrivait pas à faire, ce dont elle dispose déjà qu’elle n’a pas identifié, ce dont elle aurait besoin, lui demander quelle serai sa manière à elle de faire, lesquelles de ses valeurs peuvent être mises en œuvre dans cette activité, et si c’est éco-logique : laisser la personne être elle-m’aime va l’ancrer !

Voir le potentiel

Une personne qui manque d’ancrage est une personne qui a du « potentiel », car en acquérant une estime plus « ancrée », elle apportera + de sa richesse propre (à la relation, au collectif, à son projet), alors qu’un ancrage ancien et figé reste dans un quant-à-soi. Et je pense qu’il est plus difficile de faire bouger un bateau ancré que de lever les voiles avec un équipage motivé.

 

Out of the box 2 mai 2024

PARDONNER

Part-donner, donner sa part, c’est donner la part de moi qui est encore dans la représentation de l’autre en moi, pour la laisser partir, m’en détacher. Pour pardonner, il faut donner sa part à l’autre. L’autre, ce n’est pas l’autre personne ! C’est la représentation de l’autre en soi !

Car je ne suis pas celui que tu perçois de moi, et inversement. Tu me perçois selon la représentation que tu as de moi. Cette représentation est dirigée par ton vécu avec moi. Si ton vécu de ma présence dans ta vie est positive, ou négative, ta représentation de la personne que je suis y correspondra. Ca explique notamment pourquoi deux personnes peuvent s’aimer puis se détester : tu n’es pas en moi, je ne suis pas en toi, je te perçois selon mes filtres, selon mes possibilités, et comme dit selon le vécu accumulé. Et vice-versa. C’est parfois très fort, puisque nous « vivons » carrément les autres en nous ! Nous ressentons des émotions fortes. Mais nous ne sommes pas les autres, et les autres ne sont pas en nous.

Part-donner, donner sa part, c’est donner la part de moi qui est encore dans la représentation de l’autre en moi, pour la laisser partir, m’en détacher.

Tant que je donnerai de l’énergie à cette part de lui/elle en moi, j’y serai attaché(e), je ne lâcherai pas, et je ressentirai tristesse, colère, dégoût, frustration.

Mais parfois on a besoin de garder cette part de « soi dans l’autre », car elle fait partie de soi : par-donner, c’est un deuil interne, tout autant qu’une libération.

L’Amour est la seule réponse, la haine est la racine du cancer, alors…

Dimanche matin, le culte protestant. Je n’y vais que très, très rarement. Mais là, j’y suis, guidé que j’ai été hier par cet appel intérieur subtil que certains nomment intuition. Bref, ce matin-là, à peine installé, voilà que je croise ma filleule avec son copain. Et je ne m’y attendais pas. C’est que je ne le connais pas, ce gars-là. C’est que je ne veux pas le rencontrer. Nazillon, ou nazi, que ma sœur me l’avait décrit. Mais voilà, il est là, et voilà, après que ma filleule vienne m’embrasser, toute heureuse de me présenter son chum, que je serre la main de ce … de ce quoi ? …

L’Amour est la seule réponse, la haine est la racine du cancer, alors…

Alors, par ce contact, j’observe mon dégoût, j’observe aussi … mon abandon. Car que je sois contre ou pas, que je refuse de lui serrer la main ou pas, que j’exprime mon dégôut ou pas, eh bien c’est pareil, ça ne changera pas le contexte qui est devant moi. Mais surtout, je suis en train, alors, d’avancer sur un chemin, comme eux, celui de la haine. Alors, je me rappelle que l’Amour est la seule réponse, la haine est la racine du cancer, alors…

Et je me demande si serrer la main d’un nazillon connu par moi fait quelle différence avec serrer la main, tous les jours peut-être, d’autres nazis qui ne se déclarent pas de la sorte ? La différence, c’est que je le sais ! Qui le sait ? moi ! Donc, la différence est en moi, dans mon égo. Mais je n’en suis plus là, à cultiver mon égo, car l’Amour est la seule réponse, la haine est la racine du cancer, alors…

Evidemment, si je me projette moi aussi dans les camps d’extermination, je n’aurai certainement pas le même courage, la même abnégation. Je serai terrifié, probablement, et je ferai n’importe quoi, peut-être.

Aujourd’hui je sais que la seule chose qui est atteignable, la seule chose qui peut être glorifiée ou horrifiée, c’est mon égo. Mais mon Soi, lui, est en Paix, Il ne peut être troublé, et ne peut l’être encore moins par d’autres parties de Soi, celles incarnées en d’autres égos, qui n’ont généralement de cesse de vouloir se sentir exister, crier, adorer, tuer, toutes ces manifestations aigues de l’existence dont le Soi n’a pas besoin.

L’Amour est la seule réponse, la haine est la racine du cancer, alors…

 

Juste Triste

Tu es juste triste.
Tu n’es pas en train de te plaindre, tu es juste triste
Tu n’es pas moins bien que d’autres, tu es juste triste
Tu n’es pas en demande d’amour, tu es juste triste
Tu n’es pas dans un mauvais trip, tu es juste triste

Ne dites jamais à une personne triste « tu te plains de quoi ? » car elle ne se plaint pas, elle est triste. Pouvez-vous comprendre ce qu’est la tristesse ? Celle qui vous emmène au plus profond de vous même, là où il a de l’amour ?

Ne dites jamais à une personne triste qu’elle devrait voir le positif, car elle est juste triste, ce n’est pas une question de comparaison, de valeur, de point de vue. La tristesse n’est pas une émotion, c’est un sentiment, un beau sentiment.

Ne dites jamais à une personne triste qu’elle « devrait », car cela va séparer la relation entre vous, et elle saura que vous n’avez pas d’empathie. D’une manière générale, ne faites jamais l’erreur de vouloir changer les personnes comme vous voudriez qu’elles soient.

Une personne triste, emmenez-là en balade, parlez-lui de ce qu’elle aime, ou aimait, aimerait, de façon anodine, de façon de plus en plus concrète, pour faire fonctionner son cerveau gauche. Ou alors, ne lui parlez pas, si elle préfère. Ou alors, invitez-là à respirer. Ou alors, parlez-lui d’une personne qui a eu un parcours similaire et qui a ré-émergé.

Laissez-lui du temps, remonter d’une tristesse met du temps, et il y a des moments plus difficiles.

Mais plus que tout, soyez présent, ne la laissez pas tomber, restez là, car les personnes tristes sont seules, trop seules, parfois parce que leur tristesse est déprimante pour les autres, parfois parce que les autres n’ont pas d’intérêt pour elles.

 

Quelques pas de côté, spiritualité orientale

Le Tao manifeste n’est pas le Tao; S’abstenir de chercher à connaître ce que la connaissance ne peut connaître, voilà le mieux.
Qui connaît l’éloquence sans paroles et le discours muet atteint au trésor du Ciel. Il s’emplit sans jamais déborder, il se déverse sans jamais se vider.

 

Aujourd’hui, j’ai déjà été …

Aujourd’hui, je prends le temps de contempler la journée se dérouler. Chaque instant m’offre son moment présent. Ainsi, aujourd’hui, j’ai déjà vécu tout un tas de petits moments au présent. Certaines n’ont pas été agréables, quand il s’est agit de retrouver un mot de passe. Mais la plupart sont magnifiques, il fallait seulement que je porte mon attention sur les moments de joie. Comme si les moments de joie n’avaient pas le même poids que les moments de non-joie. Ces petits moments de non-joie portent encore leur trace en moi, dans une envie de me détendre. Leurs traces s’accrochent en moi. Traces émotionnelles. Pourquoi n’ai-je pas encore appris à passer au travers sans générer autant de négativité en moi ? Pendant ce temps, les moments de joie sont plutôt inscrits dans l’instantaneïté, ils ne laissent pas de grandes traces en moi. N’ai-je simplement pas appris à les mettre en valeur ? Quand je pense à quelques beaux moments qui se sont passés juste il y a quelques minutes, je trouve qu’ils sont inscrits dans le passé : cette odeur de linge qui sèche près du radiateur, ces chants d’oiseaux, cette jolie mélodie au piano que j’entendais.

La Joie est un muscle, tout comme la non-joie. Cette dernière semble bien plus musclée que la première, chez moi.

Alors je ferme les yeux, je respire profondément, et je pense d’abord au moment de Joie passé, cette odeur de linge qui sèche, et je m’en imprègne : « oui, cette belle sensation est toujours là, elle est légitime, elle existe toujours en moi » Oui, car elle n’est pas dépendante du linge mais de ce qui se passe en moi, pas besoin que le linge dégage toujours cette belle odeur pour que je la ressente en moi, puisque ça se passe en moi. J’ai parfaitement le droit de revivre le passé heureux, si c’est mon choix. Ce qui m’importe n’est pas si c’est vrai ou pas, ce qui est important c’est « est-ce que ça me fait du bien ? »

Et pour le moment désagréable, celui du mot de passe perdu, celui dont je ressens encore les relents et même dans mon corps ? C’est pareil, je peux laisser aller, la situation est passée, elle n’existe plus, la situation ne m’impose rien. Donc, je peux, si je le choisis, respirer profondément, par le ventre, et laisser aller cette sensation désagréable. Je peux même utiliser une petite technique pour débarrasser l’émotion, qui ne m’appartient pas et que je partage : Où se situe l’émotion désagréable dans mon corps ? Quel est le trajet qu’elle fait ?  je définis petit à petit son trajet. un début, une fin. Et une fois le trajet ressenti ou visualisé, quel est le sens du spin du tourbillon de cette émotion sur le trajet ? La question semble étrange, je sais, mais dans quel sens tourne-t-elle ? Si elle devait tourner sur elle-même en tourbillonnant, dans quel sens ? Une fois défini le sens et le trajet, du début à la fin, je peux passer à l’étape suivante : Partir de la fin du trajet, inverser le sens du tourbillon, et faire le trajet inverse, jusqu’au point de départ initial. Ensuite je respire profondément, et j’observe. S’il le faut je referai ce trajet retour dans le sens inverse du spin. Jusqu’à sentir que l’émotion est détachée du moment. Je peux laisser aller ce moment, il est dans mon passé, il s’est produit, mais je ne le garde pas en moi, je peux le laisser partir, en paix.

Je reviens à la bonne odeur du linge qui sèche, et je m’en emplis encore une fois, et je fais grandir la sensation en moi. Elle prend toujours plus de place, elle m’emplit, elle parfume mon coeur. Que me dit-elle de beau, cette odeur ? Est-elle florale ? puissante ? pourquoi me plait-elle tant ? C’est cette odeur de douce chaleur, ces souvenirs d’enfance, quand Maman repaissait le linge, la quiétude que dégage ce phénomène de séchage, rien ne brusque, ça se passe en douceur, c’est une odeur de cocon, protectrice, l’enfant en moi se sent au chaud. Peut-être me vient-il d’autres belles choses à propos de ce moment où j’ai ressenti cette odeur, l’endroit où j’étais, ce que j’étais en train de faire, de regarder, avec qui j’étais, et je laisse grandir le beau moment, en moi, toujours un peu plus, grandir.

Pour moi, dans mon cas, c’était un moment fugace, ça n’a duré que deux secondes. Mais j’ai parfaitement la légitimité de faire grandir ce court moment, de le garder en moi, tout autant que je choisis de garder ou de ne pas garder ce que je veux de cette existence. Car ma réalité est faite d’une foule de ces petits moments, auxquels j’ai accroché des émotions, qui me font voir la vie d’une façon belle ou moche. C’est mon choix, finalement. Et je choisis d’être en paix.

 

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