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« Qu’êtes-vous ? Qu’est-ce que vous êtes ? Existez-vous vraiment ? ».

La logique du non-soi

« Qu’êtes-vous ? Qu’est-ce que vous êtes ? Existez-vous vraiment ? ».

Pour être, quelque chose doit être permanent. Selon le bouddhisme, le moi, ce que je suis, est formé de cinq agrégats : la forme, les sensations, les perceptions, les pensées-fabrications, et la conscience. Mais on observe qu’aucun de ces éléments n’est permanents. Par conséquent, si je suis formé de ces 5 agrégats, je ne suis pas un « moi » durable, permanent. Donc, suivant cette logique, je n’ai pas de « soi », je ne suis pas.

Cette logique implique que pour être, je devrais « contenir », « héberger », « incarner » quelque chose qui est permanent. On peut se demander pourquoi. En effet.

Seulement je ne sais pas vous, mais moi, je ressens quelque chose qui est permanent depuis que je suis petit, depuis que ma conscience d’être est éveillée. Je nomme « ça » la « vie en moi », ou encore « mon âme », « l’essence », quelque chose de plus subtil que les 5 agrégats, quelque chose qui me relie à l’essence de la Vie. Cette seule non-chose est fondamentalement « ce que je suis », c’est ce qui me fait vibrer, c’est ce qui me retient à la vie, à l’instinct de vie, c’est là que se trouve ce qui est différent des émotions et des désirs, à savoir l’Amour, la Vie, la flamme de Vie, le Qi.

Selon la philosophie bouddhiste, je n’ai pas besoin d’être ce que je suis, au contraire je ne dois pas l’être. Car quand je me mets à être moi, je m’identifie aux agrégats et là, je me sépare des autres, de la vie, de la connexion.

Mais je pense qu’il y a confusion. Le « je suis » de l’amour universel n’est pas le « moi-identifié » aux agrégats. Si je m’identifie aux agrégats, je cultive en effet l’égo. Mais cette flamme de vie en moi n’est pas le moi.

Cette flamme de vie est uni-vers-celle, vers l’extérieur de ce « moi ». Cette énergie de flamme de vie est justement ce qui me départi de l’identification à un 1 divisé, l’individu.

Et pour me sentir vivant, pour me sentir connecté à l’autre et faire le bien autour de moi, je dois exister. Je ne peux pas devenir un être qui fait le bien pour les autres sans que quelque chose de moi aille vers l’autre.

Et aucun des 5 agrégats n’est tourné vers l’extérieur, ce sont seulement des repères pour que la conscience d’être puisse se repérer, dans l’intérieur, dans l’absence de connexion.

Ce qui sépare les humains du reste de l’humanité

Ce qui sépare les humains du reste de l’humanité et de la connexion à l’univers, c’est la conscience d’être soi. Cette conscience isole l’être et le rend 1-dividu.

Car le coeur est uni vers, uni vers l’autre, uni vers l’extérieur de soi. Le coeur n’a pas d’intérieur ni d’extérieur, car le soi est inscrit dans la conscience. Une fois la conscience levée, mise de côté, aucune séparation n’existe plus.

Le coeur ne juge pas, il n’a pas besoin de nommer des valeurs car tous les coeurs ont la même valeur, celle de l’Amour. Je ne parle pas d’amour amoureux, ni d’amour béni-oui-oui.

C’est la con-science qui nous sépare, avec ses préceptes, ses informations, ses principes, ses vérités et ses opinions, et tous les enfants et petits-enfants du jugement. Ils sont des repères pour l’être devenu un-divise-du, lequel est perdu dans un monde interne sombre.

Que pouvons-nous faire ? Nous pouvons laisser moins de place à notre cerveau, à cette conscience de soi, et davantage à l’être, au coeur et sa connexion naturelle avec les autres coeurs, avec la nature, avec ce qui est.

Corps et esprit, états d’une même énergie.

Du corps au plus spirituel de ce qui nous compose, tout est énergie, tout est Qi. En médecine chinoise, la seule chose qui différencie ce qui est matériel et ce qui ne l’est pas est la condensation de l’énergie.

Tout ce qui nous compose de corporel, nos organes et nos membres, ce que nous voyons et que nous percevons, et même ce que nous croyons de nous sans l’avoir jamais vu directement mais par imagerie, sont des états condensés d’énergie.

Nous percevons en nous, et bien plus directement même, des états plus subtils, comme les pensées, la réflexion, les émotions, les sentiments, les élans du coeur, l’âme, la connexion de coeur, la connexion d’âme, et peu importe le vocabulaire que nous employons, et peu importe les croyances car tout le monde a déjà observé qu’il est en train de penser, de ressentir une émotion.

En MTC, il n’y a pas de séparation entre ces types d’énergie, il s’agit seulement d’états de condensation différents.

Mais chez les autres aussi, il existe les mêmes agitations internes de formes de Qi subtiles.

Et quand il n’y a plus d’énergie, l’être meurt. L’être meurt parce qu’il n’y a plus de combustible.

toi, moi, amour-eux

Juste un peu de toi, juste un peu de moi, un peu de nous, un peu d’amour-eux, deux êtres unis, unique union.

Juste avoir quelqu’un à aimer, quelqu’un à qui penser, quelqu’un à manquer et quelqu’un à retrouver, à enlacer, à embrasser avec la fougue de l’amour amoureux.

Avec ce juste, mon coeur sera plus léger, les matins seront plus joyeux, les soirs plus calmes, les nuits, partagées ou non, seront plus paisibles.

Avec ce juste, les moments seront moins importants, notre bulle nous enveloppera, nous protégera, nous serons.

Viens, révèle-toi, dis-le, je t’attends, tu ne risques rien.

Je t’aime et j’aime notre amour

J’aime t’aimer, car tu n’es jamais un moyen d’arriver à mes fins. Tu es, je suis. Nous nous sommes rencontrés dans cette connexion à l’instant présent qui n’a pas d’objectif.

Tu ne sers à rien dans ma vie. Je ne sers à rien dans la tienne. Nous sommes libres d’être des moyens destinés à satisfaire des fins.

Généralement, les relations humaines font de l’autre, ou de soi, ou des deux, une part ou la totalité de moyens dans les objectifs. Le commerçant me vend des aliments, sa première existence est un moyen, pas une fin. Le collègue est d’abord un moyen, ensuite une fin. etc…

Nous choisissons souvent les amis parmi les gens qui sont des moyens d’atteindre une fin : une personne qui partage une même passion.

Nombre de relations amoureuses remplissent un objectif, celui d’être heureux, au travers de la présence aimante de l’autre. L’autre est alors davantage un moyen qu’une fin. C’est particulièrement le cas des coups de foudre : on aime ce que l’autre nous renvoie, on a besoin de l’autre pour être heureux, l’autre est donc un moyen, pas une fin.

Il n’y a que les relations très personnelles, celles qu’on choisit juste pour ce qu’elles sont, qui soient donc dénuées de l’attribution à-priori de ‘ »moyen » destinée à satisfaire une fin, la fin étant de se sentir en joie.

Rares sont ces relations humaines libres de moyen-isation. Dans ce cas précis, les deux personnes ne sont pas des moyens, mais des partenaires, car il n’y a pas d’objectif à atteindre ! Le simple fait d’être suffit.

C’est ce cette manière que je t’ai rencontrée, c’est de cette manière que j’ai commencé à t’aimer, c’est de cette manière que je t’aime, et j’aime t’aimer comme ça. Une manière directe d’aimer, que je nomme inconditionnelle.

Alors qu’est-ce qui différencie un tel amour inconditionnel de celui pour un enfant ou un parent ? C’est que nous nous sommes choisis dans cet amour sans destination, dans cet amour instantané.

 

Soir de mars

La nuit est tombée comme tombe le rideau de toile épaisse au toucher rassurant,

le chien lointain aboit, je ne l’ai jamais vu ni entendu de jour, existe-t-il à la lumière ?

la lumière du lampadaire se fraye un chemin au travers des branches de l’épicéa, tombant en franges négligées,

et une ampoule abatjourée éclaire une cuisine là-bas, dans une des petites maisons, un petit foyer de ce quartier,

des gens y vivent, y papotent, y font la cuisine, un enfant penché sur ses cahiers fait ses devoirs, j’imagine …

Et tu n’es pas là, et tu es là, lovée dans mon coeur, toi ma muse, mon éternelle inconnue que j’aime de tout mon coeur, tu réchauffes mon soir de mars, et je t’aime.

lointaine

Tu es lointaine et tu me manques comme me manquent les forêts et les fougères, comme me manquent le silence et le vent, comme me manquent la pluie et la douce chaleur du premier soleil de printemps. Il n’existe pas d’amour plus profond, plus inconditionnel, plus lumineux que celui qui m’habite en toi. Tu ne le sauras probablement jamais, je n’ai jamais aimé autant personne comme je t’aime, je suis à la fois l’ado épris de son premier grand amour en toi, et à la fois celui qui voudrait brûler son coeur dans ton amour, de toutes mes forces, de tout mon coeur abimé. Je t’aime de coeur, encore bien plus que de corps, et je ne savais pas que ça pouvait exister.

Les humains sont-ils encore humains

Les humains sont-ils encore humains ?

Les humains sont-ils encore prioritairement des êtres humains, sensibles, lumineux et sombres, forts et vulnérables ?

Ou bien sommes-nous principalement des machines, des performers, des compétiteurs, des résultats, des postures, des comportements, des informations, des connaissances, des compétences ?

Sommes-nous d’abord des machines et ensuite, dans l’intimité seulement, des humains ?

 

Un gamin de 17 ans, lycéen comme beaucoup d’autres, l’attention rivée sur les écrans, sans père avec une mère qui se plie en 4 pour être présente sans en faire trop, à lui offrir un cadre d’amour et d’attention. Un gamin qui est mature et qui en même temps s’enfonce dans l’absence de contact avec la vie la vraie, ne bouge pas son corps et donc ne bouge pas bien ses neurones. Un gamin qui angoisse, un gamin qui réclame de l’aide sans l’exprimer.

On n’exprime pas ses besoins dans une société qui réclame d’être des apparences, des comportements de winners, où absolument le moindre gestes, le moindre mot est jugé, et la moindre « faiblesse » traquée, exploitée, retournée, amplifiée ! Où peut-on encore être vulnérable sans être catégorisé ? Sans être envoyé chez un psy ? Où sont les amis, ceux à qui ont pouvait confier ses incompréhensions, ses fragilités, ses rebellions, ses désespoirs ?

Où sont les relations qui sont d’abord tournées vers le lien à l’autre ? où est la liberté d’être soi ?

Alors ce gamin-là a exprimé son mal-être, mais en restant dans les limites de l’acceptable. Surtout ne pas paraitre névrosé, surtout ne pas être étiqueté ! S’exprimer c’est être pas comme les autres, c’est ne pas être dans la normalité toujours plus étroite : on a le droit d’être mal, mais pas trop ! Dire au grand jour qu’il est très mal en lui n’était pas possible ! C’est trop !

Alors il a cherché, et a trouvé. Pas de drogue, pas d’alcool. Il a trouvé une autre drogue, celle des sparadraps de l’urgence médicamenteuse. Un anxiolytique courant. Un cachet, puis un autre. Mais comment s’en procurer d’autres sans avouer son mal-être ? Le trafic, oui.

Pour un médicament. Pour combattre la mal-être de l’angoisse aigue. Un trafic de fausses ordonnances.

Puis la police débarque. 6 flics, les menottes, l’interrogatoire, la mise en garde à vue, les parents tenus dans l’ignorance de ce qui se passe. Un gamin de 17 ans en mal-être profond traité comme le pire des délinquants, sans assistance, sans humanité. Seul son crime compte, son mal-être, la raison de son crime n’existe pas, même si elle est criante de souffrance !

Le juge voulait le garder une nuit de plus en garde à vue, pour pourrir encore plus cet être humain. Comme si d’autres mesures d’isolement ne pouvaient exister !? comme si on ne pouvait pas être humain avec un gamin de 17 ans ?! Ces policiers sont probablement plus humains avec leur chien. Différence : ils traitent leur chien avec humanité, leur humanité disparait en face d’autres humains qui ne font pas partie de leur monde.

Qu’à fait le gamin ? il a voulu se prendre en charge, de façon maladroite et comme il a pu. Il n’a fait de mal à personne, il s’est venu en aide à lui-même pendant que la société ne le jugeait pas.

Qu’à fait la société ? L’enfoncer, nier sa souffrance, le priver d’humanité et ne retenir que la faute, le crime, le mal, en niant le mal-être. Pourtant, ça existe l’aide psychologique ! Mais pas pour le grand délinquant qu’est ce gamin paumé avec ses angoisses.

Criant de souffrance, son comportement n’est que mal, l’être n’existe pas ! Le justice est une institution qui nie l’humanité des gens, qui dénigre toute humanité à tous ceux qui ont, à un moment de leur vie, été maladroits, vulnérables, perdus !

La justice d’un pays dénote la mentalité de l’Etat. Un état qui dénigre l’humanité de ses citoyens en ne retenant que leurs fautes est-il un état fort ? non, c’est un état faible qui à un moment donné va verser dans le pire, un état qui se dirige vers le pire.

Un système politique basé sur le fric du PIB est-il un système qui rend les gens heureux ? La France est championne du monde de consommation de médicaments psychotropes, est-ce le signe d’un bien-être ou d’un mal-être ?

Un système éducatif basé sur la compétition, sur les chiffres, les bonnes et les mauvaises notes, est-il celui du vivre-ensemble, de la fraternité, de l’entre-aide ?

Une démocratie basée sur la séparation entre ceux qui ont raison et ceux qui ont tort est-il celui d’une communauté qui s’épanouit, qui permet à chacun de trouver sa place, qui permet de vivre sans agressions permanentes, sans devoir sans cesse de battre, celui d’une démocratie en paix ?

… on me sert tout le temps, depuis que je suis ado, la même fausse réponse : « oui mais on fait quand même des choses pour le vivre-ensemble, pour la paix » : oui, c’est vrai, mais ce sont des actions qui viennent en plus, et seulement après un système qui est celui de l’avoir, pas celuide l’être ! Le fondamental de notre société n’est pas basé sur la paix, sur le vivre ensemble, sur l’harmonie, ce sont des valeurs qui viennent APRES celles du pouvoir, de l’avoir et du fric.

Il n’existe toujours pas, malgré l’obstination de nos dirigeants, d’avoir humain ! Il ne peut exister qu’un être humain.

Quels que soient nos comportements, nos habits, nos habitudes, nos apparences, nous sommes d’abord des humains : pas seulement chacun, mais l’autre aussi ! et les policiers ne sont pas dispensés de traiter les gens comme des humains : le pouvoir ne dispense pas d’être humain avec les autres humains !

Voyager c’est vivre

Le voyage, quel qu’il soit, nous fait vivre. Et vivre est un voyage, en soi. Le voyage dans l’ailleurs, le voyage en parcourant des distances, en découvrant à chaque seconde un nouveau soi. Ce qui nous est étranger nous transforme. A chaque nouvelle entrée dans nos sensations, par les canaux de nos sens, des synapses se forment et les neurones s’enrichissent d’un autre soi. Que ce soit en lisant, en parlant avec quelqu’un, en découvrant une nouvelle musique, en observant la nature, en parcourant un paysage, des millions de nouvelles occasions d’évoluer se produisent dans cet improbable parfait. La perfection de l’improbable se trouve dans l’invention de ce que tu ne connais pas. Alors, que tu voyages avec un livre ou par les airs ou à pied, voyage, découvre, vis un nouveau toi à chaque seconde, dans ce que tu n’es pas encore ! Aller à la rencontre de son prochain soi, découvrir qui nous ne sommes pas encore, puis être ce nouveau soi, puis le laisser derrière soi dans la légéreté de chaque nouveau pas, vers chaque nouveau soi. La vie est un voyage, ce voyage ne connait d’autre port que l’embarcation elle-m’aime, cette part de nous qui ne semble jamais prendre d’âge, que l’on nomme âme, essence, ou quelqu’autre nom peu importe, c’est là que réside le port du voyageur.

l’essentiel glorieux non-sens

Ce monde étrange avec ses formes bizarres, quand on les regarde d’un certain point de vue, lierres et les arbres et l’eau et les nuages, les étoiles et toutes choses, quand on les regarde d’un certain point de vue et qu’on ne les prend pas pour acquis, ils sont tout simplement improbables, et tous sont absurdes, tout comme l’air d’une chanson,

Pourquoi aimons-nous l’absurdité ? pourquoi est-ce que quand on est happé par le swing par d’un morceau de jazz, on aime et se contente de faire booty booty boo et qu’on s’amuse juste en ne pensant à plus rien d’autre, tout sens et tout souci en sont absents, ils n’y aucun sens à cette joie, elle est spontanée et naturelle !

C’est cette participation à l’essentiel glorieux non-sens qui est au cœur du monde !

Et il semble que ce ne soit que dans des rares moments de connexion que nous comprenons le sens de tout cela et que nous découvrons que la vie n’a pas de sens, que son but n’est pas de dirigé et qu’elle se loge dans l’absurdité de l’absence de sens

Cela dit, ce non-sens n’est pas chaos, au contraire il existe un ordre parfait dans cette absence d’ordonnancement, un rythme, une complexité fascinante, une puissance de vie qui éclate à chaque instant dans l’art de l’absurde naturelle de la Vie, là où nous rejoignons le plus profond de notre existence, sans besoin de sens, le non-sens est un sens en soi !

 

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