Les paysages défilent et perdent leurs couleurs comme le soir tombe sur la Terre,
Les méandres paisibles et paresseux des cours d’eau charrient les débris d’émotion
Chaque arbre s’enfuit dans le temps qui crie la distance qui nous sépare
Je reviens du pays de ton absence
Là-bas le vent balayait mon esprit encombré des volutes de ta présence
Et les vagues ramenaient sans cesse ton image sur la grève
Lancinante mélodie de ton éloignement, chaque vague déroule un peu plus ton éloignement
Sur les longues plages de ton absence
L’inavoué guerrier à l’âme perdue
Ne voulait plus croire à la flamme éternelle
Refoulant dans l’ombre de ses rêves les matins clairs
Jusqu’à ce voyage dans ton absence
Quelle est donc cette chaleur sourde dans la poitrine, ce nœud dans l’estomac,
Ces jambes de coton qui pourtant me porteraient jusqu’au bout du monde
Pourvu que ma tête soit emplie jusqu’au plus profond de mon être,
de ton prénom, de ton prénom et encore de ton prénom, mon absente
J’ai laissé mon coeur là-bas dans l’écume de nacre
J’ai laissé mon âme là-bas dans les embruns du vent d’ailleurs
mon coeur attend que tu le ramasse tel un coquillage
mon âme viendra caresser tes rêves sur les rives de ton sommeil
J’ai laissé au vent là-bas le soin de faire chanter,
Une dernière fois mon cœur avant la fin des lendemains
Je n’en peux plus, lassé de chercher, buter et d’errer,
Dans les récifs des côtes de ton absence
Je reviens de ce pays-là, cœur et corps déchirés
Seule brûle encore bien malgré moi
La flamme de la vie cet espoir satané
Rapporté du pays de ton immense absence
Il faudra un jour que je m’endorme sur ces lointaines plages
Et mourir d’attendre que l’hypothétique délivrance de l’Amour
enflamme l’horizon et déchaîne les dieux du ciel
dans l’écume grelottante du clair de lune
irons-nous un jour sur ce bout de Terre
et nos pas accordés dans le mystère
unir nos vagues à l’âme et nos corps enroulés
au vent du pays de l’oubli ?