Étiquette : EE Schmidt

EE Schmidt Ch3 partie 1 L’empathie avec un inconnu

Si jétais  … I

« Je » sors du boulot, j’en ai marre, aujourd’hui j’ai envie de profiter, ils font chier les collègues. je me sens fatiguée, j’ai mal dormi, peu dormi. Il faut que je fasse des machines. Mon chef ce con est parti en déplacement pro.

(je rentre)

Finalement je n’ai pas envie de bouger. je vais me reposer.

I prend une douche. Ensuite elle s’allonge dans le lit, et se touche. Elle a besoin de se masturber. Elle pense à un ami, un collègue, un ex … « si seulement quelqu’un s’occupait de moi, de ma chatte en feu, je suis si vieille et si nulle que ça ? » … soudain, I se lève, elle n’a pas jouit, une fois de plus. C’est pas marrant. I se prépare un jus, et se pose dans le canapé, allume la télé, végète. « Tiens, le vent se lève, il faut que je rentre la tour à linge » … « ah, elle est tombée, je m’en serai doutée »…

 

Si j’étais un personnage que je n’aime pas :

Je suis A, anesthésiste à l’hôpital public. Encore un week-end en famille, heureusement. Enfin un peu de calme. J’attends qu’on refuse enfin  les non vaccinés à l’hôpital, je ne comprends pas qu’on puisse les accepter, on prend tous tellement de risques à cause d’eux. Ca n’arriverai pas si j’étais directeur, c’est moi qui vous le dis. Pourtant je vais voir le directeur régulièrement. je suis allé voir la préfète, qui est d’accord avec moi. Mais alors pourquoi elle ne bouge pas ? elle semble coincée, elle aussi, par Paris. Le ministère, les gauchistes, les gens. Ils sont cons les gens, ils ne savent rien. Je sais, par expérience, j’en ai vu des choses, moi, je n’invente rien. Ce monde est fou, irresponsable, il n’y a que la force qui permet de réguler canaliser. J’ai peur pour mes parents, pour tous les innocents qui meurent à cause de ces imbéciles de réfractaires au progrès, au changement, à la science. Personne n’a le droit de s’approprier la santé des autres, c’est … irresponsable. J’ai besoin qu’on m’écoute, enfin, bordel ! je suis en première ligne, je sais ! je sais comment ça se passe ! Ecoutez-moi ! je voudrais être entendu, qu’on m’écoute,qu’on arrête de discuter, de perdre du temps et des vies !

 

EE Schmidt Ch2 L’envie d’écrire

J’avais 14, peut-être 15 ans. L’adolescence. On n’est pas conscient des tempêtes qui se passent dans le corps, mais celles du coeur, oui ! j’écrivais pour m’exprimer, pour exprimer mon envie de vivre, mais je ne le savais pas encore.

Le stylo à bille du gaucher noircissait des pages et des pages.

J’écrivais aux filles. Hummm, ce doux sentiment, je m’en rappelle encore, ce désir si pur, si profondément humain, de connaitre l’autre. Je ressentais une fille comme je ressens un sentiment, dans mon coeur. C’est tendre, ça sent les fleurs de printemps, une légère brise, et dans le même temps une mélancolie, un regret, l’été arrive et les grandes vacances vont me séparer d’Elle; Elle, elle s’appelait Claudine, Cathy ou encore Elisabeth. Comme j’étais trop moche, trop complexé, trop nul à l’oral, trop timide, j’écrivais des lettres aux filles. Pas des lettres d’amour. Enfin, pas directement. J’y parlais de la vie, du monde, de belles valeurs, de la révolte d’ado, de grands sentiments. Et ça leur plaisait. Elles me répondaient. Quand j’osais jeter la lettre dans la boite aux lettres ! quand j’allais jusque là, je courrais le plus vite possible pour m’éloigner de l’acte que je venais de commettre « oh mon Dieu, que va-t-elle penser ? » « et si c’est son père qui ouvre ? » … aussi je ne signais pas vraiment, ou pas un code que seule elle et moi connaissions … et après, j’attendais. Le lendemain à l’école, comment elle me regardait ? …

J’écrivais beaucoup plus à la société, au monde, pour crier ma révolte. Les injustices, la faim dans le monde, les guerres, et puis les relents de la deuxième guerre mondiale, la shoah, les gens méchants, les politiciens. Il y avait bien quelques figures héroïques, cependant je m’identifiais surtout à moi, la rage m’habitais, elle m’habite encore, tiens ! Les groupes de rock que j’écoutais chantaient, moi j’écrivais des textes chansons.

Oui, il y avait ces textes, ces poèmes sans rimes, juste des cris, des mélopées, des envolées…

La technique, j’en n’avais pas. Le dictionnaire était mon ami permanent. Comme je ne savais pas conjuguer, accorder les verbes, je prenais un synonyme. Le petit Robert était bon pour ça, car à la fin de chaque définition, il donne des synonymes. Alors je découvrais des mots nouveaux.

Tout ça, ça ne s’est jamais vraiment arrêté. J’ai toujours écrit mon amour romantique aux filles, ma révolte au monde. je suis toujours cet ado qui regarde par la fenêtre au loin, à espérer que dans les nuages là-bas, vienne mon amazone, dans un monde d’amour.

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