Étiquette : Dépression Adolescents

Alimentation et Santé mentale, l’apport de Julia Rucklidge

Le professeur Julia Rucklidge est une psychologue clinicienne d’origine canadienne. Elle est directrice du groupe de recherche sur la santé mentale et la nutrition à l’université de Canterbury en Nouvelle-Zélande.

Ses recherches sont centrées sur la santé mentale et la nutrition. Elle défend (en rappelant les limites du traitement par la médication) une alimentation saine pour combattre les grands fléaux de nos sociétés occidentales : dépression, TDAH, insomnie, anxiété, le stress et la démence sénile.

**************

Dans une conférence TED elle donne quelques éléments de son travail depuis plus de 10 ans et son unité a des dizaines de publications à son actif.

https://youtu.be/3dqXHHCc5lA

« Mes recherches et celles menées dans le monde entier ont montré que 60 à 80 % des personnes réagissent aux micronutriments, ce qui montre à quel point cette intervention est puissante. Et au niveau international, il y a maintenant 20 essais randomisés contrôlés par placebo. C’est l’étalon-or que nous utilisons pour prendre des décisions cliniques – qui montrent que nous pouvons réduire l’agressivité des prisonniers, ralentir le déclin cognitif des personnes âgées, traiter la dépression, l’anxiété, le stress, l’autisme et le TDAH ».

 On peut citer entre autres articles sur le lien entre alimentation et santé mentale :

Le régime méditerranéen et la prévention des troubles dépressifs

https://jamanetwork.com/journals/jamapsychiatry/article-abstract/210386

Portant sur 10094 participants « Nos résultats suggèrent un rôle protecteur potentiel du régime méditeranéen en ce qui concerne la prévention des troubles dépressifs »

 

Fast-food et dépression

Dans cette étude de l’Université de Cambridge, on lit sans surprise qu’« un risque plus élevé de dépression (est) associé à la consommation de fast-food »

https://www.cambridge.org/core/journals/public-health-nutrition/article/fastfood-and-commercial-baked-goods-consuming-and-the-risk-of-depression/CF02E46F44CFC28D5F4D151FAD39EC77

 

Alimentation naturelle et dépression

Cette étude britannique portant sur 3486 personnes sur un horizon à 5 ans montre que les aliments transformés sont un facteur de dépression alors qu’une alimentation naturelle est préventive de la dépression.

https://www.cambridge.org/core/journals/the-british-journal-of-psychiatry/article/dietary-pattern-and-depressive-symptoms-in-middle-age/96D634CD33BD7B11F0C731BF73BA9CD3

 

Alimentation pro-inflammatoire et dépression : Cette étude britannique portant sur 1068 femmes, conclue qu’« il existe une association entre le régime pro-inflammatoire et la dépression récurrente chez les femmes » https://journals.sagepub.com/doi/full/10.1177/2167702616645777

 

Alimentation saine et santé mentale chez les ados

Et aussi, cette étude Australienne portant sur 3040 adolescents sur le lien entre une alimentation saine et la santé mentale : « Les améliorations de la qualité de l’alimentation se sont traduites par des améliorations de la santé mentale au cours de la période de suivi, tandis que la détérioration de la qualité de l’alimentation était associée à un fonctionnement psychologique moins bon »

https://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0024805

 

Alimentation et dépression

Et dans cette étude Australienne faisant le lien entre dépression et alimentation chez 7114 adolescents : « Nos résultats démontrent une association entre la qualité de l’alimentation et la dépression chez les adolescents, qui existe au-delà de l’influence des facteurs socio-économiques, familiaux et autres facteurs de confusion potentiels »

https://journals.sagepub.com/doi/abs/10.3109/00048670903571598

 

Micronutriments et Insomnie

Cette étude a examiné l’effet de 8 semaines de traitement par des micronutriments à large spectre (vitamines et minéraux) sur l’insomnie, et conclue que les personnes ayant terminé le traitement ont rapporté des changements fiables et cliniquement significatifs de la sévérité de l’insomnie, de la dépression, du stress et de l’anxiété.

https://journals.sagepub.com/doi/full/10.1177/2167702616631740

 

Nutriments et TDAH chez les adultes 

Julia Rucklidge a mené une étude – randomisée contre placebo – utilisant des minéraux et des vitamines pour le traitement du TDAH chez les adultes, et ce jusqu’à 15 pilules par jour contenant 36 nutriments. Sur une période de 8 semaines seulement, deux fois plus de personnes ont répondu dans le groupe des micronutriments par rapport au placebo ; deux fois plus de personnes ont vu leur dépression se résorber, dans le groupe des micronutriments. L’hyperactivité et l’impulsivité ont été ramenées à un niveau normal. Et un an plus tard, les personnes qui ont continué à prendre les micronutriments ont maintenu leurs changements ou avaient une amélioration supplémentaire, tandis que celles qui sont passées aux médicaments ou ont arrêté les micronutriments ont en fait montré une aggravation de leurs symptômes.

https://www.cambridge.org/core/journals/the-british-journal-of-psychiatry/article/vitaminmineral-treatment-of-attentiondeficit-hyperactivity-disorder-in-adults-doubleblind-randomised-placebocontrolled-trial/6DECDD36BD673FB31C92C64BAA9BBA14

 

Oméga 3 et risques de psychose

« Cette étude a porté sur 81 adolescents présentant un risque de psychose et les a répartis de manière aléatoire pour recevoir soit des acides gras oméga-3 sous forme d’huiles de poisson – des nutriments essentiels pour la santé du cerveau – soit un placebo pendant une période de 12 semaines. Un an plus tard, 5 % de ceux qui avaient reçu l’huile de poisson étaient devenus psychotiques, contre 28 % de ceux qui ont reçu le placebo. Cela représente une réduction de 80 % des risques de passage à la psychose, simplement en donnant des huiles de poisson ».

https://jamanetwork.com/journals/jamapsychiatry/article-abstract/210554

 

Les micronutriments et les maladies génétiques

« Une cinquantaine de maladies génétiques humaines différentes, peuvent être corrigées par l’administration de fortes doses de vitamines B » ./.. « de nombreuses carences courantes en micronutriments, comme le fer ou la biotine, provoquent une dégradation des mitochondries avec fuite d’oxydants, ce qui accélère le vieillissement et la dégradation des neurones ».

https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0003986103005939

« Une cinquantaine de maladies génétiques humaines dues à des enzymes défectueuses peuvent être corrigées ou améliorées par l’administration de fortes doses du composant vitaminique du coenzyme correspondant, ce qui rétablit au moins partiellement l’activité enzymatique. » https://academic.oup.com/ajcn/article/75/4/616/4689367?login=true

 

Apport d’acides gras polyinsaturés et fonction neurocognitives chez les enfants

Ou encore cette étude venant de Taiwan qui portait sur l’association entre l’apport en acides gras polyinsaturés (AGPI) et les fonctions neurocognitives chez les enfants souffrant de trouble de déficit de l’attention hyperactivité (TDAH)

https://journals.sagepub.com/doi/full/10.1177/2167702616637820

 

Mal-être Adolescent et stagnation

En 2018, une étude portant sur un million d’adolescents américains a étudié comment les adolescents passaient leur temps libre et quelles activités étaient liées au bonheur, et lesquelles ne l’étaient pas.

L’enquête Américaine a portée nationale étudie les élèves du secondaire en continu depuis 1991.

L’étude constatait que les adolescents qui passaient plus de temps à voir leurs amis en personne, à faire de l’exercice, à faire du sport, à lire ou même à faire leurs devoirs étaient plus heureux.

Les adolescents qui passaient plus de temps sur Internet, à jouer à des jeux informatiques, à utiliser les médias sociaux, à envoyer des SMS, à utiliser le chat vidéo ou à regarder la télévision étaient moins heureux.

En d’autres termes, toutes les activités qui n’impliquaient pas d’écran étaient liées à un plus grand bonheur, et toutes les activités qui impliquaient un écran étaient liées à un moindre bonheur.

D’autres études vont dans le même sens. D’autres encore révèlent une forte augmentation des problèmes de santé mentale chez les iGen, notamment des symptômes dépressifs, de la dépression majeure, de l’automutilation et du suicide. Par rapport aux millennials, optimistes et presque toujours positifs, la génération iGen est nettement moins sûre d’elle et plus déprimée.

https://theconversation.com/what-might-explain-the-unhappiness-epidemic-90212

Jeunesse et Dépression

La Dépression n’est pas une affaire d’adultes. Ils sont de plus en plus jeunes à être dans un état dépressif plus ou moins aigu. Les chiffres sont affolants et en disent longs sur l’état de « notre » jeunesse…

 

Des chiffres qui devraient faire réagir

En 2021 une enquête nationale (1) révèle que chez les 18-24 ans 40% rapportent un trouble anxieux généralisé (31% sur l’ensemble des Français). Il étaient 21% à ressentir des troubles dépressifs modérément sévères ou sévères.  En janvier 2021, une étude internationale réalisée sur 25000 adultes de 10 pays (1) indique que 22 % des 18 – 24 ans déclarent des idées suicidaires.

Et dans une autre enquête, de l’Unicef, dont les résultats ont été publiés fin 2021 portant sur 25000 jeunes et 6 à 18 ans, plus de la moitié affirme n’avoir plus goût à rien. Chez les 13-18 la situation est particulièrement compliquée avec 1 ado sur 10 qui a déjà tenté de se suicider, et 1 tiers y pense.

 

Un phénomène qui s’amplifie :l’adolescence est un âge compliqué, certes. Mais en 2016 (3) 20% des ados avaient des troubles mentaux, et en 1994 un rapport du Sénat (4) s’alarmait qu’ils étaient 4.4% à être considérés dépressifs.

 

Les réactions et les moyens : faibles

Les moyens mis en place sont humainement faibles, puisqu’on leur propose de voir un médecin ou un psy, des options bien trop classiques pour une population en âge de rébellion face aux institutions.

quant aux traitements, il sont là aussi médicamenteux, ça ne vous étonnera pas. Si la chimie peut éviter le passage à l’acte (un placébo ferait-il moins bien ?), ce n’est évidemment pas une solution, car cela cache la misère.

En tout cas, il n’y a pas de prise en charge humaine et active généralisée pour ces populations.

******************

(1) : https://www.fondation-fondamental.org/la-sante-mentale-des-jeunes-plus-que-jamais-preoccupante

(2) https://www.unicef.fr/article/dans-ma-tete-promouvoir-proteger-et-prendre-en-charge-la-sante-mentale-des-enfant

(3) https://www.infomie.net/spip.php?article3518

(4) https://www.senat.fr/rap/r02-242/r02-2422.html

 

© 2024 La Montgolfiere

Theme by Anders NorenUp ↑