Psychotherapy Mark Tyrrell Module 6 Les Croyances
Les croyances nous aident à faire des prédictions. Elles sont essentielles à notre survie.
Les croyances font partie de ce qui distingue l’homme d’autres animaux. Les croyances sont des suppositions de la manière dont fonctionnent les choses; les autres animaux peuvent avoir des intuitions et des apprentissages par le conditionnement suite à expériences.
Les croyances sont abstraites.
Les animaux ne semblent pas avoir de croyance quant à l’origine de l’univers ou à ce qui se passe après la mort, etc… Et même ne pas croire en quelque chose constitue une croyance.
Le chat qui a faim a juste faim, il ne se demande pas d’où viennent les croquettes ni comment elles sont fabriquées. Il n’anticipe pas non plus l’avenir, par exemple si une viande avariée va lui causer du tort à l’avenir. Il dispose d’une intuition et d’un odorat pour détecter cela, mais il ne se projette pas, il a une idée en tête dans l’ici et maintenant : je me lève et je vais à ma gamelle pour manger parce que j’ai faim, point barre.
Plus une personne est rigide dans ses croyances, plus les problèmes potentiels sont grands
l’inflexibilité des croyances mène à la généralisation, aux comportements automatiques, donc au manque d’adaptation.
Les croyances simplifient
Une grande partie des croyances simplifient : c’est une façon de se départir de prendre du recul sur les choses, une sorte de paresse.
Les croyances sont déconnectées de la réflexion
De manière générale, les croyances tentent toutes de se raccrocher à des faits et des chiffres, qui ne vont que justifier la croyance, la soutenir. Mais les chiffres ne mènent jamais à des croyances, les chiffres sont neutres, et ont besoin de croyances pour être parlants.
La capacité de maintenir un vide interne pour se protéger des croyances émotionnelles
Du moment qu’on accepte de faire un pas de côté dans ses croyances, les croyances irrationnelles s’effondrent très vite d’elles-mêmes. Pour cela, cultiver un vide interne c’est-à-dire une dissociation de ses propres croyances, permet de créer un espace de liberté.
Pour ceux qui comme moi ont besoin de données (ce qui est irrationnel) pour croire, on peut par exemple changer de façon de voit les choses en s’intéressant à un autre sujet que celui qui obsède une croyance récurrente. C’est même le cas pour les « obsessions positives » quand on ne pense plus qu’à une seule activité qui nous passionne.
Les croyances positives ou non ?
On peut faire le choix de prendre du recul sur ses propres croyances pour les étudier, et en étudier le bénéfice tiré : j’ai telle croyance, m’est-elle bénéfique ? m’apporte-t-elle de la joie, ou du trouble ? Est-ce que telle croyance fonctionne et m’apporte de la joie ? Si non, est-ce que j’ai vraiment envie de la garder ? souvent la réponse est non 🙂
La croyance génère l’émotion et l’émotion génère la croyance
Si je crois que le vaccin contre le covid est dangereux, je vais développer une réponse émotionnelle de peur et de colère contre ceux qui me l’imposent. Si je crois que ceux qui ne sont pas vaccinés mettent en danger les autres, je vais développer une réponse émotionnelle de colère et de peur. Dans les deux cas, l’émotion dirige la croyance, la croyance supporte l’émotion.
Après un accident de voiture, je peux être émotionnellement choqué, ce qui se comprend. Ensuite je peux ne plus vouloir monter dans aucune voiture, parce que je vais avoir rationalisé l’émotion.
Questionner ses croyances
Il n’est pas nécessaire de questionner toutes nos croyances. Certaines sont simples et bénéfiques, je vais les garder avec moi. Certaines autres sont protectrices, dans ce cas je vais faire attention à ne pas les généraliser, mais en garder le contexte.
On peut poser des questions de réalité DANS la croyance. Le recadrage doit se faire DANS la croyance, pas dans une remise en cause de celle-ci.
La sève d’un recadrage réside dans l’impact émotionnel
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Souvent, nous prenons nos croyances pour des faits.
Nous ne sommes souvent pas conscients que nous sommes en train de croire des croyances. Nous sommes persuadés de tout un tas de choses que nous pensons vraies.
Etant donné que nous ne questionnons pas nos croyances avant de les « utiliser », nous nous engageons régulièrement dans des conflits internes ou même externes avec des personnes dont on croit fondamentalement qu’il/elle a des « mauvais » comportements, paroles, croyances ! Et penser qu’on a raison est généralement contre-productif, car on n’ouvre pas mais on ferme la relation.
De là on trouve des comportements manipulateurs de ceux qui chercher à imposer leurs croyances. Il n’y a que ceux qui ont un pouvoir sur d’autres qui peuvent alors imposer leur croyance, mais c’est provisoire et ceux à qui ils imposent leurs croyances ne les adoptent généralement pas.
Généralisation
Si je crois que rouler très vite en voiture dans la ville peut être très dangereux, ce n’est pas la peine de passer beaucoup de temps sur ce sujet. Je peux m’appuyer sur quelques faits et chiffres si je veux vraiment être « factuel ». Mais si je crois que toutes les voitures sont dangereuses dans n’importe quelle situation et à n’importe quelle vitesse, je peux développer des croyances irraisonnées dont les conséquences peuvent être sévères. je peux dans ce cas vouloir arrêter toutes les voitures de tout le monde, et faire confiner toute une population sans distinction.
Autre croyance portée par l’émotion, si j’ai vécu des moments difficiles durant une guerre ou un épisode compliqué pour ma communauté dans un pays en paix, je peux développer une méfiance généralisée envers tous mes congénères que je peux soupçonner d’être des ennemis silencieux de ma religion, de ma couleur de peau, de mes convictions ou même de mon métier ! ou tout à la fois ! Le traumatisme est réel, la croyance en est le résultat.
« Ce qui est vrai pour moi l’est pour les autres »
C’est une des croyances les plus dommageables et courantes qui soient. Elle mène à une intolérance généralisée.
» Ce qui est vrai pour les autres devrait l’être pour moi »
Cette croyance peut être génératrice de mé-sestime de soi et de perte de confiance en soi. Surtout si je pense que … exemples :
– les autres sont pleins de confiance et moi non,
– les autres ont réussi leur vie et pas moi,
– j’aurai dû à mon âge avoir réussi tel modèle social, famille, enfants, maison, vacances alors que moi je n’ai pas réussi ça
« C’est vrai parce que tout le monde le pense »
Est un puissant biais collectif moutonnier : Coire une vérité parce que tout le monde le pense, ou plut exactement parce qu’on pense que tout le monde pense cela. C’est comme ça que montent les modes : elle est inventée, diffusée comme étant générale, et ensuite seulement elle devient réalité, quand ceux qui sont persuadés que c’est ça la mode achètent la mode ! Car en temps normal, les modes devraient ne pas réussir souvent à attirer les foules, or elles réussissent systématiquement. Autre exemple, les gens continuent d’acheter IPhon les yeux fermés parce que l’appareil est basé sur une réputation que sa qualité actuelle ne possède plus et que son prix est totalement déconnecté de toute réflexion.
Les marques, mais aussi le nazisme, ou encore l’islamisme comme aussi l’assimilation de tous les musulmans à ce même islamisme sont d’autres exemples de ce type de croyance collective.
« Ce qui est vrai ici l’est partout »
Cette globalisation est très en vogue. C’est quand on croit que ce qui est vrai ici est vrai partout. Là aussi, il suffit de réfléchir un peu pour se rendre compte que ça ne peut pas être vrai.
Fatalisme
» ça ne pouvait pas se passer autrement » , « forcément, c’est évident », « il en est toujours de même », « je ne méritais pas mieux »,
Utopisme
« il suffit de », « il faudrait, alors », avec la généralisation d’une solution unique qui s’applique à tout. « si j’avais l’argent je serai heureux tout irait bien » « si j’avais ce job je serai heureux », « si cette personne n’était pas dans ma vie tout irait bien »…
Croire ce que pensent les autres
« il doit penser que je … », « elle doit me prendre pour… », etc… quand on se met dans la tête des gens.
Le très dangereux « C’est héréditaire / génétique »
Très courante dans les maladies ou les comportements perturbateurs, c’est une sorte de fatalisme. Les neurosciences nous ont montré ces dernières années que la fameuse hérédité, encore énormément cultivée par la médecine allopathique, est généralement une chimère, et ce sont ces croyances dangereuses qui sont à l’origine des maladies qu’on déclare ensuite comme « il fallait que ça arrive », c’est du fatalisme scientifique !
Les croyances de la relation cause-effet, « scientifisée », dangereuse
Ce modèle de croyance nous fait avaler beaucoup de choses dans nos société modernes. Elle collecte des données qui viennent soutenir des hypothèses pour en faire des vérités. Dans nos vies quotidiennes c’est » eh ben oui évidemment, en faisant ça on ne pouvait qu’aboutir à ce résultat » avec la suffisance de celui qui « je le savais ».
Les croyances de profiling
« je ne serai jamais populaire car je suis un introverti », « forcément comme il/elle se comporte, il/elle n’y arriverai jamais », « les gens comme ça ne réussissent jamais cela »