Catégorie : rêves en mots (Page 4 of 4)

31 Mars 2004

Chaque jour est une mêlée folle d’ombres et de lumières

Que vous m’envoyez au travers de vos humeurs

Je m’en nourris je m’en repais, et aussi j’en meurs

Ainsi chaque course du soleil est un peu la première

 

Alors vous vaquez long en large et haut en bas

Je contemple vos démarches félines allant là-bas

Au fond de mon âme vous piétinez mes sentiments

Sans respirer je m’étouffe dans votre monde indifférent

 

Surtout ne pas t’approcher ne pas retomber

Car maintenant débarrassée tu ne dois pas risquer

Vers moi le moindre mot le moindre sourire

Car mon regard vers toi doit enfin mourir

 

Au fond de la cale du vieux navire ébréché

Je retourne à mes vieux démons ankylosés

Pour porter à nouveau l’habit de l’apathie

Qui nous va si bien oh monde affadi !

Allons aujourd’hui – Rions un peu avant que…

allons aujourd’hui encore à la découverte passionnante et revigorante des mystères qui peuplent nos nuits de leurs interrogations insondablement irrésolues.

Nous allons aujourd’hui, si tu le veux bien, éclairer d’une lumière nouvelle la célèbre locution « mens sana in corpore sano », ce qui veut dire à peu près : « la mansarde est intégrée au salon ». Cette célèbre phrase entra dans l’histoire comme ma belle sœur entre dans son bain, c’est à dire avec fracas et éclat, parce que prononcée par le nom moins célèbre Jules César quand il conquit la France, et il la conqua vite, et il la conqua bien. Mais nous allons voir comment :

En ce temps là les Français avaient la Gaule. Aparté : La Gaule est un long manche destiné à faire tomber les bonnes poires et les pommes pourries, par exemple, et non pas ce à quoi tu penses petit coquine.

Alors forçément, une Gaule ne faisait pas le poids face aux lances romaines, quoique à l’armée j’ai connu un gars qui en avait une vraiment grosse…Leur chef était Gétorix, cousin d’Astérix, mais en plus bête.

Après la défaite, son nom devint le nom d’une boisson alcoolisée, et pour se consoler de la défaite, les Gauliens lancaient « tiens Marcel, verses un Gétorix! », au lieu de l’usuel « viv’ment la guerre, qu’on se tue (© le pépé de Séverine) ».

Les Gaulois étaient analphabètes, c’est à dire qu’ils ne savaient pas monter un âne, ce qui est embêtant car comme on dit en vieux françois : « qui l’âne ne monte pisse de honte, qui l’âne ne monte pousse sa fionte ».

Et en plus ils ne savaient pas lire car sinon ils ne se seraient pas pointés à Alésia, où tout le monde leur avait dire d’aller : « Allez z’y à !, allez z’a vite ».

S’ils avaient lu les livres d’Histoire ils auraient été malins et auraient asséché le rubicon comme ma voisine assèche mes yeux et ma gorge d’un coup en se penchant à la fenêtre pour accrocher son linge, dévoilant les petits globes dans son décolleté innocent comme des dunes que je franchirai bien même par 50 dégrés à l’ombre après deux jours sans eau.

Mais de cette phrase il n’aura pas échappé à ta sagacité la portée symbolique, ou la symbolique portée, je ne sais plus qui porte qui, à la fin.

Car pendant que le chef gaulois contemplait le coucher du soleil derrière les collines ondulantes et verdoyantes de la Bourgogne pré-Colombienne, César, lui, nourrissait son chat en préparant son plan : Il fit savoir que pour chaque Gaule coupée, il offrait une mansarde au légionnaire, et une mangeoire aux sardes et ils étaient légion.

Une fois les Gaulois gaulés, César posit son chat, se levit, s’avancit, et disit : « Veni vidi vici », ce qui veut dire à peu près en mauvais italien « je suis venu vider les cabinets (© P. Desproges) ». Sur ce, bonne journée !

 

 

2 Mars 2003

Les paysages défilent et perdent leurs couleurs comme le soir tombe sur la Terre,

Les méandres paisibles et paresseux des cours d’eau charrient les débris d’émotion

Chaque arbre s’enfuit dans le temps qui crie la distance qui nous sépare

Je reviens du pays de ton absence

 

Là-bas le vent balayait mon esprit encombré des volutes de ta présence

Et les vagues ramenaient sans cesse ton image sur la grève

Lancinante mélodie de ton éloignement, chaque vague déroule un peu plus ton éloignement

Sur les longues plages de ton absence

 

L’inavoué guerrier à l’âme perdue

Ne voulait plus croire à la flamme éternelle

Refoulant  dans l’ombre de ses rêves les matins clairs

Jusqu’à ce voyage dans ton absence

 

Quelle est donc cette chaleur sourde dans la poitrine, ce nœud dans l’estomac,

Ces jambes de coton qui pourtant me porteraient jusqu’au bout du monde

Pourvu que ma tête soit emplie jusqu’au plus profond de mon être,

de ton prénom, de ton prénom et encore de ton prénom, mon absente

 

J’ai laissé mon coeur là-bas dans l’écume de nacre

J’ai laissé mon âme là-bas dans les embruns du vent d’ailleurs

mon coeur attend que tu le ramasse tel un coquillage

mon âme viendra caresser tes rêves sur les rives de ton sommeil

 

J’ai laissé au vent là-bas le soin de faire chanter,

Une dernière fois mon cœur avant la fin des lendemains

Je n’en peux plus, lassé de chercher, buter et d’errer,

Dans les récifs des côtes de ton absence

 

Je reviens de ce pays-là, cœur et corps déchirés

Seule brûle encore bien malgré moi

La flamme de la vie cet espoir satané

Rapporté du pays de ton immense absence

 

Il faudra un jour que je m’endorme sur ces lointaines plages

Et mourir d’attendre que l’hypothétique délivrance de l’Amour

enflamme l’horizon et déchaîne les dieux du ciel

dans l’écume grelottante du clair de lune

 

irons-nous un jour sur ce bout de Terre

et nos pas accordés dans le mystère

unir nos vagues à l’âme et nos corps enroulés

au vent du pays de l’oubli ?

 

1er Aout 2004

Longue langue de terre posée sur l’horizon,

La lande se troue de hautes herbes jaunies,

Mes pas m’y portent, le paysage me transporte,

Sur les sentiers de cette autre Atlantide,

Ton absence prend forme dans ces altitudes.

 

Les chemins se croisent et les fourches me font douter,

De ma destinée que je pensais enfin tracée,

Jusqu’à ce jour de printemps, lorsque le temps s’est arrêté,

Quand se sont fondus dans l’instant le futur et le passé

Cet instant magique où nos routes se sont croisées.

 

Depuis, pris dans l’ouragan je tente de m’accrocher

Par tous les mots à ton parfum d’âme qui flotte en moi

Et chercher et planer dans les courants ascendants

Par dessus les plaines m’élever vers toi

Pour te rejoindre sur ton nuage, inaccessible

 

Mais je n’ai ni la force ni les talents

De me hisser sur les hauteurs de tes sentiments

Et je ne connaîtrai jamais la couleur de tes aubes

Et je ne jouerai pas la mélodie des crépuscules sereins

Dans la complétude d’une amitié partagée

 

Alors pour fuir ton silence assourdissant je m’enfuis, là-haut dans mon ermitage

Chercher un peu de toi au soleil couchant, quiétude de passage

Ta silhouette s’évanouissant dans la course d’un chevreuil

Tes gestes dans l’harmonieux balancement des branches

Ton parfum dans ces arbres aux fleurs blanches

 

Je veux rester là haut jusqu’à ce qu’une averse vienne me réveiller

Et me noyer dans ton absence et qu’elle cesse de me bruler.

Et dans l’espoir qu’un jour ce doux nuage blanc

M’enveloppe et m’emporte vers d’autres Terres

Je veux m’endormir dans le creux de tes rêves.

 

 

 

Consolation

15 Février – 22h30 – Seule dans ce chalet perdu au fond de l’immense forêt, Gila s’était glissée au fond de ce lit froid comme la mort. Dehors, le vent ronflait dans les grands arbres, couvrant tout autre bruit potentiel d’un air glacial, elle se sentait sourde. Aucun lampadaire, aucune lueur dans le ciel sans lune, on n’y voit pas à deux mètres, l’obscurité est un abîme et Gila se sentait prise dans le vertige du néant. Voilà deux heures que l’électricité s’était soudain coupée, de manière inexpliquée. La jeune archéologue n’en menait pas large pour ces vacances improvisées et décidées sur un coup de tête. Pas de réseau, un smartphone déchargé, et une unique bougie pour passer la nuit … la nuit allait être … longue … Gila se réfugiait au fond de la couette, il n’y avait rien à faire, pourvu que Luc la rejoigne vite, comme c’était prévu, normalement …

 

15 Février – 22h40 – Luc Gros, 38 ans, architecte et grand sportif, venait de s’enfoncer dans la forêt de Grand, la plus grande forêt de la Franche Comté. Au volant de sa voiture de sport, il se sentait en sécurité. Le poste diffusait le dernier album d’Ibrahim Maalouf, Natacha Atlas chantait … PAF !!!

 

16 Février – 08h30 – Le gendarme Benjamin arrive sur les lieux de l’accident signalé quelques minutes plus tôt. L’avant de l’Alfa est planté dans le marécage au fond de la vallée de la Dame Noire, portière conducteur ouverte, vide, le poste émet un son étrange de mélopées grinçantes qui s’amplifient dans le canyon que forme la rivière Ayre. Il lève le nez et grimace. Le monastère de la Dame Noire se dresse là, à 500 mètres, bâtiment immense, un bloc rectangulaire gris posé sur un socle de granite noir, entouré d’un haut mur, comme une menace au monde, il est enfoncé sur le flanc nord d’un bras de l’Ayre, et nul rayon soleil ne parvient jamais jusque sur ces murs-là.

 

16 Février – 10h30 – Madame Fleury est colère ! Sa locataire du chalet B n’est toujours pas sortie, le client suivant arrive dans quelques heures et elle doit décamper vite fait, faut faire le ménage, tout ranger, préparer pour le suivant. Elle décide de se rendre au chalet. Le vent s’est calmé, la voiture de la Gila est là. La proprio arrive devant la porte et frappe et … la porte est entre-ouverte et s’ouvre sous les coups de la proprio. Elle appelle « Gila vous êtes-là ? il faudrait voir à quitter les lieux, j’ai un autre client qui arrive ! ». Aucune réponse. Elle avance dans l’unique pièce du gite, la porte de la salle de bains est ouverte. Rien, il n’y a personne. Gila s’est volatilisée.

Gjeilo : Firefly écriture intuitive

quand je pense à ton pas, je suis avec toi mon amie
quand je pense à mon pas, tu es tout près

quand tu penses à mon pas, tu es avec toi mon amie
quand tu penses à mon pas, je suis tout près

Quand les vagues montent si haut, là haut
quand les vagues montent encore un peu plus

Dans les cimes des arbres de mon sentiment de paix
je te trouves plantée entre deux branches

 

si le papillon, s’élève, encore, encore plus haut, il lui dans la nuit des étoiles,
si, si toi aussi, toi qui rêves encore, là bas dans la profondeur des galaxies,
et moi qui voudrais tant te rejoindre, pouvoir l’être, je t’écris cette l’être,
toi.

Viens, viens par ici, dans les champs colorés de l’été, sous la lune chaude, les ombres voguent dans les clairières, animaux broutant, juste ici juste sous nos sens en éveil, rien ne vient, rien ne vient par ici, troubler notre harmonie

Si tu veux, nous irons encore une fois, une fois encore dans ces champs quand la saison sera passée, si tu es encore là, si je suis encore de cette existence. Si non, nous nous retrouverons là bas, sous la l’une, sous d’autres cieux, dans le Soleil.

Là haut, dans les cyrus, sous le voile de lumière, planent les voix, des échos lointains, le chant des anges, vision sfumato, respire, léger, jusqu’au plus loin dans l’expir, si peut-être, des peut-être, des incertains, et c’est bien ainsi, et le ciel reste ouvert

Tu rêves

Rêve

tu rêves de printemps, les cris des enfants,
tapis de fleurs s’éveillent, tes yeux s’émerveillent
rosée scintille dans les champs, le soleil timide s’y étend
un frisson te traverses, fraiche caresse

tu rêves de printemps, les souffles des amants,
les jours s’allongent, libre le cheval sans longe
les oiseaux en fête, le lièvre s’échappe, en fait

tu rêves d’été, le vent dans le grand marronnier,
te lever tôt pour profiter, marcher et respirer
avant que le soleil écrase, sans pitié la plaine rase
refuge en forêt, calme et fraicheur

 

Vulnérable 14 mars 2021

Je veux déposer devant toi mes vulnérabilités. Je ne serai jamais ton prince charmant, car tu es toi, je suis moi, nous sommes faits de le même matière, et pourtant nous sommes dans nos enveloppes corporelles respectives. Nous pouvons communier nos corps encore comme nous savons si bien le faire pour trouver de la communion des essences.

Cette nuit la pluie est venue cliqueter à la fenêtre, comme elle ne sait jamais le faire normalement et j’ai voulu écouter ce qu’elle me disait. Elle parlait très distinctement, les sons sur la vitre étaient très nets, mais je n’ai pas su, moi, recevoir, écouter, entendre…

Mais j’ai entendu ma peur, absurde évidemment, celle de ne pas être à la hauteur de ton intuition, de ne pas savoir entendre les mots et les maux que tu exprimes, de ne pas savoir entrer dans le murmure, et de te décevoir …

Je nous vois autour de cette église fermée, dans laquelle résonnait un orgue tu étais assise sur le seuil, dessinais tes intuitions. Moi, pendant ce temps, j’aimais profondément, intensément, me laisser porter par le temps que tu m’offrais, et mon coeur s’envolait par-delà la réalité des sens habituelle, pour percevoir d’autres sens, l’Essence.

Soudain, tu étais devant moi, et c’est moi qui étais dans mon ailleurs, tandis que tu avais fini de dessiner. Voilà comment je perçois notre complicité, ce n’est pas t’attendre que de te laisser t’arrêter, au contraire c’est me laisser à moi aussi une autre façon de rejoindre l’autre réalité, la source.

Jusque là, je rejoignais la source par mes propres voies, selon mon timing, tu me permets donc de m’ouvrir à d’autres messages, ceux qui sont offerts dans ces moments où tu plonges, pour que je m’envole vers les miens…

Je n’ai pas besoin d’avoir peur de te décevoir, je n’ai à avoir peur que de mes peurs, et les remplacer par de la bienveillance, de la compassion et beaucoup d’Amour envers moi et envers toi.

Ma vulnérabilité, elle se place aussi sur le plan pratique quelle relation pouvons-nous vivre, toi et moi ? Toi et tes enfants, tes nombreux « faire », aussi tes blessures, moi et mes vides, mes besoins d’espace, mes abstractions, mon non-faire le réflexe est de me dire que cette relation ne peut pas aller loin mais là aussi, je peux le voir comme une opportunité, si cette relation se présente à moi, c’est que j’ai à vivre cette relation, à en apprendre, à grandir, à t’offrir ce que j’ai de plus profond

Joie du Manque

Quand je dis que tu me manques, c’est un sentiment doux de présence dans ton absence, de ta douce présence dans mon cœur. Sans la projection, ce moment est donc déjà dans le présent, il est serti d’une belle tension de manque, celle de la joie profonde de te retrouver, de la douceur de ton regard, de tes lèvres, de ta peau, ton rire et tes murmures…

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