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La prison, ça sert à quoi ?

Si la prison était un endroit d’où les gens « mauvais » sortent « bons », ça se saurait. C’est un endroit glauque, de peur, de violence, de terreur, de bruit et de brutalité. Comment quelque chose de positif pourrait-il sortir de prison ?

Je peux concevoir que les gens puissent sortir effrayés de prison, dégoutés, avec l’idée de ne surtout plus jamais y revenir. Mais la peur n’a jamais été à l’origine de la joie : les deux sentiments fondamentaux ne sont pas miscibles.

Qui a déjà fait du bien en étant séparé, mis à l’index, condamné, rejeté ?

Les gens ne changent pas de mauvais à bons en leur faisant du mal. Qui a déjà vu cela ?

En imposant la violence, l’isolement, notre société civile cultive la division, la séparation, et le cancer dénommé « j’ai raison, tu as tort ».

D’autres voies sont possibles

Quand on évoque que d’autres voies sont possibles, s’élèvent des  » anarchiste !  » alors même que la personne n’a pas encore exprimé ce que seraient les autres voies … condamnation par avance, une fois de plus, séparation, division, jugement …

Une des voies seraient de condamner les « condamnés » à oeuvrer pour le bien commun. Être obligé de faire le bien. Bracelets aux chevilles, les prisonniers seraient des personnes, pas des condamnés. Une catégorie, large, de personnes emprisonnées pourraient correspondre : tous ceux qui ont de l’amour pour leurs proches. La plupart des prisonniers sont des personnes qui aiment d’autres personnes, et ne leur font aucun mal.  L’idée est de les « condamner » à considérer toute personne humaine comme digne de leur respect, de leur intérêt, de leur attention, en somme d’une forme d’amour fraternel.

 

Evanescence – 5 Aout 2023

Evanescence, êve naissante, essence de la vie, subtile, vaporisante, ce que je perçois de la vie est évanescence, elle se trouve sur les chemins de terre, dans les mottes de terre, dans le vent qui agite les herbes, dans le paysage qui se déploie, dans les suites pour violoncelle de JS Bach

j’ai besoin de ce rêve, le rêve fait partie de ma matière, je suis l’univers et mon univers se trouve dans la tendresse de mes rêves. Cette tendresse que je ne trouve plus ailleurs, elle est là, lovée au creux de tous mes paysages internes.

Tout à l’heure je vais quitter cette part de moi que tu trouveras dans l’écho des voutes des églises Romanes, dans un paysage de collines douces entre champs et bosquets, ou encore dans l’éloignement perpétuel des rails à l’arrière d’un train.

The complementary nature of the cerebral hemispheres

the left hemisphere looks at tiny details, the right hemisphere has the wide look, both are important and complementary.

the left hemisphere will look at simple and focalized items, objects, raw matter. it will consider what is called as « facts »; for instance A leads to B, and that’s it ! Please don’t add anything else, for this hemisphere will be lost. Things must keep simple, measurable, non-questionable, equation-able !

The right hemisphere considers situations in their large ways, it will consider the context, the systemics, and will be able to relativize any situation. This hemisphere will have a bride look of life, and will also have the ability to see forward.

For example, the left hemisphere focalizes on a small insect, will study the insect, measured it, describe the insect far away of any meaning of beauty, danger, symbolism, utility … the right hemisphere, in the same time, will see rain soon coming over the studying scene, and will give meaning of the study, give a name to the insect.

If the left hemisphere is unable to study the insect because the insect is too small, the right one will help and the right hemisphere will invent a new device to measure the insect. To do so, the left hemisphere will give to the right his needs in factual terms. Both will collaborate to progress in a same direction, the knowing of a small insect.

 

Identification aux vérités, relativiser et lâcher prise

Cette photo n’a pas le même sens pour aucun d’entre nous. Nous donnons tous un autre sens aux mêmes choses que nous voyons, entendons, sentons…et en chacun d’entre-nous, le sens change…

Cette photo sera « vue » d’une manière totalement différente, selon qu’on soit surfiste, photographe, météorologue … ou encore selon nos inclinaisons, le symbolisme peut voir l’homme courageux qui va se mesurer aux vagues, et pour le rationaliste cette mer n’est pas assez agitée pour faire du surf … ou encore, pour d’aucun comme moi, cette photo peut rappeler le souvenir triste d’un ami disparu après être entré dans l’eau à la nuit tombante …

Pourtant, la photo est la même. La photo est neutre. C’est ce qu’on y voit qui donne du sens à toute chose.

S’identifier à ses points de vue et les conflits qui en naissent

Conflit interne, agacement, frustration, quand je crois savoir mieux que d’autres la vérité sur un sujet. La période covid nous l’a démontré, nous sommes tous trop identifiés à nos vérités. À commencer par les gouvernants, qui tirent de leurs vérités des lois et des règlements, des jugements hâtifs et des condamnations.

Reprenons l’exemple du symboliste et du rationaliste sur la photo :

le surfeur s’avance dans sa vie pour affronter la mer et dompter l’équilibre, etc… on peut en faire un roman, et c’est utile car la vie a besoin de sens. La vision est large, détachée de la matière, suggestive, subjective, créative, onirique même, et elle motive et donne de l’énergie.

Le rationaliste dit que les vagues ne sont pas assez hautes pour surfer. Point. C’est « vrai », c’est « factuel », et c’est tout autant utile. Cette vision est parcellaire, matérielle, focalisée, mesurable, objective, insensible.

Les deux visions sont loin de l’affrontement, elles sont complémentaires. Nous avons besoin des deux visions. Une façon de voir large permet de se rendre compte de l’aspect symbolique des choses. C’est notamment celle qui donne du sens, celle qui permet d’avoir une vue large qui va nous prévenir d’un danger ou à l’inverse de l’arrivée imminente du soleil derrière les nuages, là-bas. Elle est créatrice et nous permet d’entrer en relation avec le monde plus loin que le bout du nez, elle s’ouvre et découvre, et va se confronter à l’inconnu comme le surfeur. Mais elle passerai à côté de ce que la vision focalisée permet de voir.

La vision focalisée permet de mesurer et de peser, de focaliser une situation précise en se détachant de son contexte. Les vagues ne sont pas assez hautes pour surfer, le surf est impossible. Il n’y a pas d’alternative, pas d’espoir de vagues plus hautes, cette vision fait face à ce qui se passe maintenant, dans la hauteur des vagues. Cette vision n’a cure du fait qu’il fait presque nuit.

Tiens, une autre façon de voir de façon est de considérer qu’il fait presque nuit. Et que surfer de nuit est dangereux. Cela induit la connaissance que la nuit est source de danger. On pourrait alors avoir peur. Une peur irrationnelle pour la personne qui voit en la faiblesse des vagues l’impossibilité de surfer, donc l’absence d’exposition au danger.

Ensuite, ajoutons le point de vue de celui qui dit « il ne va pas forcément faire nuit, il y a aussi la possibilité que le jour se lève » , ou encore  » le surfeur sort de l’eau et regarde une dernière fois la mer avant de rentrer chez lui  » … etc…

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La pauvreté du parti pris

Durant la période Covid, nous avons totalement oublié d’adopter une vision large, celle qui nous permet de voir arriver les dangers mais aussi les bonnes nouvelles, celle qui nous relie au monde et aux autres.

Imaginez, au lieu d’adopter une focalisation, nous ayons relevé un peu la tête du guidon pour commencer par échanger : écouter l’avis de l’autre, qu’il soit centré sur un autre aspect de la période ou que l’autre personne ait une vision plus large.

Durant cette période, tout le monde est resté sur sa vision focalisée, étroite, pauvre.

L’expérience de la communication

Au lieu de cela, nous aurions pu comuniquer : Ecouter, ce n’est pas seulement être là et puis rester sur son quant-à-soi « j’ai raison, il a tort », qui est un mur de séparation infranchissable;

Exercice : adopter la vision de l’autre, prendre en compte son besoin et élargir sa propre vision d’une situation permet de s’enrichir. Je pense notamment à ces femmes battues durant les confinements, aux handicapés, aux personnes qui n’ont pas été soignées, à ceux qui ont perdu leur travail, aux pédiatres qui réclamaient que les bébés puissent voir des visages … etc… autant de vies bousculées, brisées, parfois mortes parce qu’une seule façon de voir ce virus était valable et tous les autres besoins mis de côté.

Aujourd’hui encore, il y a tellement de gens qui disent qu’on ne pouvait pas faire autrement. Oui en effet, du moment que la vision reste focalisée, les arguments restent focalisés et valables pour justifier la  vision choisie.

Le choix de voir et de juger

Car cela reste un choix, en fait, de voir une même chose d’une façon ou d’une autre. Si le fait que les vagues ne soient pas assez hautes pour surfer est la seule façon de voir la photo, le surfeur ne prend aucun risque. Si cette façon de voir les choses est la seule valable, vous aurez beau prévenir du danger de la nuit qui vient, rien n’y fera, la vision focalisée sur les vagues ne verra pas le danger. Inversement, si la vision focalisée sur le danger de la nuit venant est la seule qui soit entendable, celui qui émet l’hypothèse que le jour se lève, associé à celle des vagues pas assez hautes, seront qualifiés de dangereux.

Mais le fait de voir les choses d’une manière parcellaire est un choix, ce n’est pas une fatalité imposée par tel ou tel élément extérieur.

Si on est identifié à ses « vérités », on ne peut pas écouter l’autre. Car l’autre représente un danger, celui de remettre en cause l’identité !

Retournements de situations permanents

Vous croyez encore au père noël ? Non ? mais pourquoi donc ? Vous n’avez jamais changé d’avis sur quoi que ce soit ? Les évènements de la vie nous font parfois voir les choses d’une manière totalement différente, nous amenant parfois à dire  » je ne ferai plus jamais ça, ça m’a fait trop de mal « , ou encore  » si j’avais su comme c’est agréable, je l’aurai fait plus tôt « .

La richesse face à la pauvreté

S’ouvrir, apprendre, reconsidérer, réparer, assimiler, nous ne cessons d’évoluer dans nos « vérités », et pourtant nos identités n’en sont pas remises en cause, au contraire elles sont enrichies ! Et c’est une fierté de pouvoir dire  » j’ai changé d’avis et j’en suis content  » ou encore  » ça me faisait souffrir, j’ai changé mon point de vue et j’en suis content « .

Nos identités ne sont pas liées à nos vérités

En fait, nous changeons nos vérités en fonction de l’apprentissage de la vie, et heureusement pour nous, nous ne sommes pas nos vérités. Nos vérités sont seulement le reflet de nos croyances et de nos capacités, à un moment T. Nos croyances comme nos capacités s’élargissent au contact de la vie, des autres, de l’ouverture d’esprit (qui n’est pas une fracture du crâne).

Regarder la photo autrement

Si on se met à la place d’autres, et qu’on considère la photo de manières différentes, la vue s’élargit, la tolérance grandit, la compréhension aussi, l’entente aussi, la collectivité en sort gagnante, et on trouve des solutions pour tous, la paix vient ensuite d’une manière naturelle.

Sur ce, que voyons-nous, ensemble, sur cette photo ?

 

Livre Modéliser avec la PNL R Dilts – 5 – De l’identité au comportement, les niveaux logiques

Ce sont nos comportements qui sont directement en contact avec notre environnement, et les comportements que nous exprimons le plus souvent et qui nous procurent de la joie, donc ceux que nous cherchons à exprimer sont les comportements qui correspondent à nos capacités naturelles. Par exemple, si je suis doué pour la musique, je vais chercher à exprimer cette capacité (comportement) dans un environnement spécifique, celui de la musique. Si je me trompe de milieu, ma capacité ne sera pas mise en valeur. A l’inverse, si on me place dans un milieu dont je n’ai pas les capacités, je ne vais pas en tirer une joie profonde.

Justement, pour que mes comportements soient source d’épanouissement et de joie, je dois m’exprimer en cohésion avec mes croyances et mes valeurs. Elles sont les plus proches des structures profondes. Ces structures sont difficiles à exprimer de façon claire et spécifique.

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Selon le modèle de Chomsky enrichi par Dilts, c’est quand les comportements exprimant les capacités sont alignés avec les valeurs qui sont les expressions de l’entité la plus profonde et secrète qu’est l’identité, que nous pouvons être créateurs de nous-même, épanouis, en joie.

La PNL nous permet d’identifier mes généralisations, omissions et distorsions qui nous empêchent d’être épanouis, et d’élargir la représentation des structures profondes. On n’impose pas un modèle !

Pour cela, la PNL passe notamment par la modélisation : ce qui marche et est épanouissant peut être appliqué à des schémas gênants ou déstructurants.

être et non-être

Si être existe, le non-être existe-t-il ? si être est un concept et tout être une conceptualisation, alors le non-être doit exister par la loi de l’existence : tout chose n’existe que par son opposé. à l’être s’oppose alors le non-être. Si être est une énergie, et c’est mon avis, alors rien ne s’oppose, ce n’est pas un concept mais un état, et l’énergie EST, elle est, elle est à la fois le vide et le plein, le tout et le rien, elle est un. C’est cette énergie qui donne la vie à l’affect du coeur, la nature même du coeur et de l’existentialité du coeur en tant que être, en tant que nature profonde de l’êtritude. J’y ai pensé ce matin en lisant un poème, la vibration d’un poème ne se trouve pas dans les mots, ni dans mon regard; ni dans mon intellect, ni dans mon coeur en tant qu’organe, mais dans autre chose, quelque chose de supplémentaire, ce qui me donne vie, l’énergie incarnée dans le coeur, ce qui rend le coeur sensible à l’affect, cette spécificité de l’affect. Cette spécificité d’affect qui dirige toute ma pensée, mes actes, mes comportements. Elle est incarnée par une énergie qui lui donne vie. L’affect m’est propre, l’affect est le résultat de cette existence propre. L’affect mis en vie dans l’instant, quand je lis le poème et quand vient cette vibration qui fait suite à la lecture et à tous les processus corporels (le cerveau fait partie du corps) qui sont incarnés par cette énergie, l’affect étant une constante d’objectif.

idées reçues sur la confiance

L’un des aspects délicats de la confiance est le langage que nous utilisons. Changeons donc trois hypothèses ou perceptions erronées sur la confiance.

1 – l’objectif est d’accroître la confiance. La confiance n’est pas une question de quantité, mais de qualité. Pensez à quelqu’un dans votre vie qui a brisé votre confiance. Ce n’est pas que vous avez baissé un cran votre confiance, non ! vous ne voulez plus lui accorder votre confiance. Nous ne mesurons pas le degré de confiance, mais les personnes. Ainsi, nous faisons confiance aux autres, la confiance n’est pas attachée à la personne ou à un élément extérieur. Ce que nous voulons, c’est accorder notre confiance à des personnes dignes de confiance.

2 – l’idée que nous pouvons construire la confiance. C’est une drôle de façon d’envisager la confiance, car elle vous fait penser que vous avez le contrôle et que vous allez construire quelque chose, alors que ce n’est pas ainsi que cela fonctionne. La confiance se gagne en permanence. La confiance est quelque chose qui vous est donné, qui ne s’acquiert pas. Nul ne peut acheter ou la construire la confiance qu’ont les autres.

3 – La confiance serait une confiance générale, et d’absolu. La confiance est contextuelle et subjective. Donc, vous devriez toujours penser que c’est faire confiance à quelqu’un pour un ou des sujets précis. Même quelqu’un qu’on aime profondément, n’aura pas ma confiance sur tout, et c’est ok : ma conjointe n’est pas moniteur de parachutisme, ce n’est pas à elle que je vais demander conseil pour mon premier saut en parachute.  De même, si plus tard ma conjointe devient moniteur, je lui ferai confiance pour mes sauts en parachute.

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Le pilote et l’avion

C’est ainsi que tout a commencé, ce jour-là.

Louis m’avait invité à ce dîner, dans ce restau, dans la Krutenau quelque part entre les quais et la rue de Zurich, pour fêter. Fêter quoi, je ne sais plus. Il était venu dans son velours vert, comme à son habitude, fidèle à sa démarche d’ours mal léché et son langage plus que courant. Avec Louis, tu t’appelles « man » ou « belette ». C’est simple, les prénoms, avec Louis. Bref.

Arrivé au moment du dessert, j’en commandais un, une belle coupe, trop profonde et au verre moche, opaque et trop épais, avec sa cuillère trop longue pour les doigts que tu cognes aux pommettes, une glace avec trop de fausse chantilly, enfin un truc plein de sucre, de froid, de gras. Je le savais, la glace allait figer la digestion par l’estomac, puisqu’il fonctionne à 38 degrés, lui, le coquin. Il allait envoyer tout cru les aliments vers le centre d’extraction que sont mes intestins, et au moment de plonger la cuillère dans la coupe, que savais que j’allais recevoir des réclamations sous forme de déficit d’extraction des nutriments. Mais qu’est-ce qui m’a pris de commander ce dessert ? C’est surement la faute à Louis, la faute DE Louis me rectifais-je intérieurement. Après tout, c’est lui qui m’a trainé jusqu’ici, après tout c’est lui qui m’a saoulé durant tout le repas avec ses histoires de cours à distance…

Non, honnêtement je ne pouvais pas dire ça, le seul responsable, c’est moi. Pas besoin de me trouver un coupable, moi en l’occurrence, ça ne sert qu’à éviter de réfléchir au sens de ce que je fais. Oui, le seul responsable, c’est moi. Mais étais-je vraiment responsable, sur ce coup-là ?

J’avais un jour compris, non  j’avais choisi que le mot « responsable » correspond, pour moi, à la notion de répondre d’une capacité, décortiqué en respons-abilité, je suis habilité à répondre de ce sujet, je suis qualifié, ou encore que j’en sais assez pour donner une réponse éclairée.

En commandant ce dessert, j’avais commandé une mauvaise programmation de mon cerveau, j’avais laissé mon cerveau diriger ma vie, et j’arrêtais de manger ce qui me ferait du mal. Ce n’était pas responsable, car c’est pourtant simple : est-ce que l’aliment que je mange me fait du bien, ou bien suis-je piloté par mes automatismes ? Je connaissais la réponse.

Louis, voyant que je ne mangeais pas mon dessert, me questionnait d’un simple levé de menton et de sourcil coordonné, et je lui racontais à peu près ce que je venais de penser, peut-être avec d’autres mots, je ne sais plus, bon on s’en fiche des mots pensés. Tout en commandant deux digestifs, il me racontait à son tour qu’il avait, lui le type le plus intègre que je connaissais, un jour versé dans des automatismes qu’il qualifiait de sectaire. Jeune, ce Louis que je ne connaissais pas encore, et qui ne devait pas avoir la barbe, ni l’érudition, ni la verve, ni le verbe clairs et posés, était tombé dans un extrémisme alimentaire, comme il disait. Joignant le geste sans la parole, il leva son shot à ma santé :

— Tu sais, man, quand j’étais gamin, un voisin avait des poules et de temps en temps, il en attrapait une et lui coupait la tête. J’ai toujours été sensible aux animaux. Mais finalement ce n’est pas ça qui m’avait fait devenir végan » me lancait-il

– tu es vegan ? tu te fous de moi ?

– j’étais vegan, man !

– bon mais alors pourquoi tu l’étais devenu, puisque c’est la question que tu attends ?  »  lui repondais-je,  sachant que si non, il allait me planter là avec le mystère, il était comme ça Louis, à lancer des a sans dire les b.

– eh ben, quelques années plus tard, jeune adulte, je suis tombé sur ces associations qui vilipendaient les élevages d’animaux, les abattoirs et toute l’industrie de la viande…

– oui, le coupaisje, les L52 !

– Mais non, t’es con man, tu fais allusion aux L468, c’était pas eux mais une autre clique du genre

– et tu les as suivis ?

– ouais man, j’étais totalement accro, je suis devenu vegan, un vrai tu sais, ceux qui vivent végan. En fait, tu sais, quand t’es vegan c’est un peu comme une secte, tu perds tes amis en les rendant coupables, tu gagnes des amis qui pensent comme toi et qui sont fréquentables, et à force de tourner en gens qui pensent et font pareil, tu finis pas vivre selon des principes.

– oui, je comprends, mais c’est pas comme ça pour tout ce qui nous parait juste ? y’a plein dee gens qui vivent selon des principes, c’est juste une question de conformité à la normalité du moment, qui évolue avec le temps et les cultures, non ?

– ouais man, je vois man, mais non mec, c’est pas ça ! c’est tout à fait ok d’avoir des convictions et des certitudes, ce qu’on appelle des vérités, et j’te fais r’marquer que les vérités changent au fil de l’existence, sauf pour les imbéciles, donc tu sais qu’une vérité n’est pas LA vérité, méfies-toi de toi ! Nan, là où il faut te méfier c’est quand tu peux pas vivre sans coupables à charger, là faut t’poser des questions man ! quand tes vérités ne sont pas les tiennes, pas vraiment, et qu’elles sont là pour te donner des prétextes. Tu sais, tous ces discours, pro ou anti viande, pro ou anti vax, pro ou anti ceci ou cela, sont juste des simplifications et des appropriations d’idées.

– Ouah, mais comment t’as fait pour en arriver à virer ta cuti ?

– Ben, c’est simple, un jour je me suis dit comme toi,  » c’est pas vraiment moi « . Tu sais man, y’a pas que les automatismes sociaux, comme de prendre un dessert à la fin d’un repas au restau, qui peuvent aller à l’encontre de ce qu’on veut vraiment, mais y’a aussi toutes les vérités ingurgitées qui guident nos actes, lesquels ne sont pas toujours en phase avec ce qu’on veut vraiment !

– Je te suis ! mais tu sais, parfois c’est compliqué de pas respecter les codes sociaux, ça devient des automatismes

– Yes man, je vois, et tout autant, aujourd’hui je ne mange pas de viande, mais je le fais avec joie, et tu peux observer si un type fait ce qu’il fait avec joie ou par conviction ! je n’ai pas besoin de conviction, ni de verser dans une quelconque opposition systématique, car c’est une forme de fuite, aussi !

– Aussi … oui …

Il se faisait tard, Strabourg est un village et sorti de ce quartier, je déambulais seul entre les ruelles étroites où de temps en temps un tramp ronflait. Ca m’avait fait du bien de papoter avec ce type à l’air bourru qui en avait bien plus dans la barbe que je ne l’aurais pensé… tiens, encore une idée que j’avais reçue, finalement, dont je me débarrassais à l’instant même….mince, j’avançais vers ce qu’on appelle la sagesse ? … tourner à la rue de la Paix, entrer dans l’impasse du Ciel…

 

 

Recherche du bonheur, libre-arbitre et collisions émotionnelles

Tous nos actes sont dirigés par la recherche plaisir et le rejet du déplaisir, ce en quoi nous n’avons pas de libre-arbitre, nous explique Baruch Spinoza.

A y songer, tous les actes, les moindres, que je choisis de faire, sont dirigés par la recherche du bien-être et par le rejet du mal-être.

Ce processus est même inscrit dans mon corps, lequel respire, répare, transpire, se repose ou s’agite en fonction de cette même recherche de bien-être.

Cette même orientation est inscrite aussi dans mon subconscient, et même y compris dans mes « défauts » : tout est dirigé par un besoin vital de Vie. Les addictions, mauvaises habitudes, et même les états psychiques dépressifs ou associés ont une intention positive, parfois de sauvegarde.

Bref, toute ma vie est dirigée par la recherche du bien-être.

Quand ça déraille

Mais alors qu’en est-il de ces actions que j’accomplis contre cette recherche du bien-être ?

Par exemple, beaucoup de personnes exécutent un travail qui ne répond par à cette recherche. Et trop de personnes à mon goût exécutent un travail qui leur procure du mal-être.

Mais sans aller au travail, on peut commencer par reprendre tous les actes du quotidien que nous avons appris à exécuter par une injonction venue de l’extérieur. Je pense ici à toutes les choses que je fais par tradition familiale, sociale, religieuse, tout ce qui relève des actes partagés par une communauté.

Pour chaque acte, depuis le réveil jusqu’au coucher, qu’est-ce qui répond au bien-être ? et qu’est-ce qui n’y répond finalement pas vraiment ? Qu’est-ce qui ne me correspond pas, à moi la personne que je suis ?

Certaines activités peuvent être très épanouissantes pour les uns, sans qu’elles ne n’activent en moi les hormones qui correspondent au bien-être, à la sérénité, à un sentiment de plénitude.

Quand les choix inappropriés ne sont pas conscients

Nombre de personnes font des choses par « tradition » : toutes les choses qu’on fait « parce que c’est comme ça », qui pour certaines ne nourrissent pas notre contentement personnel, vraiment personnel. On peut ainsi faire tout un tas de choses par tradition familiale, ou même se marier et mener une vie à l’encontre de cette nourriture du bien-être. Et on peut même défendre des activités qui nous nuisent ! Vous en avez certainement rencontré, des personnes qui défendent bec et ongle des activités qui leur nuisent. Et vous, aussi, et moi aussi …

Quand nous évoluons, il faut savoir évoluer dans nos actions

Nous évoluons tous, plus ou moins rapidement et plus ou moins intensément, au fil de l’existence. La vie est une école du Vivre. Justement, de savoir laisser derrière soi les actions, souvent des habitudes d’ailleurs, qui ne correspondent plus, c’est savoir continuer de nourrir le sentiment de bien-être avec d’autres aliments, des aliments adaptés à notre évolution.

Par exemple, celui de l’environnement de vie. On n’a pas les mêmes activités dans un pays chaud que dans un pays nordique. Ca tombe sous le sens, non ? Eh bien il en est de même avec l’âge, avec le métier, qui peut exiger des ressources différentes, ou des horaires de travail, etc… la charge mentale d’un ingénieur n’est pas identique à celle d’un ouvrier, l’ouvrier aura certainement plus de latitude dans ses activités de loisirs que l’ingénieur qui devra faire attention à son hygiène de vie s’il veut rester performant.

Autre exemple, avec l’âge, les habitudes alimentaires doivent évoluer, on ne peut pas manger à 60 ans comme une personne de 20 ans, ce serait surcharger le système digestif, et donc par ricochet l’équilibre des hormones, l’expression neuronale, la clarté d’esprit, le système immunitaire… La performance au travail et dans les loisirs n’est pas la même, les vieux sont endurants tandis que les jeunes sont explosifs, donc les aptitudes sont complémentaires mais pas identiques.

Bref, adapter son équilibre est un exercice permanent de créativité.

Alors, c’est la dysharmonie

Si ce qu’une personne fait (execute) est très loin de ce qui nourrit son bien-être, que ce soit par exemple au travail ou bien à la maison, ou les deux, et si ça se répète, à force cette dysharmonie va finir par créer frustration, mal-être, renfrognement, aigreur, laisser-aller, désintéret, et cela peur mener à un état dépressif, au burn-out, au bore-out etc…

Comment s’en sortir : des pistes

D’abord, on peut, c’est ce qu’on fait parfois en coaching, étudier toutes les actions d’une journée et les passer au tamis du bien-être : répond ou ne répond pas ? Et ce qui ne répond pas n’est pas « mauvais », mais on découvrira à quelle bonne intention tout correspond, car tout répond à une intention positive, simplement parfois, on va réorienter.

On ne peut pas totalement échapper à certaines activités qui ne sont pas spontanément nourrissantes pour notre recherche de bien-être. Mais on peut voir quelle part de bien-être se trouve dans chaque moment de Vie. Il existe des personnes qui (ont appris à) sont heureuses alors qu’elles sont en prison à vie ! Impressionnant, non ? Ce sont notamment des gens qui, sachant qu’ils ne sortiront jamais, ont pris le parti de chercher à bien vivre leur condition et ont non seulement trouvé mais ont dépassé cet objectif en trouvant le bien-être ! Ce sont des exemples à suivre dans des conditions moins extrèmes : un travail alimentaire, une famille « toxique », un environnement de vie bruyant.

Agir

Mais il y a aussi des moyens d’agir ! On peut tout d’abord s’éloigner des médias et réseaux qui génèrent des émotions négatives ! L’argument « oui mais c’est important de savoir ce qui se passe dans le monde » n’est pas valable pour moi : à quoi ça sert de se miner d’émotions négatives ? Et puis, si déjà vous voulez savoir ce qui se passe dans le monde, comment vous justifiez de vous intéresser très très majoritairement à des news horribles, des crimes, des catastrophes, et si peu en belles nouvelles ? Chacun a le choix ! Usez-en !

Ensuite, on peut quitter un cercle d’amis qui est toxique. On peut manger sainement. On peut aller se coucher plus tôt. On peut s’arrêter de temps en temps et apprendre à observer des temps de silence, juste un peu de temps d’arrêt. On peut lire. On peut s’intéresser à d’autres choses. On peut écouter l’autre. Ecouter la Vie. … on peut faire des choix, ils nous appartiennent.

Ensuite, même au travail, on peut trouver des moyens de mieux vivre son quotidien : par exemple, relativiser : ce n’est QUE le travail ! Rien n’est grave au travail ! J’entends trop souvent « c’est facile à dire », eh bien ma réponse est « le sujet n’est pas de le dire, mais de le faire, as-tu essayé déjà une centaine de fois ? si c’est non, alors commence aujourd’hui ! »

 

 

 

Les postures, les hormones et les émotions

Lorsque vous êtes triste, en colère ou heureux, vous avez tendance à avoir l’air triste, en colère ou heureux.

Mais ce qui va vous intriguer, c’est que le psychologue Paul Eckmann a découvert que, quelle que soit la culture dans laquelle vous êtes né, même dans une culture très éloignée qui n’a jamais eu de contact avec d’autres cultures, si vous êtes triste, vous avez tendance à regarder vers le bas, à rapetisser votre corps en croisant les bras, ou à pleurer.

En revanche, quand on est heureux, on a tendance à sourire et à regarder vers le haut.

Quand on se sent courageux et confiant, on a l’air courageux et confiant, et quand on a peur, on a l’air d’avoir peur.

En d’autres termes, les expressions faciales et les postures corporelles, ou ce que l’on pourrait appeler le « langage corporel » des émotions, sont universelles et solidement ancrées, plutôt que culturellement déterminées ou apprises. Les expressions et les postures corporelles associées à la peur, au bonheur, à la colère… ou à toute autre émotion… sont universelles.

Le langage universel des émotions

Ainsi, lorsque vous êtes confiant, vous adoptez des postures corporelles ouvertes et vous regardez vers le haut.  Imaginez une personne assise à un bureau, les pieds posés sur le bureau, assise en arrière avec les mains jointes derrière la tête – c’est un regard confiant. Bien sûr, vous pouvez avoir l’air sûr de vous debout ou assis. Imaginez maintenant quelqu’un qui regarde le sol, les bras croisés comme s’il se protégeait.

Dans une posture, vous êtes agréable, ouvert et occupez l’espace, et dans l’autre, vous essayez de vous rapetisser, littéralement comme si vous ne vouliez pas être là, ou si vous aviez l’impression que vous ne devriez pas être là du tout.

Ainsi, lorsque nous ressentons une émotion, nous avons tendance à nous présenter d’une certaine manière. Mais ce n’est pas tout.

La soirée cocktail

Lorsque nous animions notre atelier d’hypnose avancée en direct (il est désormais en ligne), nous terminions par un exercice amusant appelé « la soirée cocktail ». Les participants étaient mis par deux et chacun recevait une carte sur laquelle était inscrite une émotion. Ainsi, par exemple, la personne A pouvait avoir écrit « triste » sur sa carte, tandis que la personne B pouvait avoir écrit « confiante » sur sa carte. On leur a ensuite demandé de parler pendant quelques minutes du temps qu’il faisait, de l’endroit où ils aimeraient aller ou des vacances qu’ils avaient passées. Mais ils devaient parler avec les expressions faciales et la posture du corps correspondant à l’émotion inscrite sur leur carte. Ainsi, la personne A ayant la carte « triste » devrait discuter en ayant l’air triste et déprimé, la tête baissée, la voix triste, etc. Pendant ce temps, la personne B, avec la carte « confiant », discuterait du temps qu’il fait ou des vacances en se montrant aussi confiant que possible, en adoptant une posture ouverte, en levant la tête, en souriant, etc… Après quelques minutes de conversation « dans le personnage » ou, devrais-je dire, dans le personnage de la carte d’émotion qui leur a été donnée, on leur a demandé d’échanger leurs cartes tout en gardant les mêmes expressions faciales et la même posture corporelle. Ainsi, la personne qui avait l’air triste devait continuer à avoir l’air triste, mais essayer de communiquer comme si elle se sentait vraiment confiante, tandis que l’autre personne devait continuer à avoir l’air vraiment confiante, mais parler comme si elle était vraiment déprimée… Comme vous pouvez l’imaginer, avec une salle pleine de gens, cela devenait assez hystérique.

Les effets du « jeu d’acteur : Cet exercice nous a permis de constater deux choses importantes. Tout d’abord, nos élèves commençaient à ressentir réellement l’émotion qu’ils jouaient. Ainsi, les personnes « tristes » avec des expressions et des postures tristes commençaient à se sentir réellement négatives, tandis que les personnes avec les cartes « confiant », « heureux » ou « en colère » commençaient également à se sentir ainsi. Deuxièmement, il était pratiquement impossible d’échanger des cartes et de maintenir une posture corporelle et une expression faciale confiantes tout en étant triste ou effrayé. Notre physique et la manière dont nous l’exprimons sont donc influencés par les émotions que nous ressentons. Mais cela fonctionne aussi dans l’autre sens.

La voie à double sens

La façon dont nous nous tenons et l’expression de notre visage peuvent également nous faire ressentir une certaine émotion, comme l’ont montré les recherches scientifiques. Il a même été constaté que le fait de se forcer à regarder d’une certaine manière pendant quelques minutes seulement peut modifier l’équilibre de certaines hormones. Il s’agit donc d’un phénomène puissant. Si vous observez des personnes en train d’interagir, certaines auront l’air puissantes – même si elles sont physiquement petites, elles auront toujours l’air confiantes et sûres d’elles.

Les chercheurs en psychologie se sont récemment intéressés à la question de savoir s’il était possible d’amener les gens à éprouver des sentiments et des pensées spécifiques en les amenant à se comporter d’une certaine manière. La réponse est oui. Par exemple, lorsque des personnes sont artificiellement amenées à sourire – on leur demande de tenir un crayon longuement entre leurs dents pendant qu’elles effectuent une tâche – elles se disent plus satisfaites de leur tâche et plus optimistes en général. Cela signifie que le simple fait de faire travailler les « muscles du sourire » du visage peut aider les gens à se sentir mieux.

On a également constaté que les adolescents qui parlent de ce qu’ils veulent faire à l’avenir se sentent beaucoup plus confiants dans leur capacité à atteindre leurs objectifs lorsqu’ils en parlent assis en position verticale, en regardant vers le haut.

Ce que j’ai appris

Depuis que j’ai pris connaissance de cette étude, je fais attention à ne pas trop me pencher sur mon ordinateur ou à ne pas regarder vers le bas pendant de longues périodes lorsque j’envoie des SMS. Ce que nous faisons de notre corps pendant la journée a des effets directs et immédiats sur notre psychologie et sur notre vie en général.

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