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LES BESOINS EMOTIONNELS : L’ATTENTION

Cet article comme les autres sur le thèmes des besoins émotionnels est très largement inspiré par les travaux et les publications d’un maitre à penser, Mark Tyrrell.

L’attention, un des besoins émotionnels fondamentaux

Nos besoins en attention varient, selon nos parcours, selon notre environnement, nos activités, et ils sont dynamiques et évoluent au fil de la vie. Le besoin d’attention touche presque tous les aspects de la vie humaine, et il est crucial de le comprendre, car comprendre l’attention, c’est se comprendre dans ses relation à soi et au monde.

Des lacunes dans ce besoin d’attention peuvent poser problème, tant sur le plan émotionnel que social, et bloquer le développement personnel dans le bien-être : c’est un des besoins émotionnels fondamentaux.

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Chez le nourrisson, le besoin d’attention est pur : il pleure simplement pour l’obtenir. Mais si, lors d’une soirée, je me sens ignoré, je ne peux pas me mettre à hurler pour qu’on me regarde.

Les adultes sont plus subtils que les bébés : ils trouvent des moyens complexes et détournés de nourrir leur besoin d’attention.

Si nous ne comblons pas ce besoin de manière saine, nous devenons moins agiles dans nos relations avec nous-m’aime et les autres, plus agités, et devenons source de difficultés pour nous-mêmes et pour les autres — souvent sans même savoir que nous cherchons de l’attention.

 

« L’amour immatériel, c’est l’attention » Erich Fromm

 

Je suis assoiffé d’attention !

Lorsqu’une personne demande sans cesse des conseils ou de la réassurance, mais n’écoute jamais vraiment les réponses, ce n’est pas un conseil qu’elle recherche : c’est votre attention.
Il est plus facile de dire « Peux-tu me donner ton avis ? » que « J’ai besoin d’attention ».

Nous connaissons tous des personnes qui réclament plus que leur juste part d’attention.
Elles parlent longuement, attendent qu’on les écoute religieusement, mais sont incapables de rester concentrées quand c’est à votre tour de parler.

Chaque fois que vous réussissez à placer quelques mots — si elles vous en laissent l’occasion —, elles s’impatientent de reprendre la parole, utilisant ce court laps de temps non pas pour vous écouter, mais pour préparer ce qu’elles vont dire ensuite.

Ce genre de personnes peut être difficile à côtoyer — du moins jusqu’à ce qu’elles aient bu suffisamment à la coupe de votre attention pour étancher leur soif émotionnelle.

 

Attentions artificielles

Mais il n’y a pas forcément besoin de manipulateurs extérieurs. Un désir incontrôlé d’attention peut nous pousser à le chercher ailleurs.

Si quelqu’un est « affamé » d’attention, ce besoin peut devenir si urgent qu’il l’empêche paradoxalement de créer des liens sociaux, alors même que ces liens pourraient constituer une source saine d’attention.

C’est ainsi qu’une personne en manque d’attention peut s’attacher à une personne, ou à un thérapeute, ou encore sombrer dans une relation virtuelle, pour nourrir un besoin d’attention artificiel et sens unique.

Commerçants, thérapeutes ou même proches peut être tentés d’offrir (ou de vendre) une attention intéressée pour contrôler une personne en manque d’attention, et la garder dans une zone de confort, plutôt que de l’accompagner, l’encourager et l’aider à se réorienter vers des aspects plus positifs de sa vie, et à se détacher réellement du manque.

J’ai moi-même entendu une amie retourner encore et encore chez une psychologue qui, en définitive, validait à chaque séance ses plaintes en lui apportant simplement de l’attention et une fausse compassion. La cliente n’avait donc pas besoin de construire des vraies relations d’attention désintéressée et amicale, ni de progresser puisque le manque était comblé une fois par semaine. De plus, elle recevait de l’attention sans avoir besoin d’en porter à d’autres, d’en donner, et la paresse est plus confortable.

Cette facilité d’accès ouvre la voie à un auto-embrigadement : le bénéfice secondaire d’une attention artificielle et sans efforts s’accompagne de la crainte de perdre leur source d’attention si elles allaient mieux.

Et « l’amour immatériel, c’est l’attention » d’Erich Fromm, ouvre une voie royale aux relations virtuelles dans une société dont l’attention est de plus en plus intéressée. Mais cette attention-là, pleine d’intentions, ne nourrit pas le besoin émotionnel d’attention.

 

L’attention obtenue au travers de nos rôles

Pour être vraiment nourris en attention, nous devons combler notre besoin d’attention d’une manière saine, dirigée vers la personne que nous sommes, et non vers nos personnages.

Vous avez peut-être déjà rencontré des personnes très bruyantes autour d’une cause : elles en parlent sans arrêt, s’enflamment, publient à tout va. Mais si, du jour au lendemain, elles cessaient d’attirer l’attention au travers de leur combat pour une cause, continueraient-elles à s’y investir avec la même ardeur ? Ou bien cette cause, si chère à leur cœur, est-elle en réalité un moyen inconscient d’attirer l’attention ?

S’engager dans une association, lutter pour une « cause », ou encore dispenser de l’apprentissage peut devenir un moyen inconscient d’obtenir de l’attention. Il ne s’agit pas de dire que nous ne devrions combler nos besoins d’attention à travers des activités qui ne sont pas sociales, et c’est un des rares moyens pour des personnes trop seules d’avoir un contact social.

Mais il faut garder à l’esprit que cette nourriture n’est pas forcément portée à la personne en tant qu’être humain. L’attention peut être portée sur le rôle qu’on incarne dans une structure, que ce soit le militant associatif, le professeur ou encore le manager ou le thérapeute.

Nos décisions risquent alors d’être inconsciemment dictées par la question : « Combien d’attention cela me rapporte-t-il personnellement ? » plutôt que par « Qu’est-ce qui est le mieux pour la situation ? ». L’attention excessive peut même mener à une ivresse, laquelle peut mener une personne à « prendre le melon ».

 

Le love bombing du marketing et des PN

Si vous êtes en train de mourir de soif, et que quelqu’un vous tend de l’eau — et que cette personne semble être la seule à pouvoir le faire — vous risquez de vous sentir prêt à tout pour elle. Elle semblera offrir une solution facile à plusieurs de vos besoins affectifs — et parfois même physiques. Et pour quelqu’un dont les besoins ne sont pas comblés, cela peut être bouleversant — comme boire à pleine gorge après avoir traversé un désert.

Toute organisation ou toute personne sans scrupule qui cherche à vous manipuler le fera à travers vos besoins émotionnels : « il semblait fou de moi : il m’envoyait vingt messages par jour, m’offrait des fleurs, me disait qu’il m’aimait, mais c’était avant que tout ne tourne au cauchemar ». Ou encore « je sortais d’un divorce difficile, je me sentais très mal dans ma peau. Elle me faisait me sentir formidable, me disait que j’étais merveilleux, m’embrassait sans cesse, me répétait chaque jour qu’elle m’aimait. Elle m’a vraiment ensorcelé » …

Le love bombing, ou overdose d’attention, fonctionne aussi bien à l’échelle individuelle qu’au sein d’une secte ou d’une organisation et en marketing. La personne « bombardée d’amour » devient dépendante — puis malléable, manipulable.

Alors, au lieu de se demander d’une personne proche qui semble en pavoisons devant un/e inconnu/e : « Mais qu’est-ce qu’elle lui trouve ? », une meilleure question serait : « Quel besoin comble-t-il/elle chez mon amie/ma parente, et comment pourrait-elle satisfaire ce besoin autrement ? ».

 

L’effet Hawthorne

Ce nom vient d’une étude menée aux États-Unis dans les années 1920-1930.
Des chercheurs observaient des ouvriers dans une usine pour voir quels changements dans leurs conditions de travail amélioreraient leur satisfaction et leur productivité.
Après de nombreux ajustements matériels, ils ont finalement conclu que ce n’étaient pas les changements d’environnement qui avaient fait la différence, mais l’attention et l’intérêt que les chercheurs leur avaient portés. Autrement dit : l’attention est un levier puissant.

Si quelqu’un meurt de faim d’attention, ou s’il cherche à la recevoir d’une seule source, il peut développer de véritables troubles — allant du harcèlement jusqu’à des pensées suicidaires si la relation se rompt. Quand une seule personne est censée combler ce besoin, tout devient fragile.

 

Le rôle majeur de l’attention dans les relations humaines

 

Les relations nous permettent de réguler le besoin d’attention, afin de devenir des êtres humains plus heureux, plus sains et plus efficaces.

Comprendre le rôle central de l’échange d’attention dans nos relations est essentiel.

Pourtant la recette est ancestrale, et simple : C’est entretenir plusieurs amitiés, de nombreux contacts, et participer à quelques événements sociaux par mois … en somme, c’est être en lien.

Je parle là des relations vivantes, réelles, donc y compris disputes, rires et insouciance, des relations d’attention échangées. Et oui, y compris dans le conflit, car rester dans l’échange c’est nourrir l’attention, tandis que laisser le conflit à l’abandon c’est retirer l’attention à l’autre, c’est nier son existence. Ne ghostez jamais vos amis.

Cela nous permet de nourrir ce besoin émotionnel fondamental dans la durée, et nous pouvons alors aussi nous retirer du monde pour vivre un peu en retrait, autre facteur d’équilibre, sans souffrir de manque.

Comprendre l’attention, c’est comprendre les relations

Quand on commence à voir à quel point la recherche d’attention influence tant d’aspects de notre vie, alors toutes sortes de comportements apparemment étranges deviennent soudain beaucoup plus compréhensibles.

 

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📚 Références :

  • Viktor Frankl, Man’s Search for Meaning (le sens comme nourriture psychique)
  • Études sur la motivation extrinsèque vs intrinsèque (Deci & Ryan, théorie de l’autodétermination).
  • Idries Shah, The Commanding Self.
  • Hannah Arendt Les Origines du totalitarisme

Simone Weil, Réflexions sur le bon usage des études scolaires (sur l’attention comme

l’essentiel glorieux non-sens

Ce monde étrange avec ses formes bizarres, quand on les regarde d’un certain point de vue, lierres et les arbres et l’eau et les nuages, les étoiles et toutes choses, quand on les regarde d’un certain point de vue et qu’on ne les prend pas pour acquis, ils sont tout simplement improbables, et tous sont absurdes, tout comme l’air d’une chanson,

Pourquoi aimons-nous l’absurdité ? pourquoi est-ce que quand on est happé par le swing par d’un morceau de jazz, on aime et se contente de faire booty booty boo et qu’on s’amuse juste en ne pensant à plus rien d’autre, tout sens et tout souci en sont absents, ils n’y aucun sens à cette joie, elle est spontanée et naturelle !

C’est cette participation à l’essentiel glorieux non-sens qui est au cœur du monde !

Et il semble que ce ne soit que dans des rares moments de connexion que nous comprenons le sens de tout cela et que nous découvrons que la vie n’a pas de sens, que son but n’est pas de dirigé et qu’elle se loge dans l’absurdité de l’absence de sens

Cela dit, ce non-sens n’est pas chaos, au contraire il existe un ordre parfait dans cette absence d’ordonnancement, un rythme, une complexité fascinante, une puissance de vie qui éclate à chaque instant dans l’art de l’absurde naturelle de la Vie, là où nous rejoignons le plus profond de notre existence, sans besoin de sens, le non-sens est un sens en soi !

 

Relations amour et la haine sont joie et tristesse – Spinoza

Pour Spinoza, il n’existe en fait que ces deux sentiments fondamentaux : la joie et la tristesse.

Lorsque quelque chose ou quelqu’un nous apporte de la joie, nous allons concevoir de l’amour pour cette chose et inversement lorsque nous imaginons quelque chose qui diminue notre désir d’exister, nous allons concevoir de la haine pour cette chose. Donc au couple fondamental de sentiment joie-tristesse correspond à un deuxième couple de sentiments à savoir le couple amour et haine.

Spinoza dit que « tout ce qui provoque en nous un sentiment d’amour, nous voulons le faire croître, et tout ce qui provoque en nous un sentiment de haine, nous voulons l’anéantir »

Lorsque nous ressentons de la joie et que cette joie est associée à  une cause extérieure à nous, par exemple à une personne, nous avons une tendance naturelle à vouloir conserver cette personne près de nous, car elle maintient notre sentiment de joie. Et donc nous éprouvons de l’amour pour cette personne.

Spinoza nous dit que l’amour est une joie qui est toujours accompagnée de l’idée d’une cause extérieure à nous, c’est parce que lorsque nous aimons quelqu’un, nous ne pouvons pas sortir de nous-mêmes pour nous attacher à cette personne, nous ne pouvons pas fusionner avec la personne que nous aimons. Chaque fois que nous imaginons la personne que nous aimons, nous nous réjouissons d’exister, et cette réjouissance renforce notre propre désir d’exister, et donc notre désir de durer dans l’existence. C’est comme ça qu’on peut confondre la joie d’exister que nous procure la présence de la personne (et la volonté légitime de garder ces émotions), et la personne elle-même. C’est comme ça que vient la tentation de s’approprier une personne, la dépendance affective, mais aussi la jalousie.

Symétriquement, la haine est toujours une tristesse accompagnée de l’idée d’une cause extérieure à nous. Nous haïssons toute chose ou toute personne qui nous empêche de nous aimer nous-même, et donc qui fait diminuer notre désir d’exister ce que nous haïssons nous allons donc non seulement nous efforcer de l’éloigner de notre pensée mais aussi de le détruire. C’est comme ça que nous confondons la personne et les émotions que sa présence provoquent en nous, en nous menant à faire du mal à la personne alors que nous voulons échapper aux émotions que nous ressentons.

Nos sentiments d’amour et de haine ne sont pas véritablement orientés vers autrui, mais fonctionnent plutôt comme un baromètre qui nous indique les variations d’intensité de notre désir d’exister, et ces variations dépendent toujours des idées que nous nous formons des choses extérieures.

Notre désir d’exister et l’illusion d’un amour auto-suffisant

Notre désir d’exister et l’illusion d’un amour auto-suffisant

suite de cet autre billet

Nous sommes des êtres connectés, nous ne sommes pas des entités autonomes. Ni d’un point de vue corporel, ni d’un point de vue émotionnel. Tout comme nous avons besoin d’apports extérieurs pour que notre corps vive, tout comme ces aliments doivent être de qualité et adaptés à notre mode de vie, tout comme nous avons besoin de ne pas être en carence ni en excès de nos aliments corporels, nous avons tout autant besoin de nourriture émotionnelle (et spirituelle) pour être bien dans nos cœurs. Et notre santé émotionnelle est directement liée à notre santé corporelle et spirituelle.

Ainsi, il est tout à fait normal de soigner nos relations avec l’extérieur aussi dans le domaine de ce qu’on appelle le relationnel, et de nourrir nos besoins fondamentaux que sont le lien, l’acceptation et le lien à la communauté, la reconnaissance, l’affection, le partage humain, la qualité de nos nourritures non-matérielles telles que la pureté de l’air, l’origine naturelle de nos liens, l’adéquation de ces nourritures avec nos valeurs et nos croyances et nos comportements.

Ces apports nous sont indispensables, ce ne sont pas des nourritures pour les personnes qui sont émotionnellement faibles. C’est même un signe de déséquilibres psychique que de vivre seul et isolé affectivement. D’ailleurs, les personnes seules vivent nettement moins vieilles que les personnes entourées, et une autre étude menée depuis 1938 montre que le premier facteur de bonne santé n’est pas la nourriture, ni la condition sociale, ni l’air qu’on respire, mais le fait d’être entouré (d’humains).

De plus, nous comprenons que la présence de l’autre est notre meilleur alliée pour augmenter et nourrir notre joie d’exister. En somme, c’est un égoïsme intelligent, car nourrit par la présence de l’autre. C’est en étant avec l’autre que l’on est bien avec soi, et inversement.

 

Notre désir d’exister est une œuvre personnelle intérieure.

Notre désir d’exister est une œuvre personnelle intérieure.

Notre désir d’exister est interne, oui, c’est exact. Notre désir d’exister ne doit pas dépendre des autres, ce qui est une dépendance émotionnelle. Notre désir d’exister est intérieur, oui, il est alimenté par les nourritures extérieures. Le désir d’exister est une œuvre personnelle et intérieure, oui, mais il n’est pas auto-suffisant. Nous pouvons nous nourrir de ce que nos nourritures non-matérielles nous apportent pendant un certain temps, mais il faut les renouveler. Car nous évoluons, et tout comme notre corps, nous avons besoin de nouveaux apports. C’est ce que je propose d’évoquer ICI

https://quantumwaves.space/2024/12/08/notre-desir-dexister-et-lillusion-dun-amour-auto-suffisant/

Philosophie bouddhiste

Philosophie bouddhiste

Comprendre la Fondation les 2 vérités conventionnelle et ultime permet de parcourir
la Voie constituée de méthode et de sagesse pour atteindre
le Résultat de l’état de Bouddha à savoir le corps de forme (Rupakaya) et le corps de vérité (Dharmakaya, l’esprit purifié)

« la nature de l’esprit est claire et lumineuse, les impuretés qui le voilent sont temporaires »

 Les phénomènes

Le dharma se traduit par phénomène. Les différents problèmes qui surviennent dans le monde viennent à la base de certaines perturbations mentales de l’esprit. Les perturbations mentales nous poussent à faire des actions négatives envers nous-mêmes ou envers les autres. Elles sont toutes basées sur une racine commune qu’est une ignorance fondamentale de la réalité. On peut se libérer de son ignorance en développant l’antidote à cette ignorance donc la connaissance ou la sagesse. Vu que la connaissance est le remède principal à toutes nos souffrances, connaître la nature des phénomènes est très important.

 

Ce qu’on appelle un phénomène (dharma) équivaut à une chose qui existe. Et tout ce qui existe est soit de nature éphémère (impermanent), ou non-éphémère (permanent).

 

Un phénomène permanent : correspond à tout ce dont la nature ne change pas avec le temps, qui ne se transforme pas, ne se désagrège. Par exemple, l’espace qu’occupe mon corps, l’espace dans lequel repose cet arbre ou plus tard quand l’arbre sera tombé l’espace dans lequel ne reposera plus cet arbre : l’espace lui-même ne change pas sa nature au fil du temps, il ne se décompose pas, il se transforme pas, alors que mon corps et l’arbre se transforment.

 

La majeure partie des phénomènes sont impermanents.

la forme : tout ce qui concerne la matière, la forme, la nature, la matière.

Les connaisseurs : tout ce qui est relié à la conscience, nos facteurs mentaux

 

Les phénomènes impermanents sont aussi des causes et aussi des effets. Tous les phénomènes impermanents sont toujours en transformation. Un arbre est un effet de sa graine, et l’arbre est aussi la cause des futures graines. Ma personne est un composé non associé : je ne suis pas mon corps, je ne suis pas ma conscience etc… et mon prénom est juste une désignation, le nom qui a été apposée par mes parents sur un ensemble de phénomènes impermanents qui constitue ma personne.

 

Les phénomènes impermanents sont compris dans les 5 agrégats. Une voiture est composée de tout un tas de pièces auquel on a donné une désignation.

Un forêt est un nom qui a été apposé sur un ensemble de choses impermanentes : les arbres, la terre, les minéraux, les animaux qui l’habite. Un hôpital n’est pas ses briques, ni ses appareils, ni ses facilités, qui sont tous impermanents.

 

Les 5 agrégats :

La forme : la matière, par exemple nos corps

Les sensations : agréables ou désagréables

Le discernement : nos jugements au travers de la signification qu’on donne au choses

Les formations composées : les facteurs mentaux, les émotions, l’attention, la concentration

La conscience : les 5 consciences extérieures liées au 5 sens, et la conscience intérieure comme la pensée conceptuelle, ou encore l’état du rêve, l’imagination…

 

 

 

La méditation

 

Qu’est-ce qui médite ? l’esprit. La méditation, c’est la familiarisation de l’esprit.

Deux formes de méditation

  • Le calme mental (shamata) par la focalisation : de l’esprit sur un objet et d’y rester et de familiariser l’esprit de demeurer calme, pour atteindre le calme mental.
  • La méditation analytique (vipashana) : une réflexion qui est en accord avec la Vie, qui permet la clarté d’esprit sur la nature des choses, d’accepter, de s’abandonner à la nature des choses.

Les deux méditations se complètent : grâce à un esprit plus calme, on va pouvoir mieux analyser calmement et profondément. Et grâce à une bonne analyse, on va être plus calme.

tout l’enseignement du bouddha est inclus dans ces deux formes de méditation

 

 

Sagesses d’ailleurs series Ep1 Massai : La mort

« Et si on parlait d’Amour ? »

Massaï * page 67 et +

JOUR 2 La séparation

Croire à la mort, c’est croire qu’il y a une séparation entre le monde perceptible par nos co-naisse-sens et le non perceptible. Notamment, le rejet de la spiritualité a relégué la mort au rang de perspective angoissante, qui a mené les humains à vouloir vivre le plus longtemps possible, comme si on pouvait y échapper. Ceci dit, tout le monde meurt.

En rejetant la mort, l’homme venu d’ailleurs la nie, et de cette manière il se sépare d’une partie de lui-même : le divin. Ainsi l’homme moderne, le modèle, laisse toute la place à l’égo. Mais en croyant à la séparation, on matérialise une vie de séparation. Alors, l’homme moderne croit qu’il est seul, qu’il doit se débrouiller seul face à la mort. Et ça l’angoisse, ou alors il en fait un déni.

Evidemment, on ne parle pas d’une spiritualité religieuse, incarnée en un Dieu qui d’ailleurs serait séparé de sa créature. Bien à l’inverse, c’est une spiritualité intérieure qui se manifeste au travers de ce que chacun peut ressentir en lui, qui est d’un autre ordre. C’est la simple spiritualité qui est essence, spirit, évanessence, subtile, qu’on peut pourtant vivre dans beaucoup de nos gestes du quotidien, sans avoir besoin d’église et de statues, c’est d’abord une spiritualité concrète.

La mort faisant partie de la Vie, elle n’est que la fin de l’incarnation, mais ne constitue pas une fin de soi.

 

Sagesses d’ailleurs series Ep1 Massai : dualité

Massaï * page 51 et +

« Et si on parlait d’Amour ? »

JOUR 1 La dualité

Toutes les choses sont reliées à d’autres pour former des paires complémentaires opposés :

le bien-être ne va jamais sans les difficultés, la joie ne va pas sans la tristesse, la vie ne va pas sans la mort, comme le jour ne va pas sans la nuit etc…tout au long de notre vie les opposés s’enchainent, que ce soit dans le déroulement de la journée, celui des émotions, celui des activités, celui des paroles et des pensées…

Mais la dualité n’est pas qu’un principe et une observation, elle est ressentie.

L’objectif n’est pas de valoriser le bon côté des choses, mais à apprendre à équilibrer les deux en soi.

Par exemple, le courage et la lâcheté : si on voit des gens se battre dans la rue, on ne va pas forcément s’en mêler pour prouver son courage, car il y a parfois mieux à faire. Il faut accepter d’être lâche pour être courageux.

Si nous refusons d’admettre cette part d’ombre en nous, nous finissons par la projeter sur les autres, par les juger, les critiquer. Mais c’est parce que nous portons en nous, cachée, cette part d’ombre, que nous la voyons chez l’autre.

Faisons ensemble l’exercice de ressentir quelques-unes de ce que nous appelons les contradictions, ces sentiments dits négatifs que nous pouvons ressentir parfois, les critiques que nous pouvons émettre, nos lâchetés et nos regrets, ce que nous ratons ou n’arrivons pas à faire. L’idée n’est pas d’analyser, mais de ressentir sans juger.

Ressentir, ce n’est pas adopter, mais c’est mieux diluer, laisser aller ce qui doit être laissé ; C’est aussi accuillir non pas une épreuve mais une difficulté apprenante, un en-saigne-ment ; C’est aussi découvrir quel élément de la mission de vie se trouve caché dans cette difficulté.

Nous pouvons ensuite trouver, pour chaque ressenti dit négatif, le contrepoint positif, son antidote. Par exemple, le stress est contrebalancé par la joie. L’idée n’est donc pas de combattre nos ressentis dits négatifs, mais de les accueillir, et de leur trouver leurs antidotes.

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Quelques pas de côté avec Ramana Maharshi : Les Dieux comme tout chose

Les mémoires ou enseignements de Ramana Maharshi sont des transcriptions de dialogues que le maitre spirituel avait avec ses visiteurs.

Question : Les Dieux existent-ils vraiment ?
R : Ils existent vraiment
Q : S’il en est ainsi, où existent-ils ?
R : En vous
Q : Mais alors, ce sont simplement des idées que je peux créer et contrôler ?
R : Il en va ainsi de toute chose

Voilà une notion compliquée à comprendre pour nous, je trouve. Qu’en pensez-vous ? Et à mon avis, elle montre la connexion entre la spiritualité et le quotidien.

Car « toute chose » est nécessairement créée et contrôlée par notre cerveau. « Tout chose » c’est cette chaise, ce téléphone, cet arbre, ce chant d’oiseau, cette pomme, et même moi, et toi.

Nous avons attaché des significations à tout ce qui nous entoure. Tout, vraiment tout est chargé de significations. Le livre qui est posé sur la table serait quoi s’il n’était un livre ? Le livre c’est quoi ? Des bouts de papier et de l’encre, seulement, qui n’ont aucun intérêt, aucun contenu, ni agréable ni désagréable.

Les significations, les utilités, l’agréable et le désagréable, les couleurs, les sons, les odeurs, les goûts, toutes les sensations sont où ? Elle ne sont pas dans les objets ! L’orange n’a pas d’odeur ni de goût, c’est un décodage de ses arômes et de sa texture qui me fait attribuer ces propriétés à l’orange ! L’orange, elle, n’a rien de tout ça ! L’orange est juste une orange !

Il en est de même pour tout : nous attribuons des propriétés aux choses, et leur donnons des significations : Nous les créons et les contrôlons selon nos croyances, nos besoins, nos choix, selon la culture dans laquelle nous sommes, selon l’éducation reçue, selon l’influence de l’environnement dans lequel nous sommes, et même parfois par obligation.

Cette personne qui, ce jour-là interrogeait Ramana Maharshi pensait peut-être à des Dieux réel, en chair et en os ? Qu’une chaise soit ici, dans cette pièce, ou non, sa signification est la même. Ce qui change, c’est la matérialité.

Pourtant, la matérialité ne donne pas le sens, elle ne fait que donner une forme, perceptible par nos sens. La matérialité d’une chaise ne donne pas son utilité. Le sens qu’on donne à toute chose lui donne sa véritable existence, sa signification.

Nous avons besoin de signifiants dans nos vies, c’est vital. Pourtant, les significations se trouvent dans notre cerveau, elles n’existent pas par elles-mêmes.

Je vois là le lien entre ce qui existe et le réel, et ce sont deux notions différentes. Ce qui existe ne nous sert à rien, en tant que tel. Le réel qu’on attribue à toute chose, lui, sort de nos cerveaux, il est créé et nous le contrôlons. Le réel est relatif, personnel, discutable. Signifiant.

Quelques pas de côté, spiritualité orientale

Le Tao manifeste n’est pas le Tao; S’abstenir de chercher à connaître ce que la connaissance ne peut connaître, voilà le mieux.
Qui connaît l’éloquence sans paroles et le discours muet atteint au trésor du Ciel. Il s’emplit sans jamais déborder, il se déverse sans jamais se vider.

 

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