Bonne Année 2023 !
Y’a-t-il autre chose à souhaiter ? … j’ai l’impression que les voeux envoyés sont des miroirs de ce qu’on voudrait pour soi ! Comment tu le ressens, toi ?
Donc, je te souhaite simplement que se réalise pour toi la suite de ta vie dans la plus grande harmonie possible, avec le moins possible de blocages de Vie.
Et je souhaite : que la Vie n’ait pas besoin de sens
C’est ma réflexion du matin, en ce 1er Janvier 2023 : Quand tout va bien, quand l’état de grâce EST, quand je me sens dans la béatitude (hélas je n’y arrive pas assez souvent), alors je n’ai plus besoin de « sens » à ma vie. Dans ces moments-là, la Vie EST, et c’est tout, je n’ai plus de besoin, puisque la Vie coule d’elle-même.
Ce sont les blocages, tous les heurts et obstacles de la fluidité de la Vie en moi qui génèrent ces besoins, et ces besoins de sens.
D’ailleurs, le besoin de sens est-il le préalable à la béatitude ? Dans le sens que si je lutte pour avoir à manger chaque jour, je n’ai pas besoin de sens, le sens de mon quotidien est de trouver à manger. C’est dans les pays riches que l’esprit libéré ne trouve plus de sens, car les besoins les plus fondamentaux sont nourris. C’est plus haut, quand on atteint l’absence de besoin, que le sens de la vie n’a plus de sens, n’est plus un besoin.
Mais la richesse matérielle n’est pas un préalable à la béatitude. Car une fois atteinte la béatitude, les besoins du quotidien sont minces : un peu de nourriture pour le corps, du lien, une oeuvre, de l’exercice, et de la contemplation.
Que font les humains, sinon cela ? Que leur manque-t-il ? Seulement les heurts dans la fluidité de la Vie en eux, qui les empêchent de se sentir heureux, dans l’heure, la bonne-heure.
Alors ce que je me souhaite pour cette année, c’est plus de moments de béatitude, ces moments qui semblent être carrément des moments d’absence : absence de soucis, absence de projection dans le futur, absence de ruminations du passé, absences de jugements.
L’absence de jugements nous lient les uns aux autres dans la joie partagée. Plus j’avance dans l’absence de jugement, plus je ressens de la proximité avec mes semblables, et avec la nature, et avec la Vie, l’Univers, le subtil, l’Essence, Dieu ou les Dieux, selon les approches tout est bien. L’absence de jugement génère de la paix, de l’acceptation, de l’abandon.
Ce que je me souhaite pour cette année, c’est de me départir beaucoup plus des plaisirs malins, du surplus de certaines nourritures, pour ouvrir les voies à d’autres nourritures. C’est comme si j’avais une certaine capacité de nourriture, dont je suis responsable d’alimenter les différents besoins fondamentaux : corporelle, spirituelle, intellectuelle, ludique … je le ressens, si j’alimente beaucoup mon intellect, le corps finit par être en manque, et inversement, le corps trop nourrit, l’intellect est mou. Equilibre, une fois de plus.
Alimentations : je suis un Être dynamique, en mouvement perpétuel, l’enjeu de chaque journée est de garder ou de reconquérir un équilibre, le mien propre. Je me souhaite donc un quotidien plus vertueux, pour mieux profiter de l’ensemble de mon existence actuelle, peut-être sûrement moins dans l’éclat, mais plus en profondeur, dans la durée.
Un flux de Vie qui coule de façon harmonieuse m’emmène toujours vers l’état de béatitude, lequel est fluctuant le long d’une ligne de base : quand je suis en randonnée, je ressens différentes sensations, et ces sensations se font dans un corps et dans un environnement, et sont provoquées par le corps et par l’environnement, le tout bouge en permanence. En effet, l’état de béatitude n’est pas un état extatique de bonheur parfait permanent. Car je ne pourrais pas connaitre cet état de grâce si je ne connaissais pas le non-état de grâce.
C’est plutôt donc un état le plus heureux possible que je vise, que je souhaite.
Ces souhaits, il ne tient qu’à moi de les réaliser, finalement. Mon bonheur ne dépend que de moi. Car c’est mon bonheur, ma façon de concevoir le bonheur, à nul autre pareille. Chacun possède sa propre carte du monde, et encore, la carte du monde se remodèle à chaque expérience nouvelle : je découvre des nouveaux rivages, des nouvelles îles, des nouvelles terres à chaque nouveau jour que je vis ici-bas.
Un jour, tout ça va s’arrêter. Peu importe quand, finalement. Et peu importe où je serai. J’aurai parcouru le chemin que j’avais à parcourir, j’aurai appris ce que j’avais à apprendre, il n’y a pas de but à atteindre avant de partir d’ici, pas de durée à atteindre, pas de regrets à avoir. Tout est bien, y compris la suite, la suite de cette existence. Car je crois en l’éternité, et l’éternité n’a pas de fin, et donc pas non plus de début : je ne suis pas né avec ce corps, je suis bien au-delà, avant et après cette existence dans ce corps, dans ce prénom, dans cette histoire familiale. Le je suis qui s’anime en moi est né dans cette famille, dans ce corps, dans ce prénom et dans ce pays, et ce je suis s’en arrange tant bien que mal, au fil du temps. Certaines âmes ont du mal à évoluer dans leur existence, et souffrent beaucoup. D’autres repartent rapidement, quand le corps ne tient pas la route. Etc… chacune de ces existences est unique. Pour ma part, je me sens être dans cette existence et je ne fais que commencer à profiter de ma richesse, de cette unicité magnifique, à mesure que je me libère des poids de l’environnement familial, qui pour moi est lourd et contraignant, alors que pour d’autres la famille est un espace de liberté et d’épanouissement. Non, ma famille ne m’a jamais obligé, elle m’a toujours laissé être libre, mais d’un autre côté, elle reste figée dans les conceptions.
J’ai toujours eu besoin de liberté, de liberté de penser, de penser, d’imaginer un autre monde, et c’est pour ça que j’ai toujours eu besoin de me libérer des cadres indispensables des familles. C’est juste une des contreparties de mon talent … non, c’est une partie de mon talent, rien n’est contre.
Je me souhaite de rester libre, et d’être un peu plus proche des autres, d’arriver à me faire accepter tel que je suis, à me faire aimer activement. Je ressens comme certains êtres aiment que je les aime, c’est très gratifiant. J’aimerais arriver à être aimé aussi, de temps en temps, qu’on vienne vers moi, qu’on me dise que je suis beau, bon, et que ce n’est pas automatique. Je crois que tout le monde a besoin de cela, de cette reconnaissance, de cette gratitude gratuite.