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Les Trois Écoles d’influence de la MTC

Comprendre les 3 écoles de pensée de la médecine chinoise nous permet de décrypter les métaphores et les méthodes de traitement qui peuvent parfois sembler obscures ou même contradictoires, tout du moins incohérentes.

Lors d’une conférence donnée quelques années avant son décès, Giovanni Maciocia – l’un des auteurs occidentaux les plus influents en médecine chinoise – expliquait les trois grandes écoles de pensée qui ont profondément marqué la formation de la médecine chinoise classique : confucianisme, taoïsme et légisme.

 

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Les Trois Écoles de pensée de la médecine chinoise

Lors de ce cours quelques années avant son décès, Giovanni Maciocia expliquait que trois écoles de pensée ont exercé la plus grande influence sur la médecine, et qu’elles ont toutes coexisté à la même époque.

Nous parlons ici d’une époque très ancienne, la période des Royaumes Combattants, qui s’étend d’environ 476 à 221 av. J.-C.

Ces trois grandes écoles avaient des visions de la nature humaine assez opposées. Maciocia faisait remarquer l’absence de l’école bouddhiste, car elle n’est arrivée que bien plus tard.

 

La première est l’école confucéenne, qui croyait que la nature humaine est essentiellement bonne. C’est pourquoi Confucius ne croyait même pas à la punition, mais croyait en l’éducation.

À l’inverse, l’école légiste pensait que la nature humaine est essentiellement mauvaise et qu’elle ne peut être contrôlée que par des lois strictes et des punitions sévères. Selon Giovanni Maciocia, l’école légaliste a aussi eu une influence assez importante sur la médecine chinoise, une influence largement méconnue.

Et enfin le taoïsme, basé sur l’unité et l’équilibre naturel de toute chose.

 

Métaphores

Selon Maciocia, la médecine chinoise est un système de métaphores. Il y a de nombreuses métaphores en médecine chinoise. L’une d’elles est la métaphore des esprits pervers, qui constitue une part très importante de la médecine chinoise.

Une autre métaphore est une métaphore politique : l’État, les ministres et le gouvernement. Le Cœur est l’Empereur, le Poumon est le Premier Ministre, et ainsi de suite. Cette idée est en partie confucéenne, mais aussi largement légiste.

Pourquoi légiste ? Parce que cette école de pensée est liée à Qin Shi Huang, le tout premier empereur de Chine (celui qui a fait construire l’armée de terre cuite), qui a unifié la Chine pour la première fois. Il y avait donc un gouvernement central, d’où la récurrence de la métaphore politique en médecine chinoise.

Et d’ailleurs, le Neijing dit aussi que le Triple Réchauffeur le Ministre de l’Irrigation et des Canaux. À cette époque, le système de canaux venait d’être unifié pour la première fois. Ainsi, ce n’est pas un hasard si l’idée des méridiens est apparue plus ou moins à la même époque.

 

Les méthodes de traitement légalistes en acupuncture et en pharmacopée

Giovanni Maciocia estimait que beaucoup des méthodes actuellement utilisées sont en réalité issues du légisme, et non du taoïsme.

En médecine chinoise, on applique des « punitions sévères » et des lois strictes : si c’est chaud, on refroidit ; si c’est froid, on brûle avec du moxa ; s’il y a un facteur pathogène, on l’expulse… On utilise la purge, la sudation et le vomissement comme méthodes de traitement ; on utilise les aiguilles pour chasser les esprits pervers — c’est l’origine de l’acupuncture — et le moxa. Selon lui, cette approche est profondément légiste et ne peut pas être qualifiée de taoïste.

 

La philosophie du « chemin naturel » : l’influence taoïste

Maciocia précisait que la philosophie du chemin naturel est très taoïste : laisser la nature suivre son cours, intervenir le moins possible, favoriser le principe féminin, et laisser le corps se guérir lui-même. Il soulignait avec humour qu’il n’est jamais écrit dans le Neijing : « si vous avez un facteur pathogène, laissez le corps se guérir tout seul ». Ainsi, pour Giovanni Maciocia, l’influence de l’école légiste dans la médecine chinoise est largement sous-estimée.

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En plus d’être une médecine métaphorique complexe pour des esprits occidentaux très penchés sur leurs cerveaux gauche, les 3 écoles, par leurs différences et leurs oppositions même, sont à l’origine d’une difficulté d’appréhension de la MTC. On retrouve ainsi des principes de traitement interventionnistes, légistes qui bousculent ceux taoïstes qui harmonisent et accompagnent la nature, et enfin le confucianiste qui distribuent les rôles. Quelle serait votre choix ? Vers quel type de praticien iriez-vous ?

 

LES BESOINS EMOTIONNELS : L’ATTENTION

Cet article comme les autres sur le thèmes des besoins émotionnels est très largement inspiré par les travaux et les publications d’un maitre à penser, Mark Tyrrell.

L’attention, un des besoins émotionnels fondamentaux

Nos besoins en attention varient, selon nos parcours, selon notre environnement, nos activités, et ils sont dynamiques et évoluent au fil de la vie. Le besoin d’attention touche presque tous les aspects de la vie humaine, et il est crucial de le comprendre, car comprendre l’attention, c’est se comprendre dans ses relation à soi et au monde.

Des lacunes dans ce besoin d’attention peuvent poser problème, tant sur le plan émotionnel que social, et bloquer le développement personnel dans le bien-être : c’est un des besoins émotionnels fondamentaux.

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Chez le nourrisson, le besoin d’attention est pur : il pleure simplement pour l’obtenir. Mais si, lors d’une soirée, je me sens ignoré, je ne peux pas me mettre à hurler pour qu’on me regarde.

Les adultes sont plus subtils que les bébés : ils trouvent des moyens complexes et détournés de nourrir leur besoin d’attention.

Si nous ne comblons pas ce besoin de manière saine, nous devenons moins agiles dans nos relations avec nous-m’aime et les autres, plus agités, et devenons source de difficultés pour nous-mêmes et pour les autres — souvent sans même savoir que nous cherchons de l’attention.

 

« L’amour immatériel, c’est l’attention » Erich Fromm

 

Je suis assoiffé d’attention !

Lorsqu’une personne demande sans cesse des conseils ou de la réassurance, mais n’écoute jamais vraiment les réponses, ce n’est pas un conseil qu’elle recherche : c’est votre attention.
Il est plus facile de dire « Peux-tu me donner ton avis ? » que « J’ai besoin d’attention ».

Nous connaissons tous des personnes qui réclament plus que leur juste part d’attention.
Elles parlent longuement, attendent qu’on les écoute religieusement, mais sont incapables de rester concentrées quand c’est à votre tour de parler.

Chaque fois que vous réussissez à placer quelques mots — si elles vous en laissent l’occasion —, elles s’impatientent de reprendre la parole, utilisant ce court laps de temps non pas pour vous écouter, mais pour préparer ce qu’elles vont dire ensuite.

Ce genre de personnes peut être difficile à côtoyer — du moins jusqu’à ce qu’elles aient bu suffisamment à la coupe de votre attention pour étancher leur soif émotionnelle.

 

Attentions artificielles

Mais il n’y a pas forcément besoin de manipulateurs extérieurs. Un désir incontrôlé d’attention peut nous pousser à le chercher ailleurs.

Si quelqu’un est « affamé » d’attention, ce besoin peut devenir si urgent qu’il l’empêche paradoxalement de créer des liens sociaux, alors même que ces liens pourraient constituer une source saine d’attention.

C’est ainsi qu’une personne en manque d’attention peut s’attacher à une personne, ou à un thérapeute, ou encore sombrer dans une relation virtuelle, pour nourrir un besoin d’attention artificiel et sens unique.

Commerçants, thérapeutes ou même proches peut être tentés d’offrir (ou de vendre) une attention intéressée pour contrôler une personne en manque d’attention, et la garder dans une zone de confort, plutôt que de l’accompagner, l’encourager et l’aider à se réorienter vers des aspects plus positifs de sa vie, et à se détacher réellement du manque.

J’ai moi-même entendu une amie retourner encore et encore chez une psychologue qui, en définitive, validait à chaque séance ses plaintes en lui apportant simplement de l’attention et une fausse compassion. La cliente n’avait donc pas besoin de construire des vraies relations d’attention désintéressée et amicale, ni de progresser puisque le manque était comblé une fois par semaine. De plus, elle recevait de l’attention sans avoir besoin d’en porter à d’autres, d’en donner, et la paresse est plus confortable.

Cette facilité d’accès ouvre la voie à un auto-embrigadement : le bénéfice secondaire d’une attention artificielle et sans efforts s’accompagne de la crainte de perdre leur source d’attention si elles allaient mieux.

Et « l’amour immatériel, c’est l’attention » d’Erich Fromm, ouvre une voie royale aux relations virtuelles dans une société dont l’attention est de plus en plus intéressée. Mais cette attention-là, pleine d’intentions, ne nourrit pas le besoin émotionnel d’attention.

 

L’attention obtenue au travers de nos rôles

Pour être vraiment nourris en attention, nous devons combler notre besoin d’attention d’une manière saine, dirigée vers la personne que nous sommes, et non vers nos personnages.

Vous avez peut-être déjà rencontré des personnes très bruyantes autour d’une cause : elles en parlent sans arrêt, s’enflamment, publient à tout va. Mais si, du jour au lendemain, elles cessaient d’attirer l’attention au travers de leur combat pour une cause, continueraient-elles à s’y investir avec la même ardeur ? Ou bien cette cause, si chère à leur cœur, est-elle en réalité un moyen inconscient d’attirer l’attention ?

S’engager dans une association, lutter pour une « cause », ou encore dispenser de l’apprentissage peut devenir un moyen inconscient d’obtenir de l’attention. Il ne s’agit pas de dire que nous ne devrions combler nos besoins d’attention à travers des activités qui ne sont pas sociales, et c’est un des rares moyens pour des personnes trop seules d’avoir un contact social.

Mais il faut garder à l’esprit que cette nourriture n’est pas forcément portée à la personne en tant qu’être humain. L’attention peut être portée sur le rôle qu’on incarne dans une structure, que ce soit le militant associatif, le professeur ou encore le manager ou le thérapeute.

Nos décisions risquent alors d’être inconsciemment dictées par la question : « Combien d’attention cela me rapporte-t-il personnellement ? » plutôt que par « Qu’est-ce qui est le mieux pour la situation ? ». L’attention excessive peut même mener à une ivresse, laquelle peut mener une personne à « prendre le melon ».

 

Le love bombing du marketing et des PN

Si vous êtes en train de mourir de soif, et que quelqu’un vous tend de l’eau — et que cette personne semble être la seule à pouvoir le faire — vous risquez de vous sentir prêt à tout pour elle. Elle semblera offrir une solution facile à plusieurs de vos besoins affectifs — et parfois même physiques. Et pour quelqu’un dont les besoins ne sont pas comblés, cela peut être bouleversant — comme boire à pleine gorge après avoir traversé un désert.

Toute organisation ou toute personne sans scrupule qui cherche à vous manipuler le fera à travers vos besoins émotionnels : « il semblait fou de moi : il m’envoyait vingt messages par jour, m’offrait des fleurs, me disait qu’il m’aimait, mais c’était avant que tout ne tourne au cauchemar ». Ou encore « je sortais d’un divorce difficile, je me sentais très mal dans ma peau. Elle me faisait me sentir formidable, me disait que j’étais merveilleux, m’embrassait sans cesse, me répétait chaque jour qu’elle m’aimait. Elle m’a vraiment ensorcelé » …

Le love bombing, ou overdose d’attention, fonctionne aussi bien à l’échelle individuelle qu’au sein d’une secte ou d’une organisation et en marketing. La personne « bombardée d’amour » devient dépendante — puis malléable, manipulable.

Alors, au lieu de se demander d’une personne proche qui semble en pavoisons devant un/e inconnu/e : « Mais qu’est-ce qu’elle lui trouve ? », une meilleure question serait : « Quel besoin comble-t-il/elle chez mon amie/ma parente, et comment pourrait-elle satisfaire ce besoin autrement ? ».

 

L’effet Hawthorne

Ce nom vient d’une étude menée aux États-Unis dans les années 1920-1930.
Des chercheurs observaient des ouvriers dans une usine pour voir quels changements dans leurs conditions de travail amélioreraient leur satisfaction et leur productivité.
Après de nombreux ajustements matériels, ils ont finalement conclu que ce n’étaient pas les changements d’environnement qui avaient fait la différence, mais l’attention et l’intérêt que les chercheurs leur avaient portés. Autrement dit : l’attention est un levier puissant.

Si quelqu’un meurt de faim d’attention, ou s’il cherche à la recevoir d’une seule source, il peut développer de véritables troubles — allant du harcèlement jusqu’à des pensées suicidaires si la relation se rompt. Quand une seule personne est censée combler ce besoin, tout devient fragile.

 

Le rôle majeur de l’attention dans les relations humaines

 

Les relations nous permettent de réguler le besoin d’attention, afin de devenir des êtres humains plus heureux, plus sains et plus efficaces.

Comprendre le rôle central de l’échange d’attention dans nos relations est essentiel.

Pourtant la recette est ancestrale, et simple : C’est entretenir plusieurs amitiés, de nombreux contacts, et participer à quelques événements sociaux par mois … en somme, c’est être en lien.

Je parle là des relations vivantes, réelles, donc y compris disputes, rires et insouciance, des relations d’attention échangées. Et oui, y compris dans le conflit, car rester dans l’échange c’est nourrir l’attention, tandis que laisser le conflit à l’abandon c’est retirer l’attention à l’autre, c’est nier son existence. Ne ghostez jamais vos amis.

Cela nous permet de nourrir ce besoin émotionnel fondamental dans la durée, et nous pouvons alors aussi nous retirer du monde pour vivre un peu en retrait, autre facteur d’équilibre, sans souffrir de manque.

Comprendre l’attention, c’est comprendre les relations

Quand on commence à voir à quel point la recherche d’attention influence tant d’aspects de notre vie, alors toutes sortes de comportements apparemment étranges deviennent soudain beaucoup plus compréhensibles.

 

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📚 Références :

  • Viktor Frankl, Man’s Search for Meaning (le sens comme nourriture psychique)
  • Études sur la motivation extrinsèque vs intrinsèque (Deci & Ryan, théorie de l’autodétermination).
  • Idries Shah, The Commanding Self.
  • Hannah Arendt Les Origines du totalitarisme

Simone Weil, Réflexions sur le bon usage des études scolaires (sur l’attention comme

kouglopf

Ingrédients pour 2 moules d’environ 20 cm de diamètre :
1kg de farine
150g de sucre
15 à 20g de sel fin
300g de beurre
3 ou 4 oeufs
40cl de lait tiède
45g de levure de boulanger
150g de raisins de Malaga épépinés
75g d’amandes entières
1 petit verre de Kirsch (facultatif)
50g de sucre glace pour le saupoudrage

LA PRÉPARATION

Tous les ingrédients doivent être tempérés.

  • Prépare d’abord le levain en mélangeant la levure avec la moitié du lait tiède et la farine nécessaire pour obtenir une pâte de consistance moyenne et laisse là reposer dans un endroit tiède.
  • Réunis dans une terrine, la farine restante avec le sel, le sucre, les œufs et le reste de lait tiède. Mélange énergiquement. Bats pendant 15 minutes cette pâte en la soulevant à la main.
  • Ajoute le beurre ramolli dans les mains et le levain qui aura doublé de volume. Bats encore 5 minutes cette pâte : il faut qu’elle se détache des parois.
  • Couvre-la d’un linge et laisse reposer dans un endroit tempéré pendant environ 1 heure.
  • Tapote la pâte, “casse la”  et ajoute les raisins préalablement trempés dans du kirsch ou de l’eau, puis ajoute (facultatif) le petit verre de kirsch.
  • Dans le moule à Kougelhopf bien beurré, dépose au fond, dans chaque cannelure, une amande (si possible pelée et essuyée) Dépose la pâte dans le moule et laisse reposer une seconde fois. Il faut que la pâte affleure à hauteur du moule.
  • Fais cuire dans un four chauffé à 200-210°C (th.7) pendant 50 minutes. Si le kougelhopf se colore de trop, couvre le en cours de cuisson d’une feuille de papier sulfurisé ou réduit la chaleur à 180°C (th.6)
  • Démoule et saupoudre de sucre glace.

 

LA NOUVELLE INQUISITION

Dans notre société du jugement forcené, on condamne l’humour, le second degré, la nuance.

Par contre, on autorise la malveillance et la brutalité. On condamne à la malveillance et la brutalité ceux qui ne sont pas d’accord, ceux qui ne pensent pas comme il faut.

Il n’y a aucune écoute, il faut réagir par les principes et les vérités. Quelques mots sur un écran et la guerre est déclarée. La réponse première est la guerre, guerre de mots, guerre de vérités, guerre de « combats », guerre de se montrer et d’être premier.

Les grands inquisiteurs du moment, les neo-féministes, les wokistes, les hygiénistes et les néo-facistes déferlent sur tout l’occident, emprisonnant l’humanité, aveuglés d’une haine qui ne tient pas deux minutes de réflexion posée.

Car non, la prise de recul, c’est un truc de ringards, la nuance c’est dépassé, et l’humour en est leur expression : il faut du second degré pour le saisir. Or, le second degré, c’est pas à la mode, y compris jusque dans les rangs des amis de la planète.

Eux aussi, comme les autres, sont pleins de cette arrogance humaine qui croit dur comme fer que l’Homme est Dieu, qu’il devrait former les humains, la terre et même le ciel à l’image de de qu’il croit être « bon », sans avoir réfléchi une seule seconde au fait que peut-être, peut-être, mais peut-être seulement, relever la tête du guidon pourrait être utile ?

Non, surtout pas, il faut continuer de foncer dans le mur, dans la guerre, celle contre le voisin, celle contre celui qui n’est pas de la bonne couleur de peau, de la bonne religion, de la bonne mentalité, et peu importe si c’était un ami, parfois même un conjoint, « avant ».

Avant quoi ? avant que la folie cyclique des humains ne l’emporte vers ses propres ténèbres, comme si les humains avaient décidé que la guerre était une bonne chose.

La guerre est moche, que ce soit celle contre son voisin, son collègue, ou contre Putin ou Trump. La guerre c’est la destruction de son amour-propre, c’est nier sa propre humanité, c’est penser que l’autre doit apporter la solution au malaise qu’on porte en soi.

La guerre pourquoi ? Toujours pour de mauvaises raisons : posséder. Posséder la terre, posséder les humains, posséder l’argent, posséder la parole.

Mauvaise raison définitivement, car la possession est une invention de l’Homme, c’est ce qui l’a fait sortir du jardin d’Eden, ce jardin intérieur dans lequel nous pourrions tous vivre un peu au moins, au moins de temps en temps.

Je ne souscris à aucune guerre, car elle se produit d’abord en soi.

polycrise ou bien une seule grande crise ?

Ces derniers temps, un mot a pris ses quartiers dans les médias, les rapports d’experts et les conférences en costard : polycrise. Le mot a l’air intelligent, presque rassurant — comme si le fait de nommer les choses leur donnait une forme de maîtrise. Pourtant, à force de l’entendre, quelque chose m’a gratté l’oreille.

Et si ce terme, en apparence pertinent, nous faisait justement passer à côté de l’essentiel ?
Et si ce n’était pas plusieurs crises… mais une seule, immense, globale, enracinée dans un regard trop longtemps fragmenté sur le monde ?

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Polycrise : un mot pour nommer… ou pour compartimenter ?

Le mot « polycrise » semble moderne, pratique. Il désigne une situation où plusieurs crises se manifestent en même temps : climat, économie, géopolitique, santé, démocratie, relations sociales… À première vue, il a le mérite de reconnaître l’ampleur et la simultanéité des tensions. Il est d’ailleurs utilisé par des institutions comme le Forum économique mondial de Davos ou la Banque mondiale pour tenter de comprendre cette complexité.

Nommer n’est pas toujours relier.

Derrière le confort apparent du mot “polycrise”, se cache une logique de séparation. Comme s’il s’agissait d’une série de problèmes indépendants qui, par malchance, se manifesteraient tous en même temps. Comme s’il suffisait de résoudre chaque « crise » dans sa colonne Excel pour rétablir l’équilibre général.

Or, c’est précisément cette manière de penser en silos — en « domaines », en « secteurs », en « spécialités » — qui nous a conduits là où nous sommes.

 

Ce qui craque, c’est une vision du monde

Regardons de plus près. Ce qui s’effondre aujourd’hui, ce n’est pas seulement le climat, ou les marchés, ou la biodiversité, ou la santé mentale collective.

Ce qui s’effondre, c’est un imaginaire, un système de croyances, une manière de se représenter la réalité.
C’est l’idée que l’humain est séparé de la nature.
Que la croissance est infinie.
Que la technologie nous sauvera toujours à temps.
Que l’on peut contrôler le vivant comme on ajuste une machine.

Cette crise globale est ontologique avant d’être écologique, économique ou politique. C’est une crise du sens, une crise de notre lien au vivant, une crise de la relation – aux autres, à soi, au monde.

Le vivant ne connaît pas les silos

Dans le vivant, tout se répond, tout s’engendre, tout circule.

Une sécheresse ici déplace des populations ailleurs, ce qui agite des tensions sociales là-bas, ce qui fait grimper l’extrême droite ici, ce qui influence des politiques climatiques ailleurs encore.

Ce n’est pas une chaîne causale linéaire, c’est un réseau. Un tissu. Une danse. Quand on tire sur un fil, c’est toute la trame qui frémit.

Les anciens savaient cela intuitivement. Et aujourd’hui, même les sciences dures redécouvrent l’interdépendance : des microbiotes intestinaux à la régulation du climat, tout est connecté. Le monde est relation, pas entités isolées.

 

Ce que nous appelons “polycrise” ressemble à une mue

Et si cette soi-disant “polycrise” n’était pas un empilement d’échecs, mais le râle d’agonie d’un ancien monde… et peut-être, déjà, le premier cri d’un monde en gestation ?

Ce moment où tout semble se déliter pourrait bien être une mue civilisationnelle.
Mais attention : une mue n’est pas une opération sans douleur. Le serpent ne se débarrasse pas de sa peau d’un coup de baguette magique. Il frotte, il gratte, il se tord.

Un regard historique : ce n’est pas la première fois

L’histoire humaine est tissée d’effondrements. Et ce qui est frappant, c’est que ces basculements majeurs ont toujours été multiformes, comme aujourd’hui.

Prenons la fin de l’Empire romain.
Ce n’est pas une seule crise qui l’a emporté, mais une conjonction :

épuisement du modèle économique basé sur l’esclavage,

délitement du tissu social,

pressions extérieures (invasions, mais aussi migrations),

perte de légitimité des institutions,

et au fond, perte de sens collectif.

On pourrait dire la même chose des Mayas, des civilisations de l’Indus, ou même de l’effondrement de la modernité soviétique. Ce sont toujours des systèmes entiers qui s’essoufflent, non pas à cause d’une cause unique, mais par saturation interne et résonance externe.

Alors, que faire de tout cela ?

Il serait tentant de céder au fatalisme. De se dire que “c’est foutu”, ou au contraire de foncer tête baissée vers des solutions techniques censées tout régler (IA, géo-ingénierie, décroissance brutale ou fantasmes de retour à la terre).
Mais peut-être faut-il d’abord changer de regard.

Plutôt que de chercher à “résoudre” la polycrise, nous pouvons apprendre à lire les signes.
À ralentir. À sentir ce qui, dans cette grande agitation, cherche à naître.

Et surtout, à désapprendre la séparation.

Conclusion : Une seule crise… celle du lien

Finalement, il n’y a peut-être pas beaucoup de crises, mais une seule, immense, traversante : la crise du lien.

Le lien entre l’humain et la nature.
Le lien entre notre pensée et nos actes.
Le lien entre les vivants, visibles et invisibles.

Redonner place à ces liens, c’est peut-être le début d’une réponse.
Pas une solution miracle, non.
Mais une posture vivante, enracinée, ouverte. Une posture qui ne prétend pas tout maîtriser, mais qui accepte l’imprévisible comme une composante du réel.

Et si ce n’était pas la fin du monde… mais la fin d’un monde ?
Et donc, le début d’un autre ?

Eric Langermann

Seul, oui, mais amoureux

Seul, oui, mais amoureux. Quand je pense à toi, des vagues de tendresse parcourent mon coeur et mon corps, et je te sens toute contre moi, tu es là, mon amour impossible.

Tu es là, dans tous ces poèmes de la nature,

Tu es là dans le rayon de soleil filtré par les feuilles des arbres,

Tu es là dans le vert tendre des jeunes feuilles du printemps,

Tu es là dans le balancement des herbes hautes de ces près anciens porteurs de mille espèces sauvages,

Tu es là dans le regard curieux du chevreuil à l’arrêt avant de se sauver dans les sous-bois,

Tu es là dans l’écorce à la fois lisse et rugueuse de cet arbre plusieurs fois centenaire, et je voudrais y graver nos initiales avec un coeur qui les unit,

Tu es là dans les strates des pierres taillées laissées là par des humains d’il y a quelques centaines d’années, et là j’y grave la courbe si harmonieuse de ton initiale, un plus et les angles de la mienne,

Tu es là, dans l’indicible, dans le sentiment le plus profond, celui tapi au fond de mon coeur, tendre et fort à la fois, soyeux avec des bords un peu rugueux, je croirais caresser ma grande Toi, avec ce presque qui fait toute la différence …

Tu es loin, tu restes loin c’est ton choix, tu as choisi et je porte avec moi ma solitude triste et douce à la fois,

Tu es loin là-bas, et c’est sûrement ce qui me pousse à toujours aller te cherche plus loin, dans d’autres paysages, d’autres montagnes, d’autres plaines, d’autres embruns et d’autres nouveaux vents d’ailleurs,

Tu es dans ces ailleurs, tu es mon absence, tu es ma douleur, cet autre sang qui coule sur la joue de mes errances.

Oui, je ne trouve pas l’amour ailleurs comme tu me le souhaites, ou alors comme tu te le souhaites à toi m’aime, je ne sais pas,

Oui, je ne le peux pas trouver l’amour ailleurs, mon coeur est amoureux, jusque dans mes cellules de mon corps je porte notre union de coeur, d’esprit et de corps

Oui, c’est dans l’union de la matière que l’amour s’élève dans les étoiles, et j’irai te retrouver dans les étoiles, un jour, trop tard, mon amour.

Cerveau gauche, cerveau droit, cerveau intégré.

Cerveau gauche, cerveau droit, cerveau intégré.

La médecine occidentale est celle du cerveau gauche. Elle décortique, analyse, dissèque. C’est une grande force ! Elle arrive même, avec l’imagerie, à entrer dans les corps pour y « voir » ce qui s’y passe. Radio, écho, scanner, IRM sont des révolutions. Elle pourrait certainement, si elle s’y intéressait, analyser les flux électro-chimiques, électro-magnétiques, de nos cerveaux et de nos coeurs. Pour le moment, la médecine rejette en bloc ces aspects.

La médecine occidentale n’aborde par des êtres vivants, mais des maladies. Voilà pourquoi les médecins n’ont plus besoin de prendre du temps en consultation. Ils sont à l’affut des maladies.

La médecine occidentale aborde le corps par le cerveau gauche, celui de la focalisation. Et les progrès de cette focalisation amène à une hyper-spécialisation des médecins. A tel point que chaque spécialiste ne voit plus qu’une partie de plus en plus ténue du spectre du corps humain. Le revers de cette hyper-connaissance est que la personne, l’être humain avec ses complexités et sa singularité, est de plus en plus ignorée. Et la médecine passe ainsi à côté de tout un tas de paramètres qui sont décisifs pour la maladie.

La médecine occidentale accumule des informations et les déclare « connaissance ».

J’ai eu un exemple frappant : une médecin « en dehors » qui est médecin généraliste qui aborde toutes les pathologies selon l’interprétation des rêves et l’homéopathie exclusive. Je pensais avoir trouvé la perle rare. Mais après quelques consultations, j’ai constaté que la mentalité de cette personne reste celle d’une médecine braquée, exclusive, excluante, et bien des médecins « classiques » sont plus ouverts aux soins « non officiels » que cette personne hyper-spécialisée, et hyper-focalisée au point d’en perdre le discernement.

La focalisation est une activité du cerveau gauche, la spécialisation en est un paroxysme. Il manque quoi ? il manque le discernement, la prise de recul, la vue large. Ca, c’est le travail du cerveau droit !

Et notre société manque cruellement de cerveau droit ! Notre médecine aussi !

La MTC offre un équilibre, un bi-partisme.

 

Le corps et l’Esprit

Giovanni Maciocia explique que la matière (le corps) et l’Esprit ne sont rien d’autre que des états différents de condensation et d’agrégation du Qi.

La médecine occidentale est une médecine de la matière. Y compris la psychiatrie qui aborde les troubles psychiques par la logique de la matière, le cerveau, le diagnostic, la décortication.

Or, nous sommes certes matière, mais pas que ! Nous sommes également « formés » de non-matière. On peut d’ailleurs en apercevoir pour partie sa manifestation, quand on peut mesurer le signal électro-magnétique de ce qui se passe dans notre cerveau, par exemple. Mais on ne « voit » pas ce qui est la source de ces signaux : par exemple, on ne peut pas « voir » une pensée.

La médecine occidentale n’a pas de méthodologie pour aborder le psychisme selon des critères et paramètres spécifiques au non-matériel. Tout comme on ne peut par appliquer aux ondes des calculs de matière, le psychisme n’obeït pas aux mêmes lois que le corps.

De plus, la pensée occidentale sépare le corps du psychisme. Par justement le fait qu’elle aborde les objets, et n’a pas d’approche contextuelle.

La médecine chinoise offre une approche globale, « globalisante », qui ne sépare donc pas la matière du corps de la non-matière du psychisme : « le corps et l’Esprit ne sont rien d’autre que des états différents de condensation et d’agrégation du Qi ». Elle nous aborde par le contexte, c’est-à-dire par la personne dans sa globalité, entière, et singulière.

La médecine chinoise donne une existence intégrée à ces parties plus subtiles de notre existence, que ce soit le raisonnement, la créativité, les émotions, les pensées …  :  » La matière (le corps) et l’Esprit ne sont rien d’autre que des états différents de condensation et d’agrégation du Qi « .

Ces aspects mentaux, émotionnels sont d’ailleurs totalement intégrés au corps. Les 5 organes Yin sont tout autant des systèmes et des fonctions auxquels correspondent leurs respectifs aspects de Qi non-condensé.

Mais en plus, leur correspondent aussi des aspects spirituels, des notions d’âmes : l’âme éthérée, et l’âme corporelle en sont des aspects importants.

Tous ces aspects peuvent perdre un cerveau occidental, qui jugera peut-être tout cela en disant que la MTC mélange tout. On peut aussi voir cela d’une manière plus large : la MTC intègre tout !

Car il s’agit de la même origine : la matière (vivante) et l’Esprit ne sont rien d’autre que des états différents de condensation et d’agrégation du Qi.

 

Le vide existe-t-il ?

Pour Zhang Zai, philosophe néo-confucéen de l’époque Han, l’élément de base de l’univers est le Souffle : le Qi. Dans sa forme condensée, il prend forme et se manifeste à nos sens. Sans condensation, le Qi reste indifférencié et reste encore équivalent au Grand Vide (Taixu). On trouve déjà cette idée dans le Tao Te King.

Selon cette philosophie, le vide est rempli de Qi, sous une forme informe, plus subtile que les formes subtiles proches de la matière et de sa manifestation.

Si le vide était vide, comment pourrait-on voir au travers ? Comment pourrait-on en calculer les étendues ? Quand quelque chose est constitué de rien, est-il pour autant vide ?

Prenons un aliment qui est mis sous vide d’air. Si on passe le sachet dans la machine à faire du vide, le sachet se rétracte peu à peu autour de la matière, et il ne reste en principe pas une seule bulle d’air à l’intérieur du sac. Dans ce cas, l’aliment, donc la matière, est la seule chose qui « existe ». Si je fais le parallèle avec l’univers, si le vide était vide, tout ce qui est matière, les étoiles et les planètes et tous les objets « matière » seraient ratatinés en un seul bloc.

Ce qui m’amène à penser que ce n’est pas parce qu’il n’y a pas de matière que quelque chose n’est pas « investi ». Par quoi ? Par, je pense, ce que la philosophie chinoise ancienne appelle le Qi.

 

 

 

 

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