Catégorie : Médecines Naturelles (Page 1 of 7)

Gui l’origine démonique de l’acupuncture

Vers la fin de sa vie, depuis sa résidence californienne, Giovanni Maciocia, grand enseignant de médecine traditionnelle chinoise a longuement étudié l’aspect spirituel de la MTC. Il  en est venu à penser que l’acupuncture est une médecine démonique, réellement une médecine chamanique.

 

Dans un de ses cours, il disait l’origine de l’acupuncture se trouve dans l’idée des esprits malfaisants. Il expliquait qu’il ne croyait pas à l’explication chinoise moderne selon laquelle l’acupuncture aurait été découverte par essais et erreurs à travers le massage.

Pour lui, l’acupuncture est, dans une certaine mesure, un type de médecine démonique, car elle est entièrement subjective et individuelle. Elle dépend, disait-il, du moment où elle est pratiquée et de la personne qui la pratique. Si l’on réalise un essai clinique et que les médecins disent : « Nous avons utilisé ces points, cela n’a pas fonctionné », la vraie question selon lui serait : qui l’a fait, et quel était son Shen à ce moment-là.

À son origine, selon lui, les chamans se déplaçaient dans les villages en fendant l’air avec des flèches. Et un jour, toujours selon lui, ils auraient commencé à percer le corps pour faire sortir les esprits malfaisants.

Il considérait cela comme une conséquence logique si l’on observe le caractère même de cette médecine : il faut une « cavité » pour extraire l’entité mauvaise. Il soulignait d’ailleurs que le caractère chinois désignant un point d’acupuncture évoque un trou ou une cavité, et rappelait que, dans les croyances anciennes, les esprits malfaisants se cachent dans les cavernes.

 

GUI – Les fantomes en MTC – bref historique

Gui représente à la base l’âme d’une personne morte, c’est l’âme de cette personne dépourvue de corps qui s’élève vers le ciel après la mort. L’idée est qu’après la mort, l’âme survit.

Une remarque très importante : le “ciel” n’a rien à voir avec le paradis chrétien. Et ces idées sont très anciennes, sans aucun lien avec la réincarnation bouddhiste ou le karma. Elles remontent à 2000 av. J.-C., bien avant la naissance du Bouddha, et donc avant le taoïsme, le confucianisme ou le légisme.

Mais ces idées sont encore bien vivantes aujourd’hui : dans certaines régions rurales de Chine, ces pratiques existent toujours.

 

Les deux traits de l’idéogramme de Gui représentent le mouvement de cette âme sans corps après la mort. Ces deux petites lignes ont une signification clinique très importante pour le Hun, pour la nature même du Hun. Elles indiquent le mouvement de cette âme après la mort, et d’un point de vue psychologique, un aspect essentiel du Hun est justement son mouvement : le Hun est toujours en action, en train de chercher, de planifier, d’avoir des idées, etc…

À l’origine, Gui n’était ni bien ni mal : ce n’est pas forcément un esprit malfaisant, c’est simplement l’esprit d’une personne morte qui continue d’exister après le décès.

 

Deux mondes qui communiquent

Il y a la communauté des morts et la communauté des vivants, et elles communiquent. C’est pourquoi les Chinois ont un sens très fort du culte des ancêtres : il faut se comporter de manière éthique, notamment pour ne pas déplaire à ses ancêtres. Cette idée reste très forte aujourd’hui.

Pour vous montrer à quel point on croyait que l’âme survivait à la mort, les personnes importantes avaient de petites figurines placées dans leur tombe — d’ailleurs en remplacement du fait de mettre de vraies personnes dans les tombes, ce qui se faisait aussi.

Le premier empereur de Chine, Qin Shi Huangdi — celui qui a fait construire l’armée de terre cuite — a fait enterrer vivantes toutes ses concubines avec lui, parce qu’il en avait besoin dans l’au-delà.

Encore maintenant en Chine, c’est une très mauvaise chose si un homme célibataire meurt : c’est terrible, parce qu’il n’aura personne pour s’occuper de lui dans l’au-delà — c’est vraiment une chose horrible. Et dans des temps pas si anciens, si un jeune homme mourait dans un accident, on essayait de trouver une jeune femme récemment décédée pour la placer dans sa tombe.

Tout cela montre à quel point ces idées sont profondément enracinées.

Les Trois Écoles d’influence de la MTC

Comprendre les 3 écoles de pensée de la médecine chinoise nous permet de décrypter les métaphores et les méthodes de traitement qui peuvent parfois sembler obscures ou même contradictoires, tout du moins incohérentes.

Lors d’une conférence donnée quelques années avant son décès, Giovanni Maciocia – l’un des auteurs occidentaux les plus influents en médecine chinoise – expliquait les trois grandes écoles de pensée qui ont profondément marqué la formation de la médecine chinoise classique : confucianisme, taoïsme et légisme.

 

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Les Trois Écoles de pensée de la médecine chinoise

Lors de ce cours quelques années avant son décès, Giovanni Maciocia expliquait que trois écoles de pensée ont exercé la plus grande influence sur la médecine, et qu’elles ont toutes coexisté à la même époque.

Nous parlons ici d’une époque très ancienne, la période des Royaumes Combattants, qui s’étend d’environ 476 à 221 av. J.-C.

Ces trois grandes écoles avaient des visions de la nature humaine assez opposées. Maciocia faisait remarquer l’absence de l’école bouddhiste, car elle n’est arrivée que bien plus tard.

 

La première est l’école confucéenne, qui croyait que la nature humaine est essentiellement bonne. C’est pourquoi Confucius ne croyait même pas à la punition, mais croyait en l’éducation.

À l’inverse, l’école légiste pensait que la nature humaine est essentiellement mauvaise et qu’elle ne peut être contrôlée que par des lois strictes et des punitions sévères. Selon Giovanni Maciocia, l’école légaliste a aussi eu une influence assez importante sur la médecine chinoise, une influence largement méconnue.

Et enfin le taoïsme, basé sur l’unité et l’équilibre naturel de toute chose.

 

Métaphores

Selon Maciocia, la médecine chinoise est un système de métaphores. Il y a de nombreuses métaphores en médecine chinoise. L’une d’elles est la métaphore des esprits pervers, qui constitue une part très importante de la médecine chinoise.

Une autre métaphore est une métaphore politique : l’État, les ministres et le gouvernement. Le Cœur est l’Empereur, le Poumon est le Premier Ministre, et ainsi de suite. Cette idée est en partie confucéenne, mais aussi largement légiste.

Pourquoi légiste ? Parce que cette école de pensée est liée à Qin Shi Huang, le tout premier empereur de Chine (celui qui a fait construire l’armée de terre cuite), qui a unifié la Chine pour la première fois. Il y avait donc un gouvernement central, d’où la récurrence de la métaphore politique en médecine chinoise.

Et d’ailleurs, le Neijing dit aussi que le Triple Réchauffeur le Ministre de l’Irrigation et des Canaux. À cette époque, le système de canaux venait d’être unifié pour la première fois. Ainsi, ce n’est pas un hasard si l’idée des méridiens est apparue plus ou moins à la même époque.

 

Les méthodes de traitement légalistes en acupuncture et en pharmacopée

Giovanni Maciocia estimait que beaucoup des méthodes actuellement utilisées sont en réalité issues du légisme, et non du taoïsme.

En médecine chinoise, on applique des « punitions sévères » et des lois strictes : si c’est chaud, on refroidit ; si c’est froid, on brûle avec du moxa ; s’il y a un facteur pathogène, on l’expulse… On utilise la purge, la sudation et le vomissement comme méthodes de traitement ; on utilise les aiguilles pour chasser les esprits pervers — c’est l’origine de l’acupuncture — et le moxa. Selon lui, cette approche est profondément légiste et ne peut pas être qualifiée de taoïste.

 

La philosophie du « chemin naturel » : l’influence taoïste

Maciocia précisait que la philosophie du chemin naturel est très taoïste : laisser la nature suivre son cours, intervenir le moins possible, favoriser le principe féminin, et laisser le corps se guérir lui-même. Il soulignait avec humour qu’il n’est jamais écrit dans le Neijing : « si vous avez un facteur pathogène, laissez le corps se guérir tout seul ». Ainsi, pour Giovanni Maciocia, l’influence de l’école légiste dans la médecine chinoise est largement sous-estimée.

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En plus d’être une médecine métaphorique complexe pour des esprits occidentaux très penchés sur leurs cerveaux gauche, les 3 écoles, par leurs différences et leurs oppositions même, sont à l’origine d’une difficulté d’appréhension de la MTC. On retrouve ainsi des principes de traitement interventionnistes, légistes qui bousculent ceux taoïstes qui harmonisent et accompagnent la nature, et enfin le confucianiste qui distribuent les rôles. Quelle serait votre choix ? Vers quel type de praticien iriez-vous ?

 

La colère, l’émotion surévaluée en MTC

Le rôle excessif de la colère dans les causes de maladie en médecine chinoise

 

Vers la fin de sa vie, pendant une dizaine d’années, Giovanni Maciocia s’est particulièrement intéressé à la Psyché, dont il a tiré son dernier livre. Le plus grand auteur moderne de médecine chinoise a notamment mis en lumière le rôle excessif que nous portons à la colère dans les causes de maladie. Il l’a expliqué lors d’une conférence quelque temps avant son décès.

 

Durant la décade de recherches qu’il a mené avant de publier « La Psyché en Médecine chinoise », Giovanni Maciocia a étudié le confucianisme, le taoïsme et le légalisme, ainsi que l’influence de ces écoles sur la médecine chinoise. Il a lu les livres les plus obscurs concernant le concept du soi à la fin de la dynastie Han en Chine. L’une de ses thèses est que nous surestimons le rôle du taoïsme dans la médecine chinoise, et que nous sous-estimons celui du confucianisme. Et il pense que le confucianisme a eu une influence énorme sur la médecine chinoise — plus grande encore que le marxisme-léninisme moderne, en réalité.

Dans le Huang Di Nei Jing, certaines affirmations relèvent du taoïsme, et d’autres du confucianisme. Et beaucoup d’énoncés d’inspiration confucianiste ne s’appliquent pas vraiment à nous, car le sens du « soi » dans la philosophie confucianiste est complètement différent de notre sens occidental du soi. Beaucoup de ce qui est dit sur les émotions, par exemple, ne s’applique pas nécessairement à nous.

La colère surévaluée

Selon Giovanni Maciocia, la colère est surévaluée comme cause de maladie, aussi bien en Chine qu’en Occident. En Chine, lorsqu’on présente une liste d’émotions, la colère se trouve toujours en tête, et en Occident aussi. Maciocia le reliait au fait que la colère est l’émotion la plus perturbatrice du point de vue confucianiste.

En effet, le confucianisme est entièrement centré sur un système d’éthique familiale et sociale, dans lequel chacun a un rôle, des devoirs et des responsabilités. Si chacun suit ses devoirs conformément à son rôle, l’harmonie règne dans la famille et dans la société. Et la colère perturbe cette harmonie, car la colère pousse à la rébellion. Si l’on est triste ou en deuil, on ne se rebelle pas. Ainsi, du point de vue confucianiste, la colère est l’émotion la plus disruptive.

Quand on parle, par exemple, de montée du Yang du Foie, c’est du Qi qui contre-circule. En chinois, on appelle cela « Ni ». Et si l’on regarde le caractère « Ni », il porte une forte connotation politique. Lorsque le Yang du Foie s’élève, cela signifie « se rebeller, désobéir, défier, aller à l’encontre » : ce n’est pas un problème médical, c’est un problème politique ! Et d’ailleurs, le principe de traitement est « Shun », c’est-à-dire « faire que le Qi aille dans la bonne direction ». Et si l’on observe le sens de « Shun », cela signifie « se conformer, obéir ». La aussi, il s’agit d’un concept politique, non médical !

Ainsi, la colère est bien sûr une cause émotionnelle de maladie, et elle est courante. Mais elle est surestimée en raison de l’influence confucianiste dans la médecine chinoise.

Selon Giovanni Maciocia, les émotions bien plus fréquentes et durables que l’on observe chez les patients sont quatre : la tristesse, le deuil lié à la séparation et à la perte, l’inquiétude et la culpabilité … comme par hasard, ce sont les émotions identifiées par les psychothérapies bienveillantes actuelles

Maladies et médecines : La cause n’est pas la source

Dans notre monde moderne, tout doit avoir une cause. Si on est malade, il faut trouver ce qui a déclenché. Et si derrière la cause, il y avait la source ? 

“On ne peut pas guérir un arbre en coupant les feuilles malades sans soigner ses racines.”

Cause vs Source : une confusion aux effets secondaires

Prenons un exemple simple. Une rivière est polluée. On cherche la cause : un déversement, une fuite, une poubelle tombée à l’eau. On nettoie. Mais si la source de pollution – une usine plus haut – continue de déverser, la pollution revient. Soigner une cause sans identifier la source, c’est écoper un bateau sans colmater la brèche.

Dans le domaine de la santé, c’est pareil. La cause est l’événement déclencheur : un choc, une infection, une mauvaise alimentation, une fatigue chronique…

La source est ce qui, en profondeur, a rendu le corps vulnérable, ou a entretenu le terrain propice : un déséquilibre ancien, un vide énergétique, une dynamique non résolue, une manière d’habiter son corps, ou de vivre sa vie.

“Chercher la cause, c’est éteindre la flamme. Trouver la source, c’est arrêter l’incendie.”

 

 

Une belle métaphore pour comprendre l’urgence de dépasser le déclencheur immédiat.

 

Médecine occidentale : la cause comme cible prioritaire

Dans les approches biomédicales, on cherche l’agent pathogène, la molécule défaillante, la fracture. C’est précis, efficace, rapide. Et indispensable dans bien des cas.

Mais une fois le symptôme calmé, il arrive que la maladie revienne. Autre organe, autre forme, mais même fond. Ce n’est pas une rechute, c’est la source qui n’a pas été entendue.

 

Médecines traditionnelles : écouter ce qui cherche à se dire

Dans la pensée orientale (et plus largement dans de nombreuses médecines traditionnelles), le symptôme est un langage. Il parle d’un déséquilibre. Le soigner, oui, mais surtout : remonter le courant, rétablir les équilibres pour aider le corps à guérir (car nul médicament ne guérit, ni aucune médecine ne guérit)

 

“Le symptôme est la nswletter que le corps nous envoie, la source est le message qu’il essaie de faire passer.”

 

 Pour une alliance des regards

Ce n’est pas un combat entre deux mondes. C’est un appel à la complémentarité.  Les médicaments sont nécessaires. Les thérapies d’urgence, vitales. Les interventions ciblées, salutaires.

Mais à côté, il y a tout un monde de compréhension du vivant. Des approches qui regardent l’humain dans sa globalité. Son corps, son énergie, ses émotions, ses rythmes. Pas pour rêver d’un monde sans douleurs. Mais pour accueillir la santé comme un mouvement, une écoute, une responsabilité.

 

Changeons de niveau

On ne peut pas réparer la vie comme on répare une machine.
Car le vivant n’est pas un moteur, c’est un système complexe aux mille relations et interdépendances.

Et ce n’est pas seulement la branche tombée dans l’eau qui fait barrage. C’est peut-être la montagne en amont qui s’érode depuis des années.

 “La maladie ne naît pas soudainement, elle est la conséquence d’un déséquilibre ancien.

C’est là que commence le vrai soin, celui qui regarde l’histoire complète.

 

l’Esprit et le cerveau en MTC

l’Esprit et le cerveau

En MTC le Shen l’Esprit réside au Cœur. L’Esprit est la conscience de ce qui se passe dans le cerveau.

Le cerveau est une sorte de grosse machinerie subtile de neurones, de synapses, d’influx électriques, etc… mais le fait d’avoir conscience d’être réside dans le Shen du Cœur. D’ailleurs, seul le Cœur peut ressentir les émotions. Les émotions sont rattachées aux Organes et sont signalées par des manifestations dans les systèmes lymphatiques, hormonaux, immunitaires, nerveux, cardio-vasculaires etc… mais toutes ces manifestations n’en font pas qu’elles sont conscientisées par la personne. Le Shen du Cœur lui seul possède la conscience d’exister.

Par exemple, les pensées se forment dans le cerveau, on peut en suivre des signaux électriques mais personne n’a jamais observé une pensée, sinon la personne qui en a pris conscience. Ou encore et dans la même idée, observer ses pensées est une activité exécutée par le cerveau, mais observée, ou plus exactement « mise en conscience » par le Shen du Cœur.

Des 5 agrégats de la philosophie bouddhiste, on peut dire que la forme, les sensations, les perceptions, les pensées-fabrications se passent dans le corps et dans le cerveau, mais la conscience se conscientise dans le Shen du Cœur. Ce qui permet à être sensible d’être conscient qu’il est sensible, c’est le Shen du Cœur.

 

Corps et esprit, états d’une même énergie.

Du corps au plus spirituel de ce qui nous compose, tout est énergie, tout est Qi. En médecine chinoise, la seule chose qui différencie ce qui est matériel et ce qui ne l’est pas est la condensation de l’énergie.

Tout ce qui nous compose de corporel, nos organes et nos membres, ce que nous voyons et que nous percevons, et même ce que nous croyons de nous sans l’avoir jamais vu directement mais par imagerie, sont des états condensés d’énergie.

Nous percevons en nous, et bien plus directement même, des états plus subtils, comme les pensées, la réflexion, les émotions, les sentiments, les élans du coeur, l’âme, la connexion de coeur, la connexion d’âme, et peu importe le vocabulaire que nous employons, et peu importe les croyances car tout le monde a déjà observé qu’il est en train de penser, de ressentir une émotion.

En MTC, il n’y a pas de séparation entre ces types d’énergie, il s’agit seulement d’états de condensation différents.

Mais chez les autres aussi, il existe les mêmes agitations internes de formes de Qi subtiles.

Et quand il n’y a plus d’énergie, l’être meurt. L’être meurt parce qu’il n’y a plus de combustible.

Un autre développement personnel

Nous avons l’habitude de considérer que les êtres vivants sont le résultat de multiples divisions cellulaires jusqu’à former un bébé humain, un chiot, etc…

Seulement, nous ne sommes pas  des cellules !Si nous étions des cellules, nous serions morts à mesure que les cellules de notre conception sont mortes. Car elles sont été remplacées par d’autres, et de plus en plus nombreuses durant les premières années, puis moins nombreuses elles continuent cependant à se remplacer les uns les autres, jusqu’à la mort du corps. Non, nous sommes même bien plus que des cellules !

Une cellule, aussi grandiose soit-elle, ne sert à rien si elle n’est investie de Vie !

Voici une autre manière de concevoir la Vie d’un être vivant : à partir d’un grain de sable d’énergie originel, plus exactement un minuscule photon, l’énergie, Une et universelle, se développe, se déroule en s’étalant en quelque sorte pour investir des agrégats de matières. Des matières plus ou moins denses, des os jusqu’aux neurones, des moelles jusqu’aux tissus fibreux et visqueux du fascia. Nous sommes ainsi le résultat d’un « développement personnel » de l’énergie Une et indivisible de la Vie qui nous meut tout au fil de l’existence. J’existe, tu existes, ils existent.

Ainsi, nous ne sommes pas des cellules, ni un corps, d’ailleurs ne dit-on pas  » prendre soin de son corps  » ? Le corps, ou « la forme », est d’ailleurs un des 5 « agrégats » du bouddhisme, lequel nous apprend que nous ne sommes pas ces agrégats. Notre corps est un « véhicule », impermanent, toujours en mouvement tandis que nous l’habitons.

Selon la vision de la médecine chinoise, sur et dans le corps se trouvent des fleuves, des rivières et des ruisseaux d’énergie, des carrefours, des creux et des bosses. Les canaux d’énergie sont les méridiens de la médecine chinoise, et les carrefours en sont les points d’acupuncture. Les méridiens et les points sont des localisations où l’énergie émerge et peut être stimulée. Il n’est donc pas question, pas possible, de modifier le cours du flux vital, mais seulement de le stimuler afin de soit tonifier, soit disperser, ou encore harmoniser l’énergie qui circule plus ou moins bien quand on détecte une déficience au moyen des outils de la médecine chinoise.

Chaque méridien est lié à des fonctions non seulement physiologiques mais également psychiques. Ainsi les « organes » de médecine chinoise ne sont pas seulement investis des « fonctions » organiques, ils le sont également de manière corporelle et même spirituelle.

 

Inspiré de :  » la Vie, la médecine et la sagesse » Elisabeth Rochat de la Vallée, Claude Larre

Les 5 Elements en Médecine Chinoise

Les 5 Elements en Médecine Chinoise

 

Le massage tuina est une des 5 branches de la médecine chinoise. Il s’appuie donc sur les principes de celle-ci.

Les « éléments » de la médecine chinoise peuvent être plutôt considérés comme des « mouvements ». Les 5 éléments correspondent aux différents aspects de la Vie, et sont profondément ancrés dans les mouvements naturels.

Ainsi, on retrouve les saisons, les mouvements de l’énergie, les saveurs, les odeurs, les sons, les aspects spirituels, les rêves, les émotions, les couleurs, les nombres (numérologie), etc …

Ce qu’il y a de remarquable, ce sont les liens entre les éléments, qui forment un tout : la Vie, la nature, les êtres vivants. On retrouve tous les mouvements des 5 éléments dans la nature, tout autant qu’on retrouve leurs liens, leurs luttes, leurs déséquilibres et leurs pouvoir d’équilibrage.

Les 5 mouvements ne sont donc pas des éléments constitutifs de la Vie, mais ils correspondent aux différents mouvements de la Vie, le Qi, le souffle, la force vitale.

Par exemple, quand on dit que « l’élément bois engendre l’élément feu », on pense au fait que le bois nourrit le feu, quand il brûle. Ce qui provoque entre autres l’odeur « rance » liée à l’élément feu. Mais on dit aussi que (l’élément) eau contrôle (l’élément) feu, puisque l’eau éteint le feu. De même, la (l’élément) terre contrôle l’eau, dans le sens où l’on peut ériger des digues avec la terre pour canaliser l’eau. Et encore un exemple « l’eau engendre le bois » dans le sens où les végétaux ont besoin d’eau pour croitre. Et ainsi de suite, on peut trouver de multiples applications de ces 5 mouvements dans la nature, mais aussi dans notre corps, dans notre spiritualité aussi.

Peut-être qu’une correspondance simple à saisir sera celle des saisons : le bois correspond à la naissance, celle du printemps, quand les plantes émergent après l’hiver. Sa couleur est logiquement le vert. C’est la première saison. Vient ensuite l’été, qui est la saison de la croissance, le feu, sa couleur est le rouge. L’automne symbolise la récolte, et l’hiver la conservation.

On peut continuer ainsi très longtemps à commenter les symbolismes et les inte-relations.

O notera en particulier le sens des 5 mouvements : descendant, montant, en contraction, en expansion, et celui plus neutre recentrant. Cet aspect sera important en pratique clinique de médecine chinoise. Si les mouvements sont déséquilibrés, cela se traduit au travers de ce qu’on appelerait des maladies. Et par exemple, si un mouvement est excessif, on pourra le calmer, ou s’il est trop faible, on pourra le favoriser. On choisira ainsi une stratégie de traitement qui vise non seulement l’énergie en question mais aussi l’énergie qui va aider au traitement. Par exemple, un mouvement qui devrait être montant, celui du coeur, peut être excessif. On peut le calmer et lui adjoindre le mouvement du contrôle, celui de l’eau, donc de l’organe Rein. Cela se fait au travers du massage tuina, des points d’acupression, de préférence accompagné par une nourriture adaptée.

On peut aller très loin dans cette réflexion, et il faut plusieurs vies pour maitriser toutes les implications, qui sont pourtant toutes logiques. Et quand on se perd un peu, il suffit de se poser la question « comment ça se passe dans la nature » pour retomber sur ses pieds.

 

 

MTC Les points Shu du dos et points Mu antérieurs

Shu signifie « transporter »

Les 12 points Shu du dos correspondent aux 12 Zangfu.

Les points Shu transportent le Qi à leurs organes respectifs.

Dans les maladies Yin, il faut traiter le Yang  » : En pratique clinique, les points Shu du dos sont utilisés pour les tableaux des organes Zang (Yin), tandis que les points Mu sont préférés pour traiter les entrailles Fu (Yang)

Les points Mu et Shu du dos sont des outils de bilan, car leur sensibilité reflète les affections de leurs ZangFu respectifs.

Les points Shu et Mu sont souvent associés dans le traitement, à savoir :

Poumon : V13 Feishu + P1 Zhongfu
Maitre Coeur : V14 + Ren17
Coeur : V15 + Ren14
Foie : V18 + F14
VB : V19+VB24
Rate : V20 + F13
Estomac : V21 + Ren12
TR : V22 + Ren5
Rein : V23 + VB25
GI : V25+E25
IG : V27+Ren4
V : V28+Ren3

 

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