Dans notre société du jugement forcené, on condamne l’humour, le second degré, la nuance.

Par contre, on autorise la malveillance et la brutalité. On condamne à la malveillance et la brutalité ceux qui ne sont pas d’accord, ceux qui ne pensent pas comme il faut.

Il n’y a aucune écoute, il faut réagir par les principes et les vérités. Quelques mots sur un écran et la guerre est déclarée. La réponse première est la guerre, guerre de mots, guerre de vérités, guerre de « combats », guerre de se montrer et d’être premier.

Les grands inquisiteurs du moment, les neo-féministes, les wokistes, les hygiénistes et les néo-facistes déferlent sur tout l’occident, emprisonnant l’humanité, aveuglés d’une haine qui ne tient pas deux minutes de réflexion posée.

Car non, la prise de recul, c’est un truc de ringards, la nuance c’est dépassé, et l’humour en est leur expression : il faut du second degré pour le saisir. Or, le second degré, c’est pas à la mode, y compris jusque dans les rangs des amis de la planète.

Eux aussi, comme les autres, sont pleins de cette arrogance humaine qui croit dur comme fer que l’Homme est Dieu, qu’il devrait former les humains, la terre et même le ciel à l’image de de qu’il croit être « bon », sans avoir réfléchi une seule seconde au fait que peut-être, peut-être, mais peut-être seulement, relever la tête du guidon pourrait être utile ?

Non, surtout pas, il faut continuer de foncer dans le mur, dans la guerre, celle contre le voisin, celle contre celui qui n’est pas de la bonne couleur de peau, de la bonne religion, de la bonne mentalité, et peu importe si c’était un ami, parfois même un conjoint, « avant ».

Avant quoi ? avant que la folie cyclique des humains ne l’emporte vers ses propres ténèbres, comme si les humains avaient décidé que la guerre était une bonne chose.

La guerre est moche, que ce soit celle contre son voisin, son collègue, ou contre Putin ou Trump. La guerre c’est la destruction de son amour-propre, c’est nier sa propre humanité, c’est penser que l’autre doit apporter la solution au malaise qu’on porte en soi.

La guerre pourquoi ? Toujours pour de mauvaises raisons : posséder. Posséder la terre, posséder les humains, posséder l’argent, posséder la parole.

Mauvaise raison définitivement, car la possession est une invention de l’Homme, c’est ce qui l’a fait sortir du jardin d’Eden, ce jardin intérieur dans lequel nous pourrions tous vivre un peu au moins, au moins de temps en temps.

Je ne souscris à aucune guerre, car elle se produit d’abord en soi.