Pour Zhang Zai, philosophe néo-confucéen de l’époque Han, l’élément de base de l’univers est le Souffle : le Qi. Dans sa forme condensée, il prend forme et se manifeste à nos sens. Sans condensation, le Qi reste indifférencié et reste encore équivalent au Grand Vide (Taixu). On trouve déjà cette idée dans le Tao Te King.

Selon cette philosophie, le vide est rempli de Qi, sous une forme informe, plus subtile que les formes subtiles proches de la matière et de sa manifestation.

Si le vide était vide, comment pourrait-on voir au travers ? Comment pourrait-on en calculer les étendues ? Quand quelque chose est constitué de rien, est-il pour autant vide ?

Prenons un aliment qui est mis sous vide d’air. Si on passe le sachet dans la machine à faire du vide, le sachet se rétracte peu à peu autour de la matière, et il ne reste en principe pas une seule bulle d’air à l’intérieur du sac. Dans ce cas, l’aliment, donc la matière, est la seule chose qui « existe ». Si je fais le parallèle avec l’univers, si le vide était vide, tout ce qui est matière, les étoiles et les planètes et tous les objets « matière » seraient ratatinés en un seul bloc.

Ce qui m’amène à penser que ce n’est pas parce qu’il n’y a pas de matière que quelque chose n’est pas « investi ». Par quoi ? Par, je pense, ce que la philosophie chinoise ancienne appelle le Qi.