Mois : mai 2025

« Qu’êtes-vous ? Qu’est-ce que vous êtes ? Existez-vous vraiment ? ».

La logique du non-soi

« Qu’êtes-vous ? Qu’est-ce que vous êtes ? Existez-vous vraiment ? ».

Pour être, quelque chose doit être permanent. Selon le bouddhisme, le moi, ce que je suis, est formé de cinq agrégats : la forme, les sensations, les perceptions, les pensées-fabrications, et la conscience. Mais on observe qu’aucun de ces éléments n’est permanents. Par conséquent, si je suis formé de ces 5 agrégats, je ne suis pas un « moi » durable, permanent. Donc, suivant cette logique, je n’ai pas de « soi », je ne suis pas.

Cette logique implique que pour être, je devrais « contenir », « héberger », « incarner » quelque chose qui est permanent. On peut se demander pourquoi. En effet.

Seulement je ne sais pas vous, mais moi, je ressens quelque chose qui est permanent depuis que je suis petit, depuis que ma conscience d’être est éveillée. Je nomme « ça » la « vie en moi », ou encore « mon âme », « l’essence », quelque chose de plus subtil que les 5 agrégats, quelque chose qui me relie à l’essence de la Vie. Cette seule non-chose est fondamentalement « ce que je suis », c’est ce qui me fait vibrer, c’est ce qui me retient à la vie, à l’instinct de vie, c’est là que se trouve ce qui est différent des émotions et des désirs, à savoir l’Amour, la Vie, la flamme de Vie, le Qi.

Selon la philosophie bouddhiste, je n’ai pas besoin d’être ce que je suis, au contraire je ne dois pas l’être. Car quand je me mets à être moi, je m’identifie aux agrégats et là, je me sépare des autres, de la vie, de la connexion.

Mais je pense qu’il y a confusion. Le « je suis » de l’amour universel n’est pas le « moi-identifié » aux agrégats. Si je m’identifie aux agrégats, je cultive en effet l’égo. Mais cette flamme de vie en moi n’est pas le moi.

Cette flamme de vie est uni-vers-celle, vers l’extérieur de ce « moi ». Cette énergie de flamme de vie est justement ce qui me départi de l’identification à un 1 divisé, l’individu.

Et pour me sentir vivant, pour me sentir connecté à l’autre et faire le bien autour de moi, je dois exister. Je ne peux pas devenir un être qui fait le bien pour les autres sans que quelque chose de moi aille vers l’autre.

Et aucun des 5 agrégats n’est tourné vers l’extérieur, ce sont seulement des repères pour que la conscience d’être puisse se repérer, dans l’intérieur, dans l’absence de connexion.

Ce qui sépare les humains du reste de l’humanité

Ce qui sépare les humains du reste de l’humanité et de la connexion à l’univers, c’est la conscience d’être soi. Cette conscience isole l’être et le rend 1-dividu.

Car le coeur est uni vers, uni vers l’autre, uni vers l’extérieur de soi. Le coeur n’a pas d’intérieur ni d’extérieur, car le soi est inscrit dans la conscience. Une fois la conscience levée, mise de côté, aucune séparation n’existe plus.

Le coeur ne juge pas, il n’a pas besoin de nommer des valeurs car tous les coeurs ont la même valeur, celle de l’Amour. Je ne parle pas d’amour amoureux, ni d’amour béni-oui-oui.

C’est la con-science qui nous sépare, avec ses préceptes, ses informations, ses principes, ses vérités et ses opinions, et tous les enfants et petits-enfants du jugement. Ils sont des repères pour l’être devenu un-divise-du, lequel est perdu dans un monde interne sombre.

Que pouvons-nous faire ? Nous pouvons laisser moins de place à notre cerveau, à cette conscience de soi, et davantage à l’être, au coeur et sa connexion naturelle avec les autres coeurs, avec la nature, avec ce qui est.

Corps et esprit, états d’une même énergie.

Du corps au plus spirituel de ce qui nous compose, tout est énergie, tout est Qi. En médecine chinoise, la seule chose qui différencie ce qui est matériel et ce qui ne l’est pas est la condensation de l’énergie.

Tout ce qui nous compose de corporel, nos organes et nos membres, ce que nous voyons et que nous percevons, et même ce que nous croyons de nous sans l’avoir jamais vu directement mais par imagerie, sont des états condensés d’énergie.

Nous percevons en nous, et bien plus directement même, des états plus subtils, comme les pensées, la réflexion, les émotions, les sentiments, les élans du coeur, l’âme, la connexion de coeur, la connexion d’âme, et peu importe le vocabulaire que nous employons, et peu importe les croyances car tout le monde a déjà observé qu’il est en train de penser, de ressentir une émotion.

En MTC, il n’y a pas de séparation entre ces types d’énergie, il s’agit seulement d’états de condensation différents.

Mais chez les autres aussi, il existe les mêmes agitations internes de formes de Qi subtiles.

Et quand il n’y a plus d’énergie, l’être meurt. L’être meurt parce qu’il n’y a plus de combustible.

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