Par nos corps, nous sommes matières. Individuelles. Donc, uniques, singuliers, distingués. Par et pour la matière, nous nous agitons tous les jours. Viennent les sensations, les significations de ces sens, les émotions qui nous traversent, les pensées. Indispensable pour que ce que je suis puisse survivre, car nous avons besoin de tous ces agrégats pour survivre, et tout simplement pour évoluer dans un environnement qui est le nôtre, fait d’autres personnes, fait de dangers et de plaisirs, fait de toute cette belle matière à modeler, à inventer, à aimer, à voyager, à rêver… Et tout cela n’est pas vraiment soi, car tout cela est éphémère, ponctuel, provisoire, impermanent. Nous ne sommes pas ce que le bouddhisme dénomme les agrégats, puisque rien de tout cela n’est permanent. Rien de tout cela n’a existé de la même manière il y a quelques secondes. Donc, si j’étais mes pensées, mes sensations, mon corps, je serai un autre moi à chaque seconde ? non, je suis moi, je ne suis pas ce « personne » ! Donc, d’une part, je suis constitué de matière, et des agrégats qui l’accompagnent.
Qu’est-ce qui est permanent ? Cette sensation du moi, ce qui m’accompagne depuis tout petit, la seule certitude que j’ai, c’est d’exister : être ! Oui, je suis un être, et un être vivant ! C’est cela, le souffle de vie, le Qi, ce qui me rend vivant, ce qui fait que les agrégats puissent se mouvoir à chaque instant. Comme une lampe et l’électricité, sans laquelle rien n’existe. Par conséquent, je suis également cette vibration qui, comme l’électricité, fait briller la lampe-matière. Et comme l’électricité, comme la lumière qui brille, le « je suis » profond n’est pas matériel. C’est un phénomène vibratoire. De ce « je suis », le « ‘je » serai matière, le « suis » (être) serait ondulatoire. Le phénomène ondulatoire, comme la lumière, est intègre, indépendant, unique, indivisible, en mouvement permanent. Le mouvement perpétuel de quoi ? D’une unité unique, universelle, qui n’est pas divisée en moi, mais qui investit la matière en moi, qui me traverse à chaque instant pour rendre vivants les agrégats, pour leur donner vie, à chaque ins-temps. Comme l’électricité d’une lampe qui traverse le filament, oui, et sans pour autant être la lampe !
Ce qui rend vivant tout organisme, c’est la source. Généralement, on l’appelle énergie, bien qu’elle ne réponde par à la définition de l’énergie, c’est la source de l’énergie, qui est seulement une transformation. D’ailleurs, la science dit que l’énergie ne se perd jamais, ce n’est qu’un transfert d’un état vers un autre.
Cette source universelle, qui existe par elle-même, c’est ça le vrai moi, ce qui permet d’être ce que je suis. Et cette source universelle, unique, ne m’appartient pas, c’est ce qui me rend vivant et qui n’est pas, qui ne pourrait pas être un quelconque « moi-je ».
C’est la même source qui te rend vivante, qui rend vivant tout ce qui est, elle n’a pas besoin de cellules, d’organisme à rendre vivant, elle est !
Elle est partout, pas seulement dans ce qui est vivant. Elle est dans ce qui est vivant puisqu’elle rend vivant tout être vivant, mais elle est partout ailleurs aussi, dans l’immensité de ce qui n’est pas agité par la matière.
Est-elle la vraie nature de la lumière, ce phénomène ondulatoire électromagnétique autonome ? Non, l’ondulation qui est la nature de la lumière n’a pas besoin de support, elle est autonome !