Nous sommes éduqués pour être performants, tout doit être rentable, efficace, percutant. L’idée est que nos vies seraient meilleures si on pouvait rattraper le temps et accumuler l’argent et les choses.
Dans cette course à la performance, certains, notamment ceux qui ont le pouvoir, pensent avoir la « bonne manière » de penser, d’agir, de parler.
J’étais récemment destinataire de deux messages qui procèdent selon moi de la même manière d’être trop sûr de soi :
» la Terre brûle, mais les politiciens qui pourraient agir à grande échelle semblent rester sourds »
et puis, dans un tout autre registre, celui d’une personne âgée qui porte un bracelet de secours en cas d’accident domestique qui, ayant appuyé par mégarde sur le bouton qui relie le dispositif à un centre d’appel, engueule la personne qui lui téléphone » mais pourquoi vous me réveillez en pleine nuit, je n’ai pas appuyé sur le bouton, c’est n’importe quoi ! »
Dans les deux cas, être trop sûr de soi et réagir selon ce surplus d’assurance est triste, et sépare les humains. Notre Président de la République actuel en est un bon exemple à mon avis. C’est sûrement une bonne personne qui a commencé par vouloir le » bien » pour son pays et ses habitants. Je ne crois sincèrement.
Mais dans cette fonction solitaire où une seule personne est à la tête de tout ce qui se passe, cette personne s’est rapidement retrouvée aveugle de son assurance, de son pouvoir, de ses certitudes, de ses hiérarchies intuitives. Je pense que pour cette personne, il est largement trop tard pour espérer une once d’introspection. D’une certaine manière, il n’a pas le choix de rester sur son chemin, à moins qu’il n’ait du courage. Le vrai courage est celui qui s’adresse à soi, et cette personne n’en a visiblement pas.
Revenons à la personne âgée : les « seniors » sont souvent les personnes qui sont le plus ancrées dans leurs certitudes. La vie leur a souvent forgé un personnage dont ils ne peuvent se séparer, ils sont beaucoup trop sûrs d’eux, et mus par la peur – car il est normal d’avoir peur quand on vieillit – ils commettent des paroles et des actes qui séparent, sont blessantes, maladroites.
Dans les deux cas, la personne de pouvoir et la personne âgée, l’excès de confiance en soi mène à un aveuglement, celui qui sépare les humains, qui veut imposer une » bonne » manière de voir, dire, faire.
C’est triste, je trouve, d’en arriver là.
Voilà pourquoi il est important de vivre ensemble, d’éviter de partir dans ses propres certitudes. Il est important de prendre conscience de ses propres hiérarchies inconscientes, et de savoir garder de l’écoute : ne pas seulement parler, mais aussi écouter, et finalement s’écouter soi.
Il existe des petites méthodes simples et qui ouvrent l’esprit pour réapprendre à écouter l’autre et s’écouter soi. A faire en atelier, en petit groupe ou en mode seul à seul.