Ado, souvent assis à cette table, une vieille lampe allumée même en plein jour chauffait doucement ma main,
les volutes de mes pensées légères enveloppaient aisément les rêves les plus fous d’un bonheur absolu,
je relevais la tête par-delà le paysage derrière la maison,
par delà les champs retournés qui faisaient le dos rond sur l’horizon au gris uniforme,
au-delà de l’enclos des chevaux qui de leurs jambes graciles piétinaient le reste de neige craquante,
et mon esprit tout entier s’envolait vers cette hypothétique amoureuse idéale,
que j’imaginais qui m’attendait là-bas, par delà l’horizon,
que j’irai rejoindre pour la chérir, que je protégerai,
celle que je chercherai toute ma vie et qui me manquait tant…
est-elle brune est-elle blonde, vit-elle au pays du soleil ou dans les brumes,
mon cœur saignait déjà pour celle que je n’avais jamais vue encore,
et qui me manquait tant…