La réalité n’est pas la réalité

S’attacher à la réalité est donc dangereux. S’attacher à la réalité, c’est attacher une part de son identité à une certaine forme. C’est ensuite se limiter. Nous avons tous besoin de sécurité, mais la réalité ne doit pas devenir un pôle spirituel. Si la réalité scientifique devient une religion, dans le sens où la religion relie une certaine forme de réalité, alors elle devient une spiritualité. Or, la science doit rester libre, elle est fondamentalement une mise en doute permanente de ce qui est prouvé. C’est à dire qu’elle cherche à prouver, démontrer, certifier, par le fait même qu’elle cultive le doute. Il n’y a pas de certitude qui ne soit né d’une question. Il est impossible d’avoir des vérités scientifiques qui ne soient issues de questionnements.



Personne n’a jamais mesuré la Vie, pourtant elle existe

Ni ne l’a observée : Pour observer quoi que ce soit, il faut soit utiliser nos sens, soit construire un instrument pour le faire.


L’essence des sens

Nos sens sont limités. Limités de deux manières. D’une part, par leurs capacités intrinsèques, par exemple le spectre des ondes sonores que l’oreille humaine peut percevoir. Mais cette limitation est également issue de nos habitudes de vie, et liées aux autres sens. Par exemple, les aveugles privés de vision ne peuvent voir s’ils sont proches ou moins proches d’un obstacle. Ils développent alors l’écholocalisation, qui est une extension de l’utilisation de l’ouie. Nous aussi sommes capables de cet autre usage de l’ouie, mais le fait d’évoluer dans un monde électrisé et d’avoir la vue ne nous y amène pas. De la même manière, peut-être existe-t-il d’autres usages de nos sens, auxquels nous n’étions pas encore confrontés, ou alors auxquels nous ne sommes plus confrontés depuis X générations ? Nos capacités sensorielles, mais aussi physiques et psychiques ne sont donc pas forcément celles qu’on croit ! Et ce qui est « anormal », « paranormal », « bizarre », « extraordinaire », « génialissime » selon le jugement qu’on donne, ne l’est peut-être pas !


L’intuition et le hasard sont les moteurs des découvertes scientifiques

Attention quand on affirme que quelque chose n’existe pas parce que cette chose n’est pas prouvée scientifiquement ! La plupart des découvertes scientifiques ont été faites soit par des idées, donc quelque chose de non « réel » qui est toujours plus ou moins lié à l’intuition, soit par hasard, encore une hérésie scientifique. Par conséquence, la science nait d’abstrait.


Le cas des ondes sonores

Je note qu’avant l’invention, c’est à dire la découverte, des ondes sonores que nous ne percevons pas, elles n’existaient pas, selon les croyances, donc les vérités de l’époque. Quand il y a encore 100 ans vous affirmiez que les sons guident certains animaux, ou encore que le son s’étend à d’autres choses que ce qu’on entend, vous vous faisiez traiter d’hérétique, de complotiste, de fou.

Les premiers qui ont pensé que d’autres ondes sonores existaient ont été traités de fous, de rêveurs, de complotistes, de dangereux agitateurs … il se passe parfois des siècles avant que d’autres pensent à cela, et encore d’autres années avant que l’on invente ensuite un instrument pour mesurer.

Le système de radar qu’utilisent les chauves-souris, à savoir l’écholocalisation, a été d’abord l’objet d’une intution. Il y a plus de 2 sicèles, un italien qui touchait à tout se demandait pourquoi ces animaux, des mammifères je le rappelle, se déplaçaient avec tant de facilité et de précision dans des cavernes sans aucune lumière. Dans ses recherches, il constatait qu’elles n’avaient pas besoin de leurs yeux pour s’orienter. Il en déduisait qu’un autre sens les y aidait, mais il ne pouvait pas savoir lequel. Un msytère était né, je note qu’un mystère n’existe pas sand questionnement.

Mais l’explication de ce mystère était ensuite le fruit d’une autre intuition ! 150 ans plus tard, on mit au point le radar. Ce sont ensuite des naturalistes qui avaient entendu parler du principe du radar qui se demandaient si les chauves-souris n’utilisaient pas justement cette capacité pour s’orienter. Et ce fut le cas ! ils sont partis de cette idée et ont ensuite affiné leur intuition pour découvrir que ces animaux utilisent un système de sonar très performant.

Cet exemple nous montre que :
L’interdisciplinarité est utile : aller voir ailleurs, être curieux, ne pas rester sur son quant-à-soi, s’ouvrir permet de nourir ses propres centres d’intérêt.
Savoir questionner les questionnements : ces naturalistes sont aller chercher des réponses ailleurs que dans leur domaine. Ils ne sont pas restés dans leur spécialité pour expliquer l’orientation de ces animaux.
Les instruments de mesure sont essentiels pour modeler la réalité : après cette « découverte », la réalité des chauves-souris a changé, la particularité devient objet de curiosité, d’admiration, et l’instrument dénommé radar a pris lui aussi une autre réalité.


Les instruments de mesure ne sont pas neutres, ils ont une intention et sont issus de la foi

Pour constuire un instrument il faut d’abord croire en ce qu’on veut montrer par cet instrument. On a une idée, et pour le montrer aux autres. Mais pour construire d’autres idées qui sont des certitudes et ensuite d’autres idées pour finalement construire des objects, il faut avoir la foi. Souvent beaucoup de foi ! Bien des scientifiques plus ou moins officiels ont passé la vie et sont morts avant d’avoir mis au point un instrument permettant de mesure ce qu’ils avaient l’intention de mesurer. Car on n’invente pas un instrument sans intention ! Donc, s’il y a une intention, il n’y a pas de neutralité ! Il y a une intention, une direction, dans chaque instrument.