Pourquoi chercher, comme le font certains, les « multivers » ? Ces conceptions de monde parallèles, qui superposeraient notre uni-vers à d’autres, pour compenser nos mystères, nos incompréhensions, notre limitation d’intelligence … humaine !
Doit-on chercher des explications de nos incompréhensions dans la matière ? dans des formes différentes de matière, qui s’organiseraient de façon à former un millefeuille d’Univers comme un millefeuille d’explications rationnelles ? Ce serait bien pratique, et déjà certains imaginent ces explications. La conceptualisation est une imagination, c’est à dire la mise en image, elle n’a rien de rationnel. La rationalité est très souvent imaginaire, donc.
Ou bien peut-on plus simplement admettre que nous ne comprenons pas tout, et que c’est très bien ainsi. Ceci nous permettrait de vivre, de nous connecter à ce qui est plutôt à imaginer ce qui n’est pas.
Les autres formes d’intelligence sont légion, nous baignons dans ces autres intelligences. Certaines sont connues, à peine, et peu reconnues. Agir en bonne intelligence, c’est ce que nous faisons dans la collaboration, jamais dans la compétition, qui est une intelligence de la séparation. Nous vivons d’ailleurs dans une société qui s’illusionne de penser que la compétition est un moyen efficace d’emporter l’ensemble vers un meilleur. Pourtant, que de pertes en cours de route ! Que de pertes de cultures locales, de langues, de patrimoine, de connaissances dans tout ce qui n’intéresse pas cet esprit de compétition ! Que de pertes de moments de bonheur, d’harmonie, d’intelligences entre les humains et d’intelligences entre les humains et leur environnement, animal, végétal, minéral, au profit d’une seule direction, celle d’une compétition dont les critères sont choisis dans des bureaux déshumanisés.
Le beau est dans la dualité, la dualité est une maladie, cette maladie est la source du sacré de l’humain. Il n’y a pas de beau sans le moche. Ce sont des sensations. Le beau, je peux le ressentir, c’est une sensation, ce n’est pas une réalité. Dans la réalité, rien n’est beau, ni moche d’ailleurs.
Dois-je, sous l’objectif de chercher le paradis, tenter de nier le beau et le moche ? Je ne crois pas. Le beau me fait vibrer, me rapproche des autres êtres. Quand parfois j’arrive à atteindre l’état de grâce, c’est à dire quand j’arrive à me départir des concepts, alors j’entre dans la senstion d’union, d’unité, le tout, et c’est une sensation qui m’envahit, encore, celle d’une union avec ce qui est, tout simplement, dans le tout, et le beau n’existe plus, à ce moment-là je SUIS, et beau et moche sont des concepts relégués à la matérialité.
Les poètes mystiques persans ont écrit l’amoureusité.