Jung définissait la conscience selon 4 fonctions à savoir
la sensation
l’intuition
la pensée
le sentiment, à savoir la représentation, la signification des choses.
Dans mon monde je suis facilement conscient de mes pensées. Ou plutôt, je crois que je fonctionne avec mes pensées. Je confonds les pensées et les croyances : quand je dis » je pense que », je dis en vérité » je crois que ».
Reprenons Jung : je sais que j’ai des pensées, mais je ne suis pas vraiment « conscient » de mes sensations, ni de mes émotions, et probablement pas non plus de mon intuition.
De prime abord, j’ai l’impression que j’ai UNE intuition, et DES émotions. Qu’en est-il des pensées, des sensations ?
J’essaye de capter une réponse à la question : est-ce que je n’ai pas forcément DES pensées, mais j’ai UNE pensée qui est omniprésente, et se déroule toujours de la même manière, selon mon mode de fonctionnement personnel ?
En somme, ce serait MA pensée, qui a son fonctionnement plus ou moins maléable en fonction du contexte ?
Par exemple, si je pense à décortiquer les concepts de Jung, j’ai une pensée analytique, et si je pense à une amie j’ai une pensée de tendresse et de solidité, si je pense à une amie intime j’ai une pensée sexuée, passionnée, impulsive.
Ces différentes façons de penser ne sont pas des pensées, mais ce sont des bulles conceptuelles inconscientes qui mélangent la pensée, les sensations, les émotions et les significations.Une pensée analytique est toujours influencée par le passé et par l’intuition, et même par les émotions.
Par exemple, j’étais à l’instant en train de réfléchir à ces notions quand j’ai reçu un message d’une amie dont une amie a des soucis relationnels. OK. Mais cet échange a apporté un grain de sel à ma réflexion, et celle-ci a progressé. A l’inverse, je peux aussi être perturbé par une distraction et perdre le fil de ma réflexion.
La réflexion est analytique, la pensée est autre chose de plus vaste.
Le mode de fonctionnement dans lequel j’ai été élevé est très centré autour de la croyance en la pensée dominante. Je pense avec ma tête, et je crois que la pensée est indépendante de l’intuition, des émotions et des schémas, ce que Jung appelle le sentiment et la signification.
Plus encore, j’ai dans mon monde intérieur l’idée qu’une pensée claire doit être la plus éloignée possible des émotions et de l’intuition. Comme si c’étaient des ennemis de la pensée.
Or, je ne peux pas me départir de mes émotions, ni de mon intuition. Elles sont à l’oeuvre en permanence !
De plus, le quatrième élément est totalement négligé, à savoir les schémas réactionnels (pattern) et toutes les significations que je donne aux constituants de ma réflexion. Je n’entends jamais les scientifiques, ni les psys, dire qu’il faudrait se méfier des pattern. Or, ce sont eux qui donnent forment au langage commun, au socle de toute réflexion, au point de départ stabilisé de toute réflexion.
En résumé, je crois ( » je pense que » qui correspond à une conviction en moi) la pensée claire qu’on m’a appris, est celle d’une réflexion qui serait soit-disant éloignée des émotions et de l’intuition, et aveugle des schémas.
Evidemment, vous l’aurez compris, je n’adhère pas à cette façon de penser la pensée claire.
Reprenons ce qui pourrait être d’abord une pensée claire :
* Les émotions : elles sont omniprésentes, il suffit de les observer. Une pensée claire émotionnellement, selon mon idée, est une pensée qui se déroule dans un contexte émotionnel apaisé. Par exemple, je ne peux pas avoir une pensée calme quand je suis au milieu de gens qui s’agressent, ou dans un contexte dramatique, émotionnellement intense. Dans nos vies quotidiennes, nous pouvons parfois estimer à postériori que nous avons, ou plus souvent « ils ont » pris la mauvaise décision dans un contexte de crise, c’est à dire un moment émotionnellement intense.
* L’intuition : Elle est omniprésente aussi. A un niveau inconscient, nous sommes influencés en permanence par l’intuition. L’intuition est ce mélange d’apprentissage subtil que nous avons tous en nous, elle est propre à chaque personne. Elle nous fait nous sentir soit inspiré vers ou alors nous sentir mal à l’aise avec une situation. Elle est faite des énergies du passé, du futur et du présent. Elle puise dans les sensations. Par exemple, l’intuition est ce qui fait qu’on n’a pas envie d’aller à un évènement, on » ne le sent pas « , et souvent c’est basé sur les expériences passées. De même, on peut être marqué par un évènement passé traumatisant pour se sentir mal à l’aise dans un contexte qui rappelle cet évènement, et avoir une pensée déformée.
* Les sensations : comment avoir une pensée claire quand par exemple on a mal au crâne en permanence ? Ou alors quand on vient de se blesser ? Ces sensations perturbent une pensée apaisée. Mais les sensations, c’est aussi le bruit, la luminosité, les odeurs… je suis pas persuadé qu’avoir une pensée claire dans un odeur immonde soit facile.
* Les Schémas, Pattern, Sentiments : C’est la signification qu’on donne aux choses avec les réactions automatiques associées. C’est un aspect dont nous ne sommes souvent pas du tout conscients. Bien qu’on commence à prendre au sérieux l’existence des émotions, on peut d’ailleurs les mesures, on ne parle jamais des schémas.
Ils sont indispensables, mais ils nous enferment aussi. Par exemple, l’autre jour je racontais à une collègue que je n’ai pas de télé chez moi, depuis 3 ans. Elle me disait » je ne sais pas comment tu fais « . Parce que simplement, cette personne a dans ses schémas, dans sa normalité, dans ses automatismes, l’utilisation de la télé. Mais peut-être peut-on vivre sans tv ? Oui certes, si on réfléchit, ça peut être une option.
Mais pour d’autres choses, les schémas sont devenus obligatoires. Il était et est encore scandaleux que des gens ne soient pas vaccinés contre le covid. « Scandaleux » c’est quand une manière de faire, de penser ou de parler heurte la normalité établie.
Mais ces normalités évoluent. Par exemple, les personnes homosexuelles étaient emprisonnées voici quelques dizaines d’années, en France. La France n’était pas un pays rétrograde ni totalitaire. C’était normal de regarder les homos comme des déviants. C’était scandaleux. On n’imaginait pas deux hommes se tenir par la main. Aujourd’hui j’ai du mal à vous faire admettre que les idées que vous trouver totalement scandaleuses ne le seraient peut-être pas. Car vous êtes totalement certain de vos certitudes, de vos croyances. Mais pourtant, que ce soit pour la science, les techniques, la médecine, les relations, la psychologie, l’Histoire, ou quelque domaine que ce soit, nous sommes en fait pleins de croyances.
Ces croyances sont associées à des schémas de réaction. Et nous en avons besoin pour fonctionner en société. Par exemple, aujourd’hui être contre les homos, c’est une forme de racisme, et c’est condamnable. La société, pour vivre de façon harmonisée, doit avoir des façons de fonctionner partagées. Il en résulte une culture, et ce qu’on peut appeler un insconcient collectif. Nous avons des façons de fonctionner commune, partagées, automatiques. Elles sont nécessaires, sinon on ne pourrait pas fonctionner en société humaine. Mais aussi, elles nous font agir de façon automatique, de façon inconsciente. Et là, ça peut dériver. Les allemands des années 1930 n’étaient pas un peuple assassin tout entier, mais le sont devenus en laissant dériver cet inconscient collectif qui cultivait la haine des juifs, des homos et de tous ceux qui n’entraient pas dans le cadre commun, collectif, admis.
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Au final, pour avoir une pensée claire, les émotions, l’intuition, les schémas et les sensations doivent être les plus apaisées possibles.
POUR APAISER : OBSERVER
Observer : Observer ses émotions, observer ses sensations, observer son intuition. Voilà des choses que je n’ai pas été éduqué à faire. Et pourtant, observer permet d’apaiser !
Par exemple, des techniques PNL nous apprennent qu’observer les sensations corporelles d’une situation émotionnellement intense permet de réduire l’intensité des émotions, et d’apaiser.
Mais on peut aussi questionner les schémas, c’est d’ailleurs très utile aussi pour se rendre compte qu’on agit parfois de façon conttaire à ses propres convictions.
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On ne pense pas, on fonctionne :
Au final, je crois que je pense une situation, mais en fait, je suis en train d’assembler la réflexion dans un contexte qui inclut les émotions, les sensations et l’intuition.
Penser et Croire
Ensuite, quand je dis » je pense « , je dis en fait » je crois que « , car ce que je pense est issu d’un mélange de tout un tas de choses, que j’ai été habitué à croire comme « vraies ».
Qu’est-ce qui est vrai ?
Peu de choses sont vraies. Il fait jour ou il fait nuit, c’est vrai. Mais il fait froid n’est pas une réalité.
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Quand les émotions dominent les pensées : le mauvais « rêve » éveillé
Quand par exemple moi-même ou une personne est dominée par ses émotions, les émotions dominent la pensée.
Mais la personne qui n’a pas appris à observer n’est pas consciente de cela : elle croit qu’elle est en train de raisonner avec une pensée claire. Elle croit ses pensées, qui sont fortement influencées par ses émotions négatives ou positives.
Quand on croit à ses pensées, on « rêve », c’est à dire qu’on est peu connecté à la réalité.
En plus de cela, la plupart du temps, nous pensons que nous sommes en train de penser alors que nous sommes en train de penser avec nos émotions, nos sensations et nos schémas réactionnels.
Nous pensons cela parce que nous ne sommes pas conscients que nos émotions dominent nos pensées. Je me pose la question pourquoi. Pourquoi nous serions-nous pas conscient que nous sommes en train de nous faire embarquer par les émotions. Ensuite concernant l’intuition, je ressens très fort l’intuition quand elle se présente en moi sauf que je ne la cultive certainement pas suffisamment pour en profiter pleinement. Je profite pleinement de la pensée et peut-être même trop mais je laisse peu de place à l’intuition. Concernant les sensations c’est la même chose elle m’envoie beaucoup de signaux je les interprète de façon inconsciente mais peut-être aurais-je un grand bénéfice à être beaucoup plus conscient de mes sensations. D’ailleurs lorsque je le fais alors j’arrive à décoder certaines choses j’arrive également à en profiter parce que je trouve agréable d’être conscient des sensations que j’ai. Me rendre conscience de la sensation des sensations me permet d’annuler très souvent les effets négatifs des émotions. Une émotion crée une sensation en mon corps du moment que je prends conscience de la sensation que je la décortique c’est-à-dire en couleur en forme en lit en connexion en direction et cetera alors j’aurais équilibre les émotions