Comment pourrais-je en vouloir aux Hommes ? D’avoir inventé tant de prodiges, de ce qu’on nomme le progrès, ce confort et cette abondance chérie !
J’ai appris ici-bas, j’ai appris ce que j’avais à apprendre, le parcours d’un humain, simple et discret, c’est ce que je veux être.
J’ai du mal à trouver mon lien avec les humains. On peut dire de moi que je manque de convenance. En effet, je n’ai pas le réflexe de souhaiter un joyeux noël, ça ne me parle pas, je ne trouve pas de sens en cela. Par contre, je souhaite des joyeux anniversaires de tout coeur, profondément, intensément.
Je me sens mieux là bas, dans le « Ciel ». Là bas, je suis entouré, je me sens bien, protégé, nourri par l’absence de besoin de nourrir un corps.
Dans mon autre Vie, la Vie éternelle, la Grande Vie – puisque ici je suis de passage – je ne suis jamais seul, je suis connecté en permanence. Je suis inclus dans mes sensations. Je suis sensations, je suis sens.
En effet je n’y ai pas besoin de sens, au sens figuré, le sens propre des sens suffit : c’est l’essence même !
C’est comme s’il y avait, ici bas dans cette vie éphémère, une séparation entre ce qui est et ce que je suis : ce qui est entre en moi par le vecteur des sens. Alors que dans ma Vie Eternelle, dans l’Essence, les sens ne sont pas des vecteurs, puisque je suis ce que les sens humains me transmettent.
Ici bas, je suis dépendant de l’acuité de mes sens pour percevoir plus ou moins bien. Ici bas, j’interprète les signaux que m’envoient mes sens.
Sur Terre, parfois dans les moments de grâce, je me connecte à la pluie, aux arbres, à une personne chère par la pensée, ou à un objet, ou une sensation. Ceci dit, je suis presque toujours en dehors. C’est la grâce du moment qui me permet, pour quelques instants, d’être ce que je vois, sens, entend, hume, touche. L’essence de l’Être réside, au moins partiellement je pense, dans cette co-union (communion) avec toute forme d’énergie, puisque je suis moi aussi énergie, je suis cette même énergie.