Petit matin, tout petit, après le petit dej, café sur l’accoudoir du canapé, lumière tamisée, le ronron du lave-vaisselle, les reflets de la lumière tamisée sur le meuble en bois, la bibliothèque mon trésor à mots, une bougie comme souvent brûle, et les huiles essentielles en diffusion, déjà…
C’est un privilège de goûter à tout ça. Un grand privilège. Tant de personnes dans le monde se lèvent avec la faim, la peur, dans les cris, sous la coupe d’autres.
C’est une chance aussi, d’avoir la présence d’esprit de goûter à cette paix simple, à ne pas avoir besoin de bruit et d’agitation pour me sentir vivant, à ne pas avoir besoin de plus tous les jours pour me sentir bien.
Le matin est yang, et l’esprit veut aller vers la nouveauté, la découverte, l’extérieur, les autres.
Donc, maintenant, que puis-je entreprendre aujourd’hui ?
Si je mets en relation la pauvreté dans le monde et mon confort, je peux me demander ce que je peux faire moi, d’autre que de donner de l’argent chaque mois.
Si j’enlève les processus de culpabilité, et que je tiens compte, d’abord, de mes valeurs. Définir mes valeurs, voilà un bel exercice à continuer.
Je tiens compte aussi de ma situation, mon âge, mes talents, mes limites, mes compétences, mon énergie.
Ensuite, aussi, je tiens compte des limitations extérieures. Non, on ne peut pas faire n’importe quoi n’importe où, en théorie oui, mais si je mets 25 ans à avoir le droit d’exercer en tant qu’avocat des Ouighours en Chine en passant par la case prison ou extradition, quel sera la balance bénéfice-effort ?
Je peux orienter ma réflexion, la préciser.
Oui, je fais un travail formidable sur moi, et dans la connaissance des techniques PNL. A priori je pourrais me dire que je suis égocentrique en étudiant tout ça dans mon coin. Mais je n’ai jamais eu cette impression, dans mon vivant. Et je suis certain que je ne le fais pas pour moi, juste pour moi. A chaque fois que je découvre une nouvelle technique, une nouvelle approche, les lumières qui s’allument sont celles du partage, le vécu en moi c’est celui d’apporter, de diffuser les éclats neuronaux à tout le monde, et particulièrement aux Êtres sur le point de s’éveiller.
C’est ma découverte de ce matin : chaque Être est un messager. Juste un messager, de ce qu’il a à apporter à son entourage. Il n’y a pas de hiérarchie, il n’y a pas de gourou d’une côté et de gens transparents de l’autre. Ce sont des perceptions d’autres. Là, je parle de ce que les Êtres ont en eux à apporter. Ce matin, j’ai l’impression que mon message à moi est destiné à des Êtres en capacité de s’éveiller, et que je fais partie de leurs signaux de lumière. Ensuite, ce n’est pas à moi de forcer, ni même de suggérer, ni de convaincre. Juste apporter.
Ces derniers jours, j’ai acquis une autre conviction. On parle beaucoup de blessures, de maux de l’âme. Et j’évolue dans une sphère double, l’une de la médecine traditionnelle qui s’attache aux maux, l’autre du coaching qui, dans les influences que je fréquente, s’attache au subconscient et à tout ce qui s’y cache. Cependant, je pense qu’il y a plus à aller chercher dans les façons de penser. Je pense fort que les premières phases de l’éveil sont très simplement celles de s’autoriser à penser autrement. A s’autoriser à se poser à soi-même des hypothèses, du genre » et si j’avais la pensée de l’autre qui a l’opinion inverse de la mienne ? » , ou mieux encore » quels seraient les avantages à penser de manière inverse de la mienne ? « . Ce sont les accords toltèques qui m’ont ouvert ce monde, ainsi que la communication non violente. Parfois pourtant, des « nuanciers » ont la cote, et sont suivis par une certaine frange de la population des presque-éveillés. Pourtant, peu d’entre les auditeurs, ceux qui écoutent, transforment.
Et pourquoi si peu de transformation ? parce que le besoin fondamental de sécurité est encore et encore plus grand, parce que la société ultralibérale fait en sorte que les conditions pour maintenir le niveau de sécurité soient toujours plus difficiles.
Ainsi, quand on arrive à un dégré de confort et donc de sécurité, ce niveau recule : par les nouvelles obligations, par les nouvelles dépenses obligatoires, par l’accumulation des peurs entretenues toujours plus, par la fracture sociale toujours plus grande, par une mondialisation folle, par tous les dérèglements et tous les règlements. Et en conséquence, on se tourne encore plus vers l’acquisition de plus de sécurité.
Cette course folle devient source de burn-out : la société entière brûle (burn) de ses excès, et des lacunes. La richesse d’une personne ne peut pas être seulement l’argent, et la pauvreté intérieure grandit toujours plus en Occident.
Donc, oui, peut-être que là aussi, mon apport peut être celui d’un apaisement en proposant de cheminer vers soi, vers la lumière intérieure. Le coaching me semble un moyen qui me convient bien, et c’est aussi mon chemin à moi pour abaisser ma tendance à donner des conseils, et même des leçons. Car le sage n’est pas celui qui brille, mais c’est celui qui est transparent et qui laisse passer la lumière.
Namaste