Psychothérapie Module 4 la mémoire partie 5 Mémoires molaires
Mémoires molaires
Quand le + et le – d’une même mémoire sont activées, on va vers la souffrance pour obtenir le plaisir.
Selon le psychologue Joe Griffin, de Human Givens, il existe certains types de souvenirs qui sont liés à la formation de compulsions comme les addictions sexuelles, certains troubles de l’alimentation comme l’anorexie mentale, et beaucoup d’autres réactions émotionnelles fortes et déroutantes à certaines situations qui n’ont pas lieu d’être, et qui n’entrent pas dans la catégorie des souvenirs post-traumatiques.
Ce sont des souvenirs d’évènements qui impliquent à la fois le plaisir et la souffrance : pour avoir le plaisir il faut la souffrance. C’est inscrit dans les codes de la survie.
La plupart de nos expériences de vie ne sont pas seulement du plaisir, et comportent plus ou moins de risque, donc de souffrance potentielle ou réelle. Pour pouvoir manger de la viande, les premiers hommes devaient affronter les animaux, etc.. pour pouvoir se reproduire il faut conquérir une femme et prendre le risque de se voir dire non, le plaisir de faire une course à pied implique la douleur d’avoir mal aux jambes ; Le plaisir de dépenser implique une limitation ; Le plaisir de conduire implique des dépenses financières, etc… Donc, pour avoir du plaisir, il faut accepter le risque ou même parfois la souffrance.
Les évènements sont codés dans la mémoire, de telle manière que l’aspect souffrance, préalable au plaisir, arrive en premier à la conscience. Avant de me mettre à courir, je sais déjà que je vais avoir mal aux jambes.
Compulsions, mémoire molaire (deux racines) : Le principe de la réponse de la douleur et du plaisir
Certaines compulsions répondent à des émotions « vers », sont des sentiments tels que la luxure, la cupidité, la compulsion dépensière, le jeu ou la colère. Ils sont liés à des émotions positives fortes, qui constitue la première racine.
En demandant de se concentrer sur la sensation d’une compulsion, on peut utiliser un » pont d’affects » pour trouver un souvenir lié à la compulsion. Ensuite il s’agit de se concentrer sur le sentiment associé à ce souvenir. Cela révèle souvent une forte émotion de fuite, comme la honte ou la peur.
Lorsque le client peut ensuite verbaliser l’aspect plaisir (le reconnaissant ainsi et le légitimant comme une réponse valide), la compulsion s’estompe ou la compulsion disparaît.
Pont d’affect pour établir un lien avec un schéma réactionnel :
une réaction émotionnelle très forte à quelque chose => déterminer la principale émotion de vie => se concentrer et trouver un souvenir particulier qui porte la même émotion (ça peut être non-immédiat) => retrouver la contre-émotion => faire le lien entre les deux
Ex : un homme se travesti en femme et c’est une compulsion. En lui demandant de se connecter avec sa comulsion, on lui demandait de trouver un souvenir. Etant un petit garçon, dans la salle de bains il voulait savoir comment c’est de pisser comme une fille. Il enfilait une robe de sa sœur et allait se poster sur les wc, quand sa mère arrivait et l’a très mal traité, à ce moment-là s’est établi l’association entre le fait de porter une robe et l’engueulade.
A ce moment-là, le coach lui demanda : avant que votre mère n’entre dans la salle de bains, que ressentiez-vous ? De l’excitation sexuelle. Ensuite le coach et le coaché se sont mis d’accord qu’il est tout à fait normal pour un tout petit enfant de faire des expériences sexuelles, il n’y a rien de honteux à cela et ça fait partie du développement de l’enfant.
Ex : Une femme ne fume que des mégots de cigarettes jetés : compulsion. En se connectant à la pratique de sa compulsion elle ressent honte et dégout. Ce sentiment correspond-t-il à un souvenir dans lequel ce sentiment de honte était fort ?
A huit ans, elle n’avait pas droit aux bonbons, et à l’école à la récréation, des bonbons ont été renversés sur le sol et elle les a ramassé pour les manger ; les autres enfants se sont moqué d’elle. Elle se sentait honteuse et dégoûtée.
Mais quel était le premier sentiment quand elle a vu les bonbons ? Avant que quelqu’un ne remarque que vous ramassiez ces bonbons ? » Je voulais ces bonbons ! J’étais si excitée, mon coeur a fait un bond quand j’ai vu ces bonbons étendus au sol, moi qui n’en avais jamais eus ! »
La relation est faite entre l’émotion négative et la positive, les deux racines de la mémoire molaire, entre la pulsion de vie et la morale répressive.
Ensuite, le coach et elle ont convenu qu’il était tout à fait normal et compréhensible pour une petite fille privée de bonbons de ramasser des bonbons tombés au sol. La dame a ensuite verbalisé ce qu’elle aurait aimé dire à sa mère à ce sujet : « Tu ne peux pas me reprocher d’avoir ramassé les bonbons par terre, car tu ne me laisses jamais rien avoir, tu es cruelle avec moi « .
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Voir Joe Griffin expliquer la théorie des mémoires molaires.
https://www.youtube.com/watch?v=fhwBqcOCFuA&ab_channel=HumanGivens