» pourquoi dois-je mourir ? «
veux-tu continuer de vivre éternellement ? Quel est le sens d’une vie éternelle ? qu’est-ce que l’éternité ?
Je suis né, j’ai grandi, et je vieillis. C’est bien une évolution à laquelle j’ai assisté, moi qui suis dans cette existence. Vouloir vivre éternellement n’est pas compatible avec un début. L’éternité n’est pas éternité si elle doit ne pas avoir de fin mais garder un commencement. Autrement dit, si l’éternité n’a pas de fin, elle n’a pas non plus de commencement.
Être est-il forcément l’existence corporelle ?
Les différents moments de l’existence ne sont que des états. Mon corps vieillit, mais mon moi intérieur, la conscience qui EST, ce qui fait que je suis moi, n’a pas vieilli d’un iota.
Oui, d’un côté les cellules de mon corps se renouvèlent en permanence. Je ne suis plus le même qu’hier, des cellules ont remplacé les anciennes. Globalement, le nombre de cellules baisse et continuera à baisser et un jour, une fonction vitale s’arrêtera. Le corps a des possibilités de vivre infiniment plus longtemps, mais la chimie du corps ne le permet pas
D’un autre côté, je me sens être « moi » comme hier, et qu’il y a un mois ou un an. Je ne « suis » plus le même dans les cellules, mais je suis toujours là, toujours moi, toujours le même depuis tout petit que je me sens être.
Je ne « suis » donc pas mes cellules ! Je « suis » autre chose, quelque chose de permanent. Alors pourquoi la fin de mon existence dans ce corps signifierait-elle forcément la fin de mon « être » ?
Ouvrir un peu l’esprit
Ce discours peut paraitre abstrait ou absurde ? Ce sont là des jugements, simplement parce que l’idée développée ne correspond pas à ce qui est communément admis ? Heureusement que Galilée, Einstein ou d’autres n’avaient pas un esprit aussi fermé … Pour avancer et créer autre chose, il faut commencer par ouvrir l’esprit, car par définition, le nouveau est autre chose que l’ancien.
Peut-être que je peux aussi élargir un peu mes conceptions ? Pourquoi rester enfermé dans ce à quoi je suis tellement habitué à croire comme vrai et comme faux ?
Quelle éternité ? L’éternité de quoi ?
Si je m’ouvre à l’idée que ce qui fait vraiment moi, ce qui EST en moi, est le même qu’hier et qu’il y a 10 ans et plus, je peux m’ouvrir à l’idée d’une éternité de ce » je suis « .
Et partant de là, je peux même considérer que, étant donné que je suis dans un corps en constant renouvèlement, au milieu d’autres personnes et animaux qui sont eux-aussi en constant renouvèlement, et dans un monde qui change en permanence, ce » je suis » est déjà dans une forme éternité : j’existe, moi ce « je suis », dans ma propre éternité, c’est mon éternité qui fait le « je suis », et « je suis » est l’éternité, la mienne. En somme, le monde change alors que je suis toujours moi, la notion d’éternité n’est pas quelque chose d’extérieur, mais elle est intéreure.
L’éternité, absence de temps
L’éternité, c’est l’absence de temps. Le temps n’a pas de cadre, il n’existe pas dans l’absolu. Je suis le même depuis tout petit, le temps n’a pas de prise sur « je suis ». Ce « Je suis » permanent est dispensé du temps. La voilà encore, l’éternité, toute aussi relative que le temps d’Einstein.
Imagine être dans un train, le train de la Vie qui passe : on dit que le paysage défile. Alors que non, c’est le train qui avance. Le paysage est la Vie, la Vie existe et n’a pas besoin ni de temps ni d’espace.
Dans ce sens, mon existence c’est le voyage en train au travers d’un paysage, celui de la durée d’une Vie humaine. Mon train à moi a pris sont départ en 1967, et il s’arrêtera je ne sais quand. Mais la Vie, elle, ce qui est immuable, c’est le paysage.
Ce qui au fond de moi EST, ce qui au fond de moi ne change pas depuis que je suis né dans cette existence, c’est la Vie, c’est le paysage. J’aime cette image.