En toute saison, les Dimanche matin, nous étions présents
toi ma Maman, bien plus que Maman, toi l’Être humain, passionnée par la spiritualité, en constante recherche, dans le doute recherché … ce que tu m’as transmis, Maman …
en toute saison, les Dimanche Matin, nous étions présents,
l’ado que j’étais venait se poser sur la caisse en bois dans la cuisine, celle recouverte de papier plastique à petites fleurs,
nous refaisions le monde, le grand monde, pendant que tu m’embauchais à couper les oignons, éplucher les légumes, aller chercher thym ou romarin dans le jardin des simples
nous refaisions le grand monde, celui de Dieu et de l’Univers, celui de l’âme et de la métaphysique, et c’est ça que je garde le plus de nos moments ensemble, Maman …
Toi, Maman, tu auras peut-être d’autres souvenirs marquants, ceux de mes hospitalisations étant bébé, je ne sais pas trop, mais je sais que tu m’as transmis ta si belle sensibilité.
Cette sensibilité, parfois je la fuis, tellement elle fait mal, à fleur d’âme elle est subtile mais sensible.
Il est temps de repartir, de me lever de cette caisse en bois, toi adossée au meuble de cuisine, refléchissant à nos échanges, il est temps de me lever et de marcher, plus loin, encore quelques temps, seul, sans toi, sans toit, avant de te rejoindre, là haut, ici, juste ici
Tu es là, Maman, mais je ne peux pas t’entendre, tu poses ta main sur mon avant-bras, je le sais, et tu es si fière de moi, de toi, de nous, dans ce que tu m’as transmis, je te remercie.