CROYANCES
Les cultures sociétales sont basées sur des croyances communes. Une croyance peut associer un comportement, une apparence, une valeur à un jugement. Par exemple, typiquement, un type aux cheveux noirs portant un barbe et habillé d’une djelaba est associé à un intégriste musulman qui représente une menace de mort. L’association est tellement fortement répandue que même quand on ne veut pas faire l’association, elle est présente à l’esprit comme au minimum « les gens font cette association ».
Allez maintenant dans un pays où les américains ont exploité et pillé une ressource naturelle et imposé leur volonté. Allez dans une telle région du monde en jean avec une casquette sur la tête, on vous prendra pour un américain et vous recevrez peut-être des regards peu amicaux : vous êtes associé !
LES CROYANCES NORMALISEES
Or, est-ce que le barbu en djelabah est un terroriste ? Non ! c’est dans votre tête qu’il l’est, ou qu’il est un potentiel ! C’est une croyance !
LES CROYANCES EVOLUENT
Est-ce que les femmes en mini-jupe sont des « marie-couche-toi-là ? » ? Non ! pourtant c’est encore dans la tête de certains !
LES CROYANCES S’INVERSENT
Est-ce que les gays sont des personnes anormales ? Non pas aujourd’hui, mais il y a 50 ans on les mettait en prison, en France !
Par ces exemples, nous sommes invités à modérer notre identification aux croyances.
Nous sommes remplis de croyances, celles qui sont normales depuis notre enfance, et celles qui sont cultivées du matin au soir par les médias. Les croyances sont partout dans nos vies ! Elles nous formatent.
Nous avons besoin de repères, oui. Mais faire des « signes » des croyances est une identification, et à partir de ce moment, nous basculons dans un monde qui n’est plus réel.
Ce qui est réel est très ténu : « il pleut / le soleil brille », est une réalité. Mais « il fait moche / il fait beau » n’est pas une réalité, c’est un jugement. Pour repérer une croyance, repérez les jugements, les étiquettes, les catégorisations ;
Ayez des repères, oui, mais ne vous identifiez pas en faisant de vos repères des croyances.
Un même repère doit être limité à son champ d’application. Par exemple, les personnes très très âgées sont plus à même de mourir que les jeunes adultes : la disparition des premiers doit-elle être mesurée à la même croyance dramatique d’une mort scandaleuse qu’un jeune adulte qui meurt ?
Doit-on enfermer de la même manière les jeunes adultes et les personnes fragiles et âgées en présence d’une bactérie ou d’un virus ?
Oui si on croit la croyance » on va tous mourir de la même façon » , et non si on ne croit pas cette croyance.
Ne pas croire » bêtement » les croyances permet de rendre compte que 98% des personnes touchées sont fragiles et/ou âgées, ce qui permet de ne pas traumatiser toute une population et ne pas causer des dégâts inutiles.
Tant qu’on réagit avec la peur, on entretient les croyances irrationnelles, car on pense avec la peur. C’est un cercle vicieux.
Par la suite, on est dans la roue de Satir, à toujours générer les mêmes comportements et donc toujours les mêmes résultats.
Pour changer l’issue d’une problématique, il n’y a pas d’autre choix que remettre en cause les croyances, puisqu’elles sont à l’origine du comportement qui génère les mêmes résultats.