Selon la recherche ainsi que l’observation commune, l’état d’esprit dépressif tend vers le » tout ou rien « . Ainsi, si nous suggérons un comportement qui peut contribuer à un changement, une personne qui est dans cette façon de raisonner va penser ou dire : « Comment cela va-t-il régler le problème ? » Ou « Quel en est l’intérêt ? » Ce sont des affirmations absolutistes. En quoi le fait d’ajouter du poivre va-t-il améliorer le repas ? Il ne le fera pas tout seul. Mais c’est une petite partie d’un plus grand ensemble. En quoi le fait d’être aimable avec une personne à un moment donné change-t-il la société ? Ce geste ne fera pas tout.
Un promeneur marche sur une longue plage. Au loin, un homme se penche et jette quelque chose à la mer : des milliers d’étoiles de mer s’échouent sur la plage, elles meurent, et le jeune homme les rejette à la mer. L’homme s’approche et lui dit : » ça ne sert à rien, vous voyez bien, elles sont des milliers, vous ne pouvez rien pour les sauver toutes » . le jeune homme répond en ramassant une étoile de mer » oui, mais j’aurai sauvé celle-ci » et puis il en ramasse une autre et » et celle-ci aussi » etc…
Cette façon de penser absolutiste est devenue sociétale, dans une société qui a les symptômes dépressifs. Politique, Sportifs, Artistes, réseaux sociaux : ceux qui sont les plus absolutistes, jusqu’auboutistes, radicaux sont les seuls à être visibles. D’où la tentation de vouloir faire pareil pour tous ceux qui veulent vivre de leur métier pour obtenir des clients.
Lorsque nous pensons en termes de tout ou rien, nous ne pouvons pas voir des choses comme des possibilités progressives, ou des nuances de sens. Il n’y a plus de progression, plus d’apprentissage, plus de notion de compétence allant du stade élève à maitre jusqu’à expert : on est soit nul soit un dieu.
Et les solutions doivent être radicales elles aussi : crises d’intégrismes réligieux, crises sanitaires, tout est réaction émotionnelle pure.
Le bonheur absolu
Dans la manière de vivre heureux aussi cette injonction est puissante : on ne pourrait être heureux qu’en devant riche et célèbre, reconnu, aimé. Ainsi on nous vend, parfois très cher, le rêve obligatoire d’un bonheur qui viendrait de l’extérieur.
Le fait est qu’il n’y a pas de point unique, sauf si nous voyons la réalité en termes limités. La vie est complexe, et des interventions apparemment très simples dans le traitement de la dépression peuvent avoir des effets et des avantages multiples.
Réaction Emotionnelle au lieu de Rationnelle
Les façons de penser sur le mode dépressif montent jusqu’au plus haut niveau des institutions et au niveau du gouvernement, suivant docilement un mode de pensée basé sur la réaction émotionnelle.
Durant les dernières décennies, les gouvernements ont tous démissionné devant la réaction émotionnelle véhiculée en injonction du peuple par les médias.
Depuis lors, les chiffres et même la science sont utilisés pour justifier des réactions émotionnelles : symptôme majeur de la dépression, les émotions dominent la pensée, laquelle est comme déconnectée.
Voilà pourquoi tant de personnes aux cerveaux si bien formés sont anesthésiés par les » crises » : terrorisme, COVID, guerres, bientôt dans cette ambiance » on » réclamera des procès contre les nuages et contre le soleil …
Quand l’émotionnel domine la pensée, cette dernière est déconnectée, pervertie par l’émotion. Si en plus la pression médiatique s’en mêle, comment résister ?