aider les personnes à surmonter les relations émotionnellement abusives passées
Une relation abusive est une relation dans laquelle les coercitions et les contrôles sont extrêmes, prévalents et systématiques.
« Une peur maladive m’envahit. Je le vois dans une foule, puis je regarde à nouveau et je vois que ce n’est pas lui ! »
« Chaque fois que j’essaie de commencer une nouvelle relation, je suis sur la défensive à cause de la façon dont ma femme a battu mon amour-propre ! »
« Je me sens comme une marchandise endommagée maintenant. Comme si toute mon innocence et tout mon amour avaient disparus ! »
Ces séquelles peuvent les empêcher d’aller de l’avant et de nouer de nouvelles ou meilleures relations. Les dommages causés à leur estime de soi ne sont peut-être pas encore guéris, ou ils peuvent avoir peur ou se sentir indignes d’être aimés.
Ces personnes ont peut-être été conditionnées pour devenir, de manière contre-intuitive, addict aux hauts et aux bas, aux récompenses irrégulières – et donc plus addictives – de l’amant imprévisible, chaud puis froid. Elles peuvent en être venues à penser qu’un partenaire « gentil » est ennuyeux.
Les séquelles d’une relation de violence émotionnelle ou physique peuvent inclure une insécurité émotionnelle extrême, une peur chronique de l’abandon, des problèmes de confiance, voire des symptômes de stress post-traumatique. L’impact sur le bien-être dépend en partie de l’étendue et de la gravité de la violence subie.
la coercition quotidienne
Domination, intentionnelle et puissante. Je dirais qu’une relation abusive est une relation dans laquelle les coercitions et les contrôles sont extrêmes, prévalents et systématiques.
Généralement ça passe du saupoudrage à l’extrême au fil du temps. Souvent, le début est si progressif que même si les pressions de la coercition et du contrôle atteignent un niveau extrême, cela semble « normal » à la fois pour l’auteur et pour la victime.
Les amis et les parents à l’extérieur peuvent avoir du mal à croire que la victime de l’abus émotionnel puisse le supporter.
Lorsque l’agresseur l’a continuellement amené à douter de ses propres perceptions (ou même de sa rationalité ou de sa santé mentale !) – la personne peut en venir à croire que la violence est en fait une « aide » ou une punition méritée. Certaines personnes sont, en quelque sorte, endoctrinées par la peur et l’espoir, l’idée séduisante que « ce n’est pas le vrai lui ! ».
La maltraitance peut prendre la forme de critiques constantes, d’un chantage émotionnel extrême, d’une affection ou d’une approbation contingente, d’une menace d’abandon, de punitions telles que l’obstruction, le « traitement du silence », l’humiliation publique ou même la violence physique. Un partenaire violent peut être narcissique et donc incapable d’avoir une relation avec quelqu’un d’autre que lui-même.
Cet aspect de lavage de cerveau de la violence psychologique est souvent négligé lorsque nous examinons les stratégies de guérison.
Quand l’ « amour » ressemble à de la haine
Le partenaire violent sur le plan émotionnel peut dire à sa cible qu’elle est traitée comme elle l’est « pour son propre bien ». Ils ont tendance à faire porter toute la responsabilité au partenaire violent : « Tu m’as fait faire ça ! » ou « Si tu n’avais pas fait ça, je n’aurais pas fait ça ! ».
Ils peuvent avoir été extrêmement contrôlant et jaloux et, comme dans une secte, ils peuvent avoir essayé de séparer la personne de ses amis et de sa famille afin d’être la seule et unique influence dans une sorte de chambre d’écho de deux personnes. En fait, les relations abusives présentent de nombreuses similitudes avec la psychologie des sectes. Les désaccords de toutes sortes, les actes sans permission ou même les sorties en solitaire ne sont pas toujours tolérés.
Les personnes qui sortent d’une relation abusive peuvent en subir les effets pendant des années. Elles peuvent être devenues extrêmement peu sûrs d’elles et se méfier de toute relation intime avec de nouvelles personnes, et voir l’agresseur dans tout autre partenaire. Ils peuvent avoir une mauvaise estime d’eux-mêmes en général.
Ceci conduit à une faible estime de soi, à la dépression, à la culpabilité et à la honte.
Dans une relation toxique :
– la victime a désespérément besoin que son bourreau lui montre l’amour et l’attention qu’il ne lui a jamais donné.
– le bourreau joue de cette dépendance pour augmenter la dépendance.
Quels principes pouvons-nous donc utiliser pour aider ces personnes à tourner la page sur des relations abusives passées ?
Ne pas marcher sur ses rêves.
lorsque la victime se plaint de son bourreau, si vous allez dans son sens c’est justement là qu’elle prend sa défense. Donc au lieu de souligner :
« Quel cauchemar narcissique absolu ! »
on peut dire :
» quand il se comporte de cette manière (quand ce qu’à raconté la personnes reflète de égoïsme, de la maltraitance…), comment réagissez-vous ? »
Une maltraitance est une maltraitance
Les gens défendent souvent leurs agresseurs. Mais nous pouvons demander gentiment à la personne quels effets cette relation a eus sur elle. Beaucoup de gens, surtout s’ils sont empathiques par nature, ont tendance à se blâmer lorsque les relations ne fonctionnent pas, et encore plus s’ils ont été continuellement blâmés par l’autre personne.
Nous pourrions explorer les justifications utilisées par leur ex pour les maltraiter. L’agresseur a peut-être eu une enfance difficile, et la personne « victime » n’est pas parfaite non plus … Mais en fin de compte, un mauvais traitement reste un mauvais traitement, quelle qu’en soit la cause.
Nous n’avons pas à juger l’ex-partenaire, mais nous pouvons questionner : quiconque mérite-t-il d’être maltraité ? le bourreau a-t-il des justifications à son comportement ? les justifications utilisées par les auteurs de mauvais traitements sont-elles fondées ? Si ça arrivait à un proche, comment vous sentiriez-vous ?
les erreurs de pensée courantes sont « si seulement je les avais aimés suffisamment, l’abus n’aurait pas eu lieu ». Qu’est-ce qui, chez l’agresseur a conduit à ce mauvais traitement ?
Prise de conscience – internalisation et externalisation
Les narcissiques sont attirés et attirent souvent les personnes consciencieuses, attentionnées et sensible. Des personnes qui ont tendance à regarder leur propre part de responsabilité quand les choses vont mal, qui voient le meilleur chez les autres mais sont promptes à se blâmer.
Internaliser toutes les difficultés d’une relation (« Je dois faire plus d’efforts « , » C’est de ma faute… », etc.) signifie que l’autre personne est libre d’externaliser la responsabilité de tout ce qui ne va pas. C’est exactement ce que les narcissiques font : rien n’est jamais de leur faute. À l’inverse, le narcissique va internaliser le mérite. Ainsi, si les choses vont bien, toute la gloire lui revient et vous n’y êtes pour rien.
Ceci conduit à une faible estime de soi, à la dépression, à la culpabilité et à la honte.
Prendre ses responsabilité c’est bien, mais seulement les vôtres ! Être responsable, ce n’est pas être coupable ! C’est répondre de ce dont on est capable.
Expliquer la différence entre l’internalisation et l’externalisation et comment la personne peut externaliser certains des éléments de sa relation qu’elle avait internalisés de manière inappropriée. Faites une liste.
Prise de conscience – Reconsidérer la relation en ces termes d’offre et de demande
Le bourreau peut malmener le cerveau de la victime mais peut parfois être le type le plus doux, le plus génial, le plus aimant et le plus charmant du monde.
Nous apprécions d’autant plus ce que nous n’obtenons pas facilement. Si les diamants poussaient sur les arbres, ils ne seraient pas aussi appréciés qu’ils le sont.
C’est une simple question d’offre et de demande. Moins une chose est disponible, plus elle semble avoir de la valeur. Ainsi, lorsque quelqu’un est toujours décent et gentil, nous pouvons le prendre pour acquis, mais s’il a des hauts et des bas, nous pouvons en venir à être pathétiquement reconnaissants pour les moments où il est bon pour nous. Il y a dans toute relation des hauts et des bas, et des aspects modulatoires, et cela donne même du caractère à une relation amoureuse, l’aspect passionné. Cependant dans les relations dites abusives, les mêmes déclencheurs vont mener à une dépendance psychique malsaine.
Lorsque les gens sont durs, égoïstes et peu aimables la plupart du temps, il est facile de tomber dans le piège de se sentir désespérément reconnaissant pour les rares moments où ils se comportent décemment. En fait, nous en venons à apprécier davantage les bons moments parce qu’ils sont si rares. « Je suis toujours attentionnée envers lui et lui n’est prévenant que lorsque cela l’arrange – et alors je suis en plus j’en suis reconnaissante ! »
Reconsidérer la relation en ces termes d’offre et de demande, peut déclencher une prise de conscience chez la personne.
Techniques PNL – Généralisation « mordu une fois, effrayé deux fois « .
Lorsque nous avons été conditionnés émotionnellement par des événements, nous sommes enclins à faire des rapprochements erronés. Nous pouvons en venir à penser que tous les chiens sont dangereux après avoir été mordus par l’un d’entre eux, que tous les voyages en voiture se terminent par un accident après avoir connu un accident, ou que tous les hommes sont des salauds ou toutes les femmes des infidèles après avoir été maltraités par l’un ou l’autre.
la personne sera souvent capable de rationaliser facilement la nature irréaliste de la correspondance erronée entre les schémas et sa généralisation excessive, mais elles peuvent néanmoins subsister au niveau émotionnel.
Nous devons donc aider la personne à surmonter le conditionnement émotionnel. Nous pouvons utiliser la technique de rembobinage pour déconditionner les souvenirs traumatisants, ou recourir à d’autres techniques pour l’aider à oublier le passé.
Le fait de travailler à défaire le conditionnement émotionnel du passé aidera à relâcher les surgénéralisations émotionnelles et donc à atténuer la peur que toutes les nouvelles relations seront inévitablement comme la relation abusive.
Nous pouvons également encourager la personne à dresser consciemment une liste des différences entre une nouvelle relation et l’ancienne, menaçante. Cet exercice peut s’avérer très utile et aider à déconstruire les surgénéralisations négatives. Par exemple :
L’ancien partenaire : Menaçant, manipulateur, agressif, volait de l’argent…
Nouveau partenaire : Aimant, gentil, ouvert, heureux que je voie mes amis, me soutient financièrement…
Les gens passent à autre chose quand ils peuvent aborder la vie sous un angle nouveau. Et parfois, cela signifie les aider à retrouver ce qu’ils étaient avant l’abus.
Recadrage – Renouer avec le vrai soi
Les gens changent souvent, voire invariablement, après avoir été victimes d’abus systématiques. La transformation peut être choquante, voire pitoyable. Les personnes confiantes, extraverties, qui aiment s’amuser, peuvent sembler se terrer dans l’ombre. Elles s’épuisent, sont envahies par le doute et sont même rongées par la culpabilité de ne pas avoir réussi à faire fonctionner la relation. Elles peuvent se sentir stupides de s’être autorisées à poursuivre une relation toxique pendant si longtemps. Il y a souvent un mélange de sentiments différents, dont certains peuvent sembler contradictoires.
Lorsque je parle à une personne de ce qu’elle était avant l’abus, j’aime la présenter comme celle qu’elle est vraiment. Ce recadrage implique qu’elle n’a rien perdu, mais qu’elle a temporairement perdu le contact avec ce qu’elle est vraiment.
Nous pouvons la reconnecter au passé, avant la relation (ou la série de mauvaises relations), afin qu’elle puisse accéder aux sentiments associés d’optimisme, d’ouverture et de confiance en soi (ou tout ce qu’elle vous a dit qu’elle étaient). Nous pouvons l’aider à amplifier ces sentiments et rappeler qu’elle n’est pas ce qui lui est arrivé, mais bien plus que cela. Le sens de la dignité est important pour chacun d’entre nous. Nous méritons tous la possibilité de nous élever au-dessus et au-delà de ce qui s’est passé dans le passé.
Faites parler la personne de sa vie d’avant, valoriser les centres d’intérêts, les talents, les valeurs, les façons de fonctionner par la modalisation des réussites.
Faire chaque jour la liste des réussites du jour.
Faire aussi des futurisation, ce qu’elle aimerait faire.
Faire parler et ressentir « la vraie soi »
+ Brève projection
Après s’être connecté à son vrai soi, demander comment les choses pourraient être dans un an, trois ans, dix ans, s’ils continuaient à former un couple.
Ne pas suggérer une seule fois de se débarrasser du bourreau.
« Pense à ce futur », lui ai-je dit. « Que penses-tu qu’il vous arriverait alors ? Tu n’as pas besoin de dire quoi que ce soit, penses-y simplement. »
Ensuite « concentre toi sur la façon dont tu te sens maintenant, et combien tu te sens mieux maintenant que tu es reconnectée avec ton « vrai moi » »
capable d’accepter qu’il n’y a rien de mal à ne pas vouloir un plan à trois, capable de croire à nouveau en sa propre valeur, et en celle de ses amis et de sa famille.
Voir aussi les techniques pour traiter les syndrômes post-traumatiques.