Nous vivons dans un monde violent. La violence n’est pas seulement physique. La violence est de plus en plus psychologique. Elle s’inscrit comme une normalité dans notre société. Elle commence par la déshumanisation des services publics, à commencer par celle de l’hôpital. A plus petite échelle, mais permanente, ce sont les transports en commun crados, les incivilités institutionnalisées, les formalités toujours plus complexes, la dématérialisation, la gouvernance par décret, le mépris des dirigeants à l’égard des personnes, l’éloignement de la gouvernance du terrain … etc… tout ce qui enlève du lien, tout ce qui catégorise, tout ce qui sectorise est instrument d’une violence sourde, inconsciente de la part des malfaiteurs, car ils pensent sincèrement faire le bien

Violence par absence de sens. La religion de la science dure nous dit non seulement que ce qui n’est pas prouvé scientifiquement n’existe pas, mais elle raille toute forme de sens. Nous n’avons presque plus le droit de donner un sens à ce que nous faisons, à nos vies, et parler de vie spirituelle (donner un sens profond) est de plus en plus mal vu, bientôt la spiritualité sera classée comme mouvement sectaire. Ces assimilations abusives sont une autre violence. Au passage, comme aucun scientifique n’a jamais pu trouver une pensée dans un cerveau, la pensée n’existe donc pas … ni l’idée, ni les émotions, ni les sentiments, ni le deuil ni l’affection, tout ça n’existe pas, nous sommes des machines, selon ces gens qui, selon mon avis, veulent tout expliquer selon leur manière de procéder, mais peut-être est-il des domaines où la science doit savoir s’arrêter ? …

Mais c’est aussi une société où le vivre ensemble est pauvre. L’aspect humain du fonctionnement de la société est laissée à des associations, ce qui dénote déjà une démission des dirigeants. Mais en plus ces mêmes dirigeants en réduisent fortement les subventions. Les institutions qui ont le plus besoin d’humain, l’hôpital, les maisons de retraite et le soutien psychologique, sont même des endroits d’une froideur extrême.

La violence « induite », petite mais permanente, est aussi celle qu’on s’impose à soi. A chaque fois qu’on juge quelqu’un, ce n’est pas d’abord la personne qu’on maljuge qui est touchée, mais soi. Les pensées négatives génèrent des substances inflammatoires qui sont néfastes pour notre système immunitaire, cardio-vasculaire, pour notre moral en général. A chaque fois qu’on regarde le JT, on s’inflige de la violence, puisqu’on peut très bien prendre connaissance de ce qui se passe dans le monde sans JT, et que l’émotionnel sanglant n’est pas une information, mais une violence.

Le fait de dire « ailleurs, c’est pire » n’enlève rien à la souffrance qui est induite ici, chez nous, dans nos coeurs, et dans nos corps.