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Aversion, Attachement, Sagesse une autre vision du bien-être

D’où vient le bonheur ? De façon plus large, je parle ici de ma tranquillité, de ma sérénité, de mon bien-être physique et psychique.

Est-ce que le bonheur c’est quelque chose qui devrait nous être apporté, offert de façon automatique? Est-ce que le bonheur c’est quelque chose qui doit venir de personnes et de circonstances extérieures ? Donc, est-ce que je suis dépendant de facteurs extérieurs pour mon bonheur ?

Par exemple, est-ce que c’est ma partenaire qui doit m’apporter le bien-être au quotidien ? C’est donc sur elle que repose mon bonheur ? Ou bien aussi sur mes enfants ? Ils devraient être comme ci et comme ça pour préserver ma paix, et me faciliter mon rôle de parent ? Au travail c’est mon patron qui devrait m’assurer mon cadre de travail paisible ? Le gouvernement, les médecins et les enseignants devraient être là pour mon bien-être ? C’est d’ailleurs pour ça qu’ils sont payés avec mes impôts, non ?

Est-ce que j’ai le droit de faire ça, si j’aime vraiment ma partenaire, mes enfants, mes amis ? Qui suis-je pour attendre de mes proches, des dirigeants ou des fonctionnaires qu’ils devraient se comporter comme moi je l’entends ?

Si je fais cela, je mets mon bonheur entre les mains des autres, et notamment entre celles de personnes qui me sont inconnues. Et je ne suis pas sûr d’aimer cette conception de la vie, de ma vie !

D’ailleurs, mon bonheur à moi, ma paix et mon plaisir de vivre, est très différent de celui de toute autre personne ! Les uns aiment le salé, les autres le sucré, les uns la ville d’autres la campagne, les uns aiment le foot d’autres aiment la musique, etc…  Comment pourrais-je attendre des autres qu’ils nourrissent, eux, mon bonheur propre, singulier ? Si je crois au Père Noël, je peux lui écrire la lettre de ce que voudrais comme bonheur. Non, franchement, je n’aime pas quand c’est les autres qui décident à ma place ils ne font jamais exactement les choix que moi j’aurais fait.

Le monde ne peut pas tourner selon ma volonté ! Réaliser cela, c’est réaliser que l’égo est surdimensionné en moi : le monde ne tourne pas comme moi je le voudrais, et si je passe ma vie à combattre la vie qui se présente à moi, parce qu’elle n’est pas comme je l’imagine : Parce qu’il faut remplir des obligations je devrais en être dispensé et que le pays tournerait mieux si c’était mieux organisé ; Parce que la météo est mauvaise et qu’elle devrait toujours être comme moi je voudrais ; Parce que mon voisin devrait plutôt aller se faire soigner chez docteur bidule il serait moins chiant à vivre ; Parce que ce con ne démarre pas assez vite au feu, il devrait accélérer ; etc …  mais quelle vie !!!  Quelle vie !

C’est aussi les autres et la vie qui me prive de bonheur : si j’avais plus d’argent je pourrais m’acheter voiture de mes rêves ; Si j’étais plus beau je pourrais sortir avec des belles femmes ; Je voudrais avoir un frigo rempli de fruits. Etc… Mais je n’ai pas tout ça, et je suis privé de ma tranquilité intérieure.

 

Premier constat : je ne peux pas trouver de bonheur de sérénité, de tranquillité et d’apaisement si je suis dans le combat de trouver la paix ! On ne peut pas être en guerre et en paix en même temps !

Première question : Peut-être que je peux cesser mes guerres internes ?

Qu’est-ce qui m’empêche d’être heureux vraiment et durablement ?

D’une part, si je réfléchis à tous les désagréments, tout ce qui empêche mon bien-être intérieur, je remarque que tout tombe dans deux familles d’émotions :

D’une part l’aversion c’est à dire toutes mes mouvements de recul, qui vont du simple mouvement de recul devant quelque chose qui me déplaît, par exemple le mouvement de recul que j’ai devant un aliment qui me déplaît, en passant par la frustration, le rejet, la colère jusqu’à la haine. Tout ça, ce sont des aversions, quand je veux m’éloigner de ce qui se présente à moi. C’est un mouvement de repli qui s’exprime vers l’extérieur : quand je me mets en colère, je repousse ce qui se présent à moi, je mets des barrières, des panneaux « il est interdit de », et je peux passer beaucoup de temps et d’énergie à cela. Ce qui me mène à des pensées des paroles et des actes qui sont dirigés vers le fait de me protéger de ce qui me déplait : le rejet sous toutes se formes, y compris les plus violentes. Sinon, je suis colérique.

Pourtant, il existe l’antidote ! C’est le détachement, le lâcher prise, la prise de recul, le fait de calmer l’égo, d’arrêter de vouloir que le monde tourne comme je veux, d’arrêter de forcer les évènements, de laisser aller, d’être plus tolérant. Accepter et aimer de qui est.

D’autre part, l’autre sentiment qui m’empêche d’être heureux c’est l’attachement, c’est un mouvement inverse que le rejet, c’est la volonté d’attirer vers moi ce que je voudrais avoir, être, faire. Je voudrais la voiture que je ne peux pas avoir, je voudrais avoir plus d’argent, je voudrais faire tel métier, je voudrais voyager, je voudrais que telle personne m’aime etc…  en somme c’est tout ce que je n’ai pas et que je voudrais avoir ! Ce qui me mène à des pensées des paroles et des actes qui sont dirigés vers le fait de combler ces désirs : remplir, même si c’est en trichant un peu ou beaucoup avec les choses et les gens, pour obtenir ce que je veux. Sinon, je suis malheureux.

Pourtant il existe une antidote ! C’est le détachement, c’est le discernement, c’est calmer l’égo, c’est arreter de vouloir que la vie soit comme je voudrais, c’est cesser de forcer, être tolérant, accepter ce qui est, aimer ce qui est.

Oui, l’antidote est la même, c’est une vision un peu plus haute, éclairée, celle qui permet de prendre de la distance avec les évènements et de considérer le contexte.

Un autre développement personnel

Nous avons l’habitude de considérer que les êtres vivants sont le résultat de multiples divisions cellulaires jusqu’à former un bébé humain, un chiot, etc…

Seulement, nous ne sommes pas  des cellules !Si nous étions des cellules, nous serions morts à mesure que les cellules de notre conception sont mortes. Car elles sont été remplacées par d’autres, et de plus en plus nombreuses durant les premières années, puis moins nombreuses elles continuent cependant à se remplacer les uns les autres, jusqu’à la mort du corps. Non, nous sommes même bien plus que des cellules !

Une cellule, aussi grandiose soit-elle, ne sert à rien si elle n’est investie de Vie !

Voici une autre manière de concevoir la Vie d’un être vivant : à partir d’un grain de sable d’énergie originel, plus exactement un minuscule photon, l’énergie, Une et universelle, se développe, se déroule en s’étalant en quelque sorte pour investir des agrégats de matières. Des matières plus ou moins denses, des os jusqu’aux neurones, des moelles jusqu’aux tissus fibreux et visqueux du fascia. Nous sommes ainsi le résultat d’un « développement personnel » de l’énergie Une et indivisible de la Vie qui nous meut tout au fil de l’existence. J’existe, tu existes, ils existent.

Ainsi, nous ne sommes pas des cellules, ni un corps, d’ailleurs ne dit-on pas  » prendre soin de son corps  » ? Le corps, ou « la forme », est d’ailleurs un des 5 « agrégats » du bouddhisme, lequel nous apprend que nous ne sommes pas ces agrégats. Notre corps est un « véhicule », impermanent, toujours en mouvement tandis que nous l’habitons.

Selon la vision de la médecine chinoise, sur et dans le corps se trouvent des fleuves, des rivières et des ruisseaux d’énergie, des carrefours, des creux et des bosses. Les canaux d’énergie sont les méridiens de la médecine chinoise, et les carrefours en sont les points d’acupuncture. Les méridiens et les points sont des localisations où l’énergie émerge et peut être stimulée. Il n’est donc pas question, pas possible, de modifier le cours du flux vital, mais seulement de le stimuler afin de soit tonifier, soit disperser, ou encore harmoniser l’énergie qui circule plus ou moins bien quand on détecte une déficience au moyen des outils de la médecine chinoise.

Chaque méridien est lié à des fonctions non seulement physiologiques mais également psychiques. Ainsi les « organes » de médecine chinoise ne sont pas seulement investis des « fonctions » organiques, ils le sont également de manière corporelle et même spirituelle.

 

Inspiré de :  » la Vie, la médecine et la sagesse » Elisabeth Rochat de la Vallée, Claude Larre

Tristesse sociale

Mais pourquoi ? Pourquoi se plaindre même de la météo ? Sur laquelle nous n’avons aucune prise (et heureusement !). Se plaindre des crottes d’oiseaux, maudire le voisin qui n’a pas la bonne couleur de peau, gueuler sur un automobiliste qui se comporte mal, rapporter à son boss en déformant allègrement les propos d’un collègue qu’on n’aime pas …

Se tirer dans les pattes, dans le dos, et jusqu’au plus haut de l’Etat faire exprès de foutre la m…. dans le pays entier par pur égocentrisme, par calcul, et une fois de plus mettre en danger mais n’en avoir rien à faire des gens, le personnage le plus puissant du pays donne l’exemple, et les gens suivent, en définitive.

Que sont devenus les mots coopération, aide, désintéressement, bienveillance, reliance, solidarité ?

L’art de vivre est donc de se tirer dans les pattes en continuant à pourrir la planète et tous ses habitants, c’est ce qui guide l’homo sapiens. C’est intelligent, vraiment ?

Ce que je n’arrive pas à saisir, c’est que tout le monde semble penser que ce comportement généralisé pourrait être bénéfique ! Que c’est comme ça qu’on peut être heureux.

C’est la recette du confort ? Agresser et rejeter et se protéger par l’agression, tout en étant suffisamment hypocrite pour rester en connexion avec d’autres qui sont tout aussi hypocrites, tout le monde tirant dans le dos de tout le monde.

J’ai le sum, je suis deg, cette société violente et … méchante ne mène à rien de bon, collectivement on ne peut rien espérer d’épanouissant, de positif, de mélioratif, de grandissant en cultivant la fermeture, l’envie, le déni, la jalousie, le rejet, le calcul, le pouvoir, l’égocentrisme, les idéologies.

Au lieu de ça, nous pourrions commencer par manifester en silence, juste en silence avec une bougie à la main, dans les rues chaque Lundi soir : marches blanches pour la paix, pour une société ouverte, tolérante, mais aussi plus juste où les lois font les hommes et pas l’inverse, le respect de tous, la rencontre, de l’argent pour la rencontre sociale, pour ce qui épanouit tout le monde, qui grandit, qui améliore, une société qui n’est pas dirigée par le fric mais par des valeurs réssucitées, une société où la punition est remplacée par l’épanouissement, la honte par l’apprentissage, l’administration deshumanisée par des humains, où l’école n’est pas une école de la compétition mais de la coopération où l’on apprend à former des esprits critiques, le discernement et la joie.

Sagesses d’ailleurs series Ep1 Massai : dualité

Massaï * page 51 et +

« Et si on parlait d’Amour ? »

JOUR 1 La dualité

Toutes les choses sont reliées à d’autres pour former des paires complémentaires opposés :

le bien-être ne va jamais sans les difficultés, la joie ne va pas sans la tristesse, la vie ne va pas sans la mort, comme le jour ne va pas sans la nuit etc…tout au long de notre vie les opposés s’enchainent, que ce soit dans le déroulement de la journée, celui des émotions, celui des activités, celui des paroles et des pensées…

Mais la dualité n’est pas qu’un principe et une observation, elle est ressentie.

L’objectif n’est pas de valoriser le bon côté des choses, mais à apprendre à équilibrer les deux en soi.

Par exemple, le courage et la lâcheté : si on voit des gens se battre dans la rue, on ne va pas forcément s’en mêler pour prouver son courage, car il y a parfois mieux à faire. Il faut accepter d’être lâche pour être courageux.

Si nous refusons d’admettre cette part d’ombre en nous, nous finissons par la projeter sur les autres, par les juger, les critiquer. Mais c’est parce que nous portons en nous, cachée, cette part d’ombre, que nous la voyons chez l’autre.

Faisons ensemble l’exercice de ressentir quelques-unes de ce que nous appelons les contradictions, ces sentiments dits négatifs que nous pouvons ressentir parfois, les critiques que nous pouvons émettre, nos lâchetés et nos regrets, ce que nous ratons ou n’arrivons pas à faire. L’idée n’est pas d’analyser, mais de ressentir sans juger.

Ressentir, ce n’est pas adopter, mais c’est mieux diluer, laisser aller ce qui doit être laissé ; C’est aussi accuillir non pas une épreuve mais une difficulté apprenante, un en-saigne-ment ; C’est aussi découvrir quel élément de la mission de vie se trouve caché dans cette difficulté.

Nous pouvons ensuite trouver, pour chaque ressenti dit négatif, le contrepoint positif, son antidote. Par exemple, le stress est contrebalancé par la joie. L’idée n’est donc pas de combattre nos ressentis dits négatifs, mais de les accueillir, et de leur trouver leurs antidotes.

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Vibrations

Dans une webconf, j’ai vu comment les plantes se mettent à chanter en fonction du besoin des personnes malades. Leur activité électrique se module en fonction du besoin, qu’elles perçoivent par leur sensibilité. Ce domaine d’études est en plein boom actuellement, car les applications sur notamment l’agriculture sera important très bientôt. Bref.

Ceci dit, de façon plus large, je pense que chaque plante, chaque forme d’énergie est naturellement bénéfique pour toutes les autres. Ce que je veux dire par là, c’est qu’on n’a pas besoin d’appareils, pas besoin de transformer les ondes en son, pas besoin d’avoir telle maladie pour bénéficier des ondes soignantes de tout ce qui nous entoure. Pas seulement les plantes, mais les animaux, et les pierres, et l’eau…

Tout ce qui nous entoure est bénéfique pour nous. Selon le bon dosage.

Qu’est-ce qui fait alors que je ne suis pas dans ce bain continu de jouvence soignante ? C’est que en tant qu’humain doté de connaissance, je me coupe du monde dans lequel je devrais baigner, et je suis sur un ilot : l’ilot de la connaissance, celui des humains, celui de l’information, celui de la compréhension.

Et plus je me coupe de l’océan de soin naturel, plus je développe des déviances cognitives.

 

un pas de côté : vanités illusoires et une autre réalité

Ce qu’on appelle le monde est le produit l’accumulation de ce qu’on appelle des connaissances, qui sont elles-mêmes des accumulations d’informations, empilées et conceptualisees en significations selon les 5 sens.

Il n’y a rien qui ne puisse exister sans une correspondance avec mes sens. Voilà pourquoi le monde n’existe pas quand je dors.

Nous voulons connaître le monde, qui est le produit de notre mental, alors que nous ne connaissons pas bien notre mental.

Mieux on connaît son mental et sa façon de fonctionner, plus on peut lâcher prise.

C’est quand on commence à réaliser que le monde est le produit de notre mental, et non une réalité objective, qu’on peut commencer à prendre du recul.

Beaucoup d’illusions et de certitude inutiles se détachent. Toutes ces « choses importantes » nous coupent des autres, toutes ces choses qu’on pense importantes nous attachent, nous emprisonnent dans une temporalité excessive, celle qui veut toujours tout comprendre et qui n’arrive pas à observer contempler simplement ce qui est, dans la simplicité neutre et dépourvue d’intention de la Vie.

Vanité Illusoire

Pourtant, nous sommes quoi ? Nous sommes des êtres vivants parmi d’autres. Mais nous sommes infiniment plus petits que nous le croyons.

A l’intérieur de moi se trouvent des centaines de millions d’être vivants, environ 38 80 000 000 000 000 bactéries et 30 000 000 000 000 cellules. Mais ce ne sont pas d’abord des chiffres, mais des êtres vivants. Qui me composent. Et moi dans tout ça ? je suis quoi ?  » je » suis où dans tout ça ?

Il en est ainsi pour chaque être vivant, qui est composé d’autres êtres vivants. Il en est aussi ainsi d’autres composants de l’univers, des formes non celullaires.

Le point commun de tout ce qui nous forme et nous entoure, c’est la vibration que chaque agrégation d’énergie forme : la matière, elle-même formée par d’autres matières, etc…  Et l’ensemble de la matière représente 5% de l’Univers.

Alors quand je considère ce que je représente, je me dis que je suis inifiniment plus petit qu’une poussière : à quoi bon me battre pour changer le monde ? Quelle est cette vanité qui me dirige ?

Au lieu de vouloir changer le monde, au lieu de vouloir qu’il soit comme je le voudrais, n’ai-je pas plutôt de la joie de vivre, moi, à mon échelle, dans mon environnement, celui luxueux qui m’a été offert de vivre en tant qu’occidental en France, du mieux que je peux, en aidant mon monde, celui que j’imagine à tout instant, à être le plus agréable possible selon mes valeurs, tout en gardant à l’esprit que mon monde est totalement différent du tien, que mes valeurs et même si on les nomme par le même mot n’ont pas la même significations que pour toi. Dans la joie.

Au lieu de lutter, je veux aider. Au lieu de m’opposer, je veux développer. Les mots ont un sens, et le sens porte l’énergie.

Les luttes sont souvent des expressions de nos propres blessures. Sauf que porter sur les autres ses propres blessures ne va pas les apaiser, au contraire, les combats entretiennent les énergies.

Au lieu de lutter, pourquoi ne pas me pencher sur ce qui me heurte, ce qui me fait mal.

Abandonner ses luttes, c’est se donner la possibilité de se pencher sur soi. C’est aussi clarifier l’esprit. C’est ne pas s’identifier à ses vérités.

Une vérité est une croyance qui correspond à un modèle du monde, comme il devrait tourner. Mais ce n’est jamais comme ça que le monde tourne. Alors on peut soit luter, soit faire avec et laisser le monde tourner comme il veut, de toute manière, je suis tellement tellement petit, mais quelle vanité insignifiante m’habite pour penser que mes luttes seront bonnes pour moi ?

Si je le fais pour les autres, qui suis-je pour décider que ce que je fais est bon pour l’autre ?

Si je veux aider quelqu’un, je ne peux pas entrer en guerre, je peux développer, être présent, soutenir.

 

Un pas de côté : Le temps passe, pas moi

 » le temps passe  » dit-on. Est-ce que le seul fait que l’aiguille de la montre avance me donne la perception du temps qui passe ?  Est-ce que je peux percevoir le temps qui passe avec la même exactitude que l’horloge ? Sans doute, la réponse est non.

N’y-a-t-il pas des moments d’ailleurs, où je me dis « ah tiens je n’ai pas vu le temps passer » ou à l’inverse « tiens, j’ai encore du temps, je pensais qu’il était déjà l’heure » …

Nous percevons le passage du temps, en nous. Sans montre, sans même avoir besoin de plus vieux que nous, ni de plus jeunes. Le temps passe, c’est comme ça.

Mais qui perçoit cela ? Pour percevoir quelque chose, il faut que l’observateur soit en dehors du système. Je ne peux pas percevoir le train qui passe en étant dans le train.

Qui perçoit le temps qui passe ? De la même manière, pour que je puisse percevoir le temps qui passe, il faut qu’une partie de moi soit à l’arrêt, en dehors, dans une position constante.

Ce qui est constant et qui peut percevoir, je pense que c’est ce « moi », ce « je suis » à la fois mystérieux et très simple, cette part de moi qui ne vieilli pas, cette part de moi qui ne se transforme pas, cette part de moi qui n’a pas l’impression de vieillir et qui est toujours la même : c’est moi, tout simplement ! C’est moi depuis que je suis gamin, c’est moi qui est la fondation de la personnalité qui accumule l’expérience de la vie.

De la même manière, si je dis que j’évolue au fil de l’existence, il faut bien que je puisse me référer à quelque chose de constant. C’est ce même  » c’est moi « , certains évoquent  » je suis cela  » , d’autres « l’âme » ou encore « l’essence »,  cette non-chose qui n’a pas de nom.

Cette non-chose sans nom, c’est aussi ce qui peut être le socle de ma confiance, de ma sérénité, de mon lâcher-prise, de mon abandon à ce qui est. Tout simplement.

Et tandis que ma conscience d’être vivant a peur de mourir – et c’est sain – cette part de constance  » je suis » n’a pas besoin d’avoir peur de la mort.

Elle est autant athée que religieuse, dénuée de toute idéologie, de toute manifestation matérielle, et pourtant elle est ce que je suis de plus profondément moi, ce « singulier immatériel » qui m’apporte la paix, déstresse de toute urgence, de tout délai, de toute échéance et même pas celle de l’existence que je suis en train d’expérimenter.

En somme, le fait de saisir que « ce qui perçoit » n’est pas dans mon train d’existence, mais en dehors, me permet de ne pas me sentir passager de mon existence. C’est ce qui me permet de ne pas me sentir prisonnier du temps, car ce « je suis » est en dehors du train de mon existence.

Alors je peux faire un pas de côté, descendre du train, et simplement observer, contempler, m’arrêter, respirer, goûter à cette constance apaisante.

Hypnose permanente

Quand on fait quoi que ce soit, on n’est pas conscient de soi. Et quand on devient conscient de soi, on perd le fil de ce qu’on faisait, on sort de ce qu’on faisait.

Ca se remarque le plus dans des moments de stress du genre trac. Il m’est arrivé de sortir de ce que je faisais ou disais, pour me retrouver en train d’écouter ou d’observer ce que je venais de dire ou de faire. Alors, je perdais le fil, je n’étais plus « concentré » : plus concentré sur ce que je faisais. Ca peut arriver quand on est en train de parler avec quelqu’un, ou quand on fait l’amour, ou quand on est devant un public.

Je dois me reconcentrer sur ce que je faisais, pour me replonger dans l’action. Je me replonge alors dans ce qu’on appelle un état de conscience modifié, l’action que je faisais : à ce moment-là, je ne suis plus conscient de moi-même, car mon attention est portée sur l’action. C’est un des nombreux état d’hypnose.

Qui donc est celui qui agit en état d’hypnose ? c’est moi, dans un état « absent ». Qui donc est celui qui rompt cette hypnose ? C’est toujours moi, dans un autre état, celui de l’observateur.

Mais qui agit, dans mon quotidien ? Qui fait avancer les choses ? Qui se concentre sur des tâches et produit mon à-venir au travers de ce que je fais ? C’est celui qui se met dans des états d’hypnoses successifs tout au long de la journée. Que ce soit pour tout ce que je fais par automatisme entre le lever et le départ pour le travail, mais ensuite aussi les tâches que j’accomplis au travail, les unes après les autres.

Finalement, l’observateur n’est pas présent de toute la journée, sauf si soit je suis en état de stress, soit je me mets intentionnellement dans la position de l’observateur. Quoique : en portant mon attention sur l’observation, je me coupe également de tout le reste, et l’analyse en elle-même est aussi un état d’hypnose.

Au bout du compte, au bout de la journée, je serai passé d’un état d’hypnose à un autre, sans interruption.

Il en est de même pour les distractions : j’étais en train d’écrire ces réflexions quand mon attention portée sur les mots qui s’enchainent dans ma tête était distraite par un oiseau qui chante à l’extérieur. Mon attention est sortie de la rédaction de ce texte pour se porter sur l’oiseau. Mais je suis juste passé d’un hypnose à une autre, d’un état de conscience à un autre, modifié, d’où le terme « état de conscience modifié » pour décrire l’hypnose légère.

Parfois cependant, je voudrais sortir de cet enchainement d’états d’hypnose. Alors comment faire ?

La méditation ? La méditation est aussi un état de conscience modifié, qui est cependant plus calme, apaisé, avec une attention portée sur l’intérieur de soi.

Le moment que je préfère citer pour tenter une approche de sortie d’hypnose serait la connexion. C’est quand je ne me sens plus être moi, quand je n’ai plus conscience de ce que je suis, quand je me connecte aux branches de l’arbre qui sont balancées par le vent, quand je SUIS l’arbre : mon attention est restée derrière. C’est quand je m’abandonne à la Vie. C’est aussi les moments de l’abandon de l’étreinte amoureuse, pour ceux qui la vivent. C’est aussi les moments de grâce de la gratitude. C’est aussi les moments de connexion avec un enfant, pour ceux qui en ont. Ce sont des moments rares, et chers, qui correspondent à un lâcher-prise, un laisser-aller, quand la conscience n’est plus.

Alors : « le sentiment éphémère de nos vies se cristallise à nouveau, et dans cet état d’éveil nous participons à l’essence de l’inconscient »

En ce sens, nous rêvons nos vies, et nos vies sont faites de rêves. Dans le monde naturel, chaque forme de vie procède a ses occupations en toute hypnose bienveillante. Il n’existe apparemment pas de conscience externe. Le chat traverse la rue dans le but de manger, l’oiseau va de branche en branche dans un but précis, etc…

On passe ainsi sa vie en état d’hypnose, l’attention portée à ce qu’on fait.

 

Out of the box : « tu manques d’ancrage »

Out of the box : « tu manques d’ancrage »

 

Partir dans tous les sens, être très aérien, perché, manquer de constance, appliquer difficilement rigueur et méthode, peuvent illustrer l’expression: « tu manques d’ancrage ». Pourquoi éviter cette phrase, et quelques astuces pour « faire autrement »…

 

Eviter, primo parce que c’est un jugement de l’autre, et que tout jugement (bilan, évaluation, diagnostic, vérité, opinion) fige et ferme. Je ne peux que percevoir, depuis mon point de vue et avec mes outils, selon mes références. Si ça se trouve (certainement, même), cette personne possède un ancrage très fort dans des secteurs de sa vie que je ne connais pas.

Deuxièmement, cette phrase est régulièrement adressée aux personnes qui présentent une faible estime de soi (par des personnes qui ne l’ont pas perçue). Quand mon estime de moi est faible, je suis facilement déstabilisé, je n’arrive pas à rester dans un lien durable et stable au concret. Alors un « tu manques d’ancrage » va déclencher tout sauf une remontée de cet « ancrage », et va me figer.

Une troisième raison de ne pas prononcer ce « tu manques d’ancrage » est que quand on jette l’ancre, on ne bouge plus ! … donc ce n’est pas comme ça qu’on avance : ni celui qui est jugé comme tel, ni celui qui juge !

 

Quelques moyens simples

Une relation, pas un face à face

Dans toute relation, je dois me mouiller, être un partenaire, dans un rapport où chaque personne a sa place et sa légitimité propre, et où chaque singularité est reconnue, respectée et valorisée. Considérer l’autre en tant qu’être humain, et non en tant que rôle, métier (qui sont des fonctions) change totalement le relationnel.

Clarifier

Au lieu de poser un bilan sur la table, je peux poser des questions. A commencer par ce que j’entends moi par « manque d’ancrage » : par rapport à quoi ? Par rapport à quel référentiel ? Le référentiel est-il clarifié ? Sa signification est-elle partagée ? La carte n’est pas le territoire et plus de de 90% des conflits ne sont que des mal-entendus, ou plutôt des mal-compris. Dans toute relation, il est de l’intérêt mutuel que la signification soit bien comprise.

Valoriser

Je peux faire un pas de coté par rapport à mon impression de manque d’ancrage pour identifier ce que la personne « apporte » déjà, et le lui exprimer. Je peux aussi aller vers elle en lui demandant régulièrement sa météo interne, car même si je ne peux rien faire pour l’ensoleiller, lui témoigner mon estime aura un effet sur la sienne, et je peux peut-être la soutenir et lui proposer d’être une béquille (plutôt qu’un juge).

Relancer

Je peux lui demander comment elle pense pouvoir faire ce qu’elle n’arrivait pas à faire, ce dont elle dispose déjà qu’elle n’a pas identifié, ce dont elle aurait besoin, lui demander quelle serai sa manière à elle de faire, lesquelles de ses valeurs peuvent être mises en œuvre dans cette activité, et si c’est éco-logique : laisser la personne être elle-m’aime va l’ancrer !

Voir le potentiel

Une personne qui manque d’ancrage est une personne qui a du « potentiel », car en acquérant une estime plus « ancrée », elle apportera + de sa richesse propre (à la relation, au collectif, à son projet), alors qu’un ancrage ancien et figé reste dans un quant-à-soi. Et je pense qu’il est plus difficile de faire bouger un bateau ancré que de lever les voiles avec un équipage motivé.

 

Out of the box 2 mai 2024

PARDONNER

Part-donner, donner sa part, c’est donner la part de moi qui est encore dans la représentation de l’autre en moi, pour la laisser partir, m’en détacher. Pour pardonner, il faut donner sa part à l’autre. L’autre, ce n’est pas l’autre personne ! C’est la représentation de l’autre en soi !

Car je ne suis pas celui que tu perçois de moi, et inversement. Tu me perçois selon la représentation que tu as de moi. Cette représentation est dirigée par ton vécu avec moi. Si ton vécu de ma présence dans ta vie est positive, ou négative, ta représentation de la personne que je suis y correspondra. Ca explique notamment pourquoi deux personnes peuvent s’aimer puis se détester : tu n’es pas en moi, je ne suis pas en toi, je te perçois selon mes filtres, selon mes possibilités, et comme dit selon le vécu accumulé. Et vice-versa. C’est parfois très fort, puisque nous « vivons » carrément les autres en nous ! Nous ressentons des émotions fortes. Mais nous ne sommes pas les autres, et les autres ne sont pas en nous.

Part-donner, donner sa part, c’est donner la part de moi qui est encore dans la représentation de l’autre en moi, pour la laisser partir, m’en détacher.

Tant que je donnerai de l’énergie à cette part de lui/elle en moi, j’y serai attaché(e), je ne lâcherai pas, et je ressentirai tristesse, colère, dégoût, frustration.

Mais parfois on a besoin de garder cette part de « soi dans l’autre », car elle fait partie de soi : par-donner, c’est un deuil interne, tout autant qu’une libération.

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