Étiquette : Les micronutriments et les maladies génétiques

Perspectives sur la santé intestinale #1 – Dr. Emeran Mayer

Résumé  de   :    https://youtu.be/LQOr_eEFSf4

Résumé : Le microbiote en bonne santé est un facteur essentiel de la santé générale. L’intestin est directement en connexion et donc en influence profonde avec les systèmes endocriniens, immunitaire est nerveux. Une alimentation occidentale associée aux effets des médicaments et particulièrement les antibiotiques génèrent un bouleversement du microbiote. Le microbiote riche en gènes et donc influent par l’épigénétique s’adapte rapidement, alors que l’intestin est lent et s’adapte lentement, est doté de peu de gènes. Le bouleversement du microbiote par une alimentation occidentale conduit à une toxicité métabolique constituée d’une inflammation chronique. En résultent des réactions aberrantes des systèmes de l’organisme, menant aux maladies modernes, et ce, d’autant plus si le style de vie est lui également stressant et en fonction des facteurs génétiques. Une alimentation riche en fibres et en légumineuses, et pauvre en mauvais gras et en sucres est une clé pour rester en bonne santé.

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1 – Notre ventre est système complexe

connections avec systèmes nerveux, le système endocrinien, le système immunitaire, la membrane, et en bas le microbiote.

2 – Le microbiote se constitue de 40 Milliards de cellules. Il est issu des microbes ingérés par nos nutriments. Un premier point essentiel : le microbiote doit être diversifié, donc riche en fruits et légumes. On peut citer le régime méditerranéen comme exemple.

 

3 – Métabolites Ces microbes produisent des molécules-signal appelées métabolites. Par le passage au travers de la paroi intestinale, ces molécules sont ensuite distribuées dans l’intestin. Il sont alors en interaction avec le système immunitaire, le système nerveux, et tout l’organisme.

 

4 – Communication à double sens : En retour, l’intestin produit aussi des molécules à destination des microbes du microbiote et change leur comportement. C’est ce qui a permis une résilience pour toujours s’adapter à la nourriture et à l’environnement.

 

 

5- Nous sommes dans un système Dysbiotique : depuis le tournant de la deuxième guerre mondiale avec l’introduction de nouveaux facteurs :

  • Le stress chronique
  • L’alimentation occidentale (viande, gras, sucre)
  • L’altération de la colonisation intestinale : l’établissement d’un microbiote « protégé » par des mesures d’hygiène des naissances à l’hôpital (qui a permit un meilleur taux de survie)
  • Les vaccinations, les antibiotiques (qui a permit un meilleur taux de survie)

Ces facteurs ont profondément modifié la composition basale du microbiote, par une agression intense par l’alimentation, mais aussi par une action directe sur les microbes (antibiotiques, hygiène +++) et même leur façon de fonctionner (vaccins, molécules médicamenteuses, résidus des molécules de médicaments dans l’alimentation et dans l’eau…)

 

6  – Des adaptations différentes : celle rapide du microbiote

Or, le microbiote s’adapte très rapidement, en quelques jours, à un changement d’apport. Il est en effet constitué de microbes qui sont des organismes à croissance rapide et qui sont la conséquence de l’alimentation. Par répercussion, la modification du style de vie modifie le microbiote intestinal. Or, le microbiote a une grande influence épigénétique, entre autres l’activation ou la désactivation des gènes par un grand nombre de gènes (20 Millions), activité qui est donc également profondément modifiée.

7  – Des adaptations différentes : celle lente de l’intestin

Les quelques 20000 gènes (humains) de l’intestin ont un temps d’adaptation (complète) long de 10000 à 15000 ans. Il est donc illusoire de penser que « l’organisme s’adapte », il essaye plutôt de « faire avec ».

8 – Incompatibilité

Ceci conduit à une incompatibilité entre les deux systèmes : le microbiote envoie à l’intestin un signal non pas simplement adaptatif à un changement d’environnement dans un système qui est cependant naturel, on peut faire référence aux migrations saisonnières de nos ancêtres. Mais le signal envoyé par le microbiote est donc profondément modifié.

9 – Alimentations et résultats

Avec un microbiote en bonne santé avec des fibres (fruit et légumes) et des sucres lents (légumineuses et céréales), le microbiote est riche et diversifié, la dégradation de fibres est vigoureuse, la stimulation du mucus intestinal est abondante, le mucus intestinal est donc épais, et la paroi intestinale reste étanche.

Avec un microbiote d’homme occidental gras et sucré, le microbiote est pauvre et peu diversifié, le mucus intestinal est réduit et la paroi intestinale est poreuse.

9 – Une toxicité métabolique

Les travaux du Dr Emeran Mayer à l’UCLA ont conduit à déterminer que la modification profonde du microbiote et l’incompatibilité de la communication à doubles sens entre l’intestin et le microbiote sont à l’origine d’une réaction abberante de l’organisme, d’à savoir une sur-activation du système immunitaire donnant lieu un état inflammatoire chronique : L’endotoximie métabolique, une toxicité métabolique.

Ceci a des conséquences en termes de dysfonctionnements (maladies) qu’on retrouve fréquemment dans nos sociétés occidentales. Parmi elles Parkinson, alzheimer et autres déficiences cognitives, dépression, maladies métaboliques comme le diabète ou l’obésité, autisme, maladies cardiovasculaires, ou encore les hépatites (non alcoolique), le cancer du colon…

Qui est touché par cette inflammation chronique ?

En Occident, environ 40% des cinquantenaires et 60 à 70 % des personnes plus âgées sont atteints de cette inflammation intestinale chronique.

Qui en est malade ? L’inflammation chronique comme déclencheur

Tout le monde ne tombe pas malade. Cette inflammation chronique peut être un déclencheur de facteurs génétiques pour les maladies citées et parfois d’autres.

Association à d’autres facteurs

Ces maladies apparaissent plus vite en présence d’autres facteurs comme le stress latent par un mode de vie bruyant

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Conclusion : non seulement les maladies graves et modernes sont liées au style de vie occidental, mais toutes les maladies de chaleur. Les personnes qui sont dans des stagnations sont toutes invitées à non seulement réguler leur alimentation mais aussi le bruit ambiant de leur existence.  ex : les news, tout à fond, la compétition, le « c’est la faute des autres »), le manque d’exercice, le manque de sommeil …

Tout allant de concert, les différents instruments doivent être accordés.

Alimentation et Santé mentale, l’apport de Julia Rucklidge

Le professeur Julia Rucklidge est une psychologue clinicienne d’origine canadienne. Elle est directrice du groupe de recherche sur la santé mentale et la nutrition à l’université de Canterbury en Nouvelle-Zélande.

Ses recherches sont centrées sur la santé mentale et la nutrition. Elle défend (en rappelant les limites du traitement par la médication) une alimentation saine pour combattre les grands fléaux de nos sociétés occidentales : dépression, TDAH, insomnie, anxiété, le stress et la démence sénile.

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Dans une conférence TED elle donne quelques éléments de son travail depuis plus de 10 ans et son unité a des dizaines de publications à son actif.

https://youtu.be/3dqXHHCc5lA

« Mes recherches et celles menées dans le monde entier ont montré que 60 à 80 % des personnes réagissent aux micronutriments, ce qui montre à quel point cette intervention est puissante. Et au niveau international, il y a maintenant 20 essais randomisés contrôlés par placebo. C’est l’étalon-or que nous utilisons pour prendre des décisions cliniques – qui montrent que nous pouvons réduire l’agressivité des prisonniers, ralentir le déclin cognitif des personnes âgées, traiter la dépression, l’anxiété, le stress, l’autisme et le TDAH ».

 On peut citer entre autres articles sur le lien entre alimentation et santé mentale :

Le régime méditerranéen et la prévention des troubles dépressifs

https://jamanetwork.com/journals/jamapsychiatry/article-abstract/210386

Portant sur 10094 participants « Nos résultats suggèrent un rôle protecteur potentiel du régime méditeranéen en ce qui concerne la prévention des troubles dépressifs »

 

Fast-food et dépression

Dans cette étude de l’Université de Cambridge, on lit sans surprise qu’« un risque plus élevé de dépression (est) associé à la consommation de fast-food »

https://www.cambridge.org/core/journals/public-health-nutrition/article/fastfood-and-commercial-baked-goods-consuming-and-the-risk-of-depression/CF02E46F44CFC28D5F4D151FAD39EC77

 

Alimentation naturelle et dépression

Cette étude britannique portant sur 3486 personnes sur un horizon à 5 ans montre que les aliments transformés sont un facteur de dépression alors qu’une alimentation naturelle est préventive de la dépression.

https://www.cambridge.org/core/journals/the-british-journal-of-psychiatry/article/dietary-pattern-and-depressive-symptoms-in-middle-age/96D634CD33BD7B11F0C731BF73BA9CD3

 

Alimentation pro-inflammatoire et dépression : Cette étude britannique portant sur 1068 femmes, conclue qu’« il existe une association entre le régime pro-inflammatoire et la dépression récurrente chez les femmes » https://journals.sagepub.com/doi/full/10.1177/2167702616645777

 

Alimentation saine et santé mentale chez les ados

Et aussi, cette étude Australienne portant sur 3040 adolescents sur le lien entre une alimentation saine et la santé mentale : « Les améliorations de la qualité de l’alimentation se sont traduites par des améliorations de la santé mentale au cours de la période de suivi, tandis que la détérioration de la qualité de l’alimentation était associée à un fonctionnement psychologique moins bon »

https://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0024805

 

Alimentation et dépression

Et dans cette étude Australienne faisant le lien entre dépression et alimentation chez 7114 adolescents : « Nos résultats démontrent une association entre la qualité de l’alimentation et la dépression chez les adolescents, qui existe au-delà de l’influence des facteurs socio-économiques, familiaux et autres facteurs de confusion potentiels »

https://journals.sagepub.com/doi/abs/10.3109/00048670903571598

 

Micronutriments et Insomnie

Cette étude a examiné l’effet de 8 semaines de traitement par des micronutriments à large spectre (vitamines et minéraux) sur l’insomnie, et conclue que les personnes ayant terminé le traitement ont rapporté des changements fiables et cliniquement significatifs de la sévérité de l’insomnie, de la dépression, du stress et de l’anxiété.

https://journals.sagepub.com/doi/full/10.1177/2167702616631740

 

Nutriments et TDAH chez les adultes 

Julia Rucklidge a mené une étude – randomisée contre placebo – utilisant des minéraux et des vitamines pour le traitement du TDAH chez les adultes, et ce jusqu’à 15 pilules par jour contenant 36 nutriments. Sur une période de 8 semaines seulement, deux fois plus de personnes ont répondu dans le groupe des micronutriments par rapport au placebo ; deux fois plus de personnes ont vu leur dépression se résorber, dans le groupe des micronutriments. L’hyperactivité et l’impulsivité ont été ramenées à un niveau normal. Et un an plus tard, les personnes qui ont continué à prendre les micronutriments ont maintenu leurs changements ou avaient une amélioration supplémentaire, tandis que celles qui sont passées aux médicaments ou ont arrêté les micronutriments ont en fait montré une aggravation de leurs symptômes.

https://www.cambridge.org/core/journals/the-british-journal-of-psychiatry/article/vitaminmineral-treatment-of-attentiondeficit-hyperactivity-disorder-in-adults-doubleblind-randomised-placebocontrolled-trial/6DECDD36BD673FB31C92C64BAA9BBA14

 

Oméga 3 et risques de psychose

« Cette étude a porté sur 81 adolescents présentant un risque de psychose et les a répartis de manière aléatoire pour recevoir soit des acides gras oméga-3 sous forme d’huiles de poisson – des nutriments essentiels pour la santé du cerveau – soit un placebo pendant une période de 12 semaines. Un an plus tard, 5 % de ceux qui avaient reçu l’huile de poisson étaient devenus psychotiques, contre 28 % de ceux qui ont reçu le placebo. Cela représente une réduction de 80 % des risques de passage à la psychose, simplement en donnant des huiles de poisson ».

https://jamanetwork.com/journals/jamapsychiatry/article-abstract/210554

 

Les micronutriments et les maladies génétiques

« Une cinquantaine de maladies génétiques humaines différentes, peuvent être corrigées par l’administration de fortes doses de vitamines B » ./.. « de nombreuses carences courantes en micronutriments, comme le fer ou la biotine, provoquent une dégradation des mitochondries avec fuite d’oxydants, ce qui accélère le vieillissement et la dégradation des neurones ».

https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0003986103005939

« Une cinquantaine de maladies génétiques humaines dues à des enzymes défectueuses peuvent être corrigées ou améliorées par l’administration de fortes doses du composant vitaminique du coenzyme correspondant, ce qui rétablit au moins partiellement l’activité enzymatique. » https://academic.oup.com/ajcn/article/75/4/616/4689367?login=true

 

Apport d’acides gras polyinsaturés et fonction neurocognitives chez les enfants

Ou encore cette étude venant de Taiwan qui portait sur l’association entre l’apport en acides gras polyinsaturés (AGPI) et les fonctions neurocognitives chez les enfants souffrant de trouble de déficit de l’attention hyperactivité (TDAH)

https://journals.sagepub.com/doi/full/10.1177/2167702616637820

 

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