Considérant tous les êtres comme plus précieux qu’un joyau qui exauce tous les souhaits pour accomplir l’objectif ultime, je ne cesserai de les chérir.

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je prends soin de chaque être, chaque ! même les moustiques, même les cons, et … même les tortionnaires ? oui, car tortionnaire est un jugement, con est un diagnostic, et le moustique n’est qu’un mot qui désigne un petit insecte volant.

Oui, je les chéris car tous font partie du dessein de la Vie, qui accomplit ce qui doit être accompli, ce qui est déjà accompli. C’est écrit dans le verset, chaque être vivant tend vers le « but ultime » : le but ultime de la Vie est l’Amour, unifié, universel et total.

Les cons, les tortionnaires et les moustiques ne sont que des éléments de décor auxquels je ne dois pas faire attention. je dois éviter de m’attacher à leur comportement qui est permis par le déséquilibre d’un monde qui n’est pas encore dans l’atteinte du « but ultime ». Réjouis-toi, me dis ce verset, dans le but ultime les cons n’ont pas de place, car ils n’existent pas vraiment.

Les cons n’existent pas dans l’êtreitude : chaque con, et même chaque tortionnaire, veut être reconnu, en paix, veut être aimé, chaque être même les pires connards, veut aimer ce qu’il pense, et veut pouvoir aimer ce qu’il pense en paix. L’agitation qui anime certaines personnes dénote cette absence de paix, cette guerre qui est d’abord intérieure, puis extériorisée par la violence permanente envers tout et tous.

Les cons ne sont qu’un instrument du but ultime. Leur comportement n’est pas eux. Tout  comme mon comportement n’est pas moi, mais un reflet de ce qui m’agite. Plus je remonte vers mon moi vrai, l’Être, moins je me comporte de façon agitée, envieuse, désireuse, possessive, moi-ique, égocentrique.

Donc, je peux commencer par ignorer le comportement des cons. Par la non-réaction (plutôt que la non-violence), la non-réaction qui est en quelque sorte le message suivant :  » cause toujours, je sais que ton vrai toi n’est pas ce que tu montres (la violence, le pouvoir, la connerie), ce que tu montres n’est pas important, je l’ignore, ce que tu montres n’est pas toi, et ton vrai toi est recouvert de cette bêtise qui t’empêche de vivre ton Être véritable, qui est Amour. Comme ta connerie empêche toute communication vraie d’âme à âme, je ne réponds pas à ta bêtise (tes mots, tes coups) mais je reste silencieux, je préserve le moment où tu t’éveilleras à l’Amour »

Parce que moi aussi, parfois, je me laisse emporter par les mots, les émotions, par les significations, qui ne sont pas mon Être profond qui est seulement et simplement Amour universel. Quand je suis dans ces moments, rien n’atteint mon Être, je suis sous la chape du plomb de la bêtise. Pourtant, à mon niveau, je participe à l’objectif ultime.

Tous les êtres : tous !
Et chaque être exauce tous les souhaits !
Et chaque être tend vers l’objectif ultime !

Ca nous semble difficile à croire, tant nous sommes prisonniers de nos égos. Et l’égo juge. L’égo juge car il a peur. Peur de la douleur, celle infligée par ceux qu’il juge comme mauvais. C’est une tendance naturelle et salutaire de s’éloigner de ceux qui nous font du mal. Et c’est bien ainsi, c’est un instrument de survie. La survie de quoi, de qui ? La survie de cette incarnation actuelle.

Si je vois cela d’une manière plus élevée, et que je me place au niveau de l’Amour, je me rends vite compte que combattre est vain. Car je verse alors moi aussi dans la petitesse, me laisse emporter par mes émotions. Car, surtout, combattre ne sert à rien car tant que les êtres emplis de haine ne sont pas emplis d’Amour, ils recommenceront, encore et encore, à faire mal aux autres. Et en combattant, je renforce, je divise, et je participe à cette division : comment convaincre de dialoguer alors que je suis les armes à la main ? Ca ne peut pas marcher comme ça.

Voilà pourquoi le seul chemin est celui de la paix. Ma paix d’abord, qui peut rayonner sur les autres, sur les agités. Détaché du jugement, de mon jugement et de celui des autres, je deviens moins perméable tout en pouvant mieux diffuser ce que je suis vraiment.

Et quand parfois je repars dans les émotions, à l’occasion d’une news qui me fait peur (ce qui génère colère et frustration, sidération, tristesse et désolation) qu’elle vienne par un média ou pas un voisin, rien ne sert de réagir, je peux laisser aller, laisser parler, on ne convainc personne quand les émotions parlent plus fort, quand les émotions forment la vérité alors la raison est déconnectée.

N’oublions pas, chaque être exauce nos souhaits !!! Ca semble paradoxal ! Le souhait de quoi ? de l’Amour unifié et universel ! C’est-à-dire que chaque être participe, quoi qu’il fasse, à la réalisation de l’objectif ultime, celui qui est souhaité par tous. En somme, il faut que les cons soient cons pour que les étapes vers l’objectif ultime de l’Amour unifié puissent se passer. Comme une purge nécessaire.

je peux comparer à mon état intérieur : quand je suis en colère, quand je suis méchant à savoir quand je ne nourris pas l’amour unifié pour tous et tout, je ne peux être paix, je ne peux pas être amour ! Il faut que je purge mes états égotiques de peur pour retrouver une paix intérieure. Tant que je n’ai pas purgé cela, je ne peux réaliser l’objectif d’une paix intérieure. Et si je veux atteindre une paix encore plus grande, je dois me purger toujours plus de mon égocentrisme, mon égo qui me ramène à MES intérêts, car c’est ma protection que je défends en tant qu’individu.

Alors que en tant que partie d’un tout, je peux laisser aller cette attention focalisée sur la non-perturbation de ma peur permanente, primale. Quand mon être s’éveille, ma peur s’abaisse. Et pour que mon être s’éveille plus, je laisse mes peurs primaires aller un peu plus à chaque fois : laisser aller, plus encore que lâcher prise.

Ainsi, si je veux atteindre un état de grâce, je dois m’unifier à l’Être en moi et m’éloigner du moi égotique qui est un cousin du con, et du tortionnaire. Tortionnaire de quoi ? de la liberté de la fluidité de la Vie. Celui qui veut posséder, contrôler, diriger, penser ce qui est bon de mal. je le hais quand c’est l’autre, pourtant je fais ça à tout bout de champ. Pour être en paix, je dois lâcher celui-là, ce con tortionnaire en moi.

Quand la paix se présente, je sens comme les émotions sont neutres, comme ce qui se passe autour m’est indifférent, car le jugement s’éloigne. Et plus je suis en paix, moins il y a de passé et de futur. Et plus j’atteins l’allégresse, légère ou plus rarement éclatante, plus je suis seulement dans l’énergie du moment, le temps et l’espace disparaissent, et l’objectif ultime se rapproche.

Ce « tous les êtres qui exaucent les souhaits », c’est moi, moi qui exauce le souhait de l’Être d’être en paix quand je lâche mes identifications, mes significations, mes vérités, et que je me laisse porter par l’êtreitude naturelle des choses, quand je lâche tout le contrôle et que je m’abandonne à ce qui est. Des émotions, j’en aurais toujours, et des cons aussi. Ce que je peux faire, c’est de m’y attacher moins, pour que ce qui exauce mes souhaits soit leur non-action dans le domaine de l’Amour. Et d’en faire une force intérieure, la mienne, pour que ma paix soit la mienne, et leur non-action d’Amour renforce ma croissance dans l’Amour par ma non-réaction.