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Nous sommes tous des incarnations

je considère l’autre comme unique

Nous sommes tous des incarnations d’une grande UNION que j’appelle la VIE, et ce qui fait vivre l’être sensible c’est la VIE incarnée, et je suis moi aussi incarné impermanent.

Ce qui nous unit est la même chose : la VIE, et la VIE se manifeste sous ces être uniques que je peux aimer de tout mon cœur incarné, éphémère, et grandir dans la grande multitude de nos si belles imperfections. Nos imperfections sont parfaites, car chaque-une est une version toujours différent de ce qui nous est commun. Aimer les autres c’est aimer les versions imparfaites d’une perfection.

Plus que d’être dans l’accueil, dans la curiosité, je veux être dans l’amour de ce qui est imparfait dans l’autre. Cela me grandit, et me permet de m’accepter mieux moi m’aime dans mes reliefs imparfaits. En percevant les différences, je peux mieux aimer l’impermanence de l’incarnation que j’ai en face de moi.

Une réflexion sur la réincarnation

La question de la réincarnation

D’anciens textes de la Chine antique nous disent parfois qu’on peut être ré-incarné en foie de lapin, ou en bout d’os.

Ceci ouvre une autre question : n’est-ce pas un peu prétentieux de penser que nous serions automatiquement réincarnés en humains ? C’est pour moi une vision vaniteuse du monde, celui qui place l’homme au-dessus des autres formes de vie, ce qui a mené cette planète dans cet état…

Les anciens sages Chinois nous disaient, par ces évocations de réincarnation en foie de lapin ou en bout d’os, que nous sommes énergie. D’ailleurs, selon la médecine chinoise, nous sommes le fruit de la rencontre entre un shen « esprit » (ou énergie) céleste, le Hun, et le shen « esprit » (énergie) terrestre, le Po, et qu’à la mort, les énergies respectives retournent d’où elles viennent.

Si l’on accepte l’idée que la Vie n’est pas chair, elle n’a pas besoin de commencement. La question du début n’existe pas dans une notion d’éternité, car l’éternité n’a pas de fin, mais pas non plus de début.

Dans ce cas, pourquoi serions-nous ainsi ré-incarnés dans le futur, dans un « après » ? L’Être n’est pas lié au temps, le temps est lié à la matière. Le temps c’est celui qui traverse le paysage de la Vie. Alors, il n’y a pas ni futur ni passé, pour l’âme, pour l’Être.

Ce qui est incarné, c’est quoi ? la matière ? la Vie ?

La matière est liée au temps, le temps est lié à la matière, et si le « je suis » est immuable en moi, si je suis c’est mon âme, mon Être profond qui ne bouge pas depuis que je suis tout petit, alors « je suis ».

Ce « je suis » de la Vie, n’a pas besoin de temps, ni d’espace, ni de passé ni de futur. « je suis » EST, tout simplement.

Alors pourquoi serions-nous réincarnés ? Pour vivre la matière ? C’est une possibilité. Ce serait une mise en matière de la Vie. Pourquoi alors serions-nous humains après avoir été humain ? pourquoi pas un bout d’or, une fleur, un bout de foie de lapin ?

Mais plus que cela, pourquoi existerait-il un futur à cette incarnation nouvelle ? La Vie est dénuée de passé et de futur, qui sont des inventions de l’esprit humain. Le passé et le futur sont des constructions humaines, et la réincarnation ne peut être inscrite dans le futur, ni dans le passé.

Si incarnation il y a, elle serait donc ni future ni passée. Ce qui peut être incarné est la Vie, pas la matière ni sa production humaine, à savoir les pensées et la croyance que l’incarnation se ferait dans le futur, qui n’existe que sans l’esprit des humains.

La temporalité physique

Il existe bien un temps physique. C’est maintenant. Dans une minute, il y a 60 maintenants d’une seconde, si toutefois on peut réduire un instant à une seconde, mais admettons. Le maintenant que je viens de vivre n’existe plus, je vis un autre maintenant, qui disparait aussitôt qu’il est vécu.

Une incarnation serait donc une suite à une mise en marche. C’est le train qui passe dans le paysage, et le paysage reste le même. C’est le passager qui défile, pas le paysage.

En quoi aurais-je besoin d’être réincarné après que mon voyage soit fini ? Les croyants de la réincarnation pensent que c’est pour progresser. L’idée de progrès est elle aussi une croyance purement humaine. Nous pensons que nous sommes dans le progrès, dans l’expansion, dans l’amélioration plus ou moins continue. C’est une vision faussement Darwinienne de la Vie. Elle sous-tend qu’il y aurait une progression.

Mais qu’est-ce qui aurait besoin de progrès ? Qu’est-ce qui pourrait progresser ? Ce n’est pas mon « Être », mon « âme », cette part de moi qui justement est immuable, cette part de moi qui est faite d’amour pur. Cette part de moi est la même depuis que je suis dans cette existence, elle n’a pas besoin de progresser, car elle EST Amour.

Ce qui pourrait avoir besoin de progresser, c’est mon comportement dans mon environnement, c’est de travailler mon alignement entre mon identité, mes valeurs, mes actes et mon comportement vis-à-vis de mon environnement. En somme, ce qui peut avoir à progresser, c’est l’éclat de Vie dans la matière.

En ce sens, l’incarnation serait une progression de la Vie dans la matière. Et plus on progresse, plus la Vie peut éclater dans les yeux d’une personne. En somme, la « personne » est le contenant de « l’Être ».

Cette idée me plait, cependant elle est anthropomorphique.

Reste à savoir comment définir ce qui est progression. Chaque culture et chaque groupe humain a sa propre vision de la progression. Quand on parle de réincarnation, on pense à l’élévation spirituelle. Mais pourquoi ce serait seulement cela ? Et si d’autres pensaient que c’est par exemple la richesse en argent ? Donc, doit-on, peut-on s’approprier la notion d’incarnation et lui donner un sens défini, obligé ? N’est-ce pas une vision humaine de l’incarnation ? Est-ce qu’un oiseau se réincarne en oiseau jusqu’à ce qu’il soit un « bon » oiseau ? C’est quoi un bon oiseau ? Là, on entre dans les notions de bien et de mal, qui sont des inventions judéo-chrétiennes. Peut-être peut-on simplement parler d’harmonie ?

L’idée serait donc de s’élever pour devenir une personne qui soit en harmonie avec son environnement ? A savoir que le voyageur serait en harmonie avec le paysage dans lequel il défile lui ? Un oiseau n’a pas besoin de réfléchir à son harmonie. Il mène sa vie, c’est tout. Un humain ne devrait pas avoir à réfléchir à son harmonie. Il devrait seulement vivre sa vie, c’est tout.

Vivre sa vie d’humain sans temps, sans passé ni futur, sans vouloir dominer le paysage, en se contentant d’être un voyageur qui observe et contemple le paysage. En laissant tomber notre vanité, cette tendance à voir le monde en fonction de nos croyances ancestrales, celles dans lesquelles nous avons été élevés, nous ferions un grand pas vers l’incarnation : que notre Être incarne le corps, au lieu que la matière veuille toujours définir l’Être, en pensant que l’avoir est supérieur.

L’avoir, c’est vouloir changer le paysage, c’est ce qui a mené l’homme à détruire son environnement. Après lui, l’Être sera toujours là, mais peut-être pas l’humain, pas l’enveloppe. Car la Vie EST

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