Étiquette : Histoire de l’Alsace

Quand le sentiment d’Être se cristalise

Quand le sentiment d’Être se cristalise

il est des endroits, auxquels on arrive parfois par des chemins pourtant tordus, il est des endroits où l’on se sent Être. Ce sont des lieux où les éléments cristalisent l’Être, pour que les sens ramènent l’Essence à la présence.

Le vignoble alsacien en est. Habitant loin maintenant, je n’ai plus l’occasion quotidienne de toucher son esprit. Quand j’y reviens, quand le pied se pose à nouveau dans ces marbrures, la magie opère, instantanée, la peau des millénaires forgeant lentement les habitants.

Quel plaisir de retrouver l’âme si animée d’un « pays » : un bout de Terre est investi de son âme, au travers de ses formes, les pentes et les plaines, les reliefs, les orientations, la nature du sol, le climat, les ressources naturelles, les cours d’eau qui séparent les terres, etc… tous ces éléments que les humains d’aujourd’hui oublient, dans lesquels les humains pourtant vivent, tout ça forme un Terroir.

Et le Terroir forge ses habitants. Les humains qui sont là ne pratiquent pas les mêmes métiers ici qu’ailleurs, les mêmes arts ici qu’ailleurs, ne pratiquent pas les mêmes cultures ici qu’ailleurs, n’ont les mêmes ressources naturelles ici qu’ailleurs, et les échanges avec l’extérieur ne sont pas les mêmes ici qu’ailleurs.

L’ensemble de tous ces éléments, de tous ces potentiels, forgent aussi les habitants, qui font partie du Terroir. « les gens d’ici », « les gens d’ailleurs », les uns ont besoin des autres.

L’Alsace est un Terroir au caractère fort, marqué par ses particularités, marqué par son Histoire, les gens sont toujours venus de tous les ailleurs, et tous les gens d’ailleurs sont devenus des Alsaciens.

Posez n’importe quel humain dans le vignoble, ou dans les plaines alluviales, ou encore dans les collines douces de l’Alsace Bossue, il deviendra un Alsacien en moins de temps qu’il ne faut pour le vouloir.

C’est la magie du terroir. Le vignoble, par la puissance de son passé glorieux, et la tristesse de son état actuel, je suis imprégné de ses rides, de ses failles, des mille couleurs de ses sols, des regards et des sourires de ses habitants.

 

 

 

L’Alsace prise de force par Louis XIV par Claude Muller

L’Alsace prise de force par Louis XIV par Claude Muller

« il faut d’abord connaître le traité de westphalie qui date de 1648 avec deux traités, Munster et Osnabruck. C’est un traité qui n’en est pas un, où il y a tout et son contraire, et vous pouvez trouver dans les deux traités des choses totalement contradictoires.
L’idée générale est que le roi de France reprend à son compte les droits que l’empereur d’autriche possède en alsace. Sachant que l’alsace n’est pas une entité politique mais une mosaïque, le terme de Alsace serait plutôt un espace géographique, mais qui ne serait qu’un demi-espace géographique, puisque l’Alsace et le pays de bade formaient un territoire.

Le traité de westphalie ne résout strictement rien au niveau de la mosaïque politique qui existe en Alsace. Grosso modo, le sud de l’Alsace est administré par l’empereur d’Autriche, mais le nord de l’Alsace est un ensemble de petits territoires appartenant à des princes étrangers, c’est-à-dire non alsaciens. Après 1648, louis xiv essaye de mettre la main sur un territoire que le traité de westphalie ne lui a pas vraiment donné ! Ce qui explique il y a tout de suite ce que l’on appelle « les réunions » : c’est hélas l’usage de la force pour prendre des petits territoires. Ainsi tout de suite après l’arrivée de louis xiv il y à des combats en Alsace. Le 5 janvier 1675 Turenne gagne la bataille de Turckheim, avant d’incendier Haguenau. Les armées de Louis xiv pratiquent la politique de la terre brûlée.

Et c’est parce que Haguenau a brûlé, que lorsque en Septembre 1681 les canons royaux encerclent la ville de Strasbourg, celle qui est ville libre d’Empire se rend sans résistance. Parce que les strasbourgeois savent très bien que s’ils ne se rendent pas la ville brûlera aussi. Strasbourg ne se donne pas à la France comme certains historiens ont pu le dire, Strasbourg devient française par la force, le 30 Septembre 1681.

La ville de Mulhouse est restée indépendante, alliée au canton suisse jusqu’au 28 Janvier 1798, c’est à dire plus de cent ans après la prise de Strasbourg, ce qui montre bien que il n’y a pas eu de paix véritable en Alsace au moins jusqu’en 1797. D’ailleurs, Mulhouse a aussi été prise par un autre subterfuge, et qui est tout simplement l’asphyxie économique et douanière de la ville. »

Extrait de https://youtu.be/zLCbPW-07oc

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