MAHAMOUDRA Enseignements reformulés 2

Le MAHAMOUDRA ne parle pas de détachement mais d’attachement. En page 24 on peut lire que l’attachement est lié à l’ignorance. Il parle de l’attachement comme l’appropriation des objets et des êtres.

 » Comme notre vie est instable et sans aucune sécurité, le désir de s’approprier des objets et des êtres génère tôt ou tard des souffrances  »

Pour se défaire de l’attachement nous examinons la cause de notre renaissance : l’égo. Nous apprenons ainsi que tant que nous sommes égo, nous renaissons en cet univers, dans cette dimension, dans la réincarnation. On retrouve ici une notion de tension vers la perfection du Bouddha.

Tant que je suis attaché, je ne peux être heureux. Attaché à des objets, à des êtres, à des opinions, à un mode de vie.

Mais il ne faut pas oublier, à mon avis encore, l’attachement à la progression. Parfois dans certains aspects de mon existence, j’ai l’impression de « perdre », de reculer. Changement de revenu, de situations personnelle ou professionnelle, maladie, déménagement, voisinage, les lois, les obligations, les situations qu’on doit subir.

Ce n’est pas ça, de ne pas progresser, au sens de l’illumination. Dans la méditation bouddhique, on prie pour son ennemi. L’ennemi est aussi en moi, dans l’avidité, dans l’ignorance, dans cette envie de toujours plus, et cette envie de ne pas bouger un confort enfin trouvé. C’est légitime, mais la Vie bouge.

Je veux alors trouver mon bonheur à l’intérieur d’un monde qui bouge sans cesse, et donc un monde qui n’est pas mon monde. Je me fais une idée du monde, c’est ma « carte du monde ». Mais le territoire, lui, bouge sans cesse : la Vie bouge.

Être heureux, c’est être dans l’heure : dans le non-attachement à la temporalité, à mon monde intérieur. Si je lâche mon monde interne, j’accepte mieux ceux des autres, à chaque-un différent, à chaque-un propre. Je veux respecter la propreté de chaque monde, ne pas le salir, respecter celui de mon ennemi.

Plus je suis attaché à mon monde intérieur, moins je peux accepter que la carte n’est pas le territoire.