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La Réalité, c’est relatif et mouvant.

La Réalité c’est relatif et mouvant.

La réalité statique est très limitée ! La réalité, c’est « il pleut », ou « il fait jour ». Le nombre de jours de pluie n’est pas une réalité, c’est un chiffre, un décompte, ce n’est pas une réalité.

La réalité est une notion très fragile, dynamique : la science se sert des interprétations, des mesures, des calculs, des équations issues d’observations, et la réalité évolue sans cesse. Donc, il faut éviter de lui accorder trop de crédit, car beaucoup de réalités peuvent évoluer.

La « réalité » est relative à nos connaissances. La réalité évolue à mesure que la recherche ou le hasard découvre d’autres paramètres, à mesure qu’on développe des appareils pour mesurer plus finement ce qu’on peut observer et même plus.

Exemple : Avant l’invention des « molécules », elles n’existaient pas aux yeux des « réalistes », on est bien d’accord ? Pourtant, on peut aujourd’hui soigner des maladies à partir de molécules qui ont été inventées. Elles existaient avant leur invention, mais elles sont devenues « réalité » avec leur découverte : on utilise le mot invention pour les découvertes, ce n’est pas pour rien ! Donc, ces molécules ne sont pas plus réelles après leur découverte qu’avant !

Dans certains domaines, on a même dépassé le stade de la perception humaine. Les ultrasons et infrasons nous permettent des calculs et des soins dont nous ne pouvions pas soupçonner la « réalité » avant leurs « inventions ». Là aussi, la réalité a beaucoup évolué, elle est dynamique.

Donc, méfions-nous des affirmations définitives de la réalité, et des généralisations : ce n’est pas parce qu’il est établi que la Terre est ronde et non pas plate que toutes les vérités scientifiques actuelles sont définitives !

Réalités construites :

les « chiffres » mentent ou pas : Un chiffre est un chiffre, lui ne ment pas. Mais c’est le choix de la mesure qui peut être incomplet, mal mesuré, hors contexte.

Un chiffre ne parle pas : un chiffre est un chiffre, il ne parle pas en lui-même, c’est le contexte dans lequel il est placé qui parle, et la signification qu’on lui donne. Un chiffre « élevé » peut être considéré comme un résultat menant à un jugement négatif ou positif, selon le contexte.

Chroniques de con-finé sur l’importance du décor

Comme je ne regardais pas la télé, et qu’en plus de cela, j’étais déjà confiné avant le confinement (relativement à une blessure), et comme mes parents m’ont appris à ne pas prendre pour argent comptant tout ce qu’on raconte, et comme j’avais déjà compris que je vis dans un monde où l’information n’est pas neutre, je me suis mis en quête d’info. Et il y en a ! Et nous avions, pendant quelques mois, un outil génial qu’étaient les rapports hebdomadaires de santé publique france. Leurs rapports donnaient à voir les différents visages de cette épidémie. Et donc, on pouvait y lire les nuances. Très vite, la panique sanitaire générale s’est transformée en propagande anxiogène généralisée. Pourtant, les rapports hebdomadaires restaient neutres, présentant les chiffres sans interprétation. Je leur ai même écrit pour les féliciter, et je me souviens d’avoir lu une des réponses me préciser que leur équipe n’est pas habituée à livrer des rapports de cette façon, sur l’immédiateté, mais qu’en tant que statisticiens leur manière de travailler se calculer sur le temps long. bref. Mais ensuite, brusquement, ces rapports ont totalement changé de tonalité : dès lors, les rapports étaient clairement orientés à l’alimentation de l’anxiété.

Exemple : Postulons que d’une semaine à l’autre fin juillet, vous aviez disons 500 malades, et la semaine suivante 520.
– Si vous placez ces chiffres sur une courbe qui commence au début, en mars, alors qu’en mars il y en avait 2000 malades, une lecture de la courbe  ne donne pas lieu à panique.
– Si vous comparez seulement les deux semaines, vous pouvez alors affirmer
— qu’il y a une augmentation de 20% de malades,
— et vous pouvez même affirmer qu’il y a 120% de malades par rapport à la semaine dernière.
Tout dépend du narratif que vous voulez faire passer. Chez santé publique france, il y a eu plusieurs « recadrages » pour les obliger à présenter les chiffres d’une manière plus orientée qu’au départ.

Est-ce moi qui suis complotiste ? Est-ce que je veux dénigrer la gravité de l’épidémie ? Désolé non, je ne fais qu’expliquer que si vous changez le décor, vous obtiendrez des réactions différentes.

Nous avons tous, personne n’y échappe, le même processus :

perception > émotions > réactions.

Changez la perception des gens, et vous obtiendrez des réactions, donc des comportements différents.

 

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