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Etat dépressif, Attentes, Jugements, Valeurs

Un état dépressif surgit notamment quand la vie que la personne voudrait avoir est trop dissonante avec celle qu’elle vit. « Comment ma vie devrait être », et le blocage se crée déjà : il y a stagnation, d’où mal-être qui est souvent du « non-bien-être », puis rumination, insomnie, mauvaise digestion, perte de discernement,burn out, maladie…

Quand la vie n’est pas conforme à ses valeurs

Quand je dis  » la vie qu’on vit « , ce n’est pas une réalité, mais le vécu, donc la perception d’une situation.

Les attentes sont construites.
Toute attente est construite, c’est une vue de l’esprit. Aussi positive soit considérée l’ambition, l’envie de progresser, etc… une attente n’existe pas, c’est dans la tête. Et avoir des attentes sur les autres, c’est construire des attentes qui sont par nature impossible à satisfaire, c’est comme si on voulait faire entrer une partie de soi dans l’autre.

Le jugement est dans l’attente
Ces états sont parfois lié à des attentes, donnant lieu à des jugements, ceux que j’évoque entres autres quand j’affirme que le jugement est partout sans qu’on ne s’en aperçoive.

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Attente vis à vis de l’autre

Attente de constance
C’est quand on attend de l’autre qu’il/elle soit toujours pareil, dans ses humeurs, dans son attention, dans son comportement.
Cette attente est liée à un besoin de constance, dans tous les éléments qui sont des repères de ce qu’est l’autre. Donc, quand il/elle n’est pas comme on attend, on est un peu perdu, on ne reconnait pas l’autre.
Alors, on n’accepte pas que la personne ne soit pas de bonne humeur, qu’elle a des états d’âme, des baisses de forme, quand elle est différente de l’attente qu’on a construit d’elle.

Or, nous sommes humains, ce genre d’attente ne fait que générer frustrations et conflits avec l’autre, qu’on blâme de ne pas être comme on voudrait qu’il/elle soit. C’est vrai dans le couple, dans le travail, avec les enfants, etc…
Est-ce que c’est de l’amour, vraiment ? Est-ce que c’est ça travailler avec les autres ?  On peut changer de conjoint ou de boulot, les résultats seront les mêmes. Ces attentes sont construites, or la vraie vie est mouvement !

Attente de valeurs identiques
Cette attente est celle de croire que l’autre vit dans mes propres valeurs. C’est quand je voudrais que les autres vivent dans mes valeurs, parce que la vie c’est comme ça, parce que « c’est factuel », parce que ça se passe comme ça. Et ceux qui ne font pas comme moi, ceux qui pensent autrement, ce sont des cons, ils n’ont rien compris.

Pour renforcer ce biais, arrive là-dessus une parole qui est saine en elle-même  » il faut avoir le courage de ses opinions » ou « affirme toi », ou encore « persévère, tout le monde ne peut pas avoir les mêmes idées et les grands inventeurs sont ceux qui suivent leurs idées ». Il devient impossible à la personne de se rendre compte qu’elle n’est pas dans des idées mais dans des jugements.

Penser que mes valeurs sont meilleures, c’est un jugement et c’est enfermer. C’est une illusion de croire que les autres vont vivre dans mes valeurs si je considère que mes valeurs sont meilleures. Ca concerne les parents, les enfants, les amis, les managers, les collègues, et ça concerne beaucoup les élus qui se pensent représenter la valeur de leurs électeurs.

L’attente d’empêcher l’autre de vivre dans une autre plus haute valeur que la sienne.  Chacun prend ses décisions en fonction de ses valeurs, et non sur la valeur des autres.

Obliger l’autre à prendre ses décisions en fonction de mes propres plus hautes valeurs, c’est séparer, diviser, frustrer, et c’est brimer. Un jour ou l’autre, il y a conflit, et je ne comprendrai pas pourquoi …

personne ne vivra jamais dans tes valeurs

Si tu as compris ça, tu as fait un grand pas vers une communication plus saine avec tout le monde.

 

Attentes vis-à-vis de soi

Quand on s’attend à être soi-même dans un état de performance constant. C’est quand on n’accepte pas de ne pas aller bien, d’être parfois de mauvaise humeur, d’avoir des baisses de forme, ses manques d’envie, de ne pas être au top.
Cette attente est plus fréquente qu’on ne le pense, elle est insidieuse dans une société qui est celle de l’humain-robot, celui de la réussite, celui de la performance, celui du travail bien fait vite fait, et la société de la sur-sollicitation où il ne suffit pas d’être performant, mais tout le monde doit le voir et le reconnaitre, partout et à tout moment.

Attentes de trouver du bonheur dans les valeurs d’autres
Vivre dans les valeurs des autres peut mener à des états dépressifs et de grandes pertes. Une personne qu’on admire, ou un modèle de réussite qu’on a lu ici ou là, de calquer ma vie sur des valeurs qui ne sont pas les miennes ne peut pas me mener à me sentir moi-m’aime. Construire une existence sur des valeurs qui ne sont pas celles de la personne peut l’amener à prendre des décisions capitales dans sa vie. On peut ainsi se marier, avoir un boulot et tout un cercle amical qui ne correspond pas à ses propres valeurs. Le réveil se fait parfois sous forme de clash, ou alors ce genre de situation peut mener à une dépression profonde inconsciente.

Attente vis à vis du monde

L’attente d’un monde vivant mieux dans ses valeurs.
Quand on est persuadé que le monde devrait  vivre selon telles valeurs que le monde irait mieux si … C’est beau de le souhaiter, mais de penser, c’est croire, et croire c’est attendre : attendre que le monde irait mieux si tout le monde vivait dans telles valeurs est source de conflits, et d’angoisse, car on est alors constamment déçu, découragé, désillusionné.  On peut en arriver à vouloir imposer ses valeurs aux autres, ou à souhaiter du malheur à ceux qui ne partagent pas telles valeurs. C’est le cas des gouvernements, ou des groupes religieux, ou encore des sectarismes alimentaires.

Le mythe du surhomme ou le syndrome d’Emmanuel
Les valeurs d’une personne, associées à sa réussite professionnelle, et renforcée par un succès électoral, peut mener à ce que j’appelle le syndrome d’Emmanuel : c’est quand une personne pense sincèrement que ses valeurs doivent être partagées par tous, et agissent en conséquence comme elle, puisque cette personne a réussi, c’est la bonne méthode. L’engagement de ces personnes est sincère et puissant, et peur les mener à dépasser certaines valeurs pour arriver à leurs fins. Et ces personnes ne comprennent pas, très sincèrement, pourquoi et comment d’autres peuvent ne pas adhérer à leurs valeurs, puisqu’elles sont belles et porteuses de bien-être. (bien-être pour cette personne).

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Comment faire pour bien vivre avec ses valeurs dans le monde des autres ?

Je vous propose de prendre un temps de réflexion sur vos attentes, celles que chacun d’entre nous porte sur son entourage intime, familial, professionnel ou social. Se prendre un peu de temps permet de prendre du recul et de se détacher de l’affect, c’est à dire de l’identification.

Ensuite, je vous propose de nous intéresser aux valeurs via la réflexion suivante, avec un exercice éclairant pour définir et bien vivre ses propres valeurs : cliquez ici

LA SIGNIFICATION DES VALEURS

 

Attentes et schémas (pattern)

Tiré de  Expectation and pattern matching

dans la série Uncommon Psychotherapy de Mark Tyrrell

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suite de Le principe du Pattern

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L’attente est la projection du passé vers le futur.
Une attente est l’expression du pattern, d’un schéma de pensée. Je ne peux pas m’attendre à un résultat inconnu, je ne peux m’attendre seulement à ce qui correspond à un schéma de pensée. Ou alors je laisse seulement la porte ouverte à l’inconnu, mais dans ce cas je ne pense pas, et selon le sujet c’est très difficile à admettre. Si c’est pour dire  » je lance la balle dans l’eau, on verra bien où elle va  » c’est facile de ne pas avoir d’attente. Si je dis  » j’exprime à un ami toute la colère que j’ai pour ce qu’il m’a fait  » je peux me heurter à un pattern  » m’exprimer c’est agresser, je laisse passer le temps ça va se calmer tout seul ».  Plus mes schémas sont limités, plus mes attentes seront elles aussi limitées. Les schémas de pensée peuvent s’élargir avec l’expérience, par exemple avec des conclusions d’évènements nouveaux qui n’ont pas produit l’effet escompté par mes attentes. L’attente n’est jamais libre, l’attente est construite à partir de pattern, à savoir les schémas ou modèles de référence, mais ceux que j’ai validés. Je ne m’attends pas à ce qu’un évènement arrive selon le schéma que je n’ai pas validé. Mes attentes correspondent à mes critères de satisfaction. Les attentes enferment le futur dans le cadre qui va matcher avec mon besoin fondamental de sécurité. Et les attentes me rassurent.

Les attentes sont aussi des espérances. Plus je suis dans l’attente, plus je peux mesurer mon degré d’insécurité, et celui qui n’a pas d’attentes est libre, c’est une partie du lâcher-prise qu’on y trouve.  Mais les schémas de pensées répondent le plus souvent à mes besoins fondamentaux, me sentir en sécurité, connecté, considéré, aimé, etc… ils sont donc utiles, et me donnent des repères. Ils sont également liés aux drivers « sois fort, sois parfait, fais vite » etc…

les attentes ont une grande puissance psychique et physique.

Ce que le cerveau « attend » peut avoir un impact profond sur ce qu’il vit ensuite. Lorsque nous sommes préparés à vivre un événement futur d’une manière particulière, cette préparation peut agir en-dessous du niveau de conscience pour provoquer certaines réponses en nous.

Les attentes et les effets physiques :  Au quotidien
Nous attendons qu’une tasse de café va nous réveiller, et c’est le cas même si par la suite nous nous rendons compte que c’était du déca !

Le même processus se passe dans la « réponse placebo » – où nous croyons qu’une substance non active est un analgésique ou un remède. Et bien sûr, cela se produit aussi dans la version négative, la « réponse nocebo », lorsque nous croyons avoir été exposés à un produit auquel nous sommes allergiques (alors que ce n’est pas le cas). J’ai vu des personnes avoir réellement mal à la tête en buvant du vin blanc qui ne contenait pas de soufre, alors que lorsque le vin rouge en contient, ils n’ont pas mal à la tête. Pour de vrai !

Voir aussi l’article concernant le Prozac : clic

Avoir foi en un traitement ou en une personne peut produire des résultats inexplicables par la rationalité. Certaines maladies peuvent réellement reculer ou ralentir, parfois même disparaitre. On appelle cela parfois l’effet placébo. On peut se rappeler que le Prozac qui eu un grand succès n’était pas un anti-dépresseur, comme l’a démontré cette méta-analyse portant sur plus de deux milliers de personnes ( cf CLIC )

De toute évidence, on peut également provoquer par la pensée l’effet inverse, comme par exemple dans les sociétés humaines anciennes, où les personnes âgées peuvent arrêter une de leur fonction vitale par la pensée quand vient l’heure de partir.

C’est particulièrement le cas en matière spirituelle, ou encore dans les religions. Le fait de croire en la guérison par un thérapeute peut effectivement produire des effets. Ainsi, les gourous sont aussi détenteurs de pouvoir dans la mesure où ils captent les espérances de leurs disciples.

Dans le domaine psychique aussi, les attentes ont un fort pouvoir. Elles peuvent modifier un comportement, comme on l’a vu chez cette professeur à Chicago racontée dans ce récit CLIC où l’on peut constater à quel point les attentes modifiant le comportement d’un prof peuvent ensuite motiver toute une classe.

Les émotions en réactions
Si vous remplissez mes attentes, alors que je ne vous ai rien demandé (parce que vous les avez anticipé à partir de mon comportement non verbal), je vais vous louer et je vais peut-être ressentir de la magie entre nous … certaines relations amoureuses sont basées sur ce genre de fausse entente magique, initiée par mes espérances.

A l’inverse (ou par le suite), si j’attends de vous (sans l’exprimer dans un langage commun) un certain comportement et que vous ne l’éxécutez pas de la manière dont j’attends, je peux développer des émotions comme la colère, ou déception, ou tristesse, ou sentiment d’abandon. Dans certaines relations que j’ai connues, cela peut ensuite mener l’ami à s’éloigner devant des attentes qui sont déconnectées de la réalité.

Agitation due aux attentes insatisfaites
Il arrive très régulièrement que des personnes se mettent dans des états intenses ou extrêmes à cause de leurs attentes non satisfaites. Plus les attentes impliquent des contraintes extérieures et précises : temps, nombre d’ingrédients, nombre de personnes … plus l’attente a des risques de ne pas être satisfaite. Pour un même objectif, je peux soit avoir une attente, soit le considérer comme une belle perspective / un rêve. Dans le premier cas, je vais me mettre la pression, et la mettre à mon entourage et la pression à tout mon projet; Dans l’autre cas, je vais laisser de la souplesse. Et dans un cas les inconnues seront mes ennemies, dans l’autre je vais m’appuyer sur les inconnues, que je vais laisser enrichir mon projet.

On peut se mettre dans des états extrêmes quand l’attente n’est pas satisfaite. C’est comme d’espérer arriver à telle heure et que les bouchons ralentissent la progression. Simplement lâcher prise de l’attente permet de se calmer.

Tout Contrôler tout le temps : Le contrôle de nos vies est tellement inscrit dans nos comportements inconscients que nous ne savons plus lâcher prise, et confier à la Vie sa part de ce que nous appelons parfois le hasard.

Lâcher prise de ses attentes pour se calmer
Ainsi, souvent nos agitations sont liées à nos attentes, et simplement les lâcher nous permet de retrouver le calme. Un exemple typique est  » je n’arrive pas à dormir et il faut impérativement dormir pour être en forme demain matin pour aller travailler « . Eh bien, lâcher prise de cette attente, et souvent le sommeil vient tout seul !

Ou encore, je peux m’attendre à ce que telle personne n’est pas capable de faire une tâche : je l’ai stigmatisé d’après des idées reçues, basées sur ce que je pense être des faits. Même si cette personne sait bien faire, je ne lui confie pas cette tâche. Et de fait, elle est incapable, mais non pas par son incapacité, mais par mon attente !

Les attentes forment aussi les perceptions
Nous donnons des significations à certaines choses en fonction de nos attentes et espérances.

Perceptions construites
Typiquement, il suffit d’attendre qu’une personne ne m’aime pas pour que je me mette à percevoir des signes qui conforment qu’elle ne m’aime pas, même si ce n’est pas le cas. Je peux développer des réactions négatives et par la suite, cette personne va normalement et naturellement s’éloigner de moi, puisque j’interprète négativement tout ce qu’elle dit et fait comme étant hostile à ma personne.

Quand nous ne comprenons pas un processus, nous avons tendance à coller nos attentes à ce que nous constatons pour leur trouver des significations. Je pense notamment aux théories complotistes, mais aussi hélas à la justice, combien de jugements ne sont-ils pas donnés en collant les attentes des procureurs ou des juges aux actes constatés de leurs « coupables »…

Etudier ses propres espérances
j’invite tout le monde à faire un petit exercice : faire un petit tour d’horizon de vos attentes, pour d’abord en prendre conscience. Vous pouvez prendre comme point de repère un moment où vous avez été déçu par une personne, ou bien fâché, ou encore senti abandonné, ou encore flatté.

l’effet de surprise ou rupture de pattern
Lorsque la surprise est utilisée comme technique (en hypnose), elle est parfois appelée « interruption de schéma (pattern) ». La confusion mentale et le choc sont des moyens d’induire la transe, en partie parce qu’ils ouvrent l’esprit, le faisant passer de l’automatisme à l’inconscience et à la suspension des attentes habituelles.

Les effets sur la confiance et l’estime
Comme nous sommes régulièrement plus durs avec nous-même qu’avec les autres, il arrive fréquemment que ne valorisions pas nos actes et même que nous rabaissions nos résultats. Refaire un point entre les attentes et le résultat obtenu du point de vue extérieur peut souvent remettre les choses à leur place, et remonter l’estime de soi.

Réévaluer les attentes
Ainsi, nous pouvons réévaluer nos attentes à la baisse et profiter au contraire de sentir plus vite nos espérances atteintes et dépassées.

Transformer une attente excessive en une attente joyeuse
Une jeune amie dit vouloir faire son code de la route, et comme elle trouve que ça traine, elle veut réviser le code tous les jours deux heures alors qu’elle déteste ça. Au lieu de réviser deux heures, je lui ai proposé dans un premier temps de monter graduellement, et de commencer par réviser 15 minutes et de voir comment ça se passe. Avec cette méthode, très vite elle va dépasser ses nouvelles attentes, puis les augmenter graduellement, tout en profitant à chaque fois du plaisir d’avoir réussi et dépassé son objectif !

 

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