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Quelques pas de côté avec Ramana Maharshi : Les Dieux comme tout chose

Les mémoires ou enseignements de Ramana Maharshi sont des transcriptions de dialogues que le maitre spirituel avait avec ses visiteurs.

Question : Les Dieux existent-ils vraiment ?
R : Ils existent vraiment
Q : S’il en est ainsi, où existent-ils ?
R : En vous
Q : Mais alors, ce sont simplement des idées que je peux créer et contrôler ?
R : Il en va ainsi de toute chose

Voilà une notion compliquée à comprendre pour nous, je trouve. Qu’en pensez-vous ? Et à mon avis, elle montre la connexion entre la spiritualité et le quotidien.

Car « toute chose » est nécessairement créée et contrôlée par notre cerveau. « Tout chose » c’est cette chaise, ce téléphone, cet arbre, ce chant d’oiseau, cette pomme, et même moi, et toi.

Nous avons attaché des significations à tout ce qui nous entoure. Tout, vraiment tout est chargé de significations. Le livre qui est posé sur la table serait quoi s’il n’était un livre ? Le livre c’est quoi ? Des bouts de papier et de l’encre, seulement, qui n’ont aucun intérêt, aucun contenu, ni agréable ni désagréable.

Les significations, les utilités, l’agréable et le désagréable, les couleurs, les sons, les odeurs, les goûts, toutes les sensations sont où ? Elle ne sont pas dans les objets ! L’orange n’a pas d’odeur ni de goût, c’est un décodage de ses arômes et de sa texture qui me fait attribuer ces propriétés à l’orange ! L’orange, elle, n’a rien de tout ça ! L’orange est juste une orange !

Il en est de même pour tout : nous attribuons des propriétés aux choses, et leur donnons des significations : Nous les créons et les contrôlons selon nos croyances, nos besoins, nos choix, selon la culture dans laquelle nous sommes, selon l’éducation reçue, selon l’influence de l’environnement dans lequel nous sommes, et même parfois par obligation.

Cette personne qui, ce jour-là interrogeait Ramana Maharshi pensait peut-être à des Dieux réel, en chair et en os ? Qu’une chaise soit ici, dans cette pièce, ou non, sa signification est la même. Ce qui change, c’est la matérialité.

Pourtant, la matérialité ne donne pas le sens, elle ne fait que donner une forme, perceptible par nos sens. La matérialité d’une chaise ne donne pas son utilité. Le sens qu’on donne à toute chose lui donne sa véritable existence, sa signification.

Nous avons besoin de signifiants dans nos vies, c’est vital. Pourtant, les significations se trouvent dans notre cerveau, elles n’existent pas par elles-mêmes.

Je vois là le lien entre ce qui existe et le réel, et ce sont deux notions différentes. Ce qui existe ne nous sert à rien, en tant que tel. Le réel qu’on attribue à toute chose, lui, sort de nos cerveaux, il est créé et nous le contrôlons. Le réel est relatif, personnel, discutable. Signifiant.

Quelques pas de côté, spiritualité orientale

Le Tao manifeste n’est pas le Tao; S’abstenir de chercher à connaître ce que la connaissance ne peut connaître, voilà le mieux.
Qui connaît l’éloquence sans paroles et le discours muet atteint au trésor du Ciel. Il s’emplit sans jamais déborder, il se déverse sans jamais se vider.

 

Aujourd’hui, j’ai déjà été …

Aujourd’hui, je prends le temps de contempler la journée se dérouler. Chaque instant m’offre son moment présent. Ainsi, aujourd’hui, j’ai déjà vécu tout un tas de petits moments au présent. Certaines n’ont pas été agréables, quand il s’est agit de retrouver un mot de passe. Mais la plupart sont magnifiques, il fallait seulement que je porte mon attention sur les moments de joie. Comme si les moments de joie n’avaient pas le même poids que les moments de non-joie. Ces petits moments de non-joie portent encore leur trace en moi, dans une envie de me détendre. Leurs traces s’accrochent en moi. Traces émotionnelles. Pourquoi n’ai-je pas encore appris à passer au travers sans générer autant de négativité en moi ? Pendant ce temps, les moments de joie sont plutôt inscrits dans l’instantaneïté, ils ne laissent pas de grandes traces en moi. N’ai-je simplement pas appris à les mettre en valeur ? Quand je pense à quelques beaux moments qui se sont passés juste il y a quelques minutes, je trouve qu’ils sont inscrits dans le passé : cette odeur de linge qui sèche près du radiateur, ces chants d’oiseaux, cette jolie mélodie au piano que j’entendais.

La Joie est un muscle, tout comme la non-joie. Cette dernière semble bien plus musclée que la première, chez moi.

Alors je ferme les yeux, je respire profondément, et je pense d’abord au moment de Joie passé, cette odeur de linge qui sèche, et je m’en imprègne : « oui, cette belle sensation est toujours là, elle est légitime, elle existe toujours en moi » Oui, car elle n’est pas dépendante du linge mais de ce qui se passe en moi, pas besoin que le linge dégage toujours cette belle odeur pour que je la ressente en moi, puisque ça se passe en moi. J’ai parfaitement le droit de revivre le passé heureux, si c’est mon choix. Ce qui m’importe n’est pas si c’est vrai ou pas, ce qui est important c’est « est-ce que ça me fait du bien ? »

Et pour le moment désagréable, celui du mot de passe perdu, celui dont je ressens encore les relents et même dans mon corps ? C’est pareil, je peux laisser aller, la situation est passée, elle n’existe plus, la situation ne m’impose rien. Donc, je peux, si je le choisis, respirer profondément, par le ventre, et laisser aller cette sensation désagréable. Je peux même utiliser une petite technique pour débarrasser l’émotion, qui ne m’appartient pas et que je partage : Où se situe l’émotion désagréable dans mon corps ? Quel est le trajet qu’elle fait ?  je définis petit à petit son trajet. un début, une fin. Et une fois le trajet ressenti ou visualisé, quel est le sens du spin du tourbillon de cette émotion sur le trajet ? La question semble étrange, je sais, mais dans quel sens tourne-t-elle ? Si elle devait tourner sur elle-même en tourbillonnant, dans quel sens ? Une fois défini le sens et le trajet, du début à la fin, je peux passer à l’étape suivante : Partir de la fin du trajet, inverser le sens du tourbillon, et faire le trajet inverse, jusqu’au point de départ initial. Ensuite je respire profondément, et j’observe. S’il le faut je referai ce trajet retour dans le sens inverse du spin. Jusqu’à sentir que l’émotion est détachée du moment. Je peux laisser aller ce moment, il est dans mon passé, il s’est produit, mais je ne le garde pas en moi, je peux le laisser partir, en paix.

Je reviens à la bonne odeur du linge qui sèche, et je m’en emplis encore une fois, et je fais grandir la sensation en moi. Elle prend toujours plus de place, elle m’emplit, elle parfume mon coeur. Que me dit-elle de beau, cette odeur ? Est-elle florale ? puissante ? pourquoi me plait-elle tant ? C’est cette odeur de douce chaleur, ces souvenirs d’enfance, quand Maman repaissait le linge, la quiétude que dégage ce phénomène de séchage, rien ne brusque, ça se passe en douceur, c’est une odeur de cocon, protectrice, l’enfant en moi se sent au chaud. Peut-être me vient-il d’autres belles choses à propos de ce moment où j’ai ressenti cette odeur, l’endroit où j’étais, ce que j’étais en train de faire, de regarder, avec qui j’étais, et je laisse grandir le beau moment, en moi, toujours un peu plus, grandir.

Pour moi, dans mon cas, c’était un moment fugace, ça n’a duré que deux secondes. Mais j’ai parfaitement la légitimité de faire grandir ce court moment, de le garder en moi, tout autant que je choisis de garder ou de ne pas garder ce que je veux de cette existence. Car ma réalité est faite d’une foule de ces petits moments, auxquels j’ai accroché des émotions, qui me font voir la vie d’une façon belle ou moche. C’est mon choix, finalement. Et je choisis d’être en paix.

 

L’enseignement de Ramana Maharshi

P39 Comment empêcher les distractions du mental ? Vous ne voyez les objets que lorsque vous oubliez votre propre Soi. Maintenez-vous dans le Soi et vous ne verrez pas le monde objectif
Ou encore : Quand on est en dehors du Soi, on est assailli par le désir de conformer le monde à ses volontés. Alors, on perçoit envies, angoisses et anxiétés, regrets et désirs obsessionnels. Se maintenir dans le Soi permet de rester en paix avec ce qu’on perçoit, avec ce qui est, avec ce qu’on vit, dans l’instant présent. Se maintenir dans le Soi, c’est notamment ne pas attacher trop de poids aux significations de nos perceptions. C’est par exemple analyser non pas ce qui s’est passé mais ce qu’on a perçu, et interroger en toute bienveillance la perception : est-il possible qu’une autre façon de voir cet évènement puisse conduire à une conclusion différente ? Est-ce que je veux continuer à considérer l’évènement comme je le perçois, avec ses désagréments, ou bien est-ce que j’ai envie de lui donner une autre signification qui allègerait ses conséquences émotionnelles ?


P39-40 Cela ne sert à rien de répéter des mantras, de faire du Yoga ou de la méditation si on n’a pas de volonté d’ouverture, d’ouverture spirituelle, d’introspection, fait un pas de côté.


P40 Pourquoi les Ecritures disent-elles que le Sage est comme un enfant ? Comme le Sage, l’enfant ne porte attention à tout évènement, joyeux ou triste, que tant qu’il dure, et quand il a pris fin, l’enfant n’y pense plus. L’enfant vit dans l’instant présent, sans confectionner de signification. A partir des significations, l’humain adulte renforce ses idées, renforce ses peurs ou alors ses désirs. Evidemment, les émotions nous impactent durant un évènement. Mais pourquoi les cultiver, ressasser, nous y attacher ? Cela crée des dépendances à nos évènements malheureux passés, ou des dépendances aux personnes qui étaient là quand on était dans un moment de bonheur. Alors, porter un regard distancié sur les évènements une fois qu’ils sont passés nous permet de faire la part des choses. Utiliser la PNL ou l’hypnose douce Ericksonienne peut aider, la médication n’est pas forcément l’unique solution.


P41 ‘Le Karma peut-il prendre fin ? Le Karma porte en lui les semences de sa propre destruction ». Le destin, c’est ce que je crée à chaque instant, par mes pensées, mes paroles, mes actes, mes intentions. A chaque instant, je crée ce que je vais vivre dans l’instant d’après, ou dans le jour qui suit et ainsi de suite.
Par exemple, si je m’oppose à mon voisin qui fait du bruit, il y a de fortes chances qu’il sera ensuite plus bruyant encore, rien que pour m’embêter. Si je l’aborde d’une autre manière, je vais avoir des chances de générer un changement de son comportement et donc de ma tranquillité.
Autre exemple, si je mange mal, je vais générer des maladies, de l’insomnie, des mauvaises relations, etc… j’accuserai un karma que j’ai pourtant créé.
Très rares sont les moments où une personne ne pourra pas, au fond d’elle-même, reconnaitre les origines de ses « malheurs ». Et quand on ne comprend pas, justement, c’est là qu’on parle du mauvais karma; C’est généralement une énergie qui est désaxée, une fatigue inconsciente; Il n’y a pas qu’une seule forme de fatigue. On peut être fatigué de corps, mentalement ou énergétiquement. Donc, quand rien ne va, ralentir, s’arrêter, faire une pause s’impose. Et un auto-soin énergétique peut aider à remettre les choses d’équerre. Quand rien ne va, on a tendance à ne pas se rendre compte que comme pour une autre fatigue, il faut s’arrêter, se reposer. Et on peut être tenté de se diriger vers des soins, énergétiques ou médicaux. Et alors, pourquoi ne font-ils pas l’effet escompté ? Imaginez que j’écrase l’accélérateur de ma voiture; la vitesse excessive va peut-être générer de votre part, docteur ou thérapeute, un coup de frein. Mais tant que je reste le pied sur l’accélérateur, je vais continuer de générer une vitesse excessive.

P42 « Les habitudes du mental empêchent la réalisation du Soi. L’ego crée des obstacles, ensuite l’égo souffre de la perplexité que font naitre d’apparents.  Cherchez qui pose les questions et vous trouverez le Soi »
Par exemple : Je ne peux pas faire une chose quelconque ? Le problème n’est pas dans ce que je ne fais pas, mais dans ma volonté de faire, qui est contrariée. Je ne veux rien faire ? Idem, le problème n’est pas là, mais dans la contrariété avec ce qu’impose mon environnement. Qui est contrarié ? Ce n’est pas le sujet de la contrariété, ni les personnes que j’accuse. Qu’est-ce que je veux en cherchant à faire ce que je veux faire ? Est-ce que je peux le faire ? Facilement ? Existe-t-il d’autres solutions ? Est-ce que la méthode est la plus efficace ? Suis-je désintéressé de fierté, de principes, de « il faut » ? Bref, est-ce qu’il y a moyen de faire autrement ? Les obstacles sont situés à un niveau différent de mon moi profond. Car les obstacles sont des désirs non réalisés. Mon moi profond, il n’en a rien à faire, en fait, des avoirs et des faires, du statut social ou encore des relations dites mondaines. Tout ça se joue à un niveau qui ne vaut peut-être pas la peine que je me ruine la santé mentale et physique, que je m’obstine ? Est-ce que là, maintenant, ici, j’ai à manger, un toit, des vêtements ? Qu’est-ce qui est vraiment important, en fait ? Est-ce que si je fais le bilan de ce que je suis, là maintenant, je peux percevoir la paix intérieure quand je respire profondément ? Et ressentir du soulagement par rapport à toutes les injonctions, qui sont les plus souvent les miennes.

 

L’argent, nouvelle religion de la Vérité 

L’argent, nouvelle religion de la Vérité 

 

Pendant toute l’ère chrétienne, du 5ème siècle à la fin de la deuxième guerre mondiale, l’Eglise Catholique a fait régner ses vérités. Ceux qui avancaient des théories qui heurtaient les principes de l’Eglise étaient soit mis au banc de la société, ou relégués à des métiers ingrats, ou excommuniés, ou encore emprisonnés ou même exécutés.

Aujourd’hui, le règne de l’Argent prend la place de l’Eglise Catholique, sur les mêmes principes : ce et ceux qui heurtent les intérêts du Dieu Argent sont l’objet de menaces, d’interdictions, de stigmatisations, de poursuites judiciaires, voire d’emprisonnement. La « différence » est acceptée seulement tant que vous pensez comme il faut, parlez et agissez comme il faut. L’Europe communautaire est un bon exemple de cette oligarchie de l’Argent-Roi.

Aujourd’hui, en 2024, il ne fait pas bon avoir un discours qui ne va pas dans le sens du vent. C’était le cas pendant des siècles d’ultra dominance de l’Eglise Catholique, qui est allée jusqu’à chasser les femmes rousses pour les bruler à-priori, qui a progressivement laissé filer ses vérités à partir des Lumières. Finalement, je fais partie, né en 1967, de cette génération bénie d’une liberté d’expression qui n’aura pas duré très longtemps. Aujourd’hui, la parole est mesurée, et surveillée, les lois encadrant ce qu’on n’a plus le droit de dire s’accumulent, celles qui protègent la liberté sont de plus en plus souvent piétinées.

Quand j’étais ado, je lisais des romans dystopiques de Orwell et Huxley, mais sans me rendre compte qu’insidieusement, le monde allait plus rapidement qu’on ne le croit ressembler à cela : de façon automatique, sans résistance, nous nous restreignons de nous-même à exprimer nos oppositions, d’avoir des idées originales. Plus encore que l’agressivité étatique qui grandit, c’est une ambiance générale sociétale qui nous incite fortement, « pour notre bien », à rester sagement à notre place. Et il suffit de ne pas aller dans le sens du vent pour être un complotiste, un extrêmiste, un communiste, par amalgame facile, cet amalgame qui évite à l’accusateur de formuler ses arguments.

Ce qui tient le tout ensemble, c’est le besoin d’Argent, tout comme Dieu était ce qui tenait ensemble les sociétés de la Chrétienté Etatisée. Comme s’il n’existait pas de monde si le Dieu Argent n’était là pour tout réguler, diriger, contrôler, « pour votre bien ».

Ce qui m’étonne le plus, c’est qu’alors que le monde brûle dans les deux sens du terme, cette évidence d’une limite du modèle « Argent Roi » ne soit toujours pas remontée à l’esprit des peuples. Evidemment, nous ne pouvons attendre de nos dirigeants qu’ils fassent ce pas, car leur modèle de gestion du monde (la politique) est emprisonné dans celui de l’Argent-Roi.

Mais avant de condamner les gens – et particulièrement les jeunes gens – qui n’ont pas envie de se fondre dans la société de consommation, peut-être peut-on se demander si le modèle n’est pas déjà à bout de souffle, et que plus on s’accroche à ce qu’on a connu, pire seront les conséquences … n’est-ce pas égoïste de ne pas laisser la chance à un autre modèle ?

Le modèle suivant existera, oui, et il faudra peut-être des dizaines d’années voire des siècles pour qu’il émerge et se stabilise. L’humanité ne va pas s’arrêter avec la chute du capitalisme, de ce modèle sociétal qui brûle de ses propres excès.

Je suis – Jeudi saint le 29 Mars 2024

Je suis …

Ce que je ne suis pas :

je ne suis pas mes pensées,
je ne suis pas mes opinions, mes vérités et mes certitudes
je ne suis pas mes émotions,
je ne suis pas mes connaissances,
je ne suis pas mes traumatismes, ni mes angoisses
je ne suis pas mon passé,
je ne suis pas mes projets,
je ne suis pas mes perceptions,
je ne suis pas ma place dans ma famille,
je ne suis pas mon poste dans mon métier,
je ne suis pas mes hobbies, ni aucun rôle ou personnage que je peux incarner,
et je ne suis pas l’ami, l’amant, le voisin, le passant

je suis … un peu de tout ça, mélangé, évoluant sans cesse, qui contribue à cet autre chose, le « je suis » qui est la base fondamentale de ce que je suis dans mon entièreté.

Si j’étais né ailleurs, même dans la maison d’à coté, qui serais-je ? j’ai l’impression que je « suis » toujours le même depuis toujours, à ceci près que la sensation d’être s’affine au fil des années.

Qu’est-ce qui empêche d’être soi ? les peurs, mais aussi le passé, aussi les limitations de la société dans laquelle on évolue. Il existe en Chine, la plus grande dictature du monde, certainement beaucoup plus de « talents précoces » qui ne peuvent pas s’exprimer ; Il en existe d’autres dans des pays pauvres, qui n’ont pas les moyens de s’exprimer; Tout est relatif.

 

 

Out of the box : les perceptions forment notre réel

 

Les perceptions participent à l’état dans lequel on se trouve, quel que soit cet état. Dans l’état de veille, on perçoit les choses, nous vivons dans le monde de la perception. Dans l’état de rêve, les créations mentales se conforment de nos perceptions. Dans l’état de sommeil profond, il n’y a plus d’identification avec le corps, et donc pas de perceptionsTout autant que l’état transcendantal, où l’on peut toucher la connexion avec le tout.

Nos perceptions sensorielles nous renvoient aux significations de ce que nous percevons. En naissant, ce que nous percevons nous étonne, nous fait peur, nous amuse. Au fil de la vie, nous construisons une encyclopédie de significations « raccourcis », des concepts et des choses.

Ainsi les perceptions ont forgé notre « réalité ». Une partie vient de ce que nous héritons de nos ainés, qui ont donné avant nous des significations à ce qui est perçu pour élargir toujours plus ce que nous appelons la connaissance. Une partie est consensuelle, commune à un groupe de personnes, c’est ce qu’on appelle la culture.

Mais force est de constater que notre « réalité » est une construction, parfois complexe, de significations accumulées, assimilées, automatisées. La « réalité » est propre à l’humain, elle n’est pas universelle. La « réalité » est également propre à chaque personne, dans sa singularité. Et nous baignons dans cette pseudo réalité, sans jamais nous arrêter.

Pour tenter de se départir quelques instants de cette pseudo-réalité, on peut faire l’expérience suivante : regarder un arbre, puis petit à petit oublier son espèce, sa taille, sa couleur, et toutes les significations symboliques de l’arbre, oublier d’où il vient et là où il pourrait être transformé, oublier ses propres peurs ou joies envers les arbres, oublier petit à petit tout ce qui « fait » cette chose que nous nommons arbre, jusqu’à oublier le fait d’y rattacher le mot arbre : Défocaliser la perception des significations, et entrer dans la connexion avec « lui », ce « je suis » qui est soi.

Texte avril 2023

On passe de mode beta à Alpha quand le monde intérieur devient plus réel que le monde extérieur.
Exemple : tu lis ces phrases ou écoutes quelqu’un qui te parles tu es donc concentré sur le monde extérieur. D’un coup tu t’arrêtes et tu réfléchis, tu as besoin de faire une pause parce que quelque chose t’as interpelé et tu as besoin de réfléchir en toi même : à ce moment tu passes en mode alpha, ton attention se porte sur le monde intérieur.

Quand on calme l’activité cérébrale quand on cesse d’analyser et de réfléchir, l’énergie se dirige naturellement du néocortex vers le cerveau limbique , là où est inscrit le système nerveux autonome. C’est cet organe du cerveau qui gère toutes les fonctions automatiques, celles notamment de l’homéostasie qui permet toutes les fonctions des organes de façons automatique sans avoir besoin d’y penser. C’est cette partie du cerveau qu’on active en hypnose ou encore en méditation, c’est ici qu’on reprogramme des fonctionnements, c’est ce que font les sportifs ou les personnes qui ont changé de vie. La volonté ne sert à rien ou de façon ponctuelle seulement car elle se situe au niveau du cerveau conscient et l’effort sera continu pour maintenir par exemple l’arrêt du tabac, mais en plus l’automatisme de fumer sera toujours inscrit dans le cerveau limbique et il y aura conflit.

Penser à la cohérence comme une musique synchronisée qui est bien en ordre organisé. Penser à l’incohérence comme un groupe de joueurs de tambour ou chacun joue de son côté c’est totalement désynchronisé. C’est ce qui se passe quand nous sommes sous l’influence des hormones de stress même à un niveau faible, par exemple marcher dans un centre ville, au milieu de la circulation, écouter des musiques agressives, écouter un discours agressif, regarder une série de violence ou les news.
Si une foule de spectateurs tapent dans les mains en synchro, il se dégage une cohérence collective qui augmente à la fois l’énergie du cerveau et celle du cœur et du corps, on peut ressentir une cohérence dans son corps et ça vous emporte.

Ouvrir la focalisation sur le fait que tout est espace, hors de la matière et de la matérialité. Ce champ ne se ressent pas mais il est accessible en emportant la conscience dans ce champ de l’espace

Quand on est complet on n’a aucun désir.

Chaque cellule du corps mis à part les globules rouges produisent les protéines de notre équilibre de bonne santé, elles sont responsables de la structure et du fonctionnement du corps. Les cellules produisent des protéines de plus ou moins bonne qualité.
Pour qu’une cellule produise une protéine il faut qu’un gène soit regule : il est activé ou désactivé.
C’est l’environnement qui est à la base de cette activation ou désactivation du gène.

Voir étude Toronto université 16 juillet 2015, why bad genes dont Always lead to bad diseases

Si deux personnes travaillent en Commun dans le même environnement, l’une va être sensible à un agent cancérogène alors que son collègue non. Ce dernier aura un ordre interne plus solide que son collègue plus sensible. On aura tendance à dire que c’est génétique, mais c’est bien la réaction à l’environnement qui est la cause de la maladie, il ne l’aurait pas développé sans cet agent toxique.
Et notre manière de réagir à l’environnement dépend de notre manière de le percevoir, de notre état émotionnel. Par exemple si je n’ai jamais été dans une foule bruyante je peux être perturbé et ne pas bien vivre cette immersion. À côté de moi j’aurai peut-être une personne qui aime être dans cet environnement. Nos cellules ne vont pas réagir de la même manière et les protéines ne seront pas de la même qualité, ce qui conduira à des équilibres corporels plus ou moins de bonne qualité.

texte 23 Avril 2023

Mon existence est une manifestation singulière de l’énergie de Vie, temporairement matérialisée en moi. Ce n’est qu’une des infinies possibilités de manifestations de l’énergie de Vie. Mon visage n’est qu’une possibilité de visage parmi une infinité de possibilités. Si mes parents ne m’avaient pas conçu, c’était pareil, je ne suis qu’une des possibilités.
C’est le principe quantique.

On dit que dans l’expérience de , le fait d’observer modifie ce qu’on observe.

Mais qu’est ce qui observe ? Moi j’observe. Mais ma conscience qui observe n’est pas conscience, ma conscience est une manifestation physique de l’énergie de Vie : c’est de l’énergie qui est mise en mouvement quand j’observe, comme tout ce que je fais de manière consciente ou pas.

Et on sait que l’énergie a une influence sur son environnement. Par exemple une énergie de champ électromagnétique a un rayonnement.

Contrairement aux énergies matérielles, L’énergie de Vie n’est pas liée au temps ni à l’espace. Par conséquent c’est de l’énergie de Vie qui observe et qui potentiellement modifie le cours des manifestations de l’énergie de Vie.

Que cette énergie de Vie soit conscientisée ou pas n’a aucune importance. Quand je l’utilise, je crois être moi à l’origine d’un prodige ou d’un ratage selon mes interprétations. Quand il arrive quelque chose devant mes yeux que je ne comprends pas, je crois que c’est un miracle ou alors je crois que c’est un évènement quantique. Alors qu’il n’y a aucune différence avec un évènement que je provoque consciemment : les deux sont des résultats de mouvement de l’énergie de Vie.

Tchouang Tseu extraits

sur les lointains monts Kou-cheu habitent des immortels au teint de neige, délicats comme des vierges, qui, au lieu de se nourrir de céréales, aspirent le vent et boivent la rosée. Montés sur un char de nuages tiré par des dragons ailes, ils voyagent en dehors des bornes de l’univers. Il leur suffit de concentrer leurs esprits pour écarter les maladies et faire fructifier les récoltes. Ils sont capables de fondre tous les êtres de la création en une seule et même totalité indivise.

Le Tao manifeste n’est pas le Tao; S’abstenir de chercher à connaître ce que la connaissance ne peut connaître, voilà le mieux.
Qui connaît l’éloquence sans paroles et le discours muet atteint au trésor du Ciel. Il s’emplit sans jamais déborder, il se déverse sans jamais se vider.

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Côtoie le soleil la lune, étreins le temps et l’espace, fusionne dans leur totalité dissous-toi dans leur obscurité fluctuante, et tu ne feras plus la distinction entre les esclaves et les nobles ! La foule est affairée industrieuse, seul le saint semble idiot et bouché! Fais coincider tous les temps et tous les mondes dans la pureté absolue de l’Un.
sache pétrir la totalité des créatures dans la seule et même réalité de leur être !

 

nous dit qu’une fois morts nous ne regretterons pas notre attachement à la vie ? Qui a rêvé de viandes et de vin pleure au réveil, mais qui a pleuré dans son rêve, bien souvent, part joyeux à la chasse. Nul ne sait, au moment où il rêve, que son rêve est un rêve et non pas la réalité.

Ce n’est qu’au réveil que l’on comprend que les rêves étaient rêvés. Ce n’est qu’à l’issue du Grand Réveil que nous réaliserons que nous nous éveillons d’un long sommeil traversé de cauchemars. Seuls les sots demeurent persuadés qu’ils sont toujours en état de veille, jusqu’au moment où, soudain, la Grande Transformation les décille! Prince ou vacher, n’est-ce pas la seule chose d’assurée ?

Un jour Tchouang Tcheou rêva qu’il était un papillon froufroutant, qui, tout à sa joie, donner libre cours à se désirs, sans savoir qu’il était Tchouang Tcheou ; puis, brusquement, il s’éveilla, retrouvant la lourdeur de son corps ; il se demanda s’il était Tchouang Tcheou qui avait rêvé qu’il était un papillon ou un papillon qui se rêvait Tchouang Tcheou. Il y a certainement une différence entre Tchouang Tcheou et un papillon ; mais tel est l’effet de la transformation des êtres.

Un jour j’ai rêve que j’étais un papillon froufroutant, qui, tout à sa joie, donnait libre cours à ses désirs, sans savoir qu’il était moi ; puis, brusquement, je m’éveillai, retrouvant la lourdeur de mon corps ; je me demandais si j’étais moi qui avait rêvé être un papillon ou un papillon qui se rêvait moi. Il y a certainement une différence entre un papillon et moi mais tel est l’effet de la transformation des êtres.

La prévoyance est cause de malheur; les contrats ligotent, le travail suscite le commerce. Ne supputant pas, le saint se passe de recourir à la raison. Ne tranchant jamais, il n’a pas l’usage de la colle. Ignorant ce qu’est la perte, l’efficacité lui est inutile ; comme il ne sait pas ce qu’est une marchandise, il n’y a pas de commerce avec lui. Ces quatre auxiliaires, le Ciel les lui dispense.

 

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La vie est limitée, la connaissance sans limites. Qui, limité, cherche l’illimité, va au-devant de l’échec, et qui au terme de son existence croit connaitre ne fait que se leurrer. Seul celui qui ne s’attire ni renom pour ses vertus ni opprobre pour ses vices pourra préserver sa personne, parfaire sa vie, pourvoir à l’entre tien des siens, aller jusqu’au terme des années qui lui ont été allouées.

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Certes, les bras s’épuisent à porter les fagots, mais le feu, lui, du moment qu’il est alimenté, ne s’épuise jamais.

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Vie et mort, existence et disparition, grandeur et décadence, richesse et pauvreté, sagesse et sottise, gloire et opprobre, soif et faim, froid et chaud, tous ces aléas qui en une ronde incessante telle la course du soleil et de la lune tissent la trame de la destinée, sans que nul n’en comprenne jamais le pourquoi ni le comment, ne méritent pas de troubler l’harmonie du sage; ils ne peuvent pénétrer dans son for intérieur. Heureux et béat, il communie dans le grand Tout et bouche ses orifices sensoriels. Jours et nuits se succèdent sans heurts, le monde est pour lui un éternel printemps, car les saisons ne sont que le produit de notre appréhension des choses. Voilà ce que j’entends par la plénitude de la substance.

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bouche dépourvue de lèvres alla exposer ses vues au duc Ling de Wei. Sa conversation enchanta à tel point celui-ci qu’il ne pouvait voir un homme normal sans avoir envie de lui raccourcir le cou.

On raconte encore qu’un goitreux sut si bien charmer le duc Houan de Ts’i par ses discours que celui-ci ne pouvait plus voir un homme normalement constitué sans lui trouver le cou trop long. Celui qui possède une surabondance de puissance – ou de vertu – fait oublier sa forme. Mais le commun des hommes retient ce qui mérite d’être oublié et oublie ce qu’il faut retenir.
Tel est pour moi le véritable oubli. C’est pourquoi le saint sait laisser son esprit vagabonder.

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La prévoyance est cause de malheur; les contrats ligotent, le travail suscite le commerce. Ne supputant pas, le sage se passe de recourir à la raison. Ne tranchant jamais, il n’a pas l’usage de la colle. Ignorant ce qu’est la perte, l’efficacité lui est inutile ; comme il ne sait pas ce qu’est une marchandise, il n’y a pas de commerce avec lui. Ces quatre auxiliaires, le Ciel les lui dispense.
Qui est approvisionné par le Ciel en reçoit sa provende. Quel besoin aurait-il de recourir aux services des hommes ?

Un tel homme a forme humaine sans en avoir les sentiments (faculté de juger). Il a forme humaine, ce qui lui permet de vivre en compagnie de ses semblables, mais il n’en a pas les sentiments (faculté de juger), c’est ce qui explique qu’il n’y a pas place chez lui pour les jugements de valeur. II est petit, il se fait minuscule et c’est pourquoi il appartient à l’espèce humaine – il est vaste, il est immense, et c’est ainsi qu’il parfait sa nature céleste

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Les hommes authentiques ne s’insurgent pas de leurs faiblesses, ne forcent pas le succès et n’ourdissent jamais de plans. De tels hommes ne regrettent pas de s’être trompés ni ne se glorifient d’avoir vu juste. De tels hommes gravissent les plus hauts sommets sans trembler, entrent dans l’eau sans se mouiller, traversent les flammes sans se brûler. Ainsi sont ceux dont l’esprit est capable de s’élever dans la nue jusqu’au Tao !

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L’homme authentique respire Avec les talons, l’homme ordinaire respire avec le larynx.
Les hommes authentiques de jadis ne savaient pas ce signifiait se réjouir de la vie, pas plus qu’ils ne savaient cech signifiait avoir peur de la mort, aussi nulle joie en entrant, nulle protestation en sortant. Insouciants ils s’en venaient, insouciante ils s’en allaient. Gardant en mémoire le pourquoi de leur origine
ils ne se tourmentaient pas du pourquoi de leur trépas. Ils étaient heureux de ce qu’ils recevaient en partage et le restituaient sans un mot à leur disparition. Voilà qui s’appelle ne pas forcer le cours naturel des choses par 1 intervention de la conscience, ni seconder la part céleste qui est en soi par l’humain. C’est à ca que se reconnaît l’homme authentique.

De tels hommes ont l’esprit volontaire, le visage paisible, le front serein. Tristes, ils s’identifient à l’automne, gais au prin temps, leurs mouvements d’humeur s’accordent à la ronde des saisons. Ils se trouvent en conformité avec les choses si bien que nul ne peut circonscrire leurs limites.

Alors que les gens s’imaginent qu’il faut faire des efforts pour avancer, l’authentique a compris qu’il suffit d’avoir des pieds pour arriver quelque part.

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Il suffit que nous ayons reçu forme humaine pour nous réjouir. Mais puisque dans le cycle infini des transformations, il en est des milliers et des milliers d’équivalentes, n’avons-nous pas motif de nous réjouir pour l’éternité ?

Ou : Nous chérissons nos vies humaines, mais puisque dans le cycle infini des transformations, il en est des milliers et des milliers d’équivalentes, n’avons-nous pas motif de nous réjouir pour l’éternité ?

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m’envolerai à tire-d’aile hors des bornes du monde pour traverser les steppes du non-être et m’installer sur les terres de l’illimité.

Insu se laissa arracher cette réponse :

– Laisse ton esprit vagabonder dans la sérénité. Unis tes souffles au silence. Conforme-toi au cours spontané des êtres, n’accueille en ton sein nulle pensée et le monde connaîtra la paix.

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Lao Tseu,: le Sage déverse ses bienfaits sur la terre entière, mais se garde bien de le laisser paraître. Il contribue à la perfection et au bonheur de tous les étres sans que le peuple ait le sentiment de rien lui devoir. Il est là, mais personne ne connait son nom, si bien que chacun vit heureux. Il se tient dans l’insondable et se meut dans le non-être.

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Sache aller jusqu’au terme de l’illimité et vagabonder dans l’invisible. Tire parti de ce que tu as reçu du Ciel sans en chercher avantage. Contente-toi d’être vide.

L’esprit de l’homme parfait est un miroir. Un miroir ne reconduit ni n’accueille personne; il renvoie une image sans la garder. C’est ainsi qu’il domine les êtres sans être blessé.

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