Auteur/autrice : Eric LANGERMANN (Page 2 of 95)

Nous sommes tous des incarnations

je considère l’autre comme unique

Nous sommes tous des incarnations d’une grande UNION que j’appelle la VIE, et ce qui fait vivre l’être sensible c’est la VIE incarnée, et je suis moi aussi incarné impermanent.

Ce qui nous unit est la même chose : la VIE, et la VIE se manifeste sous ces être uniques que je peux aimer de tout mon cœur incarné, éphémère, et grandir dans la grande multitude de nos si belles imperfections. Nos imperfections sont parfaites, car chaque-une est une version toujours différent de ce qui nous est commun. Aimer les autres c’est aimer les versions imparfaites d’une perfection.

Plus que d’être dans l’accueil, dans la curiosité, je veux être dans l’amour de ce qui est imparfait dans l’autre. Cela me grandit, et me permet de m’accepter mieux moi m’aime dans mes reliefs imparfaits. En percevant les différences, je peux mieux aimer l’impermanence de l’incarnation que j’ai en face de moi.

Out of the Box : les utiles épreuves de l’existence

Imaginez une existence facile, sans épreuve, où tout se passe comme sur des roulettes.

Question : à quel moment peut-il y avoir questionnement, remise en cause, renoncement, apprentissage de la vie, créativité, discernement, compassion ?

Les épreuves de l’existence nous servent à tout cela, et à bien d’autres progressions : elles nous apprennent à vivre, à vivre mieux, à nous connaitre, à connaitre notre environnement, à progresser, à créer.

Ce que nous apprenons d’autres n’est que de l’information. La connaissance vient par l’expérience, tout le reste n’est qu’information.

Il faut se confronter à ce que nous appelons l’échec pour apprendre à être une personne plus aguerrie, plus fine, plus subtile, plus « sage ».

Quand on dit échec ou épreuve, l’esprit Français dit dévalorisation, stagnation ou recul, manque de confiance, personne non fiable, et surtout, surtout : manque de performance, résultat en échec.

Simplement, dans un échec, le résultat obtenu ne correspond pas à l’attendu. Est-ce un échec pour autant ? Non ! C’est seulement un résultat différent !

A partir de là, que puis-je en faire ? Qu’est-ce que la personne a démontré qui peut l’aider ? Sa façon de faire dénote quoi ? Quel autre usage peut-on faire du résultat ? Comment peut-on voir le résultat d’une manière positive ?

Encore faut-il accepter, accueillir le résultat ! Pourquoi donc considérer le résultat comme la résultante de l’attente ? Un résultat n’est JAMAIS le résultat d’une attente, mais d’une activité réalisée à partir de l’émission d’une attente. On peut donc se pencher sur l’activité réalisée, ce qu’elle a apporté de positif.

Quand je suis tombé sur les deux épaules à vélo à Noël 2019, j’étais immobilisé pendant 4 mois. En rentrant de la chute (et des urgences), je me suis dit  » ok, Noël c’est mort cette année, et je vais être à l’arrêt pendant plusieurs mois  » . Question : mais à quoi ça sert de s’agacer ? mais à quoi ? ça ne fait que générer des hormones qui dérèglent et réduisent le système immunitaire, le système digestif et le système cardiovasculaire !

Première chose à faire devant un « échec » : accueillir, car c’est comme ça ! ça ne sert à rien de dire  « je ne peux pas accepter » car un évènement déjà arrivé ne peut pas être annulé ! Accepter et accueillir ce qui est, voilà la première chose à faire.

Ensuite, regarder en avant, ne pas ressasser : ah si j’étais allé en voiture, ça ne serait pas arrivé. Ok et alors ? ça sert à quoi ? la seule utilité serait de prendre enseignement pour une fois prochaine, si toutefois une situation pourrait se représenter de la même manière. Et encore ! Si, à chaque fois qu’un évènement arrive, je devais ne pas refaire, je ne marcherai pas, je ne ferai pas de vélo, je ne conduirai pas, je n’écrirai pas ce texte, puisqu’un jour au moins, il y a eu « échec » !

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L’obsession de la réussite est une erreur, elle empêche de considérer nos expériences. Tout résultat est une expérience. Si je ne considère que les réussites, je n’apprends pas grand-chose, car dans une expérience réussie, j’ai suivi un processus déjà établi, la nouveauté est faible, voire nulle. Si je passe en revue mes résultats « échecs », je peux y déceler les points d’achoppement, les progrès à faire, et tout ce qui a marché, et les résultats positifs que je n’aurai pas eus si j’avais réussi.

Mais pour tirer quelque enseignement que ce soit d’un « échec », il faut commencer par ne pas juger. Donc, l’échec n’existe pas, il n’y a que le résultat.

Ma Dyspraxie

t’es polio ou quoi ?!   articule !   applique-toi !   tu écris comme un cochon, tu ne fais aucun effort ! d’ailleurs, tu es inorganisé !   tu ne sais pas synthétiser !    écoute, prends donc un outil pour planifier tes journées, car là ça ne va pas !   … pourtant j’ai été claire quand je t’ai demandé de faire ça !   mais tu n’as pas capté ça pendant la réunion !?   tu en fais des tartines à chaque fois, sois concis dans tes phrases et dans tes écrits ! …

… je suis juste dys. Ce n’est pas une excuse, je suis juste dys. En plus de ma vision très mauvaise, de mon petit défaut de visage, de mon complexe, je n’ai pas appris à l’école parce que je ne pouvais pas écrire et écouter en même temps. Ma scolarité était faible. Je n’ai pas pu acquérir certaines matières, et certaines méthodes qui me manquent aujourd’hui. Mais ce n’était pas de la fainéantise, je suis juste dys. Ce trouble a généré des effets secondaires qui sont, je pense, plus graves que les handicaps de la dyspraxie elle-même. Anxiété, complexes, sentiment d’infériorité, incompréhension, effort intense, fatigue intense.

Je découvre et j’apprends à l’adopter, l’accueillir. je lâche la pression, petit à petit. je comprends mieux, tout un tas de choses.

Je pense à ce piano électronique et je voulais apprendre le piano, ou encore à ces soudures électroniques à faire. Et de me laisser le temps, car je suis lent, assumer. Arrêter de culpabiliser pour tout ce que je ne peux juste pas faire, ce n’est pas un déficit, juste un handicap.

Je m’étonne de mon job, et je me dis que je devrais peut-être me chercher un autre boulot, plutôt dans l’action, où on n’a pas besoin de synthétiser et d’écrire des rapports. Tout est compliqué pour moi, lent, laborieux. Donc, je devrais faire moins, et arrêter de vouloir faire des choses qui ne sont pas dans mes cordes. Ca m’inquiète quand même un peu côté boulot, car j’ai du mal à assimiler, et certaines choses sont toujours aussi pénibles. Organiser une réunion, écouter et prendre des notes est chose impossible pour moi. Rédiger des compte-rendus et rapports, c’est la croix et la bannière, j’y arrive mais je me reprends X fois, j’y passe des heures interminables. En même temps, je ne vois pas quoi faire d’autre dans cette entreprise. Le contexte n’est pas du tout à l’inclusion, le contexte est de plus en plus dur. Et l’apprentissage est compliqué et long pour moi, donc m’offrir de la formation pourrait déboucher sur des mauvaises opinions « on lui a offert une formation et il n’a pas appris grand-chose ».

Bon, je n’en suis pas là, je vais commencer par adopter ma dyspraxie.

Eclairage sur bien des aspects de ma vie actuelle

Je suis Dyspraxique. Dans la dyspraxie on trouve un certain nombre d’affections, qui sont plus ou moins actives. Une fois de plus, il ne faut pas mettre d’étiquettes, mais plutôt en ôter.

La maladresse :  » t’es polio ou quoi ?  » je l’entends encore, et l’enfant que j’étais ne comprenait pas. Maladroit, oui je le suis encore, mais je me suis soigné, et je me soigne encore. A quel prix ? Plus de concentration que d’autres pour faire les mêmes gestes ? Je n’en sais rien, puisque je ne suis pas dans la peau des autres.

Difficulté à écrire : Ma maladresse a aussi eu un fort impact sur le fait d’écrire de façon lisible. Le mieux que j’ai pu faire en termes d’écriture, ce sont les pattes de mouches. À l’école, les profs me critiquaient pour ça. Et c’est effectivement très compliqué, je serre le stylo, mais il ne veut que rarement glisser sur la feuille, ma main crispée tremblotte. Jusqu’à présent, je pensais que c’était parce que je suis gaucher. Comme quoi, on trouve des explications qui n’en sont pas. Je me concentre beaucoup pour écrire et je perds le fil, j’ai du mal à organiser mon texte, et ça s’en ressent dans la structure, je ne sais pas synthétiser, organiser, développer.

A l’instant même, je suis en train de réorganiser ce que j’écris. Par exemple, j’ai réabordé le sujet de l’écriture une seconde fois bien plus loin dans mon texte. Evidemment, je réécris sans cesse mes phrases. Je perds mes idées, je re-range sans cesse, j’hésite, je trouve ensuite d’autres façons de ranger ce que j’écris, ce que je pense. Ca a développé une façon de voir les choses de manières plus souple, aussi, et ça peut franchement énerver certaines personnes. J’évolue dans un monde professionnel très rigide, et ma « plasticité » (forme positive de mon handicap) est malvenu dans un tel monde. Je me demande aujourd’hui quel effort immense mes 30 ans dans l’industrie du médicament peut m’avoir fait faire. Cela m’a obligé à me concentrer, à rester focus bien que je n’ai finalement jamais appris à l’être vraiment, j’ai toujours autant de mal : quand, à force de répétition, ça n’entre pas, c’est qu’il y a un hic quelque part. Non, je ne suis pas débile, je suis juste dys.

Pourtant, j’aime écrire. Plutôt, écrire était devenu ma stratégie pour aborder les filles 🙂  comme j’étais maladivement timide, plutôt maladivement complexé, j’abordais les filles par des lettres manuscrites. C’était terriblement romantique, enfantin, et je le suis encore, je pense.

Du fait de la surcharge cognitive, j’ai de la fatigabilité, des problèmes de concentration et d’attention. Par exemple j’ai énormément de mal à écouter des consignes et de les noter, ce qui m’a énormément handicapé à l’école et ce qui me handicape au travail encore aujourd’hui. Parce que j’ai du mal à assimiler la nouveauté et le changement, je suis lent. Et j’ai beaucoup de mal à diriger mes actions dans un but précis. Je mettais tout ça sur le compte d’une dispersion par insuffisance d’attention, je culpabilisais. Tout ça crée de l’anxiété.

Jusqu’à présent, je me suis souvent dit que j’ai l’impression d’avoir des moignons au bout des bras. Et je me suis vraiment désespéré plus d’une fois à ne pas réussir à faire des choses simples comme couper aux ciseaux, faire des ronds au compas, et plus tard faire une soudure électronique, faire des montages … mon père ne m’ayant jamais rien montré, je mettais ça sur le compte d’une hérédité. Pourtant, quand je donne un massage, je suis vraiment doué, j’ai des mains en or selon certaines personnes.

Tout cela a créé de l’anxiété et de l’isolement, par la non-compréhension ; celle des autres, mais aussi de moi-même ! Hier encore, je me jugeais, je ne comprenais pas, et par le passé je me disais parfois que j’avais un côté débile par certains aspects alors que je suis doué dans d’autres choses. Evidemment, le développement scolaire était perturbé. Je me souviens maintenant, et j’explique maintenant, beaucoup de choses. Par exemple, je dis souvent que mon échec scolaire est dû au fait que je ne sais pas assimiler les vérités, qu’il faut que je comprenne par moi-même. C’est probablement un peu vrai, finalement, mais ça m’aurait sûrement beaucoup aidé d’avoir la capacité d’assimiler des choses toutes faites. Ca a développé mon fameux esprit critique, mon côté rebelle, mais aussi une certaine tristesse, une sensibilité particulière, la mienne. Cet handicap explique aussi l’échec de mon orientation scolaire : un enfant qui n’assimile pas bien la théorie est souvent orienté vers des métiers manuels, or, je suis maladroit ! J’ai souvent ressenti comme quoi il n’existe pas de métier pour moi, mais j’aurai surement pu m’orienter vers un métier où ma sensibilité particulière serait mise en valeur.

Cette révélation n’a probablement pas fini de faire son cheminement en moi. De me déculpabiliser, d’éclairer mon cheminement, mon passé, et mon présent. Une fois de plus, je pense, comme mes (autres) malformations (physiques) de naissance, que nos faiblesses sont aussi nos forces. Mais je me demande parfois si le fait d’être né sous forme humaine est plutôt un chemin de croix ou un cadeau. Cadeau, oui par l’incroyable chance dont je bénéficie depuis ma naissance. Et le chemin de la vie n’est pas toujours facile, comme pour tous les animaux, à moi de continuer de marcher sur mon chemin plein de paysages et de belles rencontres.

Qui mieux que toi ?

Viens toi en aide !

Qui mieux que toi pour te venir en aide ? qui mieux que toi pour ressentir ce dont tu as vraiment besoin ? qui d’autre que toi ressens ce que tu ressens ?

Et en même temps, qui mieux que toi pour te juger avec sévérité ? qui mieux que toi pour tirer des conclusions sur ce qui t’arrive, sur ce que tu fais, sur ce que tu penses ?  Qui mieux que toi pour te dire « j’aurai pas dû, j’aurai dû faire mieux, j’aurai dû ceci, j’aurai pas dû cela » ? qui mieux que toi pour te dire avec hâte  » il faut « …

Et si tu te venais en aide ? à toi !

Et si tu t’accordais un peu de paix ? et si tu respirais un peu, pour voir ? et si tu t’accordais ne serait-ce que le dixième de la patience, de la compréhension, de la compassion que tu portes naturellement à ceux que tu aimes vraiment ? Et si … oui, j’ose de te le demander : et si tu t’aimais ?

Pourquoi seul l’enfant intérieur aurait droit à de l’amour ? tu es adulte, et tu as droit à l’erreur, à l’impasse, à revoir ta copie, car aucune oeuvre d’art n’est née du premier coup, par magie. Oui, et si tu prenais la décision d’aimer te tromper ? parce que c’est le signe que tu as essayé, et tu peux te réjouir de faire autrement la prochaine fois, d’apprendre ?

Et si tu te faisais confiance, confiance en ton coeur, pour une fois ? Au lieu d’écouter les diseurs d’avenir, le rationnel et le voyant réunis dans leurs croyances à ta place, laisse-les donc de côté et écoute toi, ton coeur sait, lui ! Ton coeur, ce n’est pas tes désirs, ce n’est pas tes peurs, ton coeur est paix, amour et joie : que te dit-il ?

 

Et si peut-être … rien n’est faux

RIEN n’est faux ! Rien ! Il n’existe pas d’erreur. Tout ce qui arrive a un sens dans la complexité de l’Univers. Les erreurs se passent uniquement dans nos projections de l’aversion et du désir.

je n’aurai pas dû faire ça, car ça a généré de la colère, ou parce que ça m’a coupé de ce que je voulais obtenir. Tout ce qui est qualifié d’erreur et de faute est en rapport avec ce qu’on voudrait ou ce qu’on voudrait ne pas.

Mais plus encore, une erreur est une mauvaise compréhension d’un résultat. Une erreur est un résultat jugé. C’est le résultat d’une action ou d’une parole du passé. Le passé est mort, on ne peut revenir dessus.

Le résultat qu’on dénomme erreur est un résultat qui ne correspond pas à l’attendu. Mais c’est seulement un résultat, ce n’est pas un attendu qui a été trahi.

Souvent, on jette le résultat dénommé erreur, et on tente de recommencer une procédure qui mène au résultat attendu. Souvent, c’est laborieux, ou inefficace.

Seulement, le résultat dénommé erreur a peut-être quelque chose à nous dire ? C’est le résultat d’une action.

Ce résultat peut-il être utilisé dans un autre but ? A savoir, quelles qualités démontrent ce que la personne a fait « faux » ? Qu’a-t-elle appris ? que peut-on tirer de positif de cette action qui n’a pas donné le résultat attendu ? De quoi la personne a-t-elle besoin ? Quel besoin cela manifeste-t-il ?

En somme, l’erreur doit éclairer, selon moi, et ne doit pas être jetée dans l’ombre. Tout ce à quoi la personne n’aura pas répondu va se reproduire, d’une manière ou d’une autre.

Donc, quand vous faites une erreur, laissez les gens vous juger, et tournez-vous vers ce que cette erreur vous dit de vous, de vos qualités d’abord, de vos besoins ensuite, sans jugement, car le juge ment, et il vous empêche d’avancer.

Aucune action, aucune sensation, aucune émotion, aucune maladie, aucune pensée, rien n’est faux. C’est la vie qui se manifeste dans tout cela, et la vie ne se trompe pas, elle n’a pas d’intention, elle n’a pas de mauvais sens, elle n’a pas de bon ni de mauvais chemin. C’est juste votre chemin.

et peut-être … Les formations à des méthodes toutes faites

Les formations à des méthodes toutes faites :  » Faites comme je vous dis de faire, et vous réussirez !  » : peut-être que c’est parfois (souvent) faux ?

Nous sommes des êtres complexes dont le langage intérieur est unique à chaque personne. Nos mots extérieurs, ceux que je suis en train d’écrire, sont identiques. Mais leurs significations sont différentes. Leurs traductions en langage intérieur dépendent de tout un tas de particularités propres à  chaque-un : chaque mot porte des souvenirs, des émotions, des correspondances. Ainsi, un même mot ne signifie par la même chose pour chacun d’entre-nous. Alors que dire des phrases ? des paragraphes ? des textes ? des méthodes ? …

Les enseignements ne peuvent se faire de personne à personne, en utilisant des modules de formation tous prêts. C’est valable pour une information, mais pas pour une formation.

Un cursus de formation « apprenez à gérer vos émotions », « apprenez comment devenir un coach », « apprenez le piano » sont au mieux des informations pour une approche grossière d’un sujet, et ne vaut pas plus que quelques dizaines d’euros. Mais le savoir-faire passe par les tripes, et par la pratique. L’apprenant doit développer sa propre compétence, celle qui en fera un talent, unique, nourrissant, épanouissant.

Ca passe par l’encodage dans le signifiant de la personne apprenante. Quel est le sens de ce qui est à apprendre ? comment elle va s’approprier le sujet ? Quelles significations porte le sujet d’apprenti-ssage ?

Ensuite, c’est le temps. Aucun art, de la boulangerie à la chirurgie, de l’électricien à l’encadreur, n’a été appris en trente heures d’information. Il faut répéter et répéter encore pour maitriser un sujet.

Une maitrise, ça se passe sur le terrain, dans la fosse aux lions, au contact de la matière. L’apprenti-sage doit se frotter à la réalité de son art.

Et peut-être …

Et peut-être que toutes les émotions sont bonnes. Il ne peut y avoir d’émotion mauvaise : une émotion survient, elle est là, pourquoi devrait-elle être jugée ? Une émotion répond à une variation du flux de vie en moi : comme dans une rivière dont l’eau se met à s’agiter. Et elle peut m’emporter vers le plaisir ou le déplaisir. Voilà tout.

Une fois de plus, le juge-ment : juger nous fait passer à côté de ce qui est important. Et ce qui est important, c’est de s’occuper de l’émotion, l’écouter et l’accueillir pour lui répondre. Pour qu’elle puisse s’en aller. Une émotion dure environ 30 secondes. Si elle est toujours là, c’est que je la retiens. Celles que nous connaissons tous sont celles qui sont intenses et liées à un effroi, par exemple quand nous sommes effrayés. Cet effroi se calme rapidement.

Apprendre à reconnaitre et répondre à ses émotions est une compétence qu’on ne nous apprend pas. Hélas.

Nous ne sommes pas égaux devant les émotions. Certaines personnes naissent plus sensibles aux émotions comme l’anxiété. D’autres en héritent de leurs parents. D’autres encore, en sont handicapés.

Mais nous pouvons tous apprendre à la gérer mieux. Être patient, cultiver le sentiment d’Amour, respirer lentement par le ventre en allongeant l’expir, par exemple. l’Amour est avec chacun d’entre-nous, là, présent, dans le coeur, comme une lumière qui nous accompagne partout où nous allons.

Sur toute la Terre

Sur toute la Terre, les êtres sensibles vont et viennent, s’en viennent et s’en vont, affairés, occupés à vivre et survivre. Sur toute la Terre, je peux sentir leur présence, leur subtile présence.

Tandis que chaque-Un est affairé à faire ce qu’il a à faire, l’Être-itude les investit, de la naissance à la dés-investiture, qu’on appelle mort, puis s’en va investir une autre forme matière.

L’Êtreitude, unique, une et indivisible, nous relie, nous unit, tous, ceux qui sont dans ce présent, et aussi ceux qui étaient avant nous, dans un continuum de vivance.

L’héritage sage ne monte cependant pas vraiment à la surface du conscient, nous sommes trop occupés à nous agiter. Cependant, les êtres ressentent leur Être-itude lorsqu’ils se connectent.

Le regard furtivement croisé d’un animal qui passait par là, le menton d’un chien sur ma cuisse, la patte du chat contre ma poitrine, et le souvenir de la caresse d’une femme sur mon bras, son regard caresse mon âme, quel doux souvenir douloureux.

La vie en moi qui est remuée par ces vécus, ils lui donnent la valeur d’être vécue, la chaleur et les couleurs, le relief et la raison pour laquelle j’ai envie de la garder en moi. Quand parfois la tristesse me prend, la vie se fait lente, pesante, et je me sens la quitter doucement, jusqu’à souhaiter, ça arrive, qu’elle s’investisse ailleurs, en abrégeant cette expérience de vie actuelle. Mais ce n’est pas « moi » qui choisit, « elle » est là jusqu’à ce qu' »elle » le décide.

Proposition et argumentation

J’en vois défiler des posts au sujet du burn out, mal-être. Face à ces problématiques, je vois plusieurs types de réactions.

Une première réaction est justement de ne pas agir : « c’est la faute des entreprises, de la société » ; « c’est de pire en pire »; « dans le monde actuel, c’est pas étonnant ». Est-ce qu’on avance avec ce genre de constats ? je ne crois pas. Oui, le premier pas est de se mettre en route.

Ensuite, j’ai l’impression que d’une manière générale, on oublie que le mal-être se trouve dans une entité qui s’appelle un être humain, et pas dans un cerveau, ou dans un processus mental, ou dans une maladie : nous sommes humains, nous ne sommes pas des machines, nous ne sommes pas des cerveaux + des corps, nous sommes des êtres sensibles et complets.

Le fait de séparer, de décortiquer, de mettre dans des cases est une stratégie que je laisse à ceux qui la défendent. Ma proposition est inverse : élargir, retourner à la rencontre de soi-m’aime, entamer un processus de guérison.

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