suite à la conférence de Christian Velot

 

 

le matériel génétique :

 

Dans l’ADN il y a ce qu’on appelle des gènes, Un certain nombre de ces gènes détiennent le secret de fabrication des protéines. Les protéines sont des grosses molécules qui sont les acteurs de tous les processus biologiques qui ont lieu dans nos cellules.

 

Mais on ne passe pas directement du gène à la protéine. 2 étapes sont nécessaires :

1 – Transcription : processus de conversion de l’ADN en ARN. l’ADN doit être converti en une molécule qu’on appelle de l’ARN, un intermédiaire qu’on appelle un messager. Il y a conversion du langage génétique contenu dans l’ADN en un langage génétique, contenu dans une molécule d’ARN.

2 – Traduction : l’ARN va être décodé pour pouvoir fabriquer une protéine, on passe du langage génétique à un langage protéique.

 

Deux types de virus :

Virus nus : c’est une protéine en grand nombre qui s’auto-assemble pour former une petite coque proteique, la capside, laquelle va renfermer le matériel génétique du virus.

 

« Virus enveloppés ».

en plus de la capside, il y a autour une enveloppe qui est une bi-couche de graisse dans laquelle sont enchâssés plusieurs exemplaires d’une protéine qu’on appelle la protéine de surface. Dans le cas du Sars COV2 cette protéine de surface s’appelle « Spike ».

La protéine « Spike » permet l’ancrage du virus à la surface des cellules qui vont être infectées par ce virus, pour qu’ensuite le virus pénètre dans les cellules et y libère son matériel génétique.

 

Processus

Le virus va injecter dans la cellule qu’il infecte, son matériel génétique.

la cellule infectée va 1-transcrire l’ADN du virus en ARN

puis 2-traduire l’ARN virale en protéines virales.

Les protéines virales vont s’assembler pour reformer la capside,

pour emprisonner du matériel génétique,

aller infecter d’autres cellules, etc…

 

 

Le virus n’est pas autonome.

Le virus n’a pas la capacité lui même de fabriquer ses propres protéines. Il doit injecter son matériel génétique dans les cellules qu’il infecte, et faire en sorte que la machinerie cellulaire de ces cellules infectées, soit détournée à son propre profit.

 

Il y a des virus dont le matériel génétique n’est pas de l’ADN mais directement de l’ARN.

L’étape 1 de transcription est déjà faite.

Le virus injecte son ARN qui est directement traduit par la cellule infectée.

Voilà pourquoi on dit que SARS-Cov2 est un virus à ARN.

 

On a affaire à un virus enveloppé : en plus de la capside qui contient l’ARN,  on a une bi-couche de graisse, à la surface de laquelle se trouve donc un certain nombre d’exemplaires de la protéine Spike, qui permet à ce virus de s’ancrer sur les cellules cibles et de les infecter.

 

 

les différents types de vaccins connus

 

vaccins inactivé : qui consistent à injecter le virus entier.

On l’a inactivé par un traitement chimique.

Inconvénient : ils sont en général assez peu immunogènes, donc il faut potentialiser avec des adjuvants par exemple des sels d’aluminium, du formaldéhyde, et qui ne sont pas forcément des molécules sympathiques, et puis il faut des injections répétées.

 

Vaccin atténué (dit vaccin vivant).

C’est le virus toujours entier, On l’a rendu un petit peu inopérant, mais il n’est pas mort.

Par exemple, on le rend thermosensible, n’est plus capable de se multiplier à la température de notre corps à 37°.

Alors ces vaccins ont l’avantage d’être plus immunogènes que les vaccins inactivés.

ils ont l’inconvénient que l’on prend une part de risque beaucoup plus grande, parce qu’ils ne sont pas morts, ce virus peut s’avérer ne pas être suffisamment atténué, notamment pour des personnes fragiles, des personnes immunodéprimées,

 

vaccins « à protéines recombinantes » :

C’est une protéine qui est fabriquée dans des cellules qui ne sont pas celles qui la fabriquent dans la vraie vie.

Plutôt que d’injecter le virus entier c’est d’injecter une protéine du virus, notamment la protéine de surface, pour pouvoir déclencher la fabrication d’anticorps.

Lorsqu’un virus enveloppé attaque, quelle est la protéine visible de l’extérieur ? C’est la protéine de surface. C’est cette protéine qui va être immunogène.

Et donc si on n’injecte que la protéine, on ne prend pas le risque de donner la maladie

puisqu’on ne met pas le virus entier, atténué, mais par contre on va stimuler de la même manière notre système immunitaire.

Donc on injecte uniquement la protéine de surface. par exemple l’hépatite B : produire en laboratoire la protéine de surface du virus, qu’on va injecter dans des cellules qui vont prendre le gène du virus à leur propre compte, le décoder, fabriquer elle-même la protéine virale

qu’on appellera une protéine recombinante.

Cette protéine recombinante, on va la purifier, on va lui adjoindre un certain nombre d’adjuvants, et on va l’injecter, et à ce moment là, on va donc avoir une protéine vaccinante.

 

 

Dans le cas de la covid-19, un très très grand nombre de vaccins sont dans la course.

 

Alors de quels vaccins s’agit-il ?

  • vaccins inactivés: des vaccins chinois dont Sinopharm. peu immunogènes, injections répétées, ajout d’adjuvants…
  • Certains à protéines recombinantes.

par exemple Novavax  « Medicago, Sanofi-Pasteur sur ce type de vaccins à protéines recombinantes. Donc ce sont des vaccins qui étaient déjà connus, qui avaient déjà été utilisés pour d’autres maladies.

 

 

 

 

Il y a une nouvelle génération de vaccins qui arrive dans le cas de la covid-19.

Ce sont ce qu’on appelle les vaccins génétiques.

 

Les vaccins génétiques consistent à injecter dans les cellules de la personne à vacciner, non pas le virus entier, non pas une protéine du virus, mais une partie de ce matériel génétique

qui détient le secret de fabrication de, par exemple, la protéine Spike, la protéine de surface, donc la protéine immunogène. l’idée est alors de faire fabriquer cette protéine directement par les cellules de la personne que l’on cherche à vacciner.

 

les vaccins à ARN messager.

Le virus SARS-Cov2 est un virus à ARN : on prend donc la partie du matériel génétique qui détient le secret de fabrication de la protéine Spike, un morceau de l’ARN viral : les vaccins à ARN messager.

le matériel génétique que l’on cherche à introduire ne peut pas y pénétrer tout seul. Il va falloir un transporteur : une nanoparticule de graisse dans laquelle est emprisonné ce matériel génétique de SARS-Cov2.

Cette bi-couche de graisse n’aura aucune difficulté à venir fusionner avec la bi-couche de graisse de nos cellules, libérer son contenu – la partie du matériel génétique de SARS-Cov2 qui détient le secret de fabrication de la protéine Spike dans nos cellules qui vont alors prendre cet ARN viral à leur propre compte, le décoder, et fabriquer la protéine Spike: « Pfizer-BioNTech », et « Moderna ».

 

virus recombinant est un adénovirus. C’est quoi un adénovirus ?

« AstraZeneca » « Spoutnik », utilisent comme vecteur du virus recombinant. Comme son nom l’indique, c’est un virus à ADN, son matériel génétique est de l’ADN et cet adénovirus, ce sont des virus qui sont notamment responsables de ce qu’on appelle un état grippal c’est souvent un adénovirus. la partie de son matériel génétique qu’on a éliminé pour le rendre inopérant, pour le désarmer, a été remplacée par une partie du matériel génétique de SARS-Cov2 qui détient le secret de fabrication de la protéine Spike. Ce qui veut dire que cet adénovirus va alors délivrer dans nos cellules du matériel génétique hybride, qui est une partie de son propre matériel génétique, et une partie du matériel génétique de SARS-Cov2. Ça s’appelle un virus recombinant parce qu’on a fait une recombinaison de son matériel génétique,

 

Risques :

– vaccins à ADN : risque d’insertion, et risque d’immunotoxicité

– commun aux vaccins à ARN et à ADN : risque de recombinaison virale.

 

C’est quoi la recombinaison virale ?  les virus peuvent échanger des morceaux de leur matériel génétique l’un avec l’autre, dès lors qu’on introduit du matériel génétique viral volontairement dans des cellules, il suffit que ces mêmes cellules soient infectés par un autre virus de même nature, pour que ces événements puissent se produire entre le matériel génétique vaccinant et le matériel génétique infectant. Et ça va conduire à des virus recombinants. H1N1 est un triple recombinant, puisque c’est un recombinant entre une souche de la grippe aviaire, de la grippe porcine et de la grippe humaine.

Il faut qu’ils soient de même nature mais en plus de la même famille et qu’une cellule soit infectée par deux virus en même temps. Ce qui est extrêmement peu probable