LA NOTION DE SHEN, ESPRITS, DANS LES TEXTES MÉDICAUX

Inspiré d’un article de Elisabeth Rochat

http://www.elisabeth-rochat.com/docs/01_esprits.pdf

“Posséder les esprits, c’est le resplendissement (de la vie). Perdre les esprits, c’est l’anéantissement.”
(Suwen 13)
C’est ainsi qu’on peut dire que les esprits sont le Ciel (le naturel) en moi, ils sont les guides de la vie qui se déroule en conformité avec sa nature propre, originelle, conférée par le Ciel

Les esprits qui guident la vie ne sont pas un simple mécanisme, mais une lumière

Le Yin/Yang est la Voie du Ciel/Terre, corde maitresse et mailles des Dix mille êtres, père et mère des changements et transformations, enracinement et commencement de la vie et de la mort,
demeure pour le resplendissement des esprits (shen ming 神明 )” (Suwen 5)

“La Voie est dans l’unité et les esprits impriment un mouvement de rotation sans jamais revenir en arrière. S’ils revenaient en arrière, ils n’assumeraient plus les rotations, ce serait la perte du méca-
nisme (subtil de la vie, ji 機 ).” (Suwen 15)

Sang-et-souffles (xue qi 血氣 ) peuvent-ils se concentrer dans les Cinq viscères (zang) au lieu de se répandre au dehors, poitrine et ventre se remplissent alors en totalité, les désirs et les convoitises perdent alors toute leur force. Poitrine et ventre étant entièrement pleins, désirs et convoitises étant réduits à rien, l’œil et l’oreille sont clairs, la vision et l’audition pénétrantes. Une telle perfection dans l’atteinte de leur objet par les sens, c’est cela l’Illumination (ming 明 ). Les Cinq viscères peuvent-ils se placer dans la dépendance du cœur et ne pas s’en écarter, quelle que soit l’exhaltation du vouloir (zhi 志 ), la conduite ne dévie pas. Ainsi, les esprits vitaux (jing shen 精神 ) surabondent et rien ne se dissipe des souffles. Abondance d’esprits, plénitude de souffles, tout est ordonné, équilibré, compénétré : C’est l’Etat spirituel (shen 神). L’Etat spirituel rend parfaite la vision, parfaite l’audition, parfait l’accomplissement : Les tristesses et les soucis ne peuvent plus nous assaillir, les souffles pernicieux (xie qi 邪氣 ) fondre sur nous à
l’improviste.”

Quand l’équilibre est atteint, la volonté ne peut rien tout comme le désir, rien d’autre ne dirige que le Shen

L’essentiel dans l’usage des aiguilles ( 用鍼之要 ) réside dans la connaissance de la régulation du yin et du yang ( 知調陰與陽 ); quand on régule yin et yang (l’un par rapport à l’autre), alors les essences
et les souffles resplendissent ( 精氣乃光 ), on unit le corps et les souffles ( 合形與氣 ) et on fait en sorte que les esprits soient thésaurisés à l’interne ( 使神內藏 ). (Lingshu ch.5)