Jour de pluie
ta démarche est presque chaloupée, entre les flaques et les gens,
les allées du marché dont tu connais chaque pas, par coeur, le coeur en éventail, dans les allées des souvenirs d’un autre temps, plus heureux, plus incousciant, là-bas, loin

Jour de pluie, avec le vent du sud balayant les feuilles, mortes, là où tu avais écrit les mots doux de l’ordinaire, les jours précieux d’un autre quotidien, des  » je file au marché, à plus tard mon amour, je t’aime  » ou des  » n’oublie pas les poireaux ma minette adorée, je te couvre de bisous  » …

il est pourtant un pays, un pays pas si lointain, où tu peux retrouver toutes ces sensations légères, étoiles filant dans le ciel de ces papillons réssucités, là dans le coeur, sens-tu ces picotements, d’amour, d’affection, de complicité, de liberté,

avoir quelqu’un à aimer, voilà ton trésor, voilà l’indicible légèreté qui te porte au fil des heures, des jours, des années, sans même que tu ne t’en aperçoives plus, parfois il faut un petit drame pour réveiller cette douceur extrême collée au coeur

comme une armure, notre amour c’est notre nous, notre forteresse imprenable, dans laquelle nous avons construit toutes nos belles illusions, notre radeau, notre vaisseau

nous voyagons ensemble, loin d’ici, dans les petites ruelles de Paris ou de Rome, notre univers est vaste, nos galaxies perlées de croissants et de parfums de café, envoutantes lumières, l’ombre de notre union se projette sur les murs, nous sommes furtifs,

dans notre monde à nous, nous sommes invisibles aux autres, notre amour est unique, il contient tout ce fait cette union bien à nous, rien n’est pareil à ce nous, et ni toi ni moi ne pouvons vivre la même chose

Vivons, voyageons, voguons sur les crètes éclatantes de notre nous, vagues divaguent entre les plis de nos corps enlacés