Le principe du Pattern – de la modélisation automatique – Les schémas réactionnels

Si je vous présente un objet :

 

 

il va se passer une réaction qui suit un modèle que chaque personne possède en lui.

1 – Sens
Nos sens nous envoient des informations sur cet objet. Ici c’est la vue, mais ça peut être l’ouïe, le toucher, l’odorat, le goût.

2- Modèle = Correspondance = reconnaitre
Vous allez re-co-nnaitre l’objet grâce à une correspondance au modèle inscrit dans le subconscient de votre cerveau. Le subconscient stocke toutes vos informations, vous ne pouvez pas consciemment garder à l’esprit l’objet. Le subconscient va alors faire remonter la correspondance à cet objet, tout un tas d’ingrédients de la signification de cet objet.

La signification d’un même objet diffère d’une personne à l’autre. En fonction de nos histoires personnelles, un même objet prendra autant de signification qu’il y a de personnes. Par conséquent, nous allons tous voir le même objet, mais ce même objet ne prendra pas le même sens.

S’il s’agit d’une lampe, les significations seront souvent proches, car une lampe correspond à une liste d’ingrédients de signification généralement courte.  S’il s’agit d’une musique, les différences seront déjà beaucoup plus nettes d’une personne à l’autre. Pour chaque stimulation de nos sens, correspondent des modèles et des réactions. Or, nos sens nous envoient 11 millions de signaux à la seconde.

Et en retour, nos attentes influencent puissamment ce que nous vivons et les correspondances que nous produisons.

Et si la personne n’a jamais vu une lampe ? elle va avoir également une réaction, mais elle sera éloignée de la nôtre. Ainsi les différentes cultures et langage ont leur parts de modèles collectifs propres. En Europe on ne mange pas les sauterelles, ça provoque (étape émotion) un dégoût ou alors de la curiosité, alors qu’en Thaïlande ça provoque de la joie et de l’appétit, peut-être.

3 – Emotion
Ce qui remonte en premier de l’entrepôt des modèles, c’est l’émotion associée. Car comme on l’a vu, les émotions vont plus vite que les pensées.

Par exemple, vous pouvez vous retrouver devant une personne attirante et ressentir l’attirance AVANT que votre cerveau rationnel ne tempère en rappelant que c’est le conjoint/conjointe du voisin. Un jour je me promenais et j’ai été surpris pas des bruits d’explosion. J’ai pris peur et j’ai donc produit de l’adrénaline, mon corps a fonctionné en mode fuite.

4 – Pensées
La pensée n’est pas rattachée au stimuli. C’est ensuite seulement que mon cerveau rationnel m’a rappelé que « oui c’est vrai, je suis à côté d’une carrière de roches et les explosions sont normales ».

Schéma réactionnel :
stimuli au travers de nos sens
=> correspondance avec le modèle
=> activation de l’émotion qui est rattachée
=> pensée consciente.
Ce processus se passe au niveau du subconscient, nous ne pouvons pas contrôler le processus en lui-même, mais comme on va le voir plus loin nous pouvons modifier ses ingrédients.

Le même stimuli déclenche la même émotion. Les modèles sont des trames, des programmations qui font des correspondances entre des évènements et des réactions. Après une programmation, une correspondance ultérieure avec n’importe lequel des détails de l’incident original peut produire une même réaction. Les actes les plus anodins de notre quotidien sont dirigés par nos modèles.

Un outil de compréhension de soi
Comprendre ce schéma nous permet de nous repérer dans nos comportements et dans la tolérance et l’accueil de ceux des autres, puisque le même stimuli déclenchera des émotions différentes en fonction des modèles.

Nos modèles sont remplis de métaphores
Comme tout cela se passe au niveau du subconscient, nous trouvons un tas de métaphores et d’associations d’images ou de symboles, puisque le subconscient ne sait pas distinguer le vrai du faux. Une attention particulière est portée sur le langage non verbal, sur le langage des oiseaux, quand une personne raconte son problème.

Comment les schémas sont-ils appris ?
Soit par l’intensité, soit par la répétition, parfois les deux.

Par la répétition : Plus un comportement est répété, plus l’association devient forte entre ce comportement et l’événement, ou l’humeur, auquel il est associé. La répétition renforce les voies neuronales. Ce processus est connu sous le nom d' »apprentissage de Hebbian » : « Les cellules qui se connectent ensemble se connectent ensemble. »

Pour prendre plaisir à un sport sans ressentir la peur correspondante : C’est par la répétition des séances d’équitation qu’une adolescente va quitter la peur de tomber de cheval; La conduite de voiture fait peur au départ, puis on s’habitue par la répétition, etc…
Ou encore, les publicités et les médias qui tournent en boucle répètent les mêmes messages pour déclencher les mêmes émotions.

L’apprentissage par l’intensité
C’est le cas des traumatismes : ce n’est pas l’évènement qui est en cause, il est passé, mais son empreinte qui nous fait réagir d’une manière automatique, et peut faire surgir des émotions fortes à partir d’un détail.

Quand la correspondance est inappropriée
Tous les problèmes psychologiques peuvent être considérés comme impliquant une correspondance inappropriée des schémas.

Lorsqu’une personne est déprimée, son cerveau fait davantage de correspondances erronées – et inutiles – avec les expériences qu’elle vit. Ainsi, un appel téléphonique non retourné est associ au sentiment d’être seul, abandonné et sans espoir, ce qui conduit à la pensée « Personne ne m’aime ! » ou même la propagation de cette pensée à « Ma vie est sans espoir ! »

Une personne agressée par un assaillant habillé en noir peut, à l’avenir, trouver que poser les yeux sur quelqu’un habillé en noir provoque une poussée de peur. Les vêtements noirs sont devenus une « doublure » métaphorique de l’expérience de l’agression.

A partir de cette compréhension de la nature intrinsèquement métaphorique de la concordance des schémas, nous pouvons voir comment la métaphore fait partie intégrante du processus d’apprentissage. Nous pouvons voir à quel point la métaphore, l’histoire et l’analogie font partie intégrante de la conscience et de la communication humaines.

Ces schémas inadaptés sont souvent issus de choc, c’est-à-dire d’un évènement intense traumatique. On peut avoir une peur panique de prendre l’avion après avoir inscrit un modèle qui conduit de avion = crash à l’occasion d’un accident dans la ville voisine, même si on change d’aéroport.

On peut aussi établir des schémas inadaptés à propos de sujets vraiment anodins, qui rendent le quotidien extrêmement compliqué, si on ne peut pas prendre le bus, ou si on ne peut pas entendre certains bruits, ou en cas d’agoraphobie, etc… beaucoup de choses qui nous dérangent correspondent à des schémas réactionnels inadaptés.

On peut aussi se retrouver dans une autre culture, un autre pays, où les schémas qui vont bien « à la maison » deviennent soudain inadaptés, et mènent à des souffrances.

De même, certains schémas inadaptés peuvent être révélés, mis au jour par un changement d’environnement, ou la fréquentation d’une personne, ou la pratique d’une activité nouvelle.

Correspondance des schémas et addictions/comportements habituels

Nous pouvons repérer les ingrédients spécifiques impliqués afin de commencer à trouver des moyens d’affaiblir les anciennes associations et d’en établir et renforcer de nouvelles. On s’aidera de l’étude des besoins fondamentaux pour trouver celui ou ceux qui sont en souffrance, qui sont souvent à l’origine de schémas inadaptés. Une fois que nous avons compris la signification de la correspondance des modèles, nous pouvons voir comment elle fonctionne et se répercute.

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Correspondance des schémas et deuil
Lorsqu’une personne meurt, une partie du processus de deuil consiste à réaligner les anciennes associations. De sorte que les lieux, les amis, les objets et même certains morceaux de musique que nous relions à la personne décédée ont d’autres associations, plus larges. Plus nous établissons un schéma dédiés uniquement à la personne décédée, plus elle nous manque. Avec le temps, de nouvelles associations apparaissent et c’est à ce moment-là que le deuil commence à être contenu plutôt que global.