Regrets et Inquiétude

…beaucoup de personnes passent leur temps à organiser leur vie de manière à espérer qu’il ne se passe rien d’indésirable. Nous sommes mêmes éduqués à cela ! Travaille bien à l’école et tu auras un bon job. Sois comme ci et pas comme ça, et tu auras de bon amis, une bonne femme et une maison avec piscine. Tout ceci représente la sécurité. une certaine idée de sécurité.

C’est comme ça qu’on accumule du savoir-faire pour avoir des avoirs, c’est constituer des murs autour de soi pour se protéger, c’est accumuler des sécurités. Comme ça ne rend pas profondément heureux, on continue d’accumuler.

Et tout ça, c’est pour éviter quoi ? Pour éviter que ne se reproduise ce qui s’est passé dans le passé, on est dans le regret, et pour sécuriser le futur, ce qui est de l’inquiétude.

On évite même le passé qui ne nous appartient pas : celui de nos parents, de nos grands-parents, etc…qui forcément, vivaient tous des vies moins heureuses ! … ah bon, tu y étais pour en être si sûr ? Ah oui, ils n’avaient pas notre confort ? ok, mais est-ce que notre confort nous rend libres, joyeux, heureux ? … excuse-moi, j’ai comme un doute, et remets ton masque correctement stp …

On sécurise le futur, qui ne peut être que imaginé, sur la base de quoi ? Sur la base de ce qu’on connait déjà, c’est à dire le passé. Donc, en verrouillant le plus possible le futur, on ne peut que reproduire le passé, ce passé qu’on considère pourtant comme moins bon…paradoxal, non ? 🙂

En organisant la vie de cette manière, il y a peu de place pour la nouveauté. En voulant contrôler l’existence, on ne fait que reproduire ce qui existe déjà, en serrant les fesses pour que rien ne change. On estime avoir assez travaillé, avoir mérité la tranquillité, avoir fait ce qu’il faut pour avoir la paix. Pour ne plus bouger, car la vie est compliquée, la vie c’est pas facile…

En agissant ainsi, tu te compliques la vie, et oui, la vie n’est pas facile. Tu ne peux pas trouver de paix, de sérénité, dans une vie compliquée.

Et si tu lâchais un peu ton envie de changer le monde extérieur ? Pour te tourner vers toi et voir quel besoin n’est pas nourri en toi ?

 

La fuite : les autres

Et pourtant, la Vie change, c’est sa nature même ! Alors, comme on ne choisit pas le changement, on subit le changement. Alors on érige encore plus de murs, et on accuse les autres : ceux qu’on nous incite à accuser : le voisin, le collègue, le chef, le gouvernement, les américains et les russes, les arabes et le juifs, maintenant les non-vaccinés, et demain qui d’autre encore ? … ça marche tellement bien qu’on ne sait même pas vraiment pourquoi on déteste les autres … la preuve, quand une de ces tares touche un proche, on dit  » ah oui mais Mohammed, lui, c’est pas pareil !  » …

Accuser les autres, c’est une réaction de peur et de tristesse devant un changement imposé de l’extérieur. Mais l’accusation divise, et érige des positions de bon et de méchant, l’autre étant le méchant, la plupart du temps mais pas toujours. Et on se coupe de soi, de la possibilité de changer sa propre vie. En  accusant l’autre, je dis  » je n’ai pas voulu changer, fais-le à ma place, ensuite je pourrai choisir d’en être heureux ou malheureux, selon mon bon vouloir ».  C’est ainsi que nous sommes des milliards à vivre la vie que d’autres ont choisi pour nous.

On me dit alors « mais regarde, ce sont des faits, tu ne peux pas nier ce qu’ils ont fait !  » … Il ne s’agit pas de nier. Notre société est organisée d’une manière pyramidale, où certains ont le pouvoir sur d’autres. Le pouvoir divise. Car il n’y a pas de joie véritable dans le pouvoir. C’est une joie malsaine. Celui qui a le pouvoir a besoin de sa marionnette pour avoir une joie perverse, ce qui n’est pas de la joie.

Et en disant cela, tu voudrais quoi ? Tu voudrais qu’ils n’aient pas fait ce qu’ils ont déjà fait ? Trop tard, c’est du passé ! Tu voudrais qu’ils reviennent sur leurs actes ? Et donc, tu voudrais que tout le monde vive selon tes préceptes, tes valeurs, tes vérités ? Tu passerais sans doute toute ta vie à rectifier le comportement et les valeurs des autres… et tu passerais à côté de la joie, la joie de vivre ! Tu voudrais en fait avoir le pouvoir, celui de faire un monde meilleur, meilleur selon TES vérités ? Avec le pouvoir, tu serais celui qui dicte ta vérité…