Avoir raison ou tort génère énormément de souffrance et implique la séparation : la domination et  la perte de discernement, la violence, la discrimination, les obligations, l’exclusion, le racisme…

De l’autre côté pour celui qui a tort c’est la soumission, la honte, la culpabilité, la réclusion, le silence, la tristesse, la mélancolie, le suicide…

Pourtant, celui qui a raison peut du jour au lendemain devenir celui qui a tort…

Tant qu’il a raison, celui qui a raison ne peut réfléchir de façon claire, car son égo est lié au fait d’avoir raison et non au langage des relations humaines faites de nuance, de prise de distance et de lâcher prise.

Le remettre en doute le met en colère et augmente sa violence, violence justifiée par le fait qu’il a raison, et il justifiera cette colère par la résistance à la soumission à la raison. : ceux qui ont tort sont les seuls responsables de la violence qu’on est « obligé » de leur imposer. C’est comme ça que des peuples entiers entrent dans des cercles vicieux de haine cachée sous les bons sentiments, car ceux qui ont raison sont ceux qui sont les bons, les gentils, puisqu’ils ont raison.

Se remettre lui-même en doute équivaut à perdre pied, car celui qui a raison a remplacé ses valeurs par celles qu’on lui a enseigné, celles qu’on rabâche du matin au soir et qui forme une hypnose collective, les valeurs propres sont recouvertes par celles que d’autres ont conseillé de suivre « pour votre bien », et c’est ainsi que les identités sont remplacées.

Dans les années 1930 beaucoup d’allemands n’étaient pas ni xénophobes ni antisémites, mais ils se sont laissés remplacer leurs valeurs par celles de leurs dirigeants qui les protégeraient, qui leur donnerai raison, qui leur redonnerai une raison d’être, une fierté …

On regrette parfois amèrement d’avoir eu tellement raison après un réveil. Parfois, il n’y a pas de réveil.

Auto-destruction

On n’a pas forcément besoin des d’autres pour être dans ce jeu destructeur d’avoir raison et d’avoir
tort. Il suffit parfois de se rendre compte qu’on est dans une impasse, ou alors qu’on a loupé quelque chose dans une relation pour se donner tort à soi-même. Et on se met à culpabiliser ou encore avoir honte. Les plus lourds bourreaux de coeurs, c’est soi, quand on n’est plus dans le soi-m’aime. Alors on se trouve en trouble avec soi-même, en dysharmonie avec soi , en divorce avec soi.

Même quand son « avoir raison » génère des souffrances visibles, celui qui a raison ne se remet pas en cause, et sa compassion humaine n’existe plus, sauf pour d’autres qui ont raison. Avoir raison est supérieur à toutes les valeurs de fraternité.   » ils n’avaient qu’à » (faire comme moi je pense, puisque j’ai raison)

Avoir raison mène aux discriminations, aux exclusions, aux discriminations, aux guerres…

Lâcher prise

Dans notre société, qui peut encore s’aimer soi sans avoir besoin d’avoir raison ? Lâcher prise sur avoir raison, ça s’appelle le langage du coeur, c’est aussi la compassion et l’accueil, la bienveillance envers tous, peu importe les convictions et valeurs.

Lâcher prise d’avoir raison ou tort, c’est une liberté formidable, c’est libérer la chaleur humaine, c’est regarder par les yeux du coeur, c’est réunir, c’est harmoniser, c’est se sentir en paix, serein, tranquille, libre, libre, libre.

Si je n’ai pas besoin d’avoir raison pour être bien en moi, je n’ai plus besoin de justifier de faire ce qui est aligné avec mes valeurs à moi, les miennes et pas celles qu’on me dit de suivre.

Et être en phase avec mes vraies valeurs, ça me permet d’exister jusque dans mes relations aux autres, tel que je suis moi.