Je veux déposer devant toi mes vulnérabilités. Je ne serai jamais ton prince charmant, car tu es toi, je suis moi, nous sommes faits de le même matière, et pourtant nous sommes dans nos enveloppes corporelles respectives. Nous pouvons communier nos corps encore comme nous savons si bien le faire pour trouver de la communion des essences.

Cette nuit la pluie est venue cliqueter à la fenêtre, comme elle ne sait jamais le faire normalement et j’ai voulu écouter ce qu’elle me disait. Elle parlait très distinctement, les sons sur la vitre étaient très nets, mais je n’ai pas su, moi, recevoir, écouter, entendre…

Mais j’ai entendu ma peur, absurde évidemment, celle de ne pas être à la hauteur de ton intuition, de ne pas savoir entendre les mots et les maux que tu exprimes, de ne pas savoir entrer dans le murmure, et de te décevoir …

Je nous vois autour de cette église fermée, dans laquelle résonnait un orgue tu étais assise sur le seuil, dessinais tes intuitions. Moi, pendant ce temps, j’aimais profondément, intensément, me laisser porter par le temps que tu m’offrais, et mon coeur s’envolait par-delà la réalité des sens habituelle, pour percevoir d’autres sens, l’Essence.

Soudain, tu étais devant moi, et c’est moi qui étais dans mon ailleurs, tandis que tu avais fini de dessiner. Voilà comment je perçois notre complicité, ce n’est pas t’attendre que de te laisser t’arrêter, au contraire c’est me laisser à moi aussi une autre façon de rejoindre l’autre réalité, la source.

Jusque là, je rejoignais la source par mes propres voies, selon mon timing, tu me permets donc de m’ouvrir à d’autres messages, ceux qui sont offerts dans ces moments où tu plonges, pour que je m’envole vers les miens…

Je n’ai pas besoin d’avoir peur de te décevoir, je n’ai à avoir peur que de mes peurs, et les remplacer par de la bienveillance, de la compassion et beaucoup d’Amour envers moi et envers toi.

Ma vulnérabilité, elle se place aussi sur le plan pratique quelle relation pouvons-nous vivre, toi et moi ? Toi et tes enfants, tes nombreux « faire », aussi tes blessures, moi et mes vides, mes besoins d’espace, mes abstractions, mon non-faire le réflexe est de me dire que cette relation ne peut pas aller loin mais là aussi, je peux le voir comme une opportunité, si cette relation se présente à moi, c’est que j’ai à vivre cette relation, à en apprendre, à grandir, à t’offrir ce que j’ai de plus profond