Pensez un instant : si on cesse de vouloir changer la réalité de celle qu’elle est, dans quel état intérieur on se trouve alors ? Apaisement, sérénité, relâchement.

Cependant, parfois, l’état du réel ne permet pas de le vivre sereinement. En fait ça arrive à tout le monde, tous les jours, de se trouver en posture de dysharmonie avec le réel.

Vouloir une autre réalité que celle dans laquelle on vit est un conflit interne et destructeur. Destructurant de paix interne, destructeur de relations avec l’extérieur, vouloir une autre réalité empêche le lâcher-prise, génère des frustrations, des colères, des tristesses, tout un tas d’émotions dites négatives.

En fonction de l’équilibre de la personne, soit on s’adapte instantanément, soit émergent des émotions de « flux de vie bloqué » : contrariété, frustration, jusqu’à la colère. Si ces situations se répètent, encore et encore, et si la personne ne fait rien, arrivent alors les états dépressifs, très courants : on est en état de survie plutôt qu’en pleine vie. Poussé plus loin, ce conflit interne peut déboucher sur un collapsus : burn-out, effondrement.

Une personne dépressive voudrait, elle aussi, que la réalité soit différente de celle qu’elle vit. A défaut de pouvoir changer, elle va plutôt s’écrouler : en dé-pression, la personne sombre. C’est sombre. Dans un état dépressif, on ne supporte pas la réalité, à tel point qu’on fuit, qu’on plonge.

Le traitement classique veut que des médicaments aident à supporter une réalité dans laquelle la personne n’est pas heureuse. Elle reste en survie. Et les psys ne font généralement que ressasser le passé qui a mené à cet état. Voilà, la messe est dite, on a tout gagné.

La réalité est à l’intérieur.

Pour une personne qui vient du fin fond des Vosges, les embouteillages quotidiens parisiens sont une ineptie. Sa réalité est différente, les embouteillages ne font pas partie de sa réalité, et cette autre réalité mène à une perception négative des embouteillages parisiens.

A l’inverse, pour le banlieusard qui se tape 3 heures de trajet par jour, ça fait partie de son quotidien, d’ailleurs il dit au Vosgien   » c’est la réalité, mec « .  Et il ne se verrait pas vivre loin de tout dans un village paumé où y’a rien, rien à acheter à manger, pas de travail, où les voisins sont surement des tarés. là aussi, il dira « c’est la réalité mec, ton monde est pourri « .

Le Vosgien, lui, vit dans une autre réalité, celle du grand air, celle de la sérénité, celle d’une vie plus simple sans la complexité stressante des métropoles, un air pur, où la vie a du sens. C’est une autre réalité.

Les deux réalités n’ont pas plus de valeur l’une que l’autre. Regardez comme la politique du covid a exporté les citadins vers ces campagnes reculées ! Ces campagnes sont passées en quelques jours de statut de  » trous pourris  » à  » havre de paix  » et même bouées de sauvetage. Plus personne ne disait  » ton monde est pourri mec, la réalité c’st ça et la réalité c’est mon monde  » :  Les restrictions imposées ont changé la perception du réel.

La perception des choses mène à des jugements, et à des préférences, à des choix. En sortent des lois, et des postulats de vérité : c’est ça la réalité, et pas autre chose. La réalité dépend de ce qu’on fait, de ce qu’on perçoit, de ce qu’on choisit de retenir.

Première étape : réaliser que l’on veut une réalité différente

Une personne en état dépressif qui entend qu’elle voudrait potentiellement vivre une réalité différente reprend immédiatement de l’espoir. Le simple fait de penser qu’une autre réalité pourrait être désirée va créer à minima un rejet de cette idée. Le rejet est le signe que l’idée a été initiée dans son esprit. Et cette idée a comme résonance l’espoir, dans son coeur. Dès lors, il y aura espoir, comme une graine plantée.

L’esprit est engoncé dans la certitude de l’état dépressif et va nier toute possibilité d’autre réalité, mais c’est trop tard. Le coeur a déjà dit « oui, je veux sortir de là ».

La dépression est seulement dans le cerveau, jamais dans le coeur

On peut se persuader que la dépression est dans le coeur, et cultiver le plus grand désespoir. Cependant, plantez cette graine de l’espoir, et vous réaliserez que la dépression est un état cérébral. Le coeur est Amour, et ne cherche que l’Amour.