Mois : mai 2023 (Page 4 of 4)

le mot de cambronne

Nous allons aujourd’hui, si tu as assez dormi, dénoncer un autre mensonge de
l’Histoire et rétablir une vérité vraiment véritable aussi que le cuir, oh oui
frappe moi encore !

Revenons donc au temps des Helènes, je veux dire au temps de la Grèce Antique.
Prends ta montre, tourne la petite mollette et hop, cales-toi sur l’heure
Antique. Ca me gratte…

Le mensonge que nous allons élucider est celui du fameux mot de Cambronne. Quel
rapport avec les hellènes, vas-tu me dire ? oui, tu peux le dire : quel rapport
? Aucun rapport sexuel, je te rassure.

On dit que Cambronne, plus célèbre pour ses crottes que pour ses faits d’armes,
aurait dit « merde ».

Evidemment, il l’a dit, mais comme tout un chacun qui marche dedans, et il n’était pas le premier, car cela existait depuis que le chien est le meilleur ami de l’homme et depuis que la femme est la meilleure chienne de l’homme.

En effet, voici la vraie vérité : après la défaite des Grecs, on se retrouvait au bistrot pour commenter la défaite face aux Perses. Et toutes les conclusions faisaient remonter les causes de la défaite au même personnage de la fondation des mythes Grecs du temps des belles Hélènes :  Homère.
A la fin, quand entrait un nouveau client et s’enquit des origines de la
défaite, on ne se prit plus la peine de refaire tout le cheminement de
l’investigation jusqu’en des temps d’alors, ces temps reculés, et le patron du
bistrot se penchait par dessus le comptoir, le torchon essuyant le bar, les
yeux globuleux de la fumée ambiante la frange en bataille et le triple menton
déployé comme un pélican, laconique  : « Homère, d’alors ! ». Sur quoi le client
éberlué répondait invariablement  » Oh! merde alors! ».

Que fait Cambronne dans tout ça ? Il n’était qu’un messager de l’histoire,
puisque c’est lui qui le premier employa cette expression pour non pas se
lamenter d’une défaite mais pour désigner un autobus. Pourquoi un autobus ? On
ne sait pas vraiment, mais il semblerait que de ce temps là, les bus étaient
rouges, d’où la relation. Ceci explique fort bien cela. N’est-ce pas. Non ?

Mais si, les bus rouges sont les bus à impériale anglais, les anglais sont les
ennemis de l’homme, et Cambronne le prit comme la mer prend l’homme, comme ça,
par inadvertance, ou alors encore comme-çi, par derrière, voir figure 1, mais
nous avons flouté le croquis par respect pour la morale.

Allons aujourd’hui – Rions un peu avant que…

allons aujourd’hui encore à la découverte passionnante et revigorante des mystères qui peuplent nos nuits de leurs interrogations insondablement irrésolues.

Nous allons aujourd’hui, si tu le veux bien, éclairer d’une lumière nouvelle la célèbre locution « mens sana in corpore sano », ce qui veut dire à peu près : « la mansarde est intégrée au salon ». Cette célèbre phrase entra dans l’histoire comme ma belle sœur entre dans son bain, c’est à dire avec fracas et éclat, parce que prononcée par le nom moins célèbre Jules César quand il conquit la France, et il la conqua vite, et il la conqua bien. Mais nous allons voir comment :

En ce temps là les Français avaient la Gaule. Aparté : La Gaule est un long manche destiné à faire tomber les bonnes poires et les pommes pourries, par exemple, et non pas ce à quoi tu penses petit coquine.

Alors forçément, une Gaule ne faisait pas le poids face aux lances romaines, quoique à l’armée j’ai connu un gars qui en avait une vraiment grosse…Leur chef était Gétorix, cousin d’Astérix, mais en plus bête.

Après la défaite, son nom devint le nom d’une boisson alcoolisée, et pour se consoler de la défaite, les Gauliens lancaient « tiens Marcel, verses un Gétorix! », au lieu de l’usuel « viv’ment la guerre, qu’on se tue (© le pépé de Séverine) ».

Les Gaulois étaient analphabètes, c’est à dire qu’ils ne savaient pas monter un âne, ce qui est embêtant car comme on dit en vieux françois : « qui l’âne ne monte pisse de honte, qui l’âne ne monte pousse sa fionte ».

Et en plus ils ne savaient pas lire car sinon ils ne se seraient pas pointés à Alésia, où tout le monde leur avait dire d’aller : « Allez z’y à !, allez z’a vite ».

S’ils avaient lu les livres d’Histoire ils auraient été malins et auraient asséché le rubicon comme ma voisine assèche mes yeux et ma gorge d’un coup en se penchant à la fenêtre pour accrocher son linge, dévoilant les petits globes dans son décolleté innocent comme des dunes que je franchirai bien même par 50 dégrés à l’ombre après deux jours sans eau.

Mais de cette phrase il n’aura pas échappé à ta sagacité la portée symbolique, ou la symbolique portée, je ne sais plus qui porte qui, à la fin.

Car pendant que le chef gaulois contemplait le coucher du soleil derrière les collines ondulantes et verdoyantes de la Bourgogne pré-Colombienne, César, lui, nourrissait son chat en préparant son plan : Il fit savoir que pour chaque Gaule coupée, il offrait une mansarde au légionnaire, et une mangeoire aux sardes et ils étaient légion.

Une fois les Gaulois gaulés, César posit son chat, se levit, s’avancit, et disit : « Veni vidi vici », ce qui veut dire à peu près en mauvais italien « je suis venu vider les cabinets (© P. Desproges) ». Sur ce, bonne journée !

 

 

2 Mars 2003

Les paysages défilent et perdent leurs couleurs comme le soir tombe sur la Terre,

Les méandres paisibles et paresseux des cours d’eau charrient les débris d’émotion

Chaque arbre s’enfuit dans le temps qui crie la distance qui nous sépare

Je reviens du pays de ton absence

 

Là-bas le vent balayait mon esprit encombré des volutes de ta présence

Et les vagues ramenaient sans cesse ton image sur la grève

Lancinante mélodie de ton éloignement, chaque vague déroule un peu plus ton éloignement

Sur les longues plages de ton absence

 

L’inavoué guerrier à l’âme perdue

Ne voulait plus croire à la flamme éternelle

Refoulant  dans l’ombre de ses rêves les matins clairs

Jusqu’à ce voyage dans ton absence

 

Quelle est donc cette chaleur sourde dans la poitrine, ce nœud dans l’estomac,

Ces jambes de coton qui pourtant me porteraient jusqu’au bout du monde

Pourvu que ma tête soit emplie jusqu’au plus profond de mon être,

de ton prénom, de ton prénom et encore de ton prénom, mon absente

 

J’ai laissé mon coeur là-bas dans l’écume de nacre

J’ai laissé mon âme là-bas dans les embruns du vent d’ailleurs

mon coeur attend que tu le ramasse tel un coquillage

mon âme viendra caresser tes rêves sur les rives de ton sommeil

 

J’ai laissé au vent là-bas le soin de faire chanter,

Une dernière fois mon cœur avant la fin des lendemains

Je n’en peux plus, lassé de chercher, buter et d’errer,

Dans les récifs des côtes de ton absence

 

Je reviens de ce pays-là, cœur et corps déchirés

Seule brûle encore bien malgré moi

La flamme de la vie cet espoir satané

Rapporté du pays de ton immense absence

 

Il faudra un jour que je m’endorme sur ces lointaines plages

Et mourir d’attendre que l’hypothétique délivrance de l’Amour

enflamme l’horizon et déchaîne les dieux du ciel

dans l’écume grelottante du clair de lune

 

irons-nous un jour sur ce bout de Terre

et nos pas accordés dans le mystère

unir nos vagues à l’âme et nos corps enroulés

au vent du pays de l’oubli ?

 

1er Aout 2004

Longue langue de terre posée sur l’horizon,

La lande se troue de hautes herbes jaunies,

Mes pas m’y portent, le paysage me transporte,

Sur les sentiers de cette autre Atlantide,

Ton absence prend forme dans ces altitudes.

 

Les chemins se croisent et les fourches me font douter,

De ma destinée que je pensais enfin tracée,

Jusqu’à ce jour de printemps, lorsque le temps s’est arrêté,

Quand se sont fondus dans l’instant le futur et le passé

Cet instant magique où nos routes se sont croisées.

 

Depuis, pris dans l’ouragan je tente de m’accrocher

Par tous les mots à ton parfum d’âme qui flotte en moi

Et chercher et planer dans les courants ascendants

Par dessus les plaines m’élever vers toi

Pour te rejoindre sur ton nuage, inaccessible

 

Mais je n’ai ni la force ni les talents

De me hisser sur les hauteurs de tes sentiments

Et je ne connaîtrai jamais la couleur de tes aubes

Et je ne jouerai pas la mélodie des crépuscules sereins

Dans la complétude d’une amitié partagée

 

Alors pour fuir ton silence assourdissant je m’enfuis, là-haut dans mon ermitage

Chercher un peu de toi au soleil couchant, quiétude de passage

Ta silhouette s’évanouissant dans la course d’un chevreuil

Tes gestes dans l’harmonieux balancement des branches

Ton parfum dans ces arbres aux fleurs blanches

 

Je veux rester là haut jusqu’à ce qu’une averse vienne me réveiller

Et me noyer dans ton absence et qu’elle cesse de me bruler.

Et dans l’espoir qu’un jour ce doux nuage blanc

M’enveloppe et m’emporte vers d’autres Terres

Je veux m’endormir dans le creux de tes rêves.

 

 

 

Consolation

15 Février – 22h30 – Seule dans ce chalet perdu au fond de l’immense forêt, Gila s’était glissée au fond de ce lit froid comme la mort. Dehors, le vent ronflait dans les grands arbres, couvrant tout autre bruit potentiel d’un air glacial, elle se sentait sourde. Aucun lampadaire, aucune lueur dans le ciel sans lune, on n’y voit pas à deux mètres, l’obscurité est un abîme et Gila se sentait prise dans le vertige du néant. Voilà deux heures que l’électricité s’était soudain coupée, de manière inexpliquée. La jeune archéologue n’en menait pas large pour ces vacances improvisées et décidées sur un coup de tête. Pas de réseau, un smartphone déchargé, et une unique bougie pour passer la nuit … la nuit allait être … longue … Gila se réfugiait au fond de la couette, il n’y avait rien à faire, pourvu que Luc la rejoigne vite, comme c’était prévu, normalement …

 

15 Février – 22h40 – Luc Gros, 38 ans, architecte et grand sportif, venait de s’enfoncer dans la forêt de Grand, la plus grande forêt de la Franche Comté. Au volant de sa voiture de sport, il se sentait en sécurité. Le poste diffusait le dernier album d’Ibrahim Maalouf, Natacha Atlas chantait … PAF !!!

 

16 Février – 08h30 – Le gendarme Benjamin arrive sur les lieux de l’accident signalé quelques minutes plus tôt. L’avant de l’Alfa est planté dans le marécage au fond de la vallée de la Dame Noire, portière conducteur ouverte, vide, le poste émet un son étrange de mélopées grinçantes qui s’amplifient dans le canyon que forme la rivière Ayre. Il lève le nez et grimace. Le monastère de la Dame Noire se dresse là, à 500 mètres, bâtiment immense, un bloc rectangulaire gris posé sur un socle de granite noir, entouré d’un haut mur, comme une menace au monde, il est enfoncé sur le flanc nord d’un bras de l’Ayre, et nul rayon soleil ne parvient jamais jusque sur ces murs-là.

 

16 Février – 10h30 – Madame Fleury est colère ! Sa locataire du chalet B n’est toujours pas sortie, le client suivant arrive dans quelques heures et elle doit décamper vite fait, faut faire le ménage, tout ranger, préparer pour le suivant. Elle décide de se rendre au chalet. Le vent s’est calmé, la voiture de la Gila est là. La proprio arrive devant la porte et frappe et … la porte est entre-ouverte et s’ouvre sous les coups de la proprio. Elle appelle « Gila vous êtes-là ? il faudrait voir à quitter les lieux, j’ai un autre client qui arrive ! ». Aucune réponse. Elle avance dans l’unique pièce du gite, la porte de la salle de bains est ouverte. Rien, il n’y a personne. Gila s’est volatilisée.

Sandy

CHAPITRE 1

 

01h54 : Le fourgon noir file vers le nord en ce froid soir de novembre. Les rais de lumière des phares sont absorbés par la pluie bâtante, et le vent balaye les flancs du véhicule, obligeant le conducteur à rectifier la trajectoire.

02h08 : Péage de Hochfelden, le ticket mouillé resté dans la borne témoigne du passage d’un  fourgon noir aux vitres opaques. La caméra infra-rouge n’a pas bippé la présence de chaleur humaine à l’arrière. Depuis les attentats, les péages sont équipes de caméras spécialisées dont le flux remonte directement dans la forteresse de Wielnitz, Allemagne, pour un examen électronique systématique. De plus, le système trackcar n’a pas décodé le trace GPS du véhicule, mais pas étonnant, depuis que la maintenance est sous-traitée et re-sous-traitée, plus rien n’est fiable.

02h46 le Ford s’enfonce dans la profonde forêt des Vosges du nord.  Des forêts à perte de vue sans réseau, car sans raison. Au fond d’un vallon interminable, des arbres serrés et une suite d’étangs bordent une route forestière étroite et sinueuse, chaque virage ressemble au précédent, et chaque étang au suivant. Seuls les phares du fourgon, absorbés par la pluie, balayent cette immensité faite d’obscurité, d’humidité et de froid.

03h33. Le véhicule s’arrête devant une grille haute et rouillée qui se prolonge de part et d’autre par un grillage tout aussi rouillé. Les phares dessinent un étang et, au fond, une baraque en bois avec un toit de rôle ondulée. La portière côté passager s’ouvre et la silhouette massive se dirige vers la grille. Surgissent alors trois gros chiens, restant muets ils se mettent à l’arrêt. Le molosse ouvre la grille, le fourgon s’y colle en marche-arrière, la porte arrière collée à la bicoque. Les portes du fourgon s’ouvrent, l’odeur pestilencielle donne des haut-le –coeur à Sandy, et « umm, ummmmm » sont les seuls sont qui dépassent du bâillon de scotch sous le sac de toile qui lui recouvre la tête. Puis « CLAC ! » le coup de trique s’abat sur le dos de la jeune femme en pleurs :«  ferme-là ma jolie ! » rugit le tas de muscle qui la traîne hors du fourgon. « De toutes manières, c’est ta dernière station  :  terminus  ! »

Elle attend sous la pluie

09h48 : Piétinant sur le bitume lacéré de nervures, le dos collé contre un immeuble trop droit, Mathiée attend nerveusement en ce gris et froid matin de Novembre. Le lampadaire à sodium dilue un rayon orange sur sa capuche dont dépasse sa crinière brune. L’étudiante n’entend pas les bruits de circulation avec ses chuintements de roues sur la chaussée mouillée, elle préfère le rythme assourdissant de la pop joyeuse qui déborde des oreillettes. Elle se fiche de la grise ville qui défie la beauté du jour et se fige dans la pluie fine sous les parapluies qui se bousculent autour d’ombres filantes sur les noirs trottoirs. Mathiée attend.

09h50 : Zatan est sous l’auvent du bistrot, Paris mord fort quand le matin est d’hiver, le bruit le saoule et lui se mord les doigts, les lèvres, jette autour de lui des regards inquiets, et toujours revient vers elle, elle. Comment s’en sortir, quoi faire, fuir ou rester, merde.

10h10 : La Merco s’avance doucement et stoppe devant Mathiée. Un homme en descend, côté passager. Il s’adresse à elle, direct. Zatan peut l’observer mais ne peut rien entendre, d’où il est. Merde que se passe-t-il ? Elle ne dit rien. Après quelques mots, l’homme remonte dans la voiture, elle démarre, Mathiée reste figée, regarde autour d’elle.

10h11 Un bus traverse le carrefour et cache la jeune femme à la vue du jeune homme. L’instant d’après, Mathiée a disparue. Où est-elle ? Zatan sort de son abri et traverse en courant.

 

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