Mois : février 2023

Vivre dans la croyance ou dans la foi ?

La croyance apporte la sécurité, alors que la foi est une acceptation de l’inconnu.

*************

La foi, c’est être dans l’ouverture de ce qui arrive, dans la confiance en l’inconnu. C’est seulement en ayant foi que peut arriver le nouveau, la créativité, la surprise. C’est une confiance en la vie, un abandon. La foi étant un abandon, elle peut se révéler dangereuse si elle est érigée en vérité. Elle doit rester là où elle est, dans le domaine de l’inconnu, dans le domaine de ce qui arrive, c’est là sa magie, sa force, son mystère aussi : la foi permet à la nouveauté de se révéler. Une fois que la foi est intégrée, il nous arrive beaucoup de belles choses, et ce qui arrive n’est plus de l’ordre de la foi. Voilà pourquoi la foi se vit de l’intérieur, elle est intime, elle est discrète. La foi ne se révèle qu’au travers de la finesse, elle est très sensible, elle est intuitive, cristalline. « J’ai foi en la Vie », c’est s’en remettre à la Vie, à son énergie. C’est aussi lâcher prise, c’est s’abandonner et se décharger de ce qu’on ne peut pas contrôler. On ne peut pas tout contrôler, et la foi nous sert à s’abandonner parfois à se « bonne étoile ». Ca ne veut pas dire se déresponsabiliser ! C’est seulement arrêter de résister, de forcer : quand quelque chose ne fonctionne pas, il faut savoir parfois lâcher prise, prendre un autre chemin : la foi sert à changer de cap, à s’ouvrir à la nouveauté, à une autre manière de faire, de penser.

************

La croyance apporte la confiance en ce qui est connu, reconnu. C’est une méfiance de tout ce qui n’est pas déjà existant. il n’y a pas de prise de risque. Pas de surprise. Tout est sous contrôle.

Nous sommes dans une société hyper-rationalisée, où tout ce qui est inconnu est banni. Si en effet la sécurité est importante, le trop de sécurité mène à des croyances très et trop fortes, imposées en dictature, et une croyance trop forte peut mener à des catastrophes : les grands massacres ne sont jamais liés à la foi mais à la croyance : croyance que les femmes rousses sont des sorcières, que les juifs apportent la peste, que les musulmans sont des intégristes et que les non vaccinés apportent le covid, etc… les croyances sont toujours soutenues par des arguments dits factuels : en effet, il suffit de ne compter que les juifs qui transmettaient la peste pour accuser « les juifs », il suffit de porter son regard sur les musulmans intégristes pour généraliser, etc… vous trouverez toujours des scientifiques pour scientiser toutes les théories. La foi n’est jamais rationnelle, puisqu’elle ouvre sur ce qui est inconnu.

Si la croyance apporte la sécurité, elle doit être elle aussi l’objet d’un oeil critique, tout comme la foi qui elle est aveugle par nature.

Quand une foi devient croyance : La foi ne peut jamais être prouvée, et c’est normal ! L’objet d’une foi est par essence l’inconnu. Aucune science ne peut mesurer ce qui n’est pas connu. Il faut des instruments.

La Médecine Chinoise n’est pas qu’une médecine

Ce qu’on appelle la médecine chinoise n’est pas qu’une médecine, au sens qu’on le comprend en Occident. Ce n’est pas une discipline qui s’intéresse au corps humain. C’est toute une façon de voir le monde, une philosophie, et même une cosmogonie : une façon de concevoir l’Univers, la Vie !

« Le Yang et le Yin représentent le Ciel et la Terre, de la rencontre des deux émerge l’être vivant : la connaissance du vivant, entre autres la médecine. Pour comprendre l’humanité il faut comprendre les voies du Ciel et les voies de la Terre, comprendre cela donne longue vie
les ignorer provoque des désastres » dit le Yuangdi Neijing

 » Pour comprendre la vie il y a deux façons. Vous pouvez river vos yeux sur un microscope pour essayer de voir comment ça se passe c’est ce qu’on fait dans la bio médecine occidentale la biologie moléculaire ; Ou alors vous sortez, vous écarquiller les yeux vous regardez comment tout ça tourne ensemble » (Patrick Shan) : la Médecine Chinoise et de façon générale les médecines traditionnelles ont cette approche globale.

Car nous ne sommes pas des organes assemblés : nous sommes des entités, et nos organes sont des parties d’un tout, indivisible.

L’humain est plus important que la maladie

La MTC cherche à comprendre l’humain, avant de comprendre la maladie. Comme le mécanicien comprend comment un moteur fonctionne à quoi servent toutes ces pièces ensemble et pas seulement séparément. Si on comprend comment tout ça fonctionne ensemble on peut comprendre les pannes : on n’a pas besoin de faire la somme de toutes les pannes pour comprendre comment fonctionne l’humain. D’ailleurs, on continue de découvrir chaque jour des pannes et des bouts de fonctionnement et l’ensemble devient de plus en plus complexe.

Les systèmes nerveux, immunitaires, vasculaires, hormonaux, lymphatiques etc sont tous interconnectés, et ont donc des interactions. Or, les spécialités de médecine sont de plus en plus pointues et par conséquent les connaissances des interactions apparaissent de plus en plus lacunaires.

Une médecine de la santé, versus la médecine de la maladie

La médecine chinoise est une médecine de la santé, de la prévention : la santé c’est l’absence de maladie, et non pas soigner la maladie. Par conséquent quand la maladie arrive, c’est que le médecin a mal fait son travail. On ne pourchasse pas la maladie comme on pourchasse des ennemis parce qu’on fait la guerre sans arrêt, mais au contraire on cherche l’équilibre avec des amis parce qu’on cherche la paix.

C’est une médecine du questionnement, versus celle des certitudes

Le Huangdi Neijing pose des questions/réponses (comme le fait le soufisme, ou encore le boudhisme, et les Grecs). Il vise à explorer et à comprendre l’origine en s’intéressant à la personne. A l’inverse, la Médecine allopathique assène des vérités toutes faites par le traitement de la maladie, et ne cherche pas à régler leur origine. D’ailleurs, le médecin d’aujourd’hui n’a plus besoin de poser des questions à la personne, mais cherche la maladie pour ensuite prescrire la maladie, et pas à la personne.

C’est le cerveau qui contient l’intelligence ?  Vraiment ?

Le cœur et le cerveau, le soleil et la lune

En Tradition Chinoise, le cœur est le soleil, le cerveau la lune : le soleil éclaire, le cerveau réfléchit. Mais le cerveau n’est pas ce qui donne la lumière : ce n’est pas par la pensée que nous donnons la vie à notre corps ou à nos pensées. Une pensée sans cœur n’est pas fertile, pas créatrice, pas vivante ! C’est le cœur, le Shen, qui donne le sens à cette énergie Qi. Et le Shen est partout, à partir de son cœur, le cœur.

La cœur est la lampe, le cerveau est le livre : le cerveau contient l’information, cependant le cœur est la lampe qui permet de lire, de donner un sens, de mettre les mots du livre en vie : une information n’a pas de valeur en soi sans qu’elle soit mise en vie, en contexte.

Voilà pourquoi la médecine chinoise est centrée autour du cœur : il est le centre de l’intelligence au sens que c’est par la mise en mouvement de la vie que l’information peut circuler et prendre sens.

Le cerveau n’existe pas sans mouvement : sans circulation sanguine, sans influx nerveux, sans les hormones, le cerveau n’est rien !

visite

Qui ose repenser ses pensées ? qui ose rejuger ses jugements ?

Le juge-ment !

Au café entre collègues dans une grande boite, c’est une farandole d’idées reçues et de jugements. Les jeunes ont des idées erronnées, soit trop mortifères soit trop joyeuses …………. et si on considérait les reflexions des jeunes sans les juger ?

Parler à ses plantes hahaha, et évoquer le fait que quand on dit des mots gentils à une plante versus des mots méchants, la plante réagit, hohoho quelles absurdités, hahaha c’est drôle tellement c’est ridicule ………. et si écouter sans juger était possible ?

…. je jugement enferme l’esprit. Penser par le jugement nous empêche d’ouvrir notre esprit à l’innovation, à l’autre, à la richesse de l’existence.

PENSER PAR LE JUGEMENT

Quand je vous dit : « Je crois à une vie après la mort », ou « La peur dégrade le système immunitaire », ou « La prière du Feu adoucit les brûlures », ou « Tout maladie corporelle est liée à la psychée », ou encore « l’argent n’apporte pas le bonheur » etc…  combien de jugements se sont mis en route, instantanément ?

J’ai l’impression que du moment qu’un groupe se forme, et plus il est social et plus il est conventionnel : c’est de la conversation de café du commerce … celui qu’on critique également allégrement au café entre collègues : Mais hélas, pas besoin d’enchainer les pastis ou les eau de vie pour parler bête, en fait, ou bien ? ….

 

La proposition que je fais, c’est de repenser ses pensées, de faire attention à ses jugements : d’ouverture d’esprit ! Peut-on simplement écouter l’autre, sans le juger ? Est-ce encore possible ? D’accueillir une opinion différente, un témoignage autre, autoriser l’autre à ne pas être comme il faut être, et ensuite … c’est peut-être ce qui fait peur, s’autoriser soi m’aime à sortir du carcan du « comme il faut ».

Ce qui m’étonne souvent, c’est qu’un-dividuelle-ment, beaucoup de personnes sont ouvertes à la discussion de thèmes qui sortent du parfait ordinaire.

 

« HAGAKURE » LE LIVRE SECRET DES SAMOURAIS par Jocho Yamamoto (1659-1719)

« HAGAKURE » LE LIVRE SECRET DES SAMOURAIS
par Jocho Yamamoto (1659-1719)

« Les décisions importantes devraient être prises dans le calme…
Les affaires mineures doivent être étudiées avec sérieux. Il y a peu de problèmes réellement très importants, il ne s’en présente pas plus de deux ou trois dans l’existence. Une réflexion quotidienne vous en convaincra. C’est pourquoi, il est indispensable de prévoir ce qu’il y a lieu de faire en cas de crise. Lorsqu’elle survient, il faut se souvenir de la solution afin de la résoudre en conséquence.
Sans une préparation quotidienne, quand survient une crise délicate, on sera incapable de prendre une décision rapide, ce qui risque d’avoir des conséquences désastreuses. »

****

S’il veut être prêt à mourir, un Samouraï doit se considérer comme déjà mort ; s’il est diligent dans son service et se perfectionne dans les arts militaires, il ne se couvrira jamais de honte. Mais s’il passe son temps à ne faire égoïstement que ce qui lui plaît, en cas de crise il se déshonorera. Il ne sera même pas conscient de son déshonneur. Si rien ne lui importe, hormis le fait d’être pas en danger et de se sentir heureux, il se laissera aller d’une façon indicible vers un état tout à fait lamentable.
Il est sûr  qu’un Samouraï qui n’est pas préparé à mourir, mourra d’une mort peu honorable.

***

Lorsque l’on rend visite à un Samouraï éprouvé par le malheur, ce qu’on lui dit pour l’encourager est toujours d’une extrême importance. Il est, en effet, capable de discerner aux travers des paroles, les mobiles véritables qui animent son interlocuteur.
Pour encourager un ami en difficulté, le secret à lui dévoiler est le suivant : un vrai Samouraï ne doit ni pavoiser ni perdre confiance. Il doit être celui qui va de l’avant, sinon il ne réussira pas et sera totalement inutile.

***

Il existe ce que l’on appelle «l’attitude pendant l’orage ». Quand on est pris dans une averse soudaine, on peut, soit courir le plus vite possible, soit s’élancer pour s’abriter sous les avancées des toits des maisons qui bordent le chemin. De toute façon, on sera mouillé.
Si on se préparait auparavant mentalement, à l’idée d’être trempé, on serait en fin de compte fort peu contrarié à l’arrivée de la pluie.
On peut appliquer ce principe avec profit dans toutes les situations.

***

La bonté ou la malignité du caractère d’un individu ne se reflète pas dans le succès momentané ou l’échec, ici-bas.
La réussite et l’échec ne sont, somme toute, que manifestations de la nature. Le bien et le mal sont, par contre, des valeurs humaines.
Il est pourtant commode, pour des raisons didactiques, de s’exprimer comme si succès ou échec dans le monde était le résultat direct d’un bon ou d’un mauvais caractère.

***

Le Seigneur Naoshige avait coutume de dire :
« la voie du Samouraï est la passion de la mort. Même dix hommes sont incapables d’ébranler un être animé d’une telle conviction ». On ne peut accomplir de grands exploits quand on est dans une disposition d’esprit normale.
Il faut devenir fanatique et développer la passion de la mort. Si l’on compte sur le temps pour accroître son pouvoir de discernement, il risque souvent être trop tard pour le mettre en pratique.
La loyauté et la piété filiale sont superfétatoires dans la voie du Samouraï ; ce dont chacun a besoin c’est la passion de la mort.
Tout le reste découlera naturellement de cette passion.

****

Un vieux proverbe dit : « décidez-vous en l’espace de sept souffles ».
Le seigneur Takanobu Ryuzoti fit un jour cette remarque : « Si un homme hésite trop longtemps à prendre une décision, il s’endort ».
Le Seigneur Naoshige dit aussi : « Si on s’élance sans vigueur, sept sur dix des actions entreprises tournent court. Il est extrêmement difficile de prendre des décisions en état d’agitation. Par contre, si sans s’occuper des conséquences mineures, on aborde les problèmes avec l’esprit aiguisé comme un rasoir, on trouve toujours la solution en moins de temps qu’il n’en faut pour souffler sept fois ».
Il faut considérer les problèmes avec calme et détermination.

© 2024 La Montgolfiere

Theme by Anders NorenUp ↑